PREHISTOIRE -LE MONDE PERDU
Franceinfo - le mercredi 22 juillet 2020 - mis à jour le 23.07.2020
Franceinfo - le mercredi 11 décembre 2019
La plus ancienne scène de chasse de l'art préhistorique dénichée en Indonésie
Elle a été peinte il y a plus de 40 000 ans. A titre de comparaison, les peintures rupestres en France de la grotte de Chauvet remontent à environ 35 000 ans, celles de Lascaux à environ 20 000 ans
Une scène de chasse préhistorique peinte il y a plus de 40 000 ans a été découverte dans une grotte en Indonésie, rapporte une étude publiée le 11 décembre 2019 dans "Nature". (RATNO SARDI / GRIFFITH UNIVERSITY / AFP)
C'est sans doute la plus ancienne œuvre d'art figuratif connue. Une scène de chasse préhistorique peinte il y a plus de 40 000 ans a été découverte dans une grotte en Indonésie, rapporte une étude publiée mercredi 11 décembre dans Nature (lien en anglais). Ses représentations, mi-humaines mi-animales, suggèrent une culture artistique aboutie voire les prémices d'une religion. Sur un panneau large de 4,5 mètres, on voit six mammifères (des cochons sauvages et des buffles nains) poursuivis par un groupe de chasseurs armés de lances et de cordes. Ces chasseurs sont dessinés avec un corps humain, mais une tête d'animal (oiseau, reptile, etc) - des figures dites "thérianthropes".
Cette peinture monochrome avait été dénichée en 2017 sur les parois de calcaire d'une grotte sur le site de Leang Bulu Sipong, sur l'île indonésienne de Célèbes, dans un état assez dégradé. Pour dater l'oeuvre, une équipe de l'Université australienne de Griffith s'est servie d'une méthode de datation très précise qui utilise de l'uranium-thorium sur les boursouflures minérales (appelées "pop-corn") agglomérées sur la peinture.
L'œuvre "âgée d'au moins 43 900 ans"
Selon les chercheurs, la peinture remonte à la période du Paléolithique supérieur et est "âgée d'au moins 43 900 ans". Ce qui en fait selon eux "la plus ancienne scène de chasse de l'art préhistorique" connue à ce jour. Il s'agit même, "à [leur] connaissance, de la plus ancienne oeuvre d'art figuratif au monde". Elle détrône ainsi la sculpture en ivoire d'un homme à tête de lion trouvée en Allemagne, considérée jusqu'ici comme la plus ancienne représentation d'une créature thérianthrope (40 000 ans), explique l'étude. A titre de comparaison, les peintures rupestres en France de la grotte de Chauvet (Ardèche) remontent à environ 35 000 ans, celles de Lascaux (Dordogne) à environ 20 000 ans.
Franceinfo - le mercredi 6 novembre 2019 - mis à jour le 07.11.19
Jérusalem : une découverte archéologique qui bouleverse notre connaissance sur le néolithique
Un site archéologique vieux de 9 000 ans a été découvert près de Jérusalem (Israël). Celui-ci bouleverse nos connaissances sur la période néolithique. Les spécialistes, eux, évoquent un Big Bang de la recherche préhistorique et archéologique
Comme souvent, la découverte fut le fruit du hasard, sur le chantier d'une nouvelle route, à 6 km de Jérusalem (Israël). On y a découvert un site archéologique d'une ampleur et d'une richesse insoupçonnées, enfoui depuis des millénaires à quelques mètres à peine sous la surface. Pour Jacob Vardi, archéologue membre de l'Autorité des antiquités d'Israël, il s'agit du couronnement d'une carrière déjà bien remplie. Tout ce qui peut avoir le moindre intérêt archéologique est soigneusement mis de côté. Dès le premier coup de pelle, les archéologues ont compris que ces fouilles allaient éclairer d'un jour nouveau ce qu'ils savaient de l'époque néolithique dans la région du Levant.
