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L'AIR DU TEMPS

Le futur Charles VIII fait de la forteresse d'Amboise sa demeure de prédilection. Fasciné par l'éclat et la grâce de l'Italie, il fit venir des artistes qui transformèrent le château à la mode de la Renaissance

Posé comme en équilibre sur un miroir d'eau, le petit palais d'Azay-le-Rideau, que Balzac voyait comme un "diamant taillé à facettes serti par l'Indre", révèle un charme italien jusque dans ses toits d'ardoise

Situé à proximité de Blois, sur la route qui mène de Chenonceau à Chambord, Cheverny est construit dans un style classique homogène. La visite révèle un éblouissant décor de sculptures, de dorures, de meubles et de tableaux somptueux

Comme une sentinelle dressée au confluent de la Loire et de la Vienne, Montsoreau fut le théâtre des plus grandes passions. Ce château a inspiré Alexandre Dumas qui en a tiré un roman "La Dame de Monsoreau", en 1846

La ville de Blois, imprégnée de la douceur de la Loire, est veillée par son château. Elle s'est développée autour d'un éperon rocheux facilement défendable

Sa plaisante silhouette inspire poésie et légèreté. Le château d'Ussé contient une mise en scène du conte de la Belle au bois dormant, grâce à un ensemble de statues de cire

François Ier construisit le noble château de La Bourdaisière pour sa maîtresse, la très belle Marie Gaudin. Léonard de Vinci en dessina la porte italienne, aujourd'hui un superbe ornement de jardin. Il devint ensuite la résidence préférée de la célèbre Gabrielle d'Estrées, favorite d'Henri IV.

La construction du château de Chambord débute en 1519. Le chantier de ce "colossal caprice" dédié à une maîtresse de François Ier, selon le mot de Viollet-le-Duc, est l'un des plus importants de la Renaissance et préfigure déjà Versailles

Au XIIème siècle, Villandry, alors nommé Colombiers, accueille une forteresse médiévale dans laquelle Henri II Plantagenêt rencontre Philippe-Auguste. Au début du XVIème siècle, Jean Le Breton, ministre des finances de François Ier, fait raser en grande partie cette forteresse pour édifier un nouveau château. Ayant participé à la construction de  Chambord, l'homme bénéficie d'une solide compétence. En 1536, le château de Villandry est achevé. De l'ancien bâtiment, il ne reste que le donjon, dont les mâchicoulis, derniers souvenirs d'une architecture révolue, surplombent les jardins.

Le château appartient aux descendants de Jean le Breton jusqu'en 1754 et les modifications opérées par la suite n'affectent pas son aspect extérieur.

Une dépendance est construite tandis que l'intérieur subit des aménagements de confort. En 1906, il est racheté par le docteur espagnol Joachim Carvallo. Celui-ci le sauve de la sectruction, engage des rénovations et surtout décide de récer des jardins de type Renaissance. Villandry, alors au bord de l'oubli, débute une nouvelle vie.

Loches est après Chinon (37600), la seconde des places fortes que possède Charles VII. Avec ses deux km d'enceinte, il constitue un ensemble militaire considérable contre les comtes de Blois.

Ancienne cité royale, Loches présente en effet un patrimoine moyenâgeux qui a de quoi rivaliser avec d'autres villes du département, telles que Chinon. On a d'ailleurs tendance à assimiler les cités médiévales respectives de ces deux communes de Touraine.

Le château de Loches – connu sous le nom de Logis royal***, et plus largement la cité royale de Loches font justement la fierté de tous les Lochois et le plaisir de tous ses visiteurs. Comme figée dans le temps, la cité médiévale se découvre à pied. Du Logis royal au Donjon*** roman, en passant par la Collégiale Saint-Ours*** et les différentes Portes qui percent les remparts, il n'y a qu'un pas. Quel ravissement de s'adonner à la flânerie  dans ses petites rues pavées emplies d'histoire.

Visitions quelques pièces du logis royal


Oratoire château de LOCHES

Anne de Bretagne

Anti chambre Anne de Bretagne

Salle Charles VIII

Tapisserie

Coffre

Arbalète

Salle Jeanne d'Arc

Dans cette salle les 3 et 5 juin 1429, Jeanne d'Arc vint presser Charles VII de se rendre à Reims pour s'y faire sacrer roi de France

Mobilier

Dans la campagne tourangelle, parmi les suaves vallonnements du Pays lochois, s'élève un château discrètement hautain, Montpoupon. Ce paisible château fut le témoin de combats acharnés lors de la guerre de Cent Ans

La façade intérieure du château de Langeais évoque la Renaissance avec ses fenêtres à meneaux et ses lucarnes au gâble orné de crochets, ses portes surmontées d'arcs en accolade. Voir le guide de Langeais

Le souvenir d'Anne de Bretagne

Le château de Langeais
Le château de Langeais
Photo L'Internaute / Romain Roget 
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Construit entre 1465 et 1470, le château de Langeais présente une cohérence architecturale exemplaire. Sa façade sévère et imposante cache toutefois une cour intérieure plus raffinée qui annonce la Renaissance. Mais son principal attrait est la cohérence historique de son aménagement intérieur. Loin d'arborer une richesse foisonnante, il nous fait pénétrer dans un univers vivant où luxe est synonyme de sobriété.

