Escapade dans l'Ain
Un samedi à Pérouges
Pérouges est une Cité médiévale fortifiée, un des fleurons qui nous vient du lointain Moyen-Âge. Située sur un promontoire du plateau de la Dombes, dominant la plaine de l’Ain, une légende raconte que la cité aurait été fondée par une colonie gauloise venant de Pérugia en Italie. C’est au XIIe siècle que le château fut construit et que les remparts ceinturent depuis le haut de la colline de l’actuelle cité. La cité médiévale (sous la protection du Duc de Savoie à l’époque) résista en 1468, seule de toute la région, au siège des Dauphinois, alliés de Louis XI.
Passons sous le porche pour pénétrer dans l'enceinte
La cité médiévale de Pérouges est classée parmi les Plus Beaux Villages de France[1] et en fait un des lieux les plus touristiques du département. C'est une ancienne cité de tisserands, dont la double enceinte de remparts a pu être restaurée. L'architecture interne est typique de l'époque du Moyen Âge avec des demeures datant XVe et XVIe siècles, mais également des rues en galets et une église fortifiée.
Armoirie
L'église
Construite vers 1440 (époque de Jeanne d'Arc), cette église Ste Marie-Madeleine est de style gothique quoique des aspects donnent à penser à l'art romain : murs massifs, ouvertures étroites. Ces caractéristiques sont dues à l'enceinte défensive de la cité qui, sur trois côtés, délimite l'église. Il s'agit d'une église forteresse.
Une nef et deux bas-côtés. Le sanctuaire n'est pas tout à fait dans l'alignement de la nef, ce qui donne à l'église un caractère penché. Cela est dû à la configuration des fortifications, mais il n'est pas interdit d'en donner un sens spirituel en y voyant la tête penchée du Christ en croix !...
Promenons-nous dans les ruelles, découvrons ces maisons d'un autre temps sous un doux soleil de printemps
Dans cette ruelle, on trouve le grenier à sel. Cette demeure a conservé le nom de son ancienne fonction. En effet, le sel était entreposé dans "grenier à sel", où la population pouvait se procurer cette denrée indispensable, notamment utilisée pour la conservation des aliments.
Durant plusieurs siècles, le sel ne pouvait être acheté qu'aux pouvoirs royal et seigneurial qui en détenaient le monopole, ce qui a entraîné le développement d'une importante contrebande.
L'impôt sur le sel : la gabelle, était considéré comme un impôt indirect, très impopulaire, avant d'être aboli par la Révolution Française. Le grenier à sel de Pérouges a fonctionné de 1536 à 1780.
La Porte d'En Bas est aussi appelée Porte de Langlois, du nom du commandant des troupes lors du siège de 1468. En effet, sur le côté extérieur du fronton, une inscription en latin fait référence à ce fait d'arme le plus important de Pérouges, commémorant la victoire de la cité savoyarde sur les Dauphinois :
"Pérouges des Pérougiens, ville imprenable, les coquins dauphinois ont voulu la prendre mais ils ne purent. Cependant ils emportèrent les portes, les gonds et les ferrures et dégringolèrent avec elles. Que diable les emportent".
Pérouges et la seule ville des alentours à ne pas avoir été prise lors de ce fait d'arme. A la suite de ce siège, la cité a été dispensée d'impôt pendant vingt ans, ce qui contribua à sa richesse.
Principal accès de la cité, cette tour accolée à l'église date du XIIe siècle et mesure plus de 15 mètres de haut. Ancienne porte fortifiée, il s'agissait de l'entrée de l'ancien château fort.
Aujourd'hui, il ne subsiste que le battant de la porte pouvant dater du XVe siècle, renforcé par de multiples clous forgés.
La tour permettait l'accès au chemin de ronde qui faisait le tour de la cité, d'où l'on pouvait surveiller les alentours.
On observe à droite, la présence de la maison du corps de garde accolée à la porte.