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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le jeudi 5 décembre 2019

 

 

Grève du 5 décembre : pourquoi les enseignants se mobilisent massivement contre la réforme des retraites

 

 

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franceinfo avec AFPFrance Télévisions

 

 

 

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer anticipe un taux de grévistes de 55% dans les écoles primaires, avec un pic de 78% de grévistes prévu à Paris

 

 

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Une classe de CM1 vide, le 4 décembre 2019 à Sausheim (Haut-Rhin). (MAXPPP)

 

 

 

Le secteur des transports publics ne va pas être le seul à être profondément perturbé par la mobilisation contre la réforme des retraites, jeudi 5 décembre. La plupart des syndicats ont en effet appelé les quelque 900 000 enseignants à la grève.

 

 

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Pourquoi la réforme inquiète-t-elle instituteurs et professeurs ? Quelle sera l'ampleur de la mobilisation ? Que répond le gouvernement ? Franceinfo fait le tour de la question.

 

 

 

Pourquoi les enseignants protestent-ils ?

De l'aveu même du haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye, les enseignants font partie des perdants de la réforme des retraites, si celle-ci ne s'accompagne pas de revalorisations salariales. En effet, la future réforme prendra en compte l'ensemble de la carrière dans le calcul des pensions, contre les six derniers mois actuellement. En compensation, les primes et indemnités seraient intégrées au calcul. Sauf que "le niveau moyen des primes de la fonction publique, c'est 22%, le niveau moyen des primes des enseignants, c'est 9%. Celui de l'école maternelle, c'est 4%", a rappelé le haut-commissaire aux Retraites. "Les enseignants sont pénalisés si nous appliquons sans correction le système", a-t-il convenu.

 

 

Reçus à plusieurs reprises au ministère avec Jean-Paul Delevoye, les syndicats enseignants ont réclamé au gouvernement "un engagement solide" sur la revalorisation des salaires. A l'issue de la dernière réunion, aucune annonce de mesures "sonnantes et trébuchantes" n'a été faite, a déploré le SE-Unsa, syndicat considéré comme réformiste.

 

 

Un enseignant à la retraite touche actuellement 2 600 euros brut en moyenne (2 500 euros dans le premier degré, 2 850 euros dans le second degré). Le Snes-FSU a fait ses calculs"Pour un collègue qui démarrerait en 2025 [date prévue de l'entrée en vigueur de la réforme], la baisse de pension équivaudrait à 900 euros par mois", par rapport aux montants actuels, selon Régis Metzger, co-secrétaire général du Snuipp, premier syndicat du primaire. Pour des professeurs des écoles aujourd'hui en fonction, les pertes seraient comprises entre 300 et 600 euros, selon ses simulations.

 

 

 

Quelle devrait être l'ampleur de la mobilisation ?

Selon le Snuipp-FSU, le principal syndicat du primaire, près de 70% des enseignants se sont déclarés grévistes pour jeudi et 40% des écoles seront fermées. Dans les collèges-lycées, le Snes-FSU (premier syndicat du secondaire) prévoit, lui, environ 60% de grévistes.

 

 

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé s'attendre à un taux de grévistes de 55% dans les écoles primaires, avec un pic de 78% de grévistes à Paris. Selon le ministère, les villes les plus mobilisées seraient ensuite Rennes (68% de grévistes), Montpellier, Versailles et Créteil (plus de 60%).

 

 

"D'après nos estimations, environ 30% des écoles pourront assurer" un service minimal d'accueil, "pour le reste, ça dépend de ce que les communes sont en mesure de faire", a ajouté le ministre. Dans le second degré (collèges et lycées), le ministère anticipe un taux de grévistes d'environ 50%.

 

 

 

Que répond le gouvernement ?

A la veille de cette mobilisation qui s'annonce "historique", selon plusieurs syndicats, le ministre de l'Education nationale a tenté de calmer le jeu. "La garantie que je donne aujourd'hui, c'est que les pensions ne baisseront pas", a déclaré à la presse Jean-Michel Blanquer lors d'un déplacement au rectorat de Paris, promettant, pour y parvenir, des hausses de rémunérations. Mardi, il avait déjà adressé une lettre à tous les professeurs de France, dans laquelle il s'engageait à garantir leur "niveau des pensions".

 

 

Sabine, professeure de mathématiques dans un lycée parisien, est dubitative. "Je me méfie et je crains que ce ne soit conditionné à de nouvelles contraintes, comme un allongement du temps de travail", a-t-elle déclaré à l'AFP. Comme plusieurs collègues, elle veut aussi défendre un métier "attaqué depuis plusieurs mois", selon elle, par différentes réformes.

 

 

Le climat est détestable, la cocotte-minute est sur le point d'exploser. On va exiger toujours plus des enseignants, qui sont déjà à bout.Christophe, professeur de CP à Montreuil (Seine-Saint-Denis) à l'AFP

 

 

Comme de nombreux enseignants, Haydée Leblanc, professeure des écoles à Abbeville (Somme) prévoit de poursuivre la grève après jeudi. "Je préfère perdre 800 euros en une année de grève, plutôt que 800 euros tous les mois quand je serai à la retraite", a-t-elle lancé à franceinfo.

 



05/12/2019
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