» Un mariage historique

En retrait dans le parc, des ruines s'élevant sur 12 mètres attirent l'œil du visiteur. Celles-ci ne sont pas anecdotiques : elles nous rappellent en effet que l'importance stratégique de Langeais ne date pas de la fin du XVème siècle, bien au contraire. En réalité, il s'agit du donjon de Foulques Nerra, un des plus anciens vestiges de fortifications moyenâgeuses en France. Poste avancé pour défendre la ville de Tours, il date de la fin du Xème siècle et tire son nom de son commanditaire, le comte d'Anjou Foulque III Nerra. Il fut détruit par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans, vers 1428.

Les jardins et la cour intérieure
Les jardins et la cour intérieure
Photo L'Internaute / Romain Roget 
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La construction du château actuel débute en 1465 sur une commande de Louis XI. Une de ses fonctions est de surveiller la Loire et de défendre la Touraine contre des attaques qui viendraient de l'ouest. Or, de ce côté-ci, la menace la plus sérieuse s'incarne dans la personne du duc de Bretagne. Dès le 6 décembre 1491, le château de Langeais se retrouve au cœur du conflit entre la couronne de France et le duché de Bretagne. Pourtant, il ne s'y déroule aucune bataille. Au contraire, Charles VIII y épouse Anne de Bretagne, réalisant l'union du duché et du royaume.

L'histoire épargnera par la suite le château qui résiste au temps et ne subit pas de dégâts majeurs. L'homme d'affaire Jacques Siegfried le rachète en 1886 et rénove l'intérieur pour le remettre au goût du XVème siècle. En 1904, il le confie à l'Institut de France qui en a toujours la charge.

» Un voyage dans le XVème siècle

Salle du banquet
Salle du banquet
Photo L'Internaute / Romain Roget 
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Se dressant en un bloc compact et imposant au cœur de la petite commune de Langeais, le château se laisse accéder par un pont-levis encore en état, encadré par deux tours massives. Ponctuée de tours, ne disposant que de peu d'ouvertures, la forteresse donne un sentiment de rigueur propre à l'usage militaire du Moyen-âge. Cependant, les fenêtres et lucarnes de la façade intérieure confèrent au site une légèreté et une finesse qui sied mieux à un lieu de résidence.

Au-delà de l'architecture, c'est avant tout l'aménagement intérieur qui retient l'attention. Un travail extraordinaire nous permet de pénétrer dans l'univers seigneurial du XVème siècle. Ameublement d'époque, boiseries et surtout tapisseries donnent à chaque chambre ou salle d'apparat une richesse et une cohérence étonnantes. Déambulant librement d'une pièce à l'autre, le visiteur a le sentiment que ces pièces accueillent encore leurs hôtes régulièrement. Elles recèlent pourtant de trésors et raretés : une des premières armoires Renaissance d'un côté, une Vierge à l'Enfant du XVème siècle de l'autre… Au rez de chaussé, la salle du banquet, flanquée d'une cheminée monumentale, retient tout particulièrement l'attention. Juste au-dessus, la salle du mariage propose une reconstitution du mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne.

Le troisième étage nous sort de ce cadre de vie pour présenter deux espaces thématiques : le cabinet d'art sacré rassemble des œuvres religieuses et notamment une châsse reliquaire du XIIIème siècle. Enfin, la salle des Preux couronne l'exceptionnelle collection de tapisserie du château : sous une belle charpente voûtée en carène, une suite unique du XVIème siècle présente chacun des Neuf Preux, symboles des grandes valeurs chevaleresques. Enfin, le chemin de ronde, qui a la particularité d'être couvert, offre, tout le long de la façade, un beau point de vue sur la vallée de la Loire. 

Chinon étale ses puissantes défenses de 500 m de long au-dessus de la Vienne. A l'intérieur de cette carapace de pierre, trois "châteaux" dressent leur masse imposante. Jeanne d'Arc commença son périple héroïque de cette forteresse. Voir le guide de Chinon 

Petite ville, grand renom

Le Grand Carroi
Le Grand Carroi
Photo L'Internaute / Romain Roget 
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Citée médiévale tourangelle à la frontière de l'Anjou et de Poitou, Chinon niche son cœur historique entre un éperon rocheux d'où surplombe le château, et les quais qui bordent la Vienne, prête à se jeter dans le fleuve royal.
L'impressionnante  forteresse médiévale
et les bâtisses historiques au détour de ruelles étroites content l'histoire de France et de ses conflits avec l'Angleterre, de Henri II Plantagenêt à Jeanne d'Arc.