Une découverte incroyable
Plus de 300 personnes se sont relayées. Elles ont récolté des dizaines de milliers d'objets. Parmi eux, une statuette représentant un bœuf ou un taureau, un bracelet, un pendentif en forme de tête humaine retrouvé dans une tombe... Mais ce qui a le plus de valeur aux yeux des scientifiques, ce ne sont pas les sculptures, mais bien un plat de lentilles. "Pour nous, c'est une preuve indiscutable de leur mode de vie. Ces lentilles que nous avons retrouvées par milliers dans un grenier à grains constituent une découverte incroyable. Elles sont carbonisées, c'est pour cela qu'elles sont bien conservées alors qu'elles ont 9 000 ans", souligne Jacob Vardi. Bientôt, les travaux de construction reprendront et les ruines seront recouvertes par des engins de terrassement. Désormais, c'est au musée qu'on pourra admirer les trésors qu'elles recelaient.
Franceinfo - le jeudi 16 mai 2019
L'ancêtre commun des humains modernes et de Néandertal est sans doute plus ancien qu'on ne le croyait
L'étude fait remonter à une date plus ancienne que le consensus scientifique actuel l'âge du dernier ancêtre commun d'Homo sapiens et des néandertaliens
Un chercheur montre une dent fossilisée datant de 80 000 à 120 000 ans avant notre ère, en Chine, le 16 octobre 2015. (LI GA / XINHUA / AFP)
Les scientifiques qui enquêtent sur les origines des humains ont réalisé d'immenses progrès grâce à l'amélioration récente des techniques d'analyse de l'ADN ancien. Une nouvelle étude se repose sur une méthode alternative pour remonter dans le temps : l'analyse de dents humaines fossilisées.
L'étude, publiée mercredi 15 mai dans la revue Science Advances, fait remonter à une date plus ancienne que le consensus scientifique actuel l'âge du dernier ancêtre commun d'Homo sapiens (notre espèce) et des néandertaliens, soit 800 000 ans au lieu de 400 000 à 600 000 ans.
Des travaux qui font débat
Mais ces travaux, menés par Aida Gomez-Robles de l'University College de Londres, font débat chez les anthropologues, dont certains contestent la précision de la méthodologie utilisée par la chercheuse. L'étude part d'une trentaine de molaires et prémolaires retrouvées dans les cavernes de Sima de los Huesos en Espagne, et qui appartenaient aux premiers hommes et femmes de Néandertal. Elle a aussi analysé des fossiles provenant de sept autres espèces humaines anciennes.
Les dents de Sima de los Huesos ont été datées en 2014 par des techniques fiables à 430 000 années. Cette datation indiquait déjà en soi que la "divergence" entre sapiens et Néandertal s'était donc produite avant 400 000 années. Mais quand ? Pour calculer à quand remonte cet ancêtre commun, la chercheuse a utilisé un modèle statistique qui part du principe que la forme des dents humaines évolue à un rythme constant. Le but est de remonter suffisamment loin dans le temps pour trouver un ancêtre capable à la fois d'avoir conduit aux dents des humains de Sima de los Huesos, et aux dents des humains modernes.
C'est avec ce calcul qu'Aida Gomez-Robles arrive à la conclusion que nos ancêtres et ceux de Néandertal ont "divergé" il y a 800 000 ans. La conséquence immédiate de ces travaux est qu'ils élimineraient l'homme d'Heidelberg (Homo heidelbergensis) comme l'ancêtre commun tant recherché.
Franceinfo - le dimanche 12 mai 2019
Kourou : des fossiles marins datant de 120 millions d'années découverts sur le site d'Ariane 6
Jocelyne Helgoualch/MC Thébia
© J HELGOUALCH Huîtres fossilisées
Une découverte paléontologique sur le chantier du futur lanceur Ariane 6 au CSG à Kourou. Des ouvriers ont découvert en avril dernier en creusant au pied du pas de tir du prochain lanceur, de nombreux fossiles marins qui dateraient de 120 millions d'années. C'est une 1ere en Guyane...
