53 - De 1619 (Saint Vincent de Paul) à 1659 (invention de la pompe à air)
► 1619 - 8 février Vincent de Paul, prêtre français, nommé aumonier général des galères. Saint Vincent de Paul, (naissance : Landes, 1581 - Décès : 1660), Vincent de Paul expérimente dès son enfance les conditions d'existence des plus démunies. Ordonné prêtre en 1600, après avoir étudié à Dax et à Toulouse, il est capturé en 1605 par des pirates en se rendant de Marseille à Narbonne. Il s'évade de Tunis à l'issue de deux années d'emprisonnement, puis devient prêtre de paroisse et précepteur dans la famille d'Emmanuel de Gondi.
Vincent établit une mission auprès des paysans de ses domaines, le 17 avril 1625. Une congrégation de prêtres exerçant leur apostolat en milieu rural est établie à Paris en 1625, au Collège des Bons-Enfants, dont Vincent sera le supérieur. Elle prend le nom de Lazaristes lorsqu'elle s'installe dans l'ancien prieuré Saint-Lazare à Paris, en 1632. Vincent fonde l'ordre des Filles de la Charité (dites "Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul") avec sainte Louise de Marillac (1591-1660), en 1634. Cette institution est à l'origine de l'hôpital des Enfants-Trouvés de Paris.
► 1619 - 21-22 février Marie de Médicis s'enfuit de Blois. Retenue par son fils Louis XIII à Blois après qu'il ait pris le pouvoir, Marie de Médicis, sa mère, trouve le moyen, en dépit de son embonpoint et de son âge, elle a alors quarante-six ans –, de descendre une échelle de corde de 40 mètres le long de la façade du château, son coffret à bijoux sous le bras, pour rejoindre les grands à Angoulême. La reine s'échappa de sa prison et provoqua un soulèvement contre le roi son fils ("guerre de la mère et du fils"). Un premier traité, le traité d'Angoulême, négocié par Richelieu, apaisa ce conflit.
Mais la reine-mère n'étant pas satisfaite, relança la guerre en ralliant à sa cause les Grands du royaume ("deuxième guerre de la mère et du fils"). La coalition nobiliaire fut rapidement défaite à la bataille des Ponts-de-Cé par le roi qui pardonna à sa mère et aux princes. Conscient qu'il ne pouvait éviter la formation de complots si Marie de Médicis restait en exil, le roi accepta son retour à la cour. Marie de Médicis revint alors à Paris, où elle s'attacha à la construction de son Palais du Luxembourg. A la mort de Luynes en 1622, elle effectua peu à peu son retour politique. Richelieu joua un rôle important dans la réconciliation de Marie avec le roi. Il parvint même à faire revenir la reine-mère au Conseil du roi.
► 1619 Première guerre de la mère et du fils. Richelieu quitte Avignon pour Angoulême (7-27 mars). Louis XIII défait les partisans de sa mère.
► 1619 - 30 avril Traité d'Angoulême entre Luynes et les grands révoltés : Marie, pardonnée par son fils, reçoit la charge du gouvernement de l'Anjou.
► 1619 - 28 mai : Les Hollandais établissent une base à Batavia, dans les Indes orientales. Batavia, Jakarta est la capitale de la République d'Indonésie. Au temps des Indes néerlandaises, elle se nommait Batavia et était la capitale de la colonie.
► 1619 - 5 septembre Réconcililation publique de Louis XIII et Marie de Médicis à Tours.
► 1619 - 20 octobre Libération du prince de Condé, Henri II de Bourbon. Libéré par Louis XIII, il se conduit comme un fidèle serviteur du roi, participant aux nombreuses campagnes menées par celui-ci. Il est le père de Louis II de Bourbon-Condé (dit Le Grand Condé), vainqueur à Rocroi.
► 1619 - 10 novembre Les trois songes de Descartes. En cette nuit d'automne, le philosophe fait des rêves exaltants et, “plein d'enthousiasme”, il croit découvrir “les fondements d'une science admirable”. Il relatera ses songes dans les Olympica.
► 1619 Marin Le Roy de Gomberville écrit 'Polexandre'. Marin Le Roy de Gomberville est un poète et écrivain français né en 1600, à Paris.
► 1619 Salomon de Caus écrit 'le jardin palatin'. Salomon de Caus, ingénieur français (pays de Caux, 1576 - Paris, 1626). Dans son ouvrage les 'Raisons des forces mouvantes, avec diverses machines tant utiles que plaisantes' (1615), il développa une théorie relative à l'expansion et à la condensation de la vapeur, qui le fait considérer comme le pionnier de l'utilisation pratique de la force motrice de celle-ci.
► 1620 - 30 juin La reine mère, en désaccord avec Louis XIII, quitte Paris. Deuxième guerre de la mère et du fils.
► 1620 - 7 août "Drôlerie des Ponts-de-Cé": les partisans de Marie de Médicis sont dispersés par les armées du Roi. Se déroula près d'Angers la "drôlerie des Ponts-de-Cé", au cours de laquelle les armées du roi défirent facilement celles de la reine-mère.
► 1620 - 8 novembre : Bataille de la Montagne Blanche, près de Prague. Les forces de la Ligue Catholique sous le commandement de Tilly sont victorieux sur les forces de Bohême menées par Frédéric V. Les deux armées comprennent environ 20 000 hommes chacune. En deux heures, tout est terminé et 1600 hommes restent sur le champs de bataille. La bataille de la Montagne Blanche se déroula le 8 novembre 1620, non loin de Prague.
C'est l'une des premières et des plus importantes de la guerre de Trente Ans. Elle oppose une armée d'environ 15 000 hommes commandée par Christian Ier d'Anhalt-Bernburg pour le compte de Frédéric V, aux forces du Saint-Empire placées sous les ordres de Bucquoy, combinées aux forces de la Ligue catholique, sous les ordres de Tilly, regroupant ainsi 25 000 hommes qui obtiennent une victoire écrasante. Cette bataille marque la fin de la première période (période bohémienne) de la guerre de Trente Ans.
► 1620 - 21 décembre : Arrivés sur le Mayflower, pris dans la tempête, les Pilgrim Fathers, 102 puritains anglais débarquent en Amérique (Nouvelle-Angleterre), à Cap Cod et fondent la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts, hors de la concession octroyée par le roi (1622). Ces Pilgrim's fathers (35 en tout) ont dû fuir Nottingham (1608), pour s'établir à Leyde dans les Provinces-Unies. Ils signent un accord, le Compact du Mayflower, qui est à la base d'une démocratie calvinienne.
Le Mayflower (ou “Fleur de Mai”) est un vaisseau marchand de 90 pieds (27.4m) et 180 tonneaux. Il a transporté une centaine d'immigrants anglais ("The Pilgrim fathers" ou "Pères Pélerins") en 1620, entre Plymouth, en Angleterre et la colonie de Plymouth, dans le Massachusetts. Le Mayflower quitta Plymouth le 16 septembre 1620, pour jeter l'ancre à Cap Cod le 11 novembre. Parmi eux, 35 pèlerins protestants très pieux qui fuient les persécutions de Jacques Ier d'Angleterre à la recherche d'un lieu pour pratiquer librement leur religion et 67 “étrangers”.
► 1620 - 24 décembre Les protestants décident, lors de l'assemblée de La Rochelle, de prendre les armes.
► 1620 Expédition militaire contre les Protestants (1620-1622).
► 1620 Cercle de Marie de Gournay (1620-1640).
►1620 Traduction de Mateo Aleman, 'Guzman de Alfarache' par Jean Chapelain. Mateo Aleman, écrivain espagnol. Né à Séville en 1547, décédé à Mexique en 1614 Après une formation de médecin suivie à Salamanque, Mateo Aleman se consacre au commerce et à la finance. Il est incarcéré un temps pour des affaires de dettes. A sa sortie, il se consacre à l'écriture, notamment à la traduction des 'Odes' d'Horace. Il est l'auteur d'un grand roman picaresque, 'Guzman de Alfarache', publié en deux parties, en 1598 et en 1604. Jean Chapelain (né le 4 décembre 1595 à Paris - décédé le 22 février 1674), est un poète français du XVIIe siècle. Précepteur des fils du grand prévôt de France, M. de La Trousse, Chapelain jouissait déjà d'une certaine autorité littéraire, alors même qu'il n'avait encore rien produit.
Après avoir publié quelques odes et une traduction du 'Guzman d'Alfarache', il devint un véritable oracle. Le cardinal de Richelieu l'appela à l'Académie française dès la fondation de cette compagnie, lui accorda une pension de 3000 livres, le chargea de dresser le plan du Dictionnaire et de la Grammaire de l'Académie et de rédiger la critique du 'Cid' de Pierre Corneille. Chapelain fut dès lors un homme à la mode. Jean-Baptiste Colbert le chargea de dresser la liste des écrivains et savants dignes de recevoir des gratifications du roi.
► 1620 à 1640 - Salon de la marquise de Rambouillet: mondain, grande influence sur les lettres; fréquenté par tous les grands noms littéraires de l'époque: Richelieu, Malherbe, Vaugelas, Conrart, Voiture, Chapelain, Scudéry, Ménage, Cotin, etc. Centre de la préciosité: raffinement de la langue, exclusion des mots 'bas', interventionnisme des femmes sur la langue; mouvement capital qui trouve son opposé dans le style burlesque qui se développe à la même époque.
► 1620 invention de la règle à calcul par E Gunter. La règle à calcul (ou règle à calculer) est un instrument de calcul qui permet, par simple déplacement longitudinal d'échelles graduées, d'effectuer des opérations arithmétiques de base, multiplication et division, mais pas les additions. Une règle à calcul peut aussi servir à exécuter des opérations plus complexes, telles que le calcul de racines carrées ou cubiques, des calculs logarithmiques ou bien trigonométriques.
Edmund Gunter (1581-1626) enseignait l'astronomie au collège de Gresham. On lui doit l'invention de plusieurs instruments géométriques, tels que le secteur à l'aide duquel on trace les lignes parfaites des cadrans solaires. Il inventa l'échelle dite de Gunter ou règle logarithmique en 1620, qui simplifie les opérations de calcul.
► 1621 - 31 mars Le duc de Luynes (Charles d'Albert) est nommé connétable de France.
► 1621 - 25 avril Traité de Madrid entre Louis XIII et Philippe III. Traité de Madrid entre la France et l'Espagne, qui rend la Valteline à la suzeraineté grisonne mais les Espagnols réoccuppent Chiavenna. La Valteline est une région d'Italie du nord, limitrophe de la Suisse, qui correspond approximativement à la vallée de la rivière Adda et de ses affluents. Les Grisons sont un canton suisse.
► 1621 - 10 novembre : Echec de Luynes devant Montauban contre les protestants. Il meurt avant d'être disgracié (15 décembre). Le siège de Montauban opposa, d'août à novembre 1621, les armées royales commandées par Louis XIII aux protestants montalbanais.
► 1621 Théophile de Viau écrit 'oeuvres poétiques'. Théophile de Viau (né entre mars et mai 1590 à Clairac-en-Agenois–mort le 25 septembre 1626) Poète et écrivain français, il est connu pour ses poèmes licencieux et son athéisme. Sa tragédie 'Pyrame et Thisbé' est restée involontairement célèbre pour contenir l'expression "il en rougit, le traître !" - phrase en fait prononcée par l'infortunée Thisbé, contemplant le poignard avec lequel vient de se suicider Pyrame, son amant.
► 1621 à 1695 - naissance et mort de Jean de La Fontaine. Poète français. Issu d'une famille relativement bourgeoise, La Fontaine passe toute son enfance et son adolescence en Champagne. Après avoir suivi, sans vraiment s'y intéresser, des études de théologie et de droit, il hérite de la charge de maître des Eaux et Forêts de son père. Il s'installe ensuite à Paris, où il fait la connaissance de Nicolas Fouquet - alors surintendant des Finances de Louis XIV - qui le prend sous sa protection et lui accorde une pension. La Fontaine prendra d'ailleurs la défense de son protecteur quelques années plus tard dans une 'Elégie aux nymphes de Vaux', adressée au roi.