» Histoire et hédonisme

Au-delà de ses vielles pierres, Chinon doit également son identité à ses coteaux et sa vallée verdoyante où les cépages de cabernet-franc prennent racine aussi bien sur le plateau calcaire que sur les terrasses graveleuses. Elle est au cœur d'un réseau de petits villages dominés par le tuffeau blanc, de Cravant à Lerné, en passant par Seuilly.

La ville sait d'ailleurs jouer des symboles puisqu'elle donne le soin à Rabelais, né à La Devinière, de donner une image hédoniste faite d'amour de la culture et du vin. Quant à l'histoire, elle se cristallise dans une rencontre cruciale dans l'imaginaire français : celle du dauphin Charles VII avec Jeanne D'arc en 1429, dans les Logis royaux du château.

» Une « ville fort » au Moyen-âge

La Tour de l'horloge
La Tour de l'horloge
Photo L'Internaute / Romain Roget 
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L'éperon rocheux qui forme l'extrémité ouest du plateau de Chinon et qui domine la vallée de la Vienne fut considéré très tôt comme un lieu stratégique. En effet, les prémisses de sa fortification remontent à l'époque romaine.
Aux portes du Poitou, qui s'étend au sud, et de l'Anjou qui débute à la confluence de la Vienne et de la Loire une quinzaine de kilomètres en aval, cette forteresse de Touraine est aux mains des comtes de Blois jusqu'au XIème siècle, période où les comtes d'Anjou s'en emparent.

La construction du château actuel débute véritablement au XIIème siècle, sous la direction du comte d'Anjou Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre. Alors que le souverain anglais meurt sur les terres de Chinon, celle-ci est le témoin des querelles de succession. Elle voit Richard Cœur de Lion passer et Jean sans Terre épouser Isabelle d'Angoulême le 30 août 1200.

Enfin, profitant des conflits entre seigneurs, le roi de France Philippe Auguste confisque ces territoires au souverain anglais. Il faut un siège de huit mois en 1205 pour faire tomber Chinon. Mais la bataille décisive se joue à Bouvines, où Jean sans Terre est défait le 27 juillet 1214. L'acte I des conflits Anglo-français se termine le 18 septembre 1214 à Chinon, où est signé le traité de paix.

» La rencontre de Jeanne d'Arc et de Charles VII

Deux siècles plus tard, la fameuse guerre de Cent ans, qui oppose les deux royaumes depuis 1337, a mis la France dans une posture bien moins enviable. 

Henri V, roi d'Angleterre, trône désormais en France tandis que le dauphin Charles VII s'est réfugié à Bourges, sans couronne ni royaume. Chinon ne s'est guère distinguée durant cette période, sinon tristement lorsque, en pleine peste noire, les habitants s'en sont pris aux juifs qu'ils ont jetés dans la Vienne.

Cependant, Charles VII rejoint la forteresse pour y installer sa cour lorsque le siège d'Orléans débute en octobre 1428.

Le 7 mars 1429, une paysanne de 17 ans habillée comme un homme se présente au château, précédée de la rumeur. La jeune femme aurait un message à remettre au Dauphin, message qui lui aurait été soufflé par les Saints. Le lendemain, on l'introduit dans la grande salle où se tiennent 300 hommes. Sans jamais l'avoir rencontré, 
Jeanne d'Arc reconnaît Charles VII et lui baise les genoux. Elle lui annonce qu'il est bien l'héritier légitime du trône (et non un bâtard comme ses ennemis l'affirme) et qu'il sera sacré à Reims. Les théologiens de Poitiers sont chargés d'examiner la piété de Jeanne d'Arc et donnent un avis favorable. La pucelle part à l'assaut d'Orléans avec le roi. La reconquête du royaume de France, acte III de la lutte contre les Anglais, peut débuter.

» Un lent déclin

Le Château de Chinon
Le Château de Chinon
Photo L'Internaute / Romain Roget 
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Une fois les destins de Jeanne d'Arc et Charles VII réalisés, la France oubliera peu à peu la ville fortifiée de Chinon. Dès 1450, la cour quitte les lieux tandis que le dernier événement notable se déroule en 1498, lorsque Louis XII y reçoit le légat du Pape César Borgia. En 1631, le château passe entre les mains du Cardinal de Richelieu et tombe dans l'abandon. En 1820, la ville est débarrassée de ses remparts et voit ses quais aménagés.

Aucun épisode ne vient par la suite troubler la quiétude de la ville, sinon l'installation d'une importante garnison de l'armée américaine de 1951 à 1967 dans la forêt domaniale. L'installation de 800 hectares est presque entièrement démantelée lors du départ des troupes, à l'exception de l'hôpital. En 1963, EDF installe à Avoine, à une dizaine de kilomètres, son premier centre de production nucléaire. Etudiée pour ne pas trop troubler le paysage légèrement vallonné, la centrale donne toutefois, avec ses colonnes de vapeurs, une particularité au ciel du chinonais.
 
 
Tour de l'Horloge
 
 
Tour d'Argenton
 
 

 
Four de la tour des Chiens
 
 
 
Le Faubourg Saint-Jacques
 
 
La tour de l'Horloge


03/07/2009
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