Franceinfo - le jeudi 18 avril 2019
L'un des plus grands mammifères carnivores terrestres découvert au Kenya
Cet animal, vieux de 23 millions d'années, répond au doux nom de "Simbakubwa kutokaafrika"
Représentation du "Simbakubwa kutokaafrika" diffusée le 18 avril 2019 par l'université de l'Ohio (Etats-Unis). (MAURICIO ANTON / OHIO UNIVERSITY / AFP)
Un lion, mais en sept fois plus gros. Des dents et des fragments d'os vieux de 23 millions d'années découverts au Kenya ont permis d'identifier l'un des plus grands mammifères carnivores ayant foulé la Terre, selon une étude publiée mercredi 17 avril dans le Journal of Vertebrate Paleontology (en anglais).
L'inquiétant animal, baptisé Simbakubwa kutokaafrika ("grand lion d'Afrique" en swahili) pesait dans les 1 500 kg et était capable de s'attaquer à des animaux de la taille des éléphants et des hippopotames. "Au vu de ses dents massives, Simbakubwa était un hypercarnivore", explique l'auteur principal de l'étude.
Les restes de l'animal avaient été découverts il y a des dizaines années mais avaient été attribués à une espèce plus petite, Hyainailouros napakensis. Ils attendaient depuis au musée national de Nairobi.
Franceinfo - jeudi 4 avril 2019
Extinction des dinosaures : pourquoi la découverte de fossiles de poissons dans le Dakota du Nord est un événement scientifique majeur
Une équipe de chercheurs américains a découvert des fossiles très bien conservés, datés de 66 millions d’années. Leur étude, publiée dans la revue "Proceedings of the National Academy of Sciences" a un retentissement majeur dans la communauté scientifique
Le scientifique américain Robert DePalma sur le site de Tanis, dans le Dakota du Nord (Etats-Unis), le 5 août 2018. (ROBERT DEPALMA / KANSAS UNIVERSITY)
Séisme dans la recherche paléontologique mondiale. Une équipe de chercheurs travaille depuis cinq ans sur un site du Dakota du Nord (Etats-Unis) dans lequel ils ont découvert des fossiles de poissons extrêmement bien conservés et des restes de dinosaures datant de plus de 66 millions d'années. Dans une étude publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (article en anglais), ils ont exposé leurs résultats.
Les paléontologues cherchent, depuis quarante ans, à préciser les effets de l'impact d'un gigantesque l'astéroïde sur l'extinction massive des espèces, il y a 66 millions d'années. Voici pourquoi la découverte de ce site dans le nord des Etats-Unis est importante pour la recherche.
Parce qu'elle confirme le scénario du tsunami après la chute d'un astéroïde
La découverte de cette strate de 1m30 d'épaisseur sur le site nommé Tanis dans le Dakota du Nord permet d'affirmer que la chute d'un astéroïde, il y a 66 millions d'années, a déclenché un tsunami de très grande ampleur. "L’épaisseur de la couche montre que le tsunami était très fort avec plusieurs grandes vagues, qui ont amené énormément de sédiments qui se sont accumulés avec une vitesse très rapide", analyse Sylvie Crasquin, directrice du Centre de recherche en paléontologie de Paris, contactée par franceinfo.
La théorie selon laquelle l'astéroïde qui a heurté la Terre a provoqué une extinction de 75% des espèces terrestres, notamment les dinosaures, a été formulée dès les années 1980 par le scientifique Walter Alvarez. L'impact de ce corps céleste (d'une dizaine de kilomètres de diamètre) a creusé un cratère de près de 180 km de large plus connu sous le nom de Chicxulub, et qui s'étend aujourd'hui pour partie sur terre, sur la péninsule mexicaine du Yucatan, et pour partie en mer, dans le golfe du Mexique. La zone de recherches de l'Américain Robert DePalma et de onze autres scientifiques se trouve à 3 000 km de ce cratère.
"On travaille sur cet impact depuis près de quarante ans et c’est la première fois qu’on trouve un site qui permette de constituer ainsi les effets immédiats du phénomène.", explique Eric Buffetaut, paléontologue, directeur de recherche émérite au CNRS. Grâce à l’étude de la strate, il est possible de décrire de manière précise comment l'impact de l'astéroïde, suivi d'un gigantesque tsunami, a eu un effet dévastateur sur les espèces terrestres.
On n'a presque jamais l'occasion d'affiner à ce point le moment d'un événement de l'histoire géologique, c'est très, très rare.au "New Yorker"
Grâce à cette découverte, les scientifiques ont pu élaborer un scénario très crédible pour expliquer le déroulement de l’événement. L'état des fossiles et la preuve que le tsunami a bien eu lieu a permis d’évaluer sa vitesse pour comprendre comment l’enfouissement de ces espèces s’est déroulé.
La chute de l'astéroïde sur Terre a provoqué, outre des séismes majeurs (d'une magnitude supérieure à 10), un énorme tsunami. Une succession de vagues géantes d'une dizaine de mètres de haut ont atteint une mer intérieure qui recouvrait en partie ce qui est maintenant le Mid West, dont le Dakota du Nord. En engloutissant une rivière proche abritant des poissons, le tsunami en a inversé le courant. Des torrents de pierres et de débris se sont abattus sur eux, avant qu'une deuxième vague ne vienne les enterrer. Ils se sont ensuite fossilisés au fil des millénaires.
La paléocéanographe américaine Molly Range a tenté de reproduire dans une vidéo une reconstitution de la sucession de vagues qui ont enfoui très rapidement les différentes espèces existantes à ce moment.
Parce que de nouvelles espèces ont été découvertes
Le site découvert par l'équipe de Robert DePalma est un véritable trésor pour la communauté scientifique. Dans la couche de 1m30 d'épaisseur, on trouve des fossiles de poissons, des restes de mosasaures (un reptile marin géant) ainsi qu'un fragment de hanche de tricératops (le célèbre dinosaure herbivore cornu à la collerette osseuse). "Plusieurs spécimens se révèlent être de nouvelles espèces, et d'autres sont les meilleurs exemplaires de leur genre”, s'est réjoui Robert DePalma, auteur principal de l’étude publiée ce lundi. "Les fossiles sont extraordinairement préservés, en trois dimensions au lieu d'être aplatis", ajoute Robert DePalma.
"Il y a un matériel végétal incroyable, tous entrelacés et imbriqués", indique Robert DePalma dans un article du New Yorker qui retrace précisément les différentes étapes de la fouille du site et des découvertes depuis le début des recherches, en 2012. "Il s’agit d’un gisement de fossilisation, autrement dit un moment instantané de vie, extrêmement bien préservé. En plus il s’agit d’un mélange de faune continentale et d’organismes marins, ce qui est exceptionnel", analyse Sylvie Crasquin. La conjonction de la chute de l'astéroïde et du tsunami explique l'état dans lequel ont été retrouvés les fossiles. La rapidité de la vague qui a englouti ces espèces les a, en quelque sorte, figés, ce qui explique leur très bonne conservation. “ Les parties molles des espèces sont très bien préservées, ce qui est très rare”, explique Sylvie Crasquin.
Parce que l'étude est saluée par la communauté scientifique... à quelques bémols près
La découverte de l'équipe scientifique a été saluée par la communauté des chercheurs dans le domaine. Le directeur de recherche émérite au CNRS Eric Buffetaut juge cette "découverte très intéressante, très importante, [elle] apporte des éléments supplémentaires pour démontrer la réalité du phénomène". Le géologue américain Walter Alvarez, père de la théorie de l'astéroïde dans les années 1980 et ponte de la discipline, s'est même associé à l'étude.
Mais si les recherches de Robert DePalma sont reconnues comme solides, certains scientifiques s'interrogent sur la méthode de publication. "Tout le monde est perplexe face au grand nombre de choses inhabituelles annoncées… alors que la plupart n’apparaissent pas dans l’article [paru dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences]", a réagi Kirk Johnson, directeur du muséum d’histoire naturelle Smithsonian, à Washington. Dans le premier article il n'est ainsi pas fait mention ni des dinosaures, ni des fossiles découverts. Kirk Johnson qualifie tout de même l'étude d'"intéressante".
Toutefois, la découverte d'un tel site reste un événement majeur pour la recherche scientifique. "C'est ce que l'on appelle un gisement exceptionnel dans le jargon, explique Sylvie Crasquin. Il en existe très peu dans le monde, il y en a un en Allemagne ou encore le site de La Voulte-sur-Rhône [en Ardèche] en France."
Et les scientifiques comptent bien profiter de cette opportunité. Robert DePalma a déjà annoncé que les recherches se poursuivraient durant "des décennies" et des articles sont encore à suivre. Tanis n'a probablement pas encore révélé tous ses secrets.
Franceinfo - le lundi 4 février 2019
Un dinosaure se défendant avec ses épines découvert en Argentine
Les restes du reptile ont été découverts en Patagonie. Une réplique est exposée à Buenos Aires, la capitale argentine
Une nouvelle espèce de dinosaure herbivore, dotée d'épines défensives le long de la colonne vertébrale, a été découverte en Patagonie, dans le sud de l'Argentine, a annoncé lundi 4 février un chercheur argentin. Baptisé Bajadasaurus pronuspinax, de la famille des dicraeosauridés, il vivait il y a 140 millions d'années dans une région d'Argentine où les découvertes de dinosaures sont fréquentes, comme celle du Giganotosaurus Carolinii, en 1993, considéré comme le plus gros carnivore de tous les temps.
"Nous pensons que les épines, extrêmement longues, fines et pointues, dans le dos et le cou du Bajadasaurus et du Amargasaurus cazaui (une autre espèce de dicraeosauridés), devaient servir à dissuader de possibles prédateurs", a déclaré Pablo Gallina, chercheur du Conicet (le CNRS argentin) et de la Fondation Félix de Azara de l'Université Maimonides de Buenos Aires.
La découverte a été publiée dans la revue scientifique Nature. Une reconstitution de l'animal préhistorique est exposée au Centre culturel de la science à Buenos Aires. D'après le paléontologue, les épines devaient être protégées par une corne ou de la peau pour ne pas se casser.
Franceinfo - le jeudi 2 août 2018
Le vrai du faux. Oui, on a bien découvert les êtres vivants les plus anciens au monde
La presse se fait l'écho d'une étonnante découverte scientifique : des chercheurs seraient parvenus à ressusciter deux vers vieux de plusieurs dizaines de milliers d'années
Deux vers nématode. (Illustration). (STOCKTREK IMAGES / STOCKTREK IMAGES)
Les réflexes et une certaine habitude aux capacités d'emballement du web à propos des publications scientifiques nous poussent à accueillir avec une pointe de méfiance les histoires un peu trop belles pour êtres vraies et les résumés parfois légèrement sentationnalistes qu'en font les médias. Aussi, lorsque nous parvient l'information selon laquelle une équipe de chercheurs russes et américains serait parvenue à ressusciter des vers datant du Pléistocène, c'est le doute qui, en premier, nous saisit.
Deux vers retrouvés dans la glace en Sibérie
Pourtant, c'est l'exacte vérité. Travaillant sur des échantillons de permafrost sibérien (la partie du sol, aussi appelée pergélisol, qui ne dégèle jamais), les chercheurs en question ont eu la surprise d'y découvrir des dizaines de nématodes, des vers microscopiques dont deux spécimens semblaient encore en vie. Une fois réchauffés et nourris, les deux vers ont effectivement recouvré toute leur vitalité, et les scientifiques se sont aperçu qu'ils n'étaient pas exactement des nourrissons, puisqu'ils étaient respectivement âgés de 42.000 et 30.000 ans. Ce qui en fait les êtres vivants les plus vieux de la planète.
Dans la publication officielle qui accompagne leur découverte, les chercheurs détaillent la raison de l'incroyable longévité de ces deux contemporains des derniers Néandertals : leur capacité à entrer en état de cryptobiose, soit la mise à l'arrêt quasi-complet de leurs fonctions vitales, et donc d'affronter les conditions climatiques les plus extrêmes. Si la possibilité de le faire durant plusieurs décennies était connue - notamment chez les tardigrades - nos deux nématodes viennent très clairement d'établir un record. Reste à savoir quelle application concrète la science pourra tirer de cette découverte, notamment dans le domaine de la conservation des tissus vivants.