La Fontaine publie ensuite des 'Contes et nouvelles', d'inspiration libertine, qui lui valent ses premiers grands succès, mais qu'il reniera pourtant à la fin de sa vie. Il fréquente les salons parisiens, est élu à l'Académie française. Alors que la querelle des Anciens et des Modernes débute, il se range du côté des Anciens. Entre temps, il publiera ses recueils de 'Fables', grâce auxquels il passera à la postérité. Inspirée principalement d'Ésope, mais aussi d'Épicure et des Stoïciens, La Fontaine donnera ses lettres de noblesse à la fable, genre populaire et rustique par excellence car "plaire" et "instruire", telle est sa devise. Ésope (VIIe siècle av. J.-C. - VIe siècle av. J.-C.), écrivain grec à qui on attribue la paternité de la fable.
► 1622 Marie de Médicis qui était en exil à Blois est autorisée à rentrer dans Paris et reprend place dans les conseils de l'État. Elle amène avec elle un ecclésiastique, Armand de Richelieu, évêque de Luçon, qui a été dans les jours d'exil son conseiller avisé, et obtient pour lui le chapeau de cardinal.
► 1622 - 5 septembre Richelieu est nommé Cardinal.
► 1622 - 18 octobre Traité de Montpellier confirmant l'édit de Nantes. les Protestants ne gardent que deux villes fortifiées : La Rochelle et Montauban.
► 1622 Défaite de Mansfeld à la bataille de Fleurus par les Espagnols. La bataille de Fleurus marque un moment important de la guerre de Trente Ans. Elle oppose les troupes de Christian de Brunswick et Ernst von Mansfeld à l'armée espagnole menée par Gonzalo Fernandez de Cordoba. Les protestants étaient en route pour contrer le siège de Bergen op Zoom. Le 29 août 1622, ils furent confrontés aux Espagnols. Les deux partis se livrèrent une bataille sanglante, pendant laquelle Christian de Brunswick perdit le bras gauche (il devait se faire faire, par la suite, une prothèse en argent). Malgré les lourdes pertes, quelque 6 000 hommes de Christian de Brunswick parvinrent à se frayer une route vers Bergen op Zoom et à forcer la levée du siège de la ville.
► 1622 à 1673 - naissance et mort de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Acteur, dramaturge, metteur en scène français. Fils du tapissier du roi, licencié en droit, Jean-Baptiste Poquelin renonce à reprendre l'affaire paternelle, et fonde l'Illustre-Théâtre. Sous le nom de Molière, et en compagnie de sa maîtresse, Madeleine Béjart, il vit treize années de pérégrinations en province, avant que la troupe ne décide de regagner Paris en 1658. C'est alors qu'il épouse Armande Béjart (fille de Madeleine), qui lui donne un fils, Louis. Talentueux dramaturge, Molière écrit toutes sortes de pièces, de la farce à la comédie-ballet en collaboration avec Lully.
Mais il excelle dans la mise en scène de comédies grinçantes et féroces, dans lesquelles il épingle les travers de la société. Molière utilise en effet le rire comme une arme avec laquelle il foudroie nombre de ses contemporains. Malgré son génie et la protection du roi, 'Tartuffe' et 'Don Juan' sont interdites de représentation. S'il résiste aux cabales, sa santé défaillante a finalement raison de lui; il meurt quasiment sur scène. Sept ans plus tard, la troupe de Molière, qui avait fusionné avec celles de l'Hotel de Bourgogne et du Marais, donne naissance à la Comédie-Française.
► 1623 - 7 février Traité d'alliance avec Venise et la Savoie contre Philippe IV d'Espagne : traité de Paris. Par ce traité, signé pendant le règne de Louis XIII, la France s'allie avec la Savoie et Venise contre l'occupation de la Valteline par les soldats du pape qui sont pro-espagnols.
► 1623 Charles Sorel écrit 'Histoire comique de Francion'. Charles Sorel, sieur de Souvigny (vers 1582 - 8 mars 1674) est un romancier et écrivain libertin français de l'âge baroque. Il fut très peu connu de son temps, même s'il fut historiographe du roi en 1635. Il écrivit sur la science, l'histoire et la religion, mais seuls ses romans sont passés à la postérité. Il essaya de mettre à bas le roman pastoral, très populaire à l'époque, en écrivant le premier roman picaresque français, 'La vraie histoire comique de Francion' (1623). Pourtant, même si les aventures picaresques de Francion touchèrent un large public, celui-ci continua d'admirer 'L'Astrée' de Honoré d'Urfé, dont Francion est une parodie.
► 1623 Théophile de Viau écrit 'Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé’
► 1623 à 1662 - naissance et mort de Blaise Pascal. Philosophe et mathé-maticien français. Blaise Pascal, marqué par la mort prématurée de sa mère, a été élevé aux côtés de ses deux soeurs : c'est un enfant surdoué, de santé très fragile mais d'une précocité étonnante, d'une grande curiosité et d'une intelligence hors du commun. Il est d'abord un jeune savant connu pour ses travaux mathématiques et physiques, et publie à 17 ans un traité de géométrie, Essai sur les coniques (1640). Il est également l'inventeur de la machine à calculer, de la montre bracelet ou de la presse hydraulique. Son expérience religieuse de la nuit du 23 novembre 1654 (relatée dans son 'Mémorial') va le conduire à s'engager aux côtés des jansénistes et infléchir son oeuvre.
À la demande du janséniste Antoine Arnauld, Pascal jette toute la force de son esprit et de sa rhétorique dans cette bataille, utilisant le genre de la lettre, alors à la mode dans la polémique religieuse : 'Les Provinciales' (janvier 1656-1657) regroupent 18 lettres publiées au jour le jour sur les subtilités théologiques et morales alors en débat. Ces lettres sont l'un des premiers chefs-d'oeuvre de la prose française classique. Une grande rigueur argumentative y est soutenue par une rhétorique de la sincérité et du naturel ("la vraie éloquence se moque de l'éloquence"), dont la clarté est le premier impératif, ainsi que le refus du pédantisme (artifices oratoires, citations, spécialisation du discours). Pascal y fait également preuve de beaucoup de drôlerie et d'ironie ainsi que d'un talent dramatique certain dans de nombreux dialogues pleins d'esprit et de complicité ironique. Le chef-d'oeuvre de Pascal est un livre inachevé, inclassable, unique ("les papiers d'un mort", Le Guern).
'Les Pensées' sont les plans et fragments d'un ample projet apologétique dont la rédaction a sans doute été entreprise dès 1656, mais dont la mort a empêché l'achèvement : 800 à 900 feuillets ou fragments de papier manuscrits, classés en 27 liasses, contenant parfois des notes très brèves, parfois des développements de plusieurs pages. Ces textes, sélectionnés, revus et corrigés, font l'objet d'une première publication (posthume) en 1670 par les "Messieurs de Port Royal".
Le propos de l'écrivain est de faire une "Apologie de la religion chrétienne", mais sa description de la "Misère de l'homme sans Dieu" demeure aujourd'hui encore l'une des descriptions les plus abouties et les plus poignantes de la condition des hommes, notamment de la manière dont, incapables de supporter une réflexion lucide sur leur néant, ils préfèrent perdre leur vie dans des divertissements, futiles ou élevés. De tout cela, Pascal parle, là encore, avec simplicité et naturel, dans une prose poétique, rythmée, qui recourt à une grande diversité de registres, et s'appuie sur des antithèses et des comparaisons précises et souvent nouvelles, importées du domaine scientifique par exemple.
► 1623 Début de la Construction d'un château de chasse à Versailles. Versailles n'est qu'un modeste logis construit par Louis XIII, au milieu des forêts. C'est son rendez-vous de chasse favori.
► 1623 invention de la machine à calculer par Wilhelm Schickard (addit-ion+multiplication). Wilhelm Schickard (1592 - 1635) est un savant allemand qui conçut la première machine à calculer. En 1623, Wilhelm Schickard inventa pour Kepler ce qu'il appela une "horloge calculante" qui était destinée à calculer les éphémérides. Il utilisait des roues dentées et avait déjà abordé le problème du report de retenue.
► 1624 - 10 juin Traité de Compiègne entre la France et les Provinces-Unies contre l'Espagne.
► 1624 - 13 août Arrestation de La Vieuville. Le marquis de La Vieuville, surintendant des Finances, qui a fait entrer Richelieu au Conseil, est accusé de malversation et arrêté. Ainsi le cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu devient le premier des ministres de Louis XIII. Richelieu est nommé chef du Conseil. Le cardinal de Richelieu avait su habilement manoeuvrer pour devenir indispensable à la fois à la reine-mère et à son fils. La disgrâce qui frappa les Brûlart - le père était chancelier et son fils, le marquis de Puisieux, secrétaire d'État aux affaires étrangères - en janvier-février 1624 laissa la place à La Vieuville, qui mena une politique plus active, notamment dans l'affaire de la Valteline et avec l'alliance de la France aux Provinces-Unies par le traité de Compiègne (10 juin 1624).
Mais Louis XIII résolut de se défaire de son ministre, qu'il accusa de ne pas tenir compte de ses décisions, et le fit emprisonner à Amboise, ce qui ouvrit la voie au cardinal de Richelieu, qui entra au Conseil le 13 août 1624. Bientôt, le cardinal dut affronter une noblesse mécontente de l'autorité qu'il avait sur le roi. Ses principaux grands projets, dont il poursuivra énergiquement la réalisation, sont: miner le parti politique protestant, détruire le pouvoir de la noblesse au profit de la consolidation de la monarchie; abaisser la Maison d'Autriche.
► 1624 Richelieu entre au Conseil du roi et en prend la tête (1624-1642).
► 1624 Alliance des Protestants et des Anglais.
► 1625 Une expédition française enlève aux Espagnols la Valteline, province du territoire helvétique, qui est, par le traité de Monçon, incorporée à la République des Grisons (canton suisse).
► 1625 - 6 février Le duc protestant de Rohan-Soubise (Henri II de Rohan) s'empare de l'île d'Oléron. Henri II de Rohan (25 août 1579, Blain - 28 février 1638) est un prince de la famille de Rohan qui est l'une des grandes familles princières bretonnes, protestantes et françaises.
► 1625 - 11 mai Charles Ier d'Angleterre épouse par procuration Henriette de France, soeur du roi. Charles Ier d'Angleterre, Charles Ier Stuart (19 novembre 1600, Dunfermline – 30 janvier 1649) fut roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande de 1625 à 1649. Il était le fils du roi Jacques Ier d'Angleterre (également Jacques VI d'Écosse). Il avait épousé le 11 mai 1625 Henriette-Marie de France, fille d'Henri IV et de Marie de Médicis. Après la mort de son frère aîné, Henri Stuart, il devient l'héritier et prince de Galles. Partisan d'un pouvoir absolu, Charles Ier doit faire face à une guerre civile, et est victime de la première révolution anglaise. Il est décapité et remplacé par Olivier Cromwell, qui instaure bientôt une dictature personnelle. Henriette de France, fille du roi de France Henri IV et de la reine Marie de Médicis, elle épousa le prince Charles Stuart, futur roi Charles Ier d'Angleterre et d'Écosse.
► 1625 Sir Francis Bacon écrit 'Essais’
► 1625 Honorat Bueil de Racan écrit 'Les Bergeries'. Honorat de Bueil, marquis de Racan, né au château de Champmarin, à Aubigné, 1589 - Paris, 1670. Poète français. On le disait timide, gauche et maladroit, et de surcroît il souffrait de begaiement. Trouvant pour toutes ces raisons peu de succès auprès des femmes, il composa néanmoins des vers élégiaques pour la comtesse de Moret, alias Cloris. En 1618 il écrivit ses belles 'Stances sur la retraite'. A nouveau, en 1619, épris cette fois de Catherine de Thermes, alias Arthénice, il compose sa pastorale 'Arthénice ou les Bergeries', ou transparaît l'influence italienne.
► 1625 invention de la transfusion sanguine par Jean Baptiste Denis . Jean Baptiste Denis est un médecin français, né en 1643 et mort en 1704. Après des études de médecine à Montpellier, il s'installe à Paris en 1665. Il devient le médecin de Louis XIV. Il est notamment l'auteur du 'Discours sur les comètes' (1665), de 'Lettres' (1667-1668) portant sur la transfusion sanguine.
