Squelettes d'Albertosaurus
Mercredi 14 avril 2010, 12h35
L'exposition "Dans l'ombre des dinosaures", à la Grande Galerie de l'Evolution à Paris, présente à partir de mercredi une histoire du règne animal dominé par ces reptiles géants jusqu'à leur déclin au profit des mammifères.
Accueilli par une horloge à remonter le temps, le regard du visiteur tombe d'abord sur quelques squelettes spectaculaires mais familiers d'Albertosaurus et de Carnotaurus, deux carnivores de 9 et 7,5 mètres de long.
Plus originaux sont les restes d'Unenlagia et de Bambiraptor, petits carnivores à plumes qui ont donné de précieux indices sur la parenté entre dinosaures et oiseaux.
"Les oiseaux sont des dinosaures de la même façon que les hommes sont des mammifères. Quand j'explique ça à des enfants, ça ne leur pose pas de problème" mais les adultes ont souvent du mal à se faire à cette idée, souligne Ronan Allain, spécialiste des dinosaures au Muséum national d'histoire naturelle.
Sept squelettes plus ou moins reconstitués de dinosaures sont présentés, mais le but de l'exposition est de montrer qu'ils n'étaient pas seuls. Les mammifères sont apparus en même temps qu'eux, il y a 220 millions d'années.
Les plus anciens animaux à poils et qui ne pondent pas d'oeufs ne sont connus que grâce à des fragments de dents ou à de rares fossiles.
Le Liaoning
"Les premiers ancêtres des marsupiaux et ceux des placentaires sont à peu près contemporains et viennent du même gisement, le Liaoning en Chine", détaille Emmanuel Gheerbrant, paléontologue spécialiste des mammifères au Muséum.
Parmi eux se trouve Eomaia, le plus ancien mammifère placentaire connu, vieux de 125 millions d'années, dont le fossile est d'une finesse stupéfiante. "Même les parties meubles sont préservées: on voit l'empreinte des poils et de la peau. C'est un spécimen unique au monde", souligne M. Gheerbrant.
Confinés durant plus de 150 millions d'années à des niches écologiques restreintes de petites espèces fouisseuses, sauteuses et grimpeuses, les mammifères vont prospérer et se diversifier après la grande crise d'extinction du tournant Crétacé-Tertiaire, il y a quelque 65 millions d'années.
Chute d'une météorite géante, activité volcanique intense ont chargé l'atmosphère en particules et provoqué une baisse de la température fatale à la plupart des dinosaures: un film panoramique de 6 minutes retrace ce scénario hypothétique.
La troisième partie de l'exposition est consacrée à l'essor des mammifères après cette crise, sans oublier les insectes, poissons et les dinosaures aviens, ancêtres des oiseaux, qui ont survécu aux bouleversements climatiques.
Des changements qui s'étalent quand même sur quelques millions d'années, permettant à de nombreux animaux et plantes de s'adapter.
Les espèces de mammifères sont classées en fonction de leur spécialisation adaptative: les chevaux faits pour courir, les chauve-souris sachant voler ou les singes qui grimpent aux arbres. Comme Notharctus, un des premiers représentants des primates, vieux de 50 millions d'années.
A la fin du parcours, une installation artistique évoque le temps court d'Homo sapiens, apparu il y a 200.000 ans à peine, comparé aux temps longs de l'évolution des espèces et des ères géologiques
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