Franceinfo - le mercredi 14 février 2018
Réforme du bac : on vous explique comment le gouvernement compte tout changer
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, présente sa réforme du baccalauréat en Conseil des ministres, mercredi. Franceinfo vous explique ses grandes lignes
Le bac, ce diplôme vieux de 210 ans en France, est sur le point d'être transformé en profondeur. Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, doit dévoiler les contours de sa réforme, mercredi 14 février en Conseil des ministres. Ce bac "nouvelle version" entrera en vigueur en juin 2021. Il devrait néanmoins toucher les élèves de seconde dès la rentrée prochaine.
La réforme concerne les bacs généraux et technologiques. A l'heure actuelle, ces examens comptent entre 12 et 16 épreuves obligatoires, et jusqu'à deux épreuves facultatives. Jean-Michel Blanquer s'est inspiré des propositions de l'ancien directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, pour transformer radicalement ce diplôme.
Le ministre de l'Education nationale propose en effet une réduction drastique du nombre d'épreuves du baccalauréat. "Le président de la République avait dit quatre épreuves terminales et le reste en contrôle continu. Bien entendu, cela reste l'ossature de la réforme que nous allons faire", a-t-il assuré, dimanche 28 janvier.
Moins d'épreuves, plus de contrôle continu
Si le bac de français devrait rester inchangé, les élèves ne passeront donc plus que quatre épreuves à la fin de la terminale. Ils plancheront en principe sur deux épreuves de leur spécialité après les vacances de printemps, puis sur deux épreuves communes en juin : la philosophie, ainsi qu'un grand oral. L'ensemble de ces épreuves devrait compter, au total, pour 60% de la note finale.
Les 40% restants seront basés sur du contrôle continu, c'est-à-dire les notes de première et de terminale, ainsi que des "bacs blancs" ponctuels. Autre piste de travail pour le gouvernement : l'éventuelle suppression du rattrapage. Le rapport de Pierre Mathiot propose que ces oraux soient remplacés par un examen approfondi du livret scolaire. Le ministère privilégiait jusqu'à présent cette idée, mais pourrait finalement maintenir une épreuve de rattrapage.
Se dessine ainsi un baccalauréat allégé, davantage personnalisé, et qui permettrait, selon le gouvernement, une meilleure transition entre le lycée et l'enseignement supérieur. "On sort d'un baccalauréat très scolaire pour se rapprocher un peu plus de ce qui est demandé sur le marché du travail", explique à franceinfo Eric Charbonnier, analyste à la direction de l'éducation de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ce dernier rappelle des taux d'échec encore trop importants dans l'enseignement supérieur. Près d'un tiers des bacheliers redoublent leur première année d'études, et un quart d'entre eux arrêtent leurs études au bout d'un an.
Un bac plus inégalitaire ?
Mais pour certains, moins d'épreuves et davantage de contrôle continu risque aussi de creuser les inégalités – déjà fortes – entre élèves. La France est en effet le pays "champion" des inégalités scolaires au sein de l'OCDE, selon un rapport du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), rendu en 2016.
"Partout où cela a été mis en place, on a observé un creusement des inégalités", affirme Claire Guéville, professeure d'histoire-géographie en lycée et secrétaire nationale du syndicat Snes-FSU. "L'offre de formation est différente selon les établissements, et l'organisation même des épreuves varie d'un établissement à l'autre", alerte-t-elle.
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