► 1626 Conspiration contre Richelieu: le maréchal d'Ornano et le comte de Chalais (Henri de Talleyrand) sont arrêtés pour ce crime : ce dernier est décapité. Le frère du roi, Gaston d'Orléans, était du complot. Jean-Baptiste d'Ornano (1581-1626), comte de Montlor, maréchal de France (1626), est un militaire issu d'une famille d'origine corse. Mêlé à la première conspiration du jeune Gaston contre Richelieu ("conspiration de Chalais") et resté opposé au mariage de Gaston avec Mademoiselle de Montpensier, il fut emprisonné à Vincennes; la monarchie était bien embarrassée du sort de ce prisonnier encombrant, haut personnage, lorsqu'il mourut de maladie dans son cachot insalubre.
Après le comte de Chalais, bouc émissaire de la conspiration, d'Ornano tombait lui aussi victime de la versatilité de Gaston qui décima les rangs de ses complices successifs. Chalais, Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais (1599-1626), servait auprès du roi Louis XIII. Romanesque et un peu brouillon, il se laissa entraîner à l'été 1626 par sa maîtresse la duchesse de Chevreuse dans la première des nombreuses conspirations que Richelieu eut à réprimer, et qui prit le nom du malheureux. Mal organisée, trahie, la conspiration tourna court. Chalais fut arrêté et, seul conjuré à ne pas jouir d'un prestige familial qui vaille immunité, il fut jugé à Nantes et condamné à la décapitation. Par une louable solidarité, ses anciens complices dissuadèrent le bourreau de faire son office.
► 1626 - 5 février Paix entre Louis XIII et La Rochelle. Paix de La Rochelle. Cette paix garantit celle de Montpellier. La Rochelle fait partie des places fortes qu'henri IV a concédé aux protestants pour leur sécurité. Si Richelieu peut tolérer que les protestants tiennent tête à son pouvoir il ne pourra plus, un an plus tard, admettre le pacte liant La Rochelle à l'Angleterre qui déclare la guerre à la France.
► 1626 - 6 février Édit défendant les duels dont la noblesse se faisait un jeu. Pour restaurer l'autorité royale, Richelieu fait un édit qui interdit les duels. En effet, les nobles en ont fait un jeu de l'honneur qui saigne à blanc la noblesse française.
► 1626 Jean Mairet écrit 'La Sylvie'. Jean Mairet, né en 1604 (Besançon, Doubs), mort en 1686 (Besançon, Doubs) à l'âge de 82 ans. Sa première oeuvre a été publiée en 1628 (il avait 24 ans).
► 1626 à 1696 - naissance et mort de Madame de Sévigné. Femme de lettres française. Veuve à 26 ans du Marquis de Sévigné, tué en duel, elle vécut entre la Bretagne dans sa propriété des Rochers, et Paris dont elle fréquentait la cour et les salons. Ces contemporains furent nombreux à être séduits par son charme, dont le style de ses Lettres garde la trace. Cet hommage de Madame de La Fayette est représentatif de l'admiration qu'on lui portait: "Votre esprit pare et embellit si fort votre personne qu'il n'y en a point sur terre de si charmante". Cependant, elle se refusa aux hommes qui la courtisèrent, et rejetta même les avances de Fouquet, le surintendant du roi. On sait qu'elle adorait sa fille, et c'est pour elle qu'elle écrivit quotidiennement ses lettres qui sont un irremplaçable document sur la vie de l'époque.
► 1626 mort de Francis Bacon.
► 1627 Poursuites contre des duellistes qui ont enfreint l'édit: deux grands seigneurs sont exécutés en place de Grève.
► 1627 Richelieu n'est l'adversaire des protestants que sur le terrain politique, mais il entend ne pas les laisser se donner une organisation, qui serait une menace pour la sécurité de l'État. Ils ont fait de La Rochelle une place forte de premier ordre où ils peuvent braver l'autorité royale et où d'ailleurs il leur est facile de recevoir des secours de l'étranger. Louis XIII et Richelieu viennent l'assiéger et Richelieu fait construire en dehors du port une digue qui empêche les vaisseaux d'y entrer.
La Rochelle est ainsi coupée de ses communication avec l'Angleterre et réduite à ses seules ressources. Le siège dure un an; et les habitants sont soutenus dans leur longue résistance par leur maire, l'intrépide Guiton. Jean Guiton (La Rochelle, 2 juillet 1585 – 1654) fut baptisé au Temple Saint Yon. Il exerça la profession d'armateur, puis devint maire de La Rochelle. Lors du siège de cette ville, il oppose une résistance énergique sinon héroïque aux troupes de Louis XIII jusqu'à la capitulation de la ville en 1628, après laquelle il dut s'exiler. Par la suite, Richelieu lui donna un commandement dans la flotte royale et il combattit les Espagnols.
► 1627 - 30 juin : Guerre entre l'Angleterre et la France. Les Anglais, sou-cieux de protéger les calvinistes de La Rochelle, débarquent dans l'île de Ré (juillet). Il établissent par les Rohan-Soubise, une alliance active avec les Rochelais.
► 1627 - 10 septembre : Richelieu prend prétexte du pacte entre La Rochelle et l'Angleterre pour assiéger la ville et détruire la puissance protestante. Début de la guerre contre les huguenots (1627-1629) et siège de La Rochelle. Parmi les facteurs de troubles à l'intérieur du royaume de France, les protestants tiennent une bonne place selon Louis XIII et Richelieu. Ces derniers décident donc de faire le siège de la ville afin d'infliger une défaite aux Huguenots et de détruire le pouvoir politique des protestants.
Grâce à des moyens importants, avec notamment la construction d'une digue limitant le passage des navires vers la ville, et malgré la résistance des habitants, La Rochelle tombera, affamée, quinze mois plus tard. Le siège de La Rochelle, ordonné par Louis XIII et commandé par Richelieu, commence le 10 septembre 1627 et se termine par la capitulation de la cité, le 28 octobre 1628. Le siège de La Rochelle, ordonné par Louis XIII et commandé par Richelieu, commence le 10 septembre 1627 et se termine par la capitulation de la cité, le 28 octobre 1628. Si l'Édit de Nantes ramena la paix dans le royaume de France, il eut aussi comme effet de créer un État dans l'État.
La menace vis-à-vis du pouvoir royal est bien réelle, et Richelieu entend bien la réduire à néant. Grâce à l'édit d'Henri IV, La Rochelle est devenu un haut lieu de la religion réformée en France. Ce port, dernière place de sûreté des Huguenots, reçoit de mer l'aide des Anglais, prompts à intervenir lorsqu'il s'agit de mettre en péril le pouvoir de leur grand rival. La principale crainte de Richelieu est que cette place forte devienne une sorte de seconde capitale, bastion d'où les protestants, aidés financièrement par l'Angleterre, pourraient s'emparer de l'ensemble du territoire. Sa décision est donc prise : il faut prendre sans tarder la Rochelle.
► 1627 à 1705 - naissance et mort de John Ray. Naturaliste anglais. Parfois surnommé le père de l'histoire naturelle britannique. Jusqu'en 1670, il signe John Wray. Contrairement aux autres naturalistes de son époque, il n'est pas médecin. Il ne s'intéresse donc pas aux plantes pour la pharmacologie mais pour des raisons plus scientifiques. Ray est le fondateur de la botanique moderne.
► 1627 Guez de Balzac écrit 'La Querelle des Lettres'. Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654) Écrivain français. Né à Angoulême, le 31 mai 1597. Conseiller du roi en ses conseils; admis à l'Académie en mars 1634. À cette époque il répondit par des railleries aux lettres que lui écrivirent Chapelain et Boisrobert pour qu'il fit partie de l'Académie, où il semble avoir été inscrit d'office ; d'ailleurs, il est probable qu'il n'y vint jamais, car son état de santé l'obligeait à vivre dans l'Angoumois et il fut dispensé de la résidence. Il fut l'oracle de l'hôtel de Rambouillet et, en son temps, l'un des plus considérables académiciens.
Il a été en quelque sorte le réformateur de la prose française, il a laissé des Lettres, des oeuvres diverses en prose, des vers et des lettres en latin. Lorsque l'Académie décida que des discours seraient prononcés tout à tour par chacun de ses membres, Balzac se contenta de faire donner lecture d'une de ses oeuvres. Il fonda, en 1654, le prix d'éloquence, le premier que l'académie fut appelée à distribuer. Il était d'une valeur de deux cents livres, consistait en une médaille et devait être donné tous les deux ans ; il fut distribué pour la première fois en 1671 et par l'accumulation des intérêts, il eut une valeur de trois cents livres. Il connaissait l'italien et l'espagnol ; il souleva des critiques passionnées et eut de zélés défenseurs.
► 1627 Charles Sorel écrit 'Le Berger extravagant'.
► 1627 à 1704 naissance et mort de Jacques-Bénigne Bossuet. Prédica-teur et écrivain français, développe très tôt un talent d'orateur. D'abord prêtre, il est rapidement nommé évêque à Paris où la profondeur et le lyrisme de ses sermons et 'oraisons funèbres' lui assurent un grand succès auprès du roi. En 1670, il est nommé précepteur du fils de Louis XIV, le Grand Dauphin. Et en 1671, il entre à l'Académie française. Son dogmatisme et son orthodoxie en matière de foi l'ont souvent mené au conflit avec les protestants et les jansénistes ainsi qu'avec le monde du théâtre qu'il a toujours combattu.
► 1628 mort de François de Malherbe.
► 1628 - 28 octobre - Chute de La Rochelle par suite surtout de la famine. La ville voit ses fortifications rasées, et perd ses privilèges. Les gens de guerre protestants qui avaient défendu la ville, dispersés, se reforment dans le Midi et continuent la guerre sous la conduite du duc de Rohan (Henri II de Rohan). Henri II de Rohan (1579 - 28 février 1638) est un prince de la famille de Rohan qui est l'une des grandes familles princières bretonnes, protestantes et françaises.
► 1628 - 29 octobre Capitulation de La Rochelle. En ce jour, le cardinal de Richelieu entre dans la ville qu'il a assiégée pendant quelque quinze mois. Les Anglais ont renoncé à apporter leur soutien et leur secours aux habitants affamés. La veille, contre la promesse de vie sauve et celle de pouvoir pratiquer leur culte réformé, les Rochelais ont signifié qu'ils étaient prêts à se rendre. Jean Guiton, armateur à la tête de la ville rebelle, se résigne : “Pourvu qu'il reste un homme pour fermer les portes, c'est assez”. Le siège de La Rochelle, ordonné par Louis XIII et commandé par Richelieu, commence le 10 septembre 1627 et se termine par la capitulation de la cité, le 28 octobre 1628.
► 1628 - 1er novembre Louis XIII entre dans La Rochelle. C'est le jour de la Toussaint qu'a choisi Louis XIII pour faire son entrée solennelle dans la ville. Il y est accueilli par le cardinal de Richelieu, entré trois jours plus tôt, qui est en compagnie de l'archevêque de Bordeaux. Le roi a tenu à interdire le pillage accompagnant d'ordinaire la prise d'une ville longtemps assiégée. Ce qui fait dire à l'un des Rochelais catholiques désappointés : “Sire, ne soyez point courtois. A ces rebelles Rochelais point de pardon : il faut tout pendre ! Vous m'avez donné la maison d'un parpaillot. S'il faut la rendre, je serai sot comme un oison”.
► 1628 à 1703 - naissance et mort de Charles Perrault. Écrivain français. Issu d'une famille aisée de la bourgeoisie d'offices, Charles Perrault est le dernier d'une famille de quatre frères. Après des études de droit et une première oeuvre burlesque, 'Les murs de Troie', il entre en 1654 comme commis chez son frère aîné Pierre, receveur général. Ses poèmes, notamment les 'Odes au Roi' le font remarquer. Nommé commis auprès de Colbert, conseiller de Louis XIV, il devient Premier commis des bâtiments du Roi en 1665.
Élu en 1671 à l'Académie française, il s'oppose à Boileau dans la célèbre querelle des Anciens contre les Modernes en 1687. Les Modernes refusent en effet de considérer les auteurs antiques (grecs et latins) comme des modèles insurpassables. Chancelier de l'Académie, il en devient le bibliothécaire en 1673. Son oeuvre la plus célèbre tient aujourd'hui dans ses contes, nourris de l'imaginaire médiéval légendaire, chevaleresque et courtois. Perrault reprend dans une prose faussement naïve des histoires transmises traditionnellement par voie orale, encore considérées comme une influence majeure dans l'inconscient collectif.
