Tchad
Franceinfo - les lundi 19 et mardi 20 avril 2021 - mis à jour le 21.04.2021
Image par David Peterson de Pixabay
Tchad : plus de 300 rebelles et cinq militaires tués dans des combats
Franceinfo - le jeudi 7 février 2019
Tchad: les rebelles de l'Union des forces de la résistance continuent de narguer le pouvoir d'Idriss Deby
Malgré le raid des Mirage français contre une colonne de rebelles tchadiens venus de Libye, l’Union des forces de la résistance affirme poursuivre ses opérations. Commandé par le neveu du président Deby, ce groupe cherche à établir une base arrière dans le nord-est du pays ou au Soudan
Le groupe armé opposé à N'Djamena, qui est entré le 3 février 2019 dans le nord du Tchad à partir de la Libye, affirme être toujours en territoire tchadien, malgré l'intervention militaire de la France. Mais ses objectifs et l’importance des effectifs engagés sont encore flous.
"Nous avançons, dans la zone du Tchad frontalière du Soudan, dans l'Ennedi", a affirmé à l'AFP le 5 février Youssouf Hamid, porte-parole en exil de l'Union des forces de la résistance (UFR).
Le groupe affirme être entré au Tchad avec trois colonnes distinctes de pick-up armés, dont une a été frappée par des Mirage 2000 français à la demande des autorités tchadiennes.
Le sud libyen, base arrière de groupes armés en tous genres
La France a affirmé que la colonne visée comportait "40 pick-up" qui avaient procédé à une "incursion profonde" à partir de la Libye.
"Pour des raisons stratégiques, nous ne pouvons dévoiler combien nous sommes. Mais c'est évidemment plus que 40", selon Youssouf Hamid, qui n'a pas dit vers où se déplaçaient les colonnes de véhicules.
A N'Djamena, les autorités ont martelé le lendemain que "la colonne de mercenaires et terroristes" avait été "neutralisée et mise hors d'état de nuire par nos forces aériennes appuyées par les forces (françaises de l'Opération) Barkhane".
Dans cette région désertique peu habitée, où le réseau téléphonique est mauvais, peu d'informations indépendantes filtrent et les versions contradictoires soulèvent des questions : combien de combattants rebelles sont réellement entrés au Tchad ? Quel est leur but ?
Depuis mi-janvier, le sud libyen frontalier du nord du Tchad est le théâtre d'une opération militaire d'envergure menée par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée, dirigée par l'homme fort de l'est libyen, Khalifa Haftar.
Cette zone, peu contrôlée depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, était devenue la base arrière de groupes armés en tous genres, notamment de rebelles tchadiens, dont l'UFR.
Pour Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye à l'université Paris-VIII, l'opération militaire de l'ANL vient "perturber ce qui était jusqu'à récemment un relatif havre de paix pour plusieurs groupes".
Une opération prévue de longue date
"Le retour d'un groupe de rebelles tchadiens vers le territoire tchadien depuis le sud libyen est peut-être une conséquence" de cette offensive, estime-t-il.
"C'est une coïncidence", dément le porte-parole de l'UFR, qui affirme que l'entrée de ses combattants dans le nord du Tchad était une opération prévue de longue date.
En 2008, la rébellion tchadienne avait réussi à arriver jusqu'aux portes du palais présidentiel de N'Djamena, mais n'avait pas réussi à renverser le chef de l'Etat, Idriss Déby Itno.
Depuis, les rebelles ambitionnent de marcher à nouveau sur N'Djamena. Avec des moyens réputés plus faibles qu'en 2008, ils survivent bon gré, mal gré en Libye et au Soudan où ils sont basés, rêvant d'un retour triomphal au Tchad.
Selon un observateur proche du régime tchadien, la dernière incursion de l'UFR dans l'Ennedi suscite des craintes à N'Djamena, où le président Déby est lui-même arrivé au pouvoir par la force en 1990. D’ailleurs, au Tchad, tous les changements de régime ont été imposés par les armes.
L'UFR est d'autant plus redoutée qu'elle est emmenée par le neveu du président Déby, Timan Erdimi. Elle est composée de combattants zaghawa, l'ethnie du président qu’on retrouve également au Darfour.
"En 2008, des hauts gradés zaghawa avaient aidé la rébellion", note le même observateur.
Les frappes françaises "illégales" selon la rébellion
Une source proche de la rébellion de l'UFR confirme que le groupe souhaite "provoquer des défections" au sein de l'appareil sécuritaire et établir une base arrière dans le nord-est du Tchad ou au Soudan.
"On ne parle pas de la stratégie!" : le porte-parole de l'UFR préfère dénoncer l'aide militaire apportée par Paris à son allié Déby. Les dernières frappes étaient "illégales", martèle-t-il, estimant que "Paris est devenu une force hostile au peuple tchadien".
Sur les réseaux sociaux, certains s'interrogent sur le cadre légal de ces frappes française en arguant que les accords de coopération militaire de 1978, qui ont remplacé les accords de défense de 1960, n'incluent pas d'aide militaire.
"Sur le plan du droit, cette intervention répond à une demande d'assistance formelle d'un Etat souverain à l'égard de la France", a indiqué à l'AFP une source au cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly.
"Déby reste le partenaire fiable et solide de la région. On continue à l'encourager et le soutenir", explique une source militaire française.
Preuve des liens forts entre la France et le Tchad, Paris a établi à N'Djamena le QG de la force anti-djihadiste Barkhane.
le Progrès du mardi 31 mai 2016
PERPÉTUITÉ POUR L'EX-PRÉSIDENT TCHADIEN HISSÈNE HABRÉ
L'ex-président tchadien Hissène Habré a été condamné hier à la prison à vie par un tribunal spécial africain à Dakar (Sénégal), au terme d'un procès sans précédent censé servir de leçon aux dirigeants africains, un quart de siècle après sa chute. Le tribunal a reconnu Hissène Habré, 73 ans, coupable de crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Après le verdict, Hissène Habré, 73 ans, impassible jusque-là a levé les bras et crié : "A bas la Françafrique !".
le Progrès du dimanche 6 décembre 2015
TCHAD - Triple attentat-suicide. Un attentat suicide a fait au moins 27 morts hier dans une île du lac Tchad. Trois kamikazes se sont fait exploser en trois points différents du marché hebdomadaire de Loulou Fou. Plus de 80 personnes ont été blessées.
le Progrès du mardi 16 juin 2015
AFRIQUE - Terrorisme : et maintenant le Tchad. Plus de vingt morts et une centaine de blessés dans l'assaut de kamikazes. La capitale N'Djamena, où se trouve l'état-major de l'opération française Barkhane, a été frappée hier par une vague d'attentats. Un double attentat-suicide attribué à Boko-Haram.
En première ligne dans la lutte anti-terroriste au Mali, puis contre Boko Haram à sa frontière avec le Cameroun, soutien précieux de la France, ancienne puissance coloniale, le Tchad a été frappé hier pour la première fois par un double attentat-suicide.
Les deux attaques ont visé le commissariat central et l'école de police de la capitale N'Djamena, faisant au moins 23 morts et 101 blessés. Les soupçons se portent vers le groupe islamiste Boko Haram, qui a prêté récemment allégeances à l'Etat islamique. La plupart des victimes des quatre kamikazes, "neutralisés" par les forces de l'ordre, étaient de nouvelles recrues de la police en formation.
Si l'attentat n'avait toujours pas été revendiqué hier soir, il porte incontestablement la signature du groupe du leader terroriste nigérian Abubakar Shekau. La France a condamné ces attaques meurtrières et assuré le Tchad de son "soutien dans sa lutte contre le terrorisme", alors que le président tchadien Idriss Deby Itno revenait en urgence du somme de l'Union africaine.
Tchad et France ciblés
Le choix de cette cible - la police - en plein cœur de la capitale n'est pas anodin cinq jours après l'annonce de la création d'une force régionale commune de 9 000 soldats par le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin pour lutter contre Boko Haram. "Boko Haram est beaucoup plus actif de puis cette annonce", estimait hier Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste du Tchad : "ses chefs ont voulu montrer qu'ils étaient capables de répondre aux forces de sécurité tchadiennes". Ces dernières payent d'ailleurs un lourd tribut dans cette lutte contre la secte islamiste : 71 morts en avril.
Après des incursions au lac Tchad, des attaques étaient redoutées jusqu'à N'Djamena, située à seulement 50 km du nord-est du Nigeria où sévissent les islamistes. Cet attentat dans la capitale, qui accueille l'état-major de l'opération française Barkhane et donc un fort contingent de Français, fragilise cet Etat, stratégiquement indispensable dans la lute en Afrique contre le terrorisme.
"Le risque dans le futur, est de voir Boko Haram trouver des appuis locaux au Tchad, comme ça c'est produit au nord-est du Nigeria, au sud-Niger et au nord-Cameroun", détaille Roland Marchal, "d'autant que les Tchadiens sont très fatigués du règne d'Idriss Deby Itno..." Au pouvoir depuis 1990, le dirigeant tchadien s'est pourtant imposé en quelques années comme un interlocuteur et un appui régional précieux. Xavier Frère
la tribune du vendredi 23 janvier 2015
SAHEL – L’appel de Paris contre Boko Haram. Le Tchad a lancé une opération contre les islamistes de Boko Haram mais Paris presse les pays africains directement visés par Boko Haram (Cameroun, Tchad et Niger) d’organiser une riposte face à « l’offensive dramatique » des islamistes nigérians : 13 000 morts au Nigéria et 1,5 million de déplacés depuis 2009.