► 1629 -15 janvier Code Michau : Enregistrement forcé par le Parlement d'une grande ordonnance de réformation du royaume due au garde des Sceaux Michel de Marillac. Grande Ordonnance dite “code Michau”. Le code, qui vise à renforcer l'autorité monarchique – et donc celle de Louis XIII qui règne alors – remet à l'ordre du jour la restriction du droit de remontrance et prétend soumettre au roi toutes les terres sans titre. Il tient son nom du garde des sceaux Michel de Marillac. Remontrance, droit revendiqué par le parlement de discuter une ordonnance ou un édit avant son enregistrement.
Le roi pouvait répondre par une lettre dite de "jussion" ordonnant au parlement de procéder à l'enregistrement. Par contre, en cas de renouvellement des remontrances, le monarque imposait sa décision en se rendant personnellement au parlement. Droit de remontrance. A partir du XIVe siècle, le parlement enregistre les édits et les ordonnances royales. Il prend l'habitude, avant cet enregistrement, de faire part au roi de son avis sur telle ou telle mesure, par écrit et secrètement. Cette procédure prend le nom de remontrance. En cas de désaccord, le roi se rend en personne au parlement, y tient un lit de justice, et enregistre d'autorité l'arrêt.
► 1629 - 13 janvier - Richelieu décide Louis XIII à intervenir dans les affaires du duché de Mantoue, dans le but d'y imposer comme prince le duc de Nevers (Charles Ier de Mantoue). Une expédition française (avec le cardinal et le roi) passe en Italie en forçant le passage des Alpes au Pas-de-Suse, défendu par le duc de Savoie (Victor-Amédée Ier de Savoie). En 1630, le duc de Montmorency (Henri II de Montmorency) gagne la bataille de Veillane sur les Espagnols; les Français dégagent Casal assiégé, et imposent la paix. La France sera représentée sur le trône ducal de Mantoue par le duc de Nevers, et conservera la forteresse de Pignerol. (Cette paix est négociée par un futur premier ministre de France, un abbé italien, Jules Mazarin).
Charles Ier de Mantoue, Charles Ier Gonzague, en italien Carlo I Gonzaga, était un noble franco-italien né le 6 mai 1580 à Paris (France) et décédé le 14 juin 1637 à Mantoue (Italie), à l'âge de 57 ans. Il a été : duc de Nevers sous le titre de Charles III de Nevers en 1595 à la mort de son père, duc de Rethel sous le titre de Charles III de Rethel en 1595 à la mort de son père, prince d'Arches-Charleville sous le titre de Prince Charles Ier d'Arches en 1608, duc de Mantoue sous le titre de Charles Ier de Mantoue en 1627 à la mort de son petit-cousin Vincent II de Mantoue, duc de Montferrat sous le titre de Charles Ier de Montferrat, en même temps. Henri II de Montmorency (*1595 †1632) fils d'henri Ier de Montmorency, filleul du roi de France Henri IV, il fut amiral de France à 17 ans, vice-roi de la Nouvelle-France et gouverneur du Languedoc.
► 1629 Guerre de succession de Mantoue (1629-1632). Mantoue fut le centre d'un duché entre les mains de la famille Gonzaga (Gonzague, Charles Ier de Mantoue). La disparition de la lignée ducale fut la cause au XVIIe siècle de la guerre de Succession de Mantoue, épisode périphérique de la guerre de Trente Ans. La Guerre de Succession de Mantoue est un conflit périphérique qui se déroula dans le cadre plus large de la guerre de Trente Ans, de 1628 à 1631. Elle opposa la France aux Habsbourg à la suite de l'extinction de la branche régnante des Gonzague en 1627.
► 1629 - 9 juin Capitulation d'Alès. Louis XIII assiégea la ville, alors haut lieu de la résistance protestante, qui capitula après neuf jours. Le dimanche 17 juin 1629 au matin, Alès se rend, les quelques 2300 hommes présent en ses murs ne purent rien devant l'armée du roi. Louis XIII fait son entrée à la tête de ses troupes par la Porte de la Roque, accompagné par Richelieu en habit militaire. Les huguenots furent autorisés par le roi à partir pour Anduze avec la promesse expresse de ne plus porter les armes contre le roi. Le 28 juin 1629, Richelieu accorda aux protestant la paix d'Alès. Cet édit qui leur retirait les places fortes mais leur confirmait les garanties religieuses de l'édit de Nantes a été signée par Richelieu dans la tour du Coq Hardy. Alès est une commune française, située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.
► 1629 - 28 juin Édit de grâce de Louis XIII en faveur des protestants. La paix d'Alès, ou édit de grâce d'Alès, fut promulguée par le roi Louis XIII le 28 juin 1629. La signature de l'édit intervient après la reddition de la Rochelle, dernière place de sûreté protestante en France, après un siège de plus d'un an qui s'achève en 1628. En 1629, Louis XIII assiège Alès, alors haut lieu de la résistance protestante, qui capitule après neuf jours. Le 17 juin 1629 au matin, la ville se rend, les quelque 2300 hommes présents en ses murs ne pouvant rien devant l'armée du roi. Louis XIII fait son entrée à la tête de ses troupes par la porte de la Roque, accompagné par Richelieu en habit militaire.
Les huguenots sont alors autorisés par le roi à partir pour Anduze avec la promesse expresse de ne plus porter les armes contre le roi. Le 28 juin 1629, Richelieu accorde aux protestants la paix d'Alès. Cet édit a été signé par le roi au camp de Lédignan, près d'Alès. Un tableau peint par Cabannes, exposé dans le hall de la mairie, représente la scène comme se passant en ville, en présence du duc de Rohan, chef du parti protestant. Ceci ne correspond sans doute pas à la réalité historique. Paix d'Alès. Celle-ci confirme l'édit de Nantes, voulu par Henri IV.
Les libertés de conscience et de culte sont maintenues mais les places protestantes sont démantelées et les assemblées politiques désormais interdites. Suite à la capitulation de la ville protestante d'Alès face à l'armée du roi et de Richelieu, ce dernier signe le traité d'Alès qui met fin aux hostilités. Reconduisant l'Édit de Nantes, ce texte a toutefois pour objectif de réduire au minimum le pouvoir politique des protestants déjà affaiblis après le siège de La Rochelle. Ainsi, si la liberté de culte est conservée et l'égalité civique assurée, les places fortes et le pouvoir militaire des protestants sont anéantis.
►1629 Les protestants de Rohan ne pouvant plus lutter, acceptent la paix d'Alès et un peu plus tard l'édit de Nîmes leur laisse la liberté de leur culte et l'égalité civile avec les catholiques, mais ils cessent d'exister comme parti politique. La chute de Montauban, que quelques forces protestantes occupaient encore, est le dernier acte de cette lutte entre Richelieu et les Réformés.
► 1629 Édit de Nîmes : Il supprime les privilèges politiques et militaires des Huguenots.
► 1629 Cercle de Valentin Conrart, il réunit régulièrement chez lui, une fois par semaine, des hommes de lettres: c'est ce que l'on a appelé le "cercle Conrart".: Chapelain, Gombauld, Godeau, les frères Habert, Sérisay, Malleville. Ce cercle deviendra l'Académie française. Valentin Conrart était un littérateur français, né et mort à Paris (1603-1675). Initiateur du projet de l'Académie française, il en fut élu secrétaire perpétuel en 1635.
Jean Ogier de Gombauld (1576 en Saintonge - 1666) était un poète, auteur dramatique et romancier français. Il fut le premier titulaire du cinquième fauteuil à l'Académie française à partir de 1634. Antoine Godeau (1605 à Dreux - 1672), dit le Nain de Julie, évêque de Grasse et de Vence, avocat au parlement, il fut l'un des premiers membres de l'Académie française en 1634. Claude de Malleville était un poéte français né et mort à Paris (1597-1647). Membre de l'Académie française en 1634 et ami de Valentin Conrart.
► 1629 Saint-Amant écrit 'oeuvres'. Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (Quevilly, 1594 – Paris, 1661) est un poète libertin français. Il s'est converti au protestantisme.
► 1629 invention de la turbine à vapeur par Giovanni Branca. Les premiers travaux sur la vapeur d'eau et son utilisation remontent à l'Antiquité : Héron d'Alexandrie conçut et construisit au Ier siècle av. J.-C. l'Éolipyle, qui bien que considéré comme un jouet du fait de sa faible puissance, n'en était pas moins un moteur à vapeur, à réaction.
Il fallut attendre le XVIIe siècle, pour que l'idée d'utiliser la puissance de la vapeur d'eau réapparaisse. En 1601, Giovanni Battista della Porta, puis en 1615 Salomon de Caus décrivent une pompe capable de chasser l'eau d'un récipient. Puis en 1629, Giovanni Branca, suggère l'idée de moulins, mus par la vapeur.
► 1630 - 23 mars Les armées françaises s'emparent de Pignerol. Pignerol est un ville du Piémont en Italie.
► 1630 - 18 avril Gaston d'Orléans, frère du roi, est nommé lieutenant-général de Paris.
► 1630 - 13 octobre Traité de Ratisbonne instaurant la paix entre Louis XIII et l'empereur, Ferdinand II. Ferdinand II de Habsbourg (9 juillet 1578 - 15 février 1637) fut Archiduc d'Autriche, roi de Bohême (1617-1619, 1620-1627), roi de Hongrie (1618-1625) puis empereur du Saint Empire romain germanique (1619-1637). La totalité de son règne est occupée par la guerre de Trente Ans qu'il a contribué à déclencher.
► 1630 - 10 novembre Marie de Médicis demande au roi la disgrâce de Richelieu. Marie de Médicis, Gaston d'Orléans et Anne d'Autriche, devant l'influence grandissante de Richelieu, tentent de le faire disgracier. Louis XIII, malade, leur promet le renvoi du ministre, mais se ravise, après une entrevue avec lui à Versailles et lui livre ses ennemis. Marie de Médicis doit s'exiler (Bruxelles, Londres, Cologne). Le garde des Sceaux Marillac, partisan de la paix catholique et de la remise en ordre du royaume, choisi par la reine mère pour succéder à Richelieu est arrêté à Foglizzo (12 novembre). Son frère, le maréchal de Marillac sera exécuté (mai 1632). Louis XIII, en choisissant Richelieu, choisit le parti de la guerre. Le parti dévot, favorable à l'Espagne, est éliminé.
► 1630 - 11 novembre Journée des dupes; le roi confirme Richelieu dans ses fonctions. Au retour de cette expédition relative à Mantoue, Louis XIII tombe malade à Lyon. Les ennemis de Richelieu profitent de sa faiblesse et de l'absence du cardinal pour monter contre ce dernier une cabale en vue d'obtenir son renvoi par le roi. Ils se croient assurés du succès, lorsque le cardinal revient et en quelques heures retrouve tout son ascendant sur Louis XIII. Les conjurés, qui se voyaient déjà au pouvoir, sont déçus. La reine mère, Marie de Médicis, qui avait été l'âme du complot, est exilée à Compiègne, d'où elle réussit peu après à s'enfuir en Belgique, où elle mourra bientôt, pauvre et abandonnée de tous.
Plusieurs grands personnages compromis dans cette affaire furent emprisonnés. La journée des Dupes de l'Histoire de France est en référence celle du 11 novembre 1630 à Paris mais bien sûr c'est un classique de la politique et de la diplomatie lorsqu'il s'agit de choisir vers quel maître porter son allégeance. Après avoir réduit l'indépendance des Huguenots français le cardinal de Richelieu veut s'allier aux protestants allemands pour lutter contre les Habsbourg catholiques. Ce qui déplait au parti dévot de la Cour mené par la reine-mère Marie de Médicis et de Gaston d'Orléans, frère cadet du roi.
► 1630 Nicolas Faret écrit 'L'Honnête Homme ou l'Art de Plaire à la cour' Nicolas Faret (1600-1646) Poète Né à Bourg-en-Bresse vers 1600. Secrétaire, puis intendant du comte d'Harcourt, secrétaire de l'armée navale, de l'armée d'Italie, conseiller secrétaire du Roi. Poète et écrivain médiocre, Pellisson a dit de lui : "Il avait l'esprit bien fait, beaucoup de génie pour la langue et pour l'éloquence. Son principal ouvrage est 'l'Honnête Homme', qu'il fit environ en 1633, et qui a été traduit en espagnol".
C'est ce livre dont il leur donna lecture qui le fit admettre dans la Société des amis de Conrart où il fut introduit par Malleville. Il rédigea le projet de constitution de l'Académie qu'il présenta au cardinal, et prit part à la rédaction des statuts. Il fréquentait les cabarets littéraires et le parti des "barbares" ; il appartint à l'académie de Bourg ; il a laissé une traduction d'Eutropius et s'occupa d'histoire ; on connaît aussi de lui une Ode à Richelieu et un sonnet.
► 1630 mort d'Agrippa d'Aubigné
► 1630 Publication des oeuvres de Malherbe. Les poèmes de François de Malherbe sont regroupés dans un même recueil et publiés à titre posthume ("les oeuvres de François Malherve"). Poète officiel de la cour d'Henri IV dès 1605, il s'appliqua à donner à la poésie une structure nette et précise, recourant à des sujets inébranlables dans le temps. Précurseur du genre classique, il recevra, toujours à titre posthume, l'hommage de Boileau, dans "l'Art poètique" (1674).
► 1631 - 23 janvier Traité de Bärwald scellant l'alliance entre la France et la Suède. Traité de Bärwald assure à Gustave II Adolphe de Suède non seulement un soutien politique mais aussi une aide financière importante. Gustave II Adolphe, dit le Grand ou le lion du Nord est un roi de Suède né le 9 décembre 1594 à Stockholm et mort tué lors de la bataille de Lützen le 6 novembre 1632.
► 1631 - 31 mars Traité d'alliance secret entre Louis XIII et le duc de Savoie (Victor-Amédée Ier de Savoie). Paix de Cherasco : Concession de Pignerol à la France et des duchés de Mantoue et de Montferrat à Charles III de Nevers qui succède aux Gonzague mantouans comme Charles Ier de Mantoue. Le Traité de Cherasco dans le Piémont a été signé le 6 avril 1631 (ou le 19 juin selon d'autres sources) entre la France, l'Empereur Ferdinand II et la Savoie en règlement de la question italienne dans la Valteline (Charles Ier de Mantoue reçoit Mantoue, l'Empereur renonce à Mantoue et au Montferrat et les Français évacuent les Grisons qu'ils occupaient.
Victor-Amédée Ier de Savoie, né à Turin le 8 mai 1587, mort à Vercelli le 7 octobre 1637, fut duc de Savoie et prince de Piémont de 1630 à 1637. Il était fils de Charles-Emmanuel Ier de Savoie, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Catherine Michelle d'Espagne. Bien que beau-frère du roi de France, il lui fit la guerre. Vaincu, il dut signer le traité de Cherasco (1632). Quatre ans après, il s'allia par le traité de Rivoli à la France contre l'Autriche et remporta sur le marquis de Léganès deux batailles à Fornavento (1636) et à Mombaldone (1637). Il mourut peu de jours après.
► 1631 - 18 juillet Marie de Médicis quitte la France pour les Pays-Bas.
► 1631 - 17 septembre : Victoire du roi (luthérien) Gustave II Adolphe de Suède à Breitenfeld, au nord de Leipzig, où il écrase l'armée de la Ligue catholique, commandée par les généraux Impériaux, les comtes de Tilly et de Pappenheim. La Bataille de Breitenfeld (17 septembre 1631) fut la première victoire majeure des protestants lors de la Guerre de Trente Ans, elle incita les États protestants à s'unir. Pour la première fois, la mobilité et la puissance de feu (utilisation des cartouches et pratique du feu de salve) l'ont emporté sur le nombre et la force des piques. Gustave II Adolphe dit le Grand ou le lion du Nord est un roi de Suède né le 9 décembre 1594 à Stockholm et mort tué lors de la bataille de Lützen le 6 novembre 1632.
► 1631 Pierre Paul Rubens peint 'L'artiste et sa femme au jardin’
► 1631 Nicolas Poussin peint 'L'empire de Flore’
► 1631 - 30 mai: Premiers numéros de la 'Gazette' de Théophraste Renaudot (1586-1653). Journal hebdomadaire, la Gazette paraissait le samedi et donnait des nouvelles des grandes villes d'Europe. Théophraste Renaudot, né en 1586 à Loudun (actuel département de la Vienne), mort en 1653. Journaliste français, médecin et philanthrope, il est le fondateur de la publicité et de la presse française par ses deux créations du 'Bureau d'adresse' (1630) et de 'La Gazette', journal hebdomadaire (30 mai 1631), créée au départ pour publier les annonces de recrutement parvenues au bureau d'adresse, puis dans laquelle il inséra des actualités.
► 1632 à 1636 - Années remplies par les luttes que Richelieu a à soutenir contre le parti des grands seigneurs à la tête desquels est Gaston d'Orléans, frère du roi.
► 1632 - 29 mars Traité de Saint-Germain, confirmation du traité de Cherasco qui reconnaît Pignerol à la France. Pignerol est une ville italienne de la province de Turin dans le Piémont.
► 1632 Nouvelle conspiration et soulèvement contre l'autorité royale. Les fauteurs en sont le frère du roi (Gaston d'Orléans), le duc de Lorraine (Charles IV de Lorraine) et le duc de Montmorency (Henri II de Montmorency) : ils arment des partisans en Languedoc. Cette révolte, dirigée en réalité surtout contre Richelieu, échoue après quelques combats. Henri II de Montmorency est pris, et condamné à mort par le Parlement de Toulouse. Charles IV de Lorraine, Charles IV de Vaudémont, né le 5 avril 1604, mort à Bernkastel le 18 septembre 1675, fut duc de Lorraine et duc de Bar en droit de 1625 à 1675 et en fait de 1625 à 1634, en 1641 et de 1659 à 1670. Il était fils de François II de Lorraine, comte de Vaudémont et de Christine de Salm.
► 1632 - 26 juin Traité de Liverdun entre Louis XIII et Charles IV, duc de Lorraine. Traité franco-lorrain de Liverdun où Louis XIII monnaie l'évacuation du Barrois.
► 1632 - 30 octobre Exécution de Henri II de Montmorency à Toulouse pour s'être révolté contre le roi. Henri II de Montmorency, maréchal de France, a voulu que Gaston d'Orléans, frère du roi Louis XIII, monte sur le trône. En dépit des dix-sept blessures qu'il a reçues lors des combats de Castelnaudary, vivant, il a été fait prisonnier. En ce jour, à Toulouse, où il a été jugé et condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il est conduit à l'échafaud. Il a refusé d'être pansé : “Non, l'heure est venue de guérir toutes mes plaies par une seule”. Malgré l'ordre du roi qui dispensait qu'on lui lie les mains, il demande à ce qu'on les lui attache : “Je ne saurai mourir avec assez de honte”.
► 1632 - 6 novembre : Gustave-Adolphe se retourne contre Wallenstein qu'il bat à Lützen mais trouve la mort pendant la bataille. La bataille de Lützen fut l'une des plus décisives de la guerre de Trente Ans. L'armée protestante avait atteint son but principal de la campagne : sauver la Saxe de l'impact impérial. Cependant Gustave Adolphe étant mort, l'unification des protestants allemands, se trouvaient sans leader. Les troupes catholiques eurent du temps pour récupérer de leurs pertes et pour retrouver leur équilibre. Les bruits de la guerre ont continués à gronder encore pendant 16 années jusqu'à la paix de la Westphalie en 1648.
► 1632 à 1643 - Construction du Taj Mahal à Agra. Le Taj Mahal, situé à Âgrâ, au bord de la rivière Yamunâ dans l'Inde du nord, est un mausolée construit par l'empereur moghol Shâh Jahân en mémoire de son épouse Arjumand Bânu Begam, plus connue sous le nom de de Mumtaz Mahal, qui en persan signifie "la lumière du palais". Elle meurt le 17 juin 1631 en donnant naissance à leur quatorzième enfant alors qu'elle l'accompagnait en campagne et trouve une première sépulture temporaire sur place dans le jardin Zainabad à Burhampur. La construction commence en 1632. Il existe cependant une polèmique sur la date exacte de la fin des travaux.
► 1632 à 1675 - naissance et mort de Johannes Vermeer. Peintre néerlan-dais, qui excellait dans l'art de peindre des scènes d'intérieurs confortables, composées avec une précision mathématique et baignées d'une lumière argentée, douce. L'univers de Vermeer, fleuron de la période baroque, ses peintures empreintes de poésie et l'atmosphère qu'elles dégagent sont en tout point fascinants et remarquables. Ce peintre est entouré malgré lui de mystère, tant les informations que l'on possède sur sa vie sont minimes. A sa mort, il laisse derrière lui ses onze enfants et il est alors complètement oublié. Ce n'est qu'en 1842 qu'un critique et historien, Joseph Théophile Thoré, ressucite l'ensemble de l'oeuvre de Vermeer.
► 1632 Rembrandt réalise "la Leçon d'anatomie du Dr. Nicolaes Tulp". Installé à Amsterdam depuis à peine un an, Rembrandt reçoit une commande d'ampleur. Il est chargé de réaliser un portrait de groupe, représentant le Dr. Tulp offrant une leçon d'anatomie à sept notables. La scène s'est réellement déroulée la même année, le cadavre disséqué étant celui d'un condamné à mort. Le but est alors d'accentuer le prestige de chacun des hommes et, pour cela, Rembrandt parvient à dépeindre une expression de curiosité et de forte concentration dans le regard de chacun. Une fois encore, il joue sur l'obscurité et la lumière pour atteindre ses objectifs et donner à son oeuvre une impression de mouvement et de scène prise sur le vif.
► 1632 à 1677 - naissance et mort de Spinoza. Philosophe hollandais d'origine juive et portugaise. Côtoyant des milieux chrétiens libéraux et libres penseurs, Baruch Spinoza est séduit par la philosophie cartésienne et se montre avide de connaissance. Pour pouvoir se consacrer à ses activités intellectuelles, il gagne sa vie en polissant des verres de microscope. Il est excommunié en 1656 à cause de son attitude trop libre par rapport aux pratiques du judaïsme et vit alors en homme libre sans attache religieuse. Spinoza est considéré comme l'une des figures les plus importantes de la philosophie classique à cause de sa rigueur, de son sens critique qui lui vaut d'être poursuivi et persécuté (il reçoit un coup de couteau). Par son rationalisme, il ouvre la voie qui conduira à l'athéisme du XVIIIe siècle.
► 1632 à 1687 - naissance et mort de Jean-Baptiste Lully. Compositeur et musicien français. Fils de meunier florentin, Jean-Baptiste Lully, né Giovanni Battista Lulli, quitte l'Italie pour la France à l'âge de quatorze ans. Il devient le garçon de chambre de Mademoiselle de Montpensier pendant sept ans. Grâce aux nombreuses festivités données à la Cour, il goûte à la musique et à l'art du spectacle. Il devient compositeur, très grand danseur, et violoniste pour Louis XIV et danse même avec lui 'Le Ballet de la nuit'. Favori de la Cour, il est le compositeur officiel de la musique instrumentale du Roi et écrit des ballets de cour. Après la mort de Mazarin, Jean-Baptiste Lulli est nommé surintendant de la musique, se fait naturaliser et change son nom en 'Lully'.
Après avoir épousé Madeleine Lambert, il travaille avec Molière, pour la première fois sur la comédie 'La Princesse d'Élide', une collaboration qui dure jusqu'en 1671. Créateur du genre de la comédie-ballet, il compose notamment 'Le mariage forcé' et 'L'amour médecin'. Mais il n'abandonne pas pour autant les ballets de cour et écrit, entre autres, 'La naissance de Vénus'. A partir de 1672 et jusqu'à sa mort en 1687, il rédige une oeuvre impressionnante, presque un opéra par an et obtient le monopole sur les productions musicale en France. En 1681, le grand Jean-Baptiste Lully devient secrétaire du Roi et meurt six ans après.
► 1632 à 1704 - naissance et mort de John Locke. Philosophe, humaniste et médecin anglais. Théoricien d'une science postcartésienne fondée sur la méthode expérimentale, promoteur d'une philosophie politique qui concilie droit naturel et révélation biblique et pose les bases du libéralisme, Locke fut le modèle des philosophes français du siècle des Lumières. John Locke est né en 1632 à Wrington, dans le Somerset, d'un père juriste. Il fait ses études à Oxford où il s'intéresse à la théologie, à la physique, à la chimie, à la médecine et au droit. Il est ensuite le médecin et secrétaire de Lord Ashley, qui deviendra Comte de Shaftesbury.
Ce dernier, hostile à l'absolutisme monarchique des rois "catholiques" et plutôt favorable au protestant Guillaume III d'Orange (futur Guillaume III d'Angleterre), s'exile en Hollande. Locke s'y réfugie aussi et rédige son ouvrage fondamental pour la philosophie du droit, 'Essai sur le pouvoir civil'. A l'issue de la guerre civile, la victoire des protestants anglicans légitime l'accession au trône de Guillaume III d'Orange (futur Guillaume III d'Angleterre) et rend le retour de Locke possible. Après différentes fonctions publiques au sein du gouvernement, il passe les dernières années de sa vie à Oates et compose de nouveaux ouvrages pédagogiques, philosophiques et politiques tels que les 'Lettres sur la tolérance' (1689), l''Essai philosophique concernant l'entendement humain' (1690), et les 'Deux traités sur le gouvernement' (1690).
► 1632 à 1707 - naissance et mort de Dom Jean Mabillon, il n'est pas un inconnu et certains de ses ouvrages (le 'De Re Diplomatica' de 1681 et le 'Traité des Études Monastiques' de 1691 par exemple) sont devenus des emblèmes de l'histoire de l'érudition française. Plus encore, ce bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur a été promu par les siens dès la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle comme l'idéal et le modèle d'un monachisme réformé, Si les mauristes eux-mêmes ont contribué à l'ériger en statue, l'historiographie du XIXe siècle et la restauration bénédictine en ont fait une sorte de mythe.
► 1632 Publication de 'Dialogue sur les deux grands systèmes du monde' de Galilée. Le 'Dialogue sur les deux grands systèmes du monde' est à la fois une révolution et un vrai scandale. Le livre est en effet ouvertement pro-copernicien, bafouant hardiment l'interdit de 1616 (qui ne sera levé qu'en 1812). Le Dialogue se déroule à Venise sur quatre journées entre trois interlocuteurs : un Florentin partisan de Copernic, un Vénitien éclairé mais sans a priori, et Simplicio, un piètre défenseur de la physique aristotélicienne.
Mais, lorsqu'on lui reprocha le caractère ostensiblement péjoratif du nom, Galilée répondit qu'il s'agissait de Simplicius de Cilicie. Le pape lui-même se range donc vite à l'avis des adversaires de Galilée : il lui avait demandé une présentation objective des deux théories, pas un plaidoyer pour Copernic. Galilée est donc à nouveau convoqué par le Saint-Office, le 1er octobre 1632. Malade, il ne peut se rendre à Rome qu'en février 1633. Le 22 juin 1633, au couvent dominicain de Santa-Maria, la sentence est rendue : Galilée est condamné à la prison à vie et l'ouvrage est interdit.
► 1633 - 23 février Arrestation du garde des Sceaux, Charles de l'Aubespine pour complot. Charles de l'Aubespine, marquis de Châteauneuf (1580-1653), petit fils de Claude de l'Aubespine, baron de Châteauneuf fut ambassadeur de France en Hollande (1609), à Valtellina (1626), et en Angleterre (1629) puis fut fait garde des sceaux par Richelieu en 1630. Il servit la vengeance du cardinal en votant la mort des maréchaux : Louis de Marillac et de Henri II de Montmorency. Néanmoins, Richelieu lui ôta les sceaux en 1633, et le fit jeter dans une prison du château d'Angoulême où il resta jusqu'à la mort de Louis XIII. Dés sa libération en 1643, il participe à la cabale des Importants menée par la duchesse de Chevreuse contre Mazarin (1633).
► 1633 Richelieu fait alliance avec le duc de Parme (Édouard Farnese) contre les Espagnols. Édouard Ier de Parme, duc de Parme et de Plaisance (1622–1646)
► 1633 Publication de "la Vie est un songe". Pedro Calderon de la Barca publie un drame philosophique et religieux intitulé "la Vie est un songe". Cette oeuvre sera considérée comme un véritable joyau de la dramaturgie espagnole du Siècle d'or. Elle met en scène le personnage de Sigismond. Se fiant à des prédictions malheureuses, Basile, son père, l'emprisonne dans une tour. Mais le remord le pousse à le libérer. Pour cela, il l'endort et le fait mener dans une chambre du palais.
À son réveil, le prince cherche à évincer son père et finit une fois de plus emprisonné. Une révolte le propulse au pouvoir, lui donnant une nouvelle chance et lui permettant de retrouver le chemin du pardon et de la bienveillance. Au travers de cette aventure, Calderon cherche à analyser la destinée humaine et le libre-arbitre. Pedro Calderon de la Barca, né le 17 janvier 1600 à Madrid et décédé le 25 mai 1681 dans la même ville, fut un auteur dramatique et un poète dramatique espagnol. Extraordinairement prolifique, auteur de plus de deux cent textes dramatiques, son nom est avant tout célèbre pour sa pièce 'La Vie est un songe'.
► 1634 - 19 janvier Charles IV de Lorraine abdique en faveur de son frère Nicolas François. Au mois de juin 1632, Louis XIII envahit et occupa la Lorraine, et Charles fut contraint de signer un traité qu'il ne respecta pas. En septembre 1633, les troupes françaises envahissent de nouveau la Lorraine et Charles jugea plus favorable aux intérêts de la Lorraine d'abdiquer le 19 janvier 1634 en faveur de son frère Nicolas François, et alla prendre un commandement dans les troupes impériales.
Il combattit les suédois, puis les français, sur qui il remporta plusieurs succès. Nicolas François de Lorraine, Nicolas François de Vaudémont, né le 6 décembre 1609, mort le 25 janvier 1670, fut cardinal et évêque de Toul de 1624 à 1634, puis renonça à ses voeux et devint duc de Lorraine et de Bar du 19 janvier au 1er avril 1634. Il était fils de François II de Lorraine, comte de Vaudémont et de Christine de Salm.
► 1634 - 28 septembre Arrêt royal sur la fonction d'intendant dans les provinces.
►1634 Procès et supplice d'Urbain Grandier, curé de Loudun, pour crime de sorcellerie. Urbain Grandier, (v. 1590, Bouère (Mayenne) - 18 avril 1634, Loudun), ecclésiastique mondain et libertin. Il était fils d'un notaire royal de Sablé. Suite à la publication d'une satire contre Richelieu qu'on lui attribua, ce dernier implacable contre les satires qu'on faisait contre lui, chargea de sa vengeance Pierre-Martin de Laubardemeont, conseiller d'état. Ce juge inique et complaisant fit condamner Urbain Grandier. Il est accusé d'envoûtement par les Ursulines de Loudun atteintes d'une hystérie passionnelle à son égard, condamné à être brûlé comme sorcier en 1634. Il est défendu par son ami Claude Quillet.
► 1634 Diego Vélasquez peint 'Le prince Baltasar Carlos’
► 1634 à 1693 - naissance et mort de Madame de La Fayette. Femme de lettres française. Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de La Fayette, plus connue sous le nom de Madame de La Fayette, est une écrivaine française, née le 18 mars 1634 à Paris, morte le 26 mai 1693.
► 1635 - 25 janvier Fondation de l'Académie Française. Richelieu ne prise guère les assemblées qu'il ne domine pas. Pour tenir en son pouvoir “les amis des lettres françaises” et en tirer un nouveau prestige, il érige le petit groupe en une académie dont il devient le protecteur. Le nombre d'académiciens est fixé à quarante. Parmi les plus influents : Vaugelas, Séguier, Voiture… L'Académie française fondée en 1635 sous le règne du roi Louis XIII par le Cardinal de Richelieu est l'une des plus anciennes institutions de France. La première mission lui a été conférée dès l'origine par ses statuts. Pour s'en acquitter, l'Académie a travaillé dans le passé à fixer la langue, pour en faire un patrimoine commun à tous les Français et à tous ceux qui pratiquent la langue française.
Aujourd'hui, elle agit pour en maintenir les qualités et en suivre les évolutions nécessaires. Elle en définit le bon usage. Elle le fait en élaborant le Dictionnaire de l'Académie française qui fixe l'usage de la langue, mais aussi par ses recommandations et par sa participation aux différentes commissions de terminologie. Académie française. A partir de 1629, un cercle de lettrés se réunit régulièrement chez le secrétaire du roi, Valentin Conrart. Parmi eux, se trouvent Godeau, Malleville et François Le Metel, secrétaire du cardinal de Richelieu. Le Metel informe le Cardinal de l'existence de ces réunions où l'on devise sur l'actualité, les affaires, la littérature. C'est ainsi que le 13 mars 1634, sous la protection de Richelieu, l'Académie française tient sa première séance.
Les lettres patentes, rédigées par Conrart, sont scellées le 4 décembre 1635. L'Académie est officiellement constituée. Le nombre des académiciens est fixé à quarante. Leur mission est de faire de la langue française un outil culturel et administratif de portée nationale, voire internationale. En 1672, Louis XIV en devient le protecteur, titre qui sera ensuite dévolu à tous les rois et chefs d'État. Dissoute à la Révolution, elle est reconstituée le 23 janvier 1803 comme une classe de littérature et de langue française de l'Institut national. Elle ne retrouve son vrai nom qu'en 1815. Élus à vie à partir de 1672, les académiciens élisent eux-mêmes leurs membres, dont le choix est soumis à l'approbation du chef d'État. Julien Green, élu en 1971, en sera le premier étranger. Il faudra attendre 1980 pour y voir siéger une femme : Marguerite Yourcenar. L'Académie compte des écrivains, mais aussi des historiens, des philosophes, des politiciens et même des médecins (Jean Bernard).
► 1635 - 25 janvier - L'Académie française, fondée pendant le règne de Louis XIII sous le patronnage de Richelieu qui 'nationalisa' le salon privé de Conrart, reçoit - malgré les réticences du Parlement (enregistrement en juillet 1637) - ses lettres patentes. D'abord hébergée dans l'hôtel du chancelier Séguier, elle sera hébergée au Louvre à partir 1672. Son objet est de 'travailler à la pureté de la langue et la rendre capable de la plus haute éloquence', 'donner des règles certaines à notre langue', 'la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences'. Un motif non avoué de sa création aurait été le désir de confier à un organisme collégial les décisions en matière linguistique (éviter le despotisme d'un seul). Travaille lentement et mal au dictionnaire qui n'avance pas ; raillée par le public, mécontentement officiel. Première édition en 1694.
► 1635 - 12 février Création de la compagnie de îles d'Amérique, coloni-sation de la Guadeloupe et de la Martinique. Les Français colonisèrent la Guadeloupe vers 1635 et décimèrent les Indiens Caraïbes après l'échec de leurs tentatives pour les exploiter. Ils installèrent des esclaves africains utilisés dans les cultures de la canne à sucre qui devint la principale ressource économique de la Guadeloupe. Pierre Belain d'Esnambuc installe en Martinique la première colonie (Saint-Pierre), pour le compte de la couronne de France et de la Compagnie des Iles de l'Amérique.
► 1635 - 28 avril Traité d'alliance avec la Suède.
► 1635 - 19 mai La France déclare la guerre à l'Espagne. En s'engageant dans cette guerre, Louis XIII entraîne la France dans ce que l'on nommera plus tard la guerre de Trente Ans.
► 1635 à 1648 - Depuis 1618 est commencée la guerre connue dans l'Histoire sous le nom de Guerre de Trente ans, engagée entre les États protestants et quelques princes de l'Allemagne du Nord contre la Maison d'Autriche qui tend par ses actes à imposer sa domination sur toute l'Allemagne. Cette guerre a aussi pour but d'assurer à l'Allemagne non catholique la liberté religieuse.
La Guerre de Trente ans se divise en quatre périodes: Ier période, palatine; 2ème période, danoise; 3ème période, suédoise, suivant la nationalité des princes qui l'ont dirigée, sans d'ailleurs y trouver de succès décisif. Enfin la quatrième période est la période française. Richelieu déclare la guerre à l'Espagne (alliée de l'Autriche) parce que les Espagnols se sont emparés de la ville de Trèves placée sous le protectorat français.
Le véritable but de Richelieu est de continuer contre les deux branches de la Maison d'Autriche (Autriche et Espagne) la lutte que n'ont pas encore fait aboutir les trois premières périodes de la guerre commencée en 1618. La France a pour alliés le duc de Savoie, le duc de Parme, une partie de la Suisse, les Suédois, quelques princes allemands et les Provinces Unies (Hollande). La guerre se fait à la fois sur toutes les frontières de France.
► 1635 - 11 juillet Traité d'alliance avec les princes italiens.
► 1635 - 26 octobre Traité d'alliance (traité de Saint-Germain-en-Laye) avec les princes protestants d'Allemagne, les Suisses et le prince de Saxe-Weimar. Le traité de Saint-Germain, signé les 26 et 27 octobre 1635 au cours de la Guerre de Trente ans (1618-1648), engage Louis XIII à fournir au duc Bernard de Saxe-Weimar commandant les armées suédoises et protestantes d'Allemagne les moyens d'entretenir une armée de 18 000 hommes contre les Impériaux catholiques, ainsi que les droits et possessions des Habsbourg en Alsace à titre personnel (dont le grand baillage de Haguenau duquel dépendent les dix villes impériales de la Décapole).
► 1635 Victoire des Français à Avein (Belgique) sur les Impériaux. Elle permet aux Français de faire leur jonction avec les Hollandais, mais ceux-ci secondent mal les troupes, et les Impériaux en profitent pour envahir la Picardie (1636). Ils prennent Corbie, mais un vigoureux retour des Français les en chasse. Le duc de Rohan (Henri II de Rohan), qui commande les troupes des Grisons, remporte plusieurs succès sur les Espagnols (1635). Le prince de Condé (Henri II de Bourbon) qui s'est mis au service de l'Espagne, en haine de Richelieu, échoue dans une tentative contre Dôle (1636).
Le duc de Parme, Édouard Ier de Parme, allié de la France voit ses États envahis et dévastés par les Espagnols (1636). Les Français et les Hollandais enlèvent aux Espagnols la ville de Breda (1637). Les alliances nouées par Richelieu se rompent : le duc de Parme se rallie aux Espagnols, le duc de Mantoue (Charles Ier de Mantoue) meurt, de même le duc de Savoie et leurs successeurs sont pas, ou sont peu favorables aux français. Les Grisons abandonnent les français (1635-1637).
► 1635 Cercle du Père Mersenne (Academia parisiensis). Marin Mersenne (1588-1648) était un prêtre français appartenant à l'ordre des Minimes, mathématicien et philosophe. On affirme souvent à tort qu'il était jésuite: il a bien été éduqué par un jésuite, mais n'a jamais rejoint la Compagnie de Jésus. Il enseigna la théologie et la philosophie à Nevers et à Paris. Mersenne est resté célèbre grâce à son travail sur les nombres premiers de Mersenne. Cependant, les mathématiques n'étaient pas son unique centre d'intérêt, il écrivit sur la théorie de la musique et autres sujets. Il publia les oeuvres d'Euclide, d'Archimède et d'autres mathématiciens grecs.
Sa contribution la plus importante au progrès de la connaissance fut sans doute sa volumineuse correspondance (en latin) avec d'autre mathématiciens et scientifiques de nombreux pays comme Descartes, Pascal, Fermat ou Torricelli. À une époque où la presse scientifique n'existait pas encore, il fut le centre d'un réseau d'échange d'informations, prémisse de la future académie des Sciences. Les Minimes, c'est à dire les petits, forment un ordre religieux créé par Saint François de Paule, (1436 en Calabre-1507), lui même ermite, frère mineur franciscain recherchant le dépouillement absolu, une humilité radicale.
S'étant retiré pour une vie d'ermite, il attire des disciples qu'il regroupe en leur donnant en 1493 le nom le plus modeste possible, les Minimes, dont la règle est d'une extrême austérité. Ils se répandirent dans la Calabre et dans la Sicile. Ils s'imposaient une vie rigoureuse en ajoutant aux trois voeux franciscains celui du jeûne perpétuel. L'Ordre a été approuvé par le pape Sixte IV en 1474, avec tous les "privilèges" des ordres mendiants. Ils se propagèrent en France et en Espagne. Dans les années 1990, ils étaient environ 200. En 2006, un recensement exhaustif donne le chiffre de 178.
► 1635 Pierre Paul Rubens peint 'la Kermesse' (baroque)
► 1636 - 22 juin Le Japon se ferme. Un décret du shogun (général en chef) Tokugawa Iemitsu interdit aux Japonais de quitter l'île et de construire des bateaux. Le Japon se ferme aux influences étrangères. La classe des marchands et les villes se développeront. Aux XIXe siècle, les Occidentaux interviendront militairement pour obliger le Japon à s'ouvrir au commerce international.
► 1636 - 15 août Les Espagnols progressent en Picardie, passent la Somme (4 août) et prennent Corbie (15 août). Ils menacent la capitale, dont les habitants réagissent derrière Richelieu en fournissant de l'argent et des hommes pour mettre sur pied une armée de contre intervention. Corbie, ville située à 15 km d'Amiens, dans le département de la Somme (80), chef lieu de canton.
► 1636 - 14 novembre Les armées françaises reprennent Corbie. Dans la guerre entre la France et l'Espagne, la fortune change de camp. La ville de Corbie a dû se rendre à l'ennemi au début du mois de juillet. La nouvelle a provoqué de terribles inquiétudes dans la capitale. On redoute que les 35 000 hommes du cardinal-infant d'Espagne ne déferlent sur Paris. On a commencé à creuser des tranchées autour de la ville.
Au lieu de prendre la direction de Paris, les Espagnols ont choisi d'assaillir Saint-Jean-de-Losne. Louis XIII a repris dès septembre l'initiative des combats. Il s'est dirigé avec son armée vers Corbie. Le siège a duré six semaines. Les Espagnols enfin capitulent. La honte des troupes françaises qui ont dû se rendre est effacée : au son des tambours et des fifres, derrière leurs bannières déployées, les vaincus d'hier défilent devant le roi qui vient de les libérer et de prouver ses vertus militaires.
► 1636 Marin Mersenne écrit 'Harmonie universelle’
► 1636 Pierre Paul Rubens peint 'Paysage d'automne’
► 1636 Première représentation du 'Cid' de Pierre Corneille (1606-1684). La représentation du "Cid" de Corneille est un véritable succès. Le dramaturge y met en scène Rodrigue, très épris de la belle Chimène. Les conflits qui sévissent entre leurs parents l'amène à choisir entre son honneur et son amour. Il optera finalement pour la première solution, tuant en duel le père de Chimène. La pièce donnera naissance à la querelle du "Cid", où les rivaux de Corneille dénonceront le non respect des règles du théâtre classique.
► 1636 à 1711 - naissance et mort de Nicolas Boileau. Poète et critique français. Fils d'une famille bourgeoise de quinze enfants, Nicolas Boileau fait des études de théologie puis de droit. Bien qu'il n'aspire pas à une carrière juridique, il devient avocat en 1656. La mort de son père lui permet de se consacrer à sa passion pour les lettres. Il est alors introduit par son frère Gilles Boileau dans des cercles mondains et distingués où il fait ses premières armes en littérature. Nicolas Boileau est l'auteur de 'Satires' et 'Epîtres', véritables tableaux de moeurs satiriques. En 1684, il est élu à l'Académie française. Mais il est plus connu comme théoricien de l'esthétique classique et pour le soutien décisif qu'il apporta à ses amis Racine et Molière.
► 1637 - 1er juin Répression contre les croquants du Périgord. Pour financer ses guerres, Richelieu augmenta considérablement la pression fiscale (augmentation de la taille, taxes à la consommation, etc.), provoquant un mécontentement croissant du peuple, souvent attisé par la noblesse. De nombreuses révoltes éclatèrent dans les provinces (la Guyenne en 1635, l'Angoumois et la Saintonge en 1636, le Périgord en 1637). Les soulèvements des "croquants" du Sud-Ouest et des "nu-pieds" de Normandie furent impitoyablement réprimés (châtiment de Rouen). Croquants, on appelle jacqueries des croquants diverses révoltes populaires du Sud-Ouest de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les principales causes de ces révoltes ont été d'ordre fiscal.
► 1637 - 15 juin Échec des Espagnols devant Saint-Tropez.
► 1637 - 28 septembre Échec des Espagnols devant Leucate. Leucate est une commune française, située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon.
► 1637 Querelle du Cid. Cette querelle littéraire qui ne dura que quelques mois en 1637, se termina par l'arbitrage de l'Académie Française, que Richelieu avait chargée de mettre fin au débat: c'est Chapelain qui écrivit Les Sentiments de l'Académie sur "Le Cid", où les critiques sont compensées par quelques éloges. Le succès que le pièce a conservé au cours des siècles prouve la valeur d'une oeuvre qui, par la puissance dramatique et par la grandeur les sentiments, est la premier chef-d'oeuvre du théâtre français moderne. La Querelle du Cid, en 1636, Corneille fait jouer le Cid. La pièce remporte un énorme succès.
Richelieu protège Corneille, et le fait anoblir par le roi en 1637. Cependant, Mairet et Scudéry, deux dramaturges vont attaquer Corneille, en l'accusant entre autres de ne pas respecter la règle des trois unités, règle instaurée en 1630 à la demande de Richelieu. Ils l'accusent également de poignarder dans le dos la France en guerre contre l'Espagne, en produisant une pièce dont le sujet, les personnages et les décors sont espagnols.
Richelieu demande à l'Académie française son opinion. Il y voit en effet l'occasion pour l'Académie, qu'il avait fondé deux ans plus tôt, de paraître comme le tribunal suprême des lettres, de se faire connaître du public et d'obtenir ainsi l'enregistrement de son acte de fondation par le Parlement de Paris. A la fin de l'année 1637, l'Académie présente un texte mis au point par Jean Chapelain : Les Sentiments de l'Académie sur la tragi-comédie du Cid, qui contient un certain nombre d'observations de style. Toutefois, Corneille n'accepte pas ces critiques. Dans le même temps, ses adversaires le réattaquent et la querelle est relancée. Après quelques semaines, Richelieu donne l'ordre d'en finir : il exige des adversaires de Corneille qu'ils mettent fin à la querelle.
► 1637 Jean Chapelain écrit 'Les Sentiments de l'Académie sur le Cid’
► 1637 - 8 juin - publication du 'Discours de la méthode', de Descartes - Pour la première fois, un ouvrage savant paraît en langue française. En publiant en langue vulgaire un ouvrage philosophique, Descartes entendait marquer qu'il se désolidarisait des savants de son époque, si respectueux de la tradition aristotélicienne qu'ils n'osaient pas interroger directement leur propre raison ni aborder sans intermédiaire l'étude du monde. Ce n'est pas à eux que Descartes s'est adressé, mais au public curieux, aux gens éclairés capables de juger son oeuvre sans recourir à Aristote, en se référant à leur seul bon sens.
('Et si j'écris en français, qui est la langue de mon pays, plutôt qu'en latin, qui est celle de mes précepteurs, c'est à cause que j'espère que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle toute pure jugeront mieux de mes opinions que ceux qui ne croient qu'aux livres anciens; et pour ceux qui joignent le bon sens avec l'étude, lesquels seuls je souhaite pour mes juges, ils ne seront point, je m'assure, si partiaux pour le latin, qu'ils refusent d'entendre mes raisons pource que je les explique en langue vulgaire').
► 1638 Invasion française en Alsace à travers la Lorraine occupée.
► 1638 - 14 mai Richelieu fait arrêter l'abbé de Saint-Cyran (Jean Duvergier de Hauranne). Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, (Bayonne, 1581 - Paris, 1643) était un religieux français qui introduisit le jansénisme en France. Il fut directeur de conscience et confesseur de l'abbaye de Port-Royal, devenue sous son influence le centre du jansénisme, de 1633 à 1636. Il avait étudié la religion avec Jansenius à Paris, puis correspondit avec lui, l'incitant à rédiger l'Augustinus qui exposa la doctrine janséniste. Devenu après la mort de son ami Bérulle le chef du parti dévot, lié au Parlement, il entra en conflit avec le cardinal de Richelieu qui le fit emprisonner à Vincennes en 1638. Il ne fut libéré qu'après la mort du cardinal et le suivit dans la tombe quelques mois après.
► 1638 - 5 septembre Naissance de Louis (futur Louis XIV) fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche à Saint-Germain-en-Laye. Louis XIV (5 septembre 1638–1er septembre 1715) fut, du 14 mai 1643 jusqu'à sa mort, roi de France et de Navarre, le troisième de la maison de Bourbon de la dynastie capétienne. Il reste le chef d'État qui a régné le plus longtemps sur la France.
► 1638 Nicolas Poussin peint 'Moïse sauvé des eaux’
► 1638 Nicolas Poussin peint 'Les Bergers d'Arcadie’
► 1638 à 1715 - naissance et mort de Nicolas Malebranche. Oratorien et métaphysicien français. Sa vocation philosophique trouve son origine dans la lecture du 'Traité de l'homme' de René Descartes. Cette rencontre fondamentale avec la philosophie cartésienne donnera naissance, entre autres, à la 'De la recherche de la vérité où l'on traite de la nature de l'esprit de l'homme et de l'usage qu'il en doît faire pour éviter l'erreur dans la science' (Paris 1674-1675), ainsi qu'à son oeuvre majeure, 'Entretiens sur la métaphysique et sur la religion' (Rotterdam 1688, Paris 1711).
Il mène, d'autre part, une intense activité de polémiste notamment avec Antoine Arnauld concernant l'interprétation de la philosophie cartésienne et prend part à la polémique sur la religion des chinois provoquée par l'activité missionnaire des jésuites ('Entretiens d'un philosophe chrétien et d'un philosophe chinois sur l'existence et nature de dieu' - Paris 1708). Reconnu également pour ses travaux de mathématiques et de philosophie naturelle, il devient membre de l'Académie des Sciences en 1699.
► 1639 - 29 juin Les armées françaises s'empare de Hesdin.
► 1639 - 31 octobre : Victoire des Hollandais de l'amiral Maarten Tromp sur la flotte espagnole commandée par l'amiral Oquendo au large de Douvres. Les Pays-Bas espagnols sont isolés. La bataille des Dunes fut livrée le 31 octobre 1639 pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans, qui se confond, à partir de 1618 avec la guerre de Trente Ans. La flotte hollandaise, commandée par l'amiral Maarten Tromp, y remporta une victoire décisive sur les Espagnols, commandés par l'amiral Antonio de Oquendo.
► 1639 Jean Duvergier de Hauranne écrit 'Théologie familière’
► 1639 Pierre Corneille écrit 'L'Illusion comique’
► 1639 Gabriel Naudé écrit 'Considérations politiques sur les coups d'État' Gabriel Naudé, (né le 2 février 1600 à Paris et mort le 10 juillet 1653 à Abbeville), est un bibliothécaire français. Bien qu'ayant suivi des études de lettres, de philosophie et de médecine, Gabriel Naudé exerce principalement la profession de bibliothécaire.
► 1639 à 1699 - naissance et mort de Jean Racine. Poète français. Orphelin dès son plus jeune âge, Jean Racine est recueilli par sa tante, religieuse à Port-Royal. Il y reçoit une riche formation intellectuelle faisant de lui l'un des rares grands écrivains du XVIIe siècle à pouvoir lire dans le texte original les auteurs tragiques grecs qui furent pour lui une source d'inspiration. À vingt-sept ans, en 1667, il affirme sa maîtrise avec 'Andromaque', il signe ensuite 'Britannicus' en 1669 et 'Berenice' en 1670.
En janvier 1677, il donne à la scène sa tragédie la plus parfaite et la plus émouvante, 'Phèdre'. Une représentation d'une tragédie à sujet biblique, 'Esther', a lieu en 1689 devant la Cour. Pour les jansénistes, alors persécutés, il rédige un Abrégé de l'Histoire de Port-Royal. Sa fidélité à la pensée janséniste aurait pu lui attirer quelque disgrâce. Louis XIV se trouva toutefois assez affecté par la mort du poète, et autorisa son inhumation dans le cimetière de Port-Royal-des-Champs.
► 1640 - 31 mars Création du louis qui remplace le franc. Louis XIII réfor-me la monnaie et crée le louis d'or. Cette refonte du système monétaire voulue par Louis XIII crée une pièce d'or nouvelle pesant 619 milligrammes d'or pur qui vaut 10 livres et que l'on appellera le louis. Le louis, monnaie d'or française. C'est en 1640 que Louis XIII décide de réformer le système monétaire français sur base de trois pièces : le louis d'or qui remplaça le franc en circulation depuis l'époque de Jean II le bon (1360); le louis d'argent ou écu; le liard, monnaie de cuivre, à partir de 1656. Ce système monétaire va durer jusqu'à la révolution française.
► 1640 - 10 mai Prise de Turin. La France envahit la Savoie et le Piémont avec la prise de Turin. Les Français prennent Arras le 10 août. Les Catalans révoltés contre Philippe IV d'Espagne se placent sous la protection de Louis XIII.
► 1640 - 10 août Prise d'Arras par les armées de Louis XIII. “Quand les Français prendront Arras, les souris mangeront les chats”. Ces vers sont inscrits sur l'une des portes de la ville par les Espagnols. En juin, le siège de la plus importante place forte de l'Artois a commencé. Louis XIII en personne vient encourager ses troupes, que dirigent les maréchaux de La Meilleraye, de Châtillon et Chaulnes. Tout à coup, des Français se voient eux-mêmes assiégés par les troupes du cardinal-infant d'Espagne, qui les prennent à revers.
Les vivres viennent bientôt à manquer aux assiégeants assiégés. Par les ruses les plus extravagantes, les Français parviennent à faire passer des vivres au travers des lignes ennemies. Le 9 un combat violent éclate. Il contraint d'un côté les Espagnols encerclés à se rendre, et de l'autre les Espagnols qui encerclent à fuir. La ville tombe. Au soir les soldats français corrigent l'inscription en enlevant une seule lettre, le p. Désormais, sur la porte de la capitale de l'Artois française, on lit “Quand les Français rendront Arras, les souris mangeront les chats”.
► 1640 - 5 septembre Naissance de Philippe d'Anjou fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche. Philippe de France (°21 septembre 1640 Saint-Germain-en-Laye, †9 juin 1701 Saint-Cloud) dit Monsieur, fils de France, duc d'Orléans, de Chartres, de Valois, de Nemours et de Montpensier, prince de Joinville, etc. Ses descendants directs forment la branche des Orléans.
►1640 - 16 décembre Les révoltés catalans s'allient à Louis XIII contre l'Espagne.
► 1640 - Blaise Pascal écrit 'Essai sur les coniques’
► 1640 mort de Pierre Paul Rubens.
► 1641 Échec d'une occupation française de la Catalogne révoltée.
► 1641 - 1er février La France s'allie avec le Portugal contre l'Espagne.
► 1641 - 21 février Édit royal limitant les droits du Parlement. Louis XIII retire toute compétence au Parlement en ce qui concerne les affaires de l'État et limite son droit de remontrance.
► 1641 - 22 décembre Mort de Sully. A Sully-sur-Loire, où il s'est retiré et où il impose une étiquette stricte à son entourage, le ministre qu'il a été, disgracié il y a trente ans, demeure un exemple pour les huguenots parce qu'il s'est toujours refusé à renoncer à sa foi. Il meurt à quatre-vingt deux ans.
► 1641 Pierre Corneille écrit 'Horace' et 'Cinna'. 'Horace' est l'une des plus grandes tragédies cornéliennes, avec "Cinna" et "Polyeucte". Corneille s'est inspiré de Tite-Live pour la produire et met en scène l'un de ses thèmes de prédilection : l'héroïsme face au pouvoir royal. Dans "Cinna", inspiré par Sénèque, Corneille reprendra ce thème du pardon. Au bout de vaines tentatives de complots contre Auguste, les personnages d'Émilie et de Cinna seront confrontés au jugement de ce dernier, qui leur accordera le pardon pour préserver son image.
► 1641 René Descartes écrit 'Méditations métaphysiques'. 'Je pense donc je suis'. Descartes publie ses "Méditations métaphysiques" dans lesquelles il reprend des arguments esquissés dans le "Discours de la méthode". L'ouvrage présente les principales thèses de Descartes et la réponse aux objections. Il cherche à établir une vérité absolue qu'il dit trouver dans la phrase "je pense donc je suis", a priori irréfutable. Pour y parvenir, il a mis en place une méthode du doute qui aboutit au rejet de tout ce qui ne pas être absolument certain, comme le corps, l'existence du monde… Parvenu à cette vérité, le philosophe tente ensuite de prouver incontestablement l'existence de Dieu : c'est l'argument ontologique.
► 1642 - La compagnie de l'Orient fonde Fort-Dauphin (actuelle Toalagnaro) à Madagascar. Fort-Dauphin, Tôlanaro (ou Tolagnaro, ou Fort-Dauphin) est une ville de la province de Toliara (Tuléar), chef-lieu de la région d'Anosy, située dans le sud-est de l'île de Madagascar.
► 1642 Complot contre Richelieu, ourdi sur les conseils de Cinq-Mars (favori de Louis XIII) entre l'Espagne, Gaston d'Orléans et le duc de Bouillon. Le complot découvert, le duc de Bouillon (Turenne) est dépouillé de Sedan et Cinq-Mars est exécuté ainsi que son ami de Thou qui n'avait pas voulu le dénoncer. Gaston d'Orléans doit faire amende honorable. Cinq-Mars, Henri Coiffier de Ruzé, Marquis de Cinq-Mars (1620 - 12 septembre 1642) fut un "favori" du roi Louis XIII qui mena la dernière et presque avec succès des nombreuses conspirations contre le puissant premier ministre, le cardinal Richelieu.
Cinq-Mars s'entendit avec François de Thou et Gaston d'Orléans pour comploter avec les Espagnols. Ce plan prévoyait le renvoi ou l'assassinat de Richelieu, la signature de la paix avec l'Espagne avec une restitution des territoires réciproques. les espagnols massèrent une armée de 18 000 hommes dans la région de Sedan pour intervenir aux côtés des conjurés. Une correspondance secrète du marquis fut interceptée par la police de Richelieu. Trahis dans leur confiance, Louis XIII et Richelieu le firent juger puis décapiter à Lyon, avec François de Thou, le 12 septembre 1642.
Gaston d'Orléans, fils de France, duc d'Orléans, parfois surnommé Gaston de France, né en 1608 à Fontainebleau, mort en 1660 à Blois, est un prince français de la branche issue des ducs de Bourbon (devenue aînée) de la dynastie capétienne. Il était le troisième fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, et benjamin du roi Louis XIII. Il fut d'abord titré duc d'Anjou après la mort de Nicolas de France, deuxième fils d'Henri IV (1607-1611). Il fut fait ensuite comte d'Eu, comte de Blois, duc d'Orléans et duc de Chartres (1626).
► 1642 - 8 mai Paul de Maisonneuve fonde Ville-Marie. Le royaume de Louis XIII compte une ville de plus. En ce jour, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, et les sulpiciens fondent Ville-Marie. Cette ville du Canada va porter bientôt le nom de Montréal.
►1642 - 13 juin Arrestation de Cinq-Mars pour complot contre le roi.
► 1642 Début de la Première guerre civile (fin en 1649) (Première révolution anglaise) : Le conflit mobilisera jusqu'à 110 000 hommes (10% de la population masculine). La guerre provoque aussi une forte augmentation de la pression fiscale. 22 août : le roi Charles Ier qualifie le Parlement et ses soldats de traîtres. En août, le roi prend les armes à Nottingham (environ 10 000 Cavaliers). Il s'installe à York, puis à Oxford. Le Parlement lève une armée contre le roi. Il dispose de la flotte et contrôle Londres, avec l'appui des comtés les plus riches du sud et de l'est.
Succès des royalistes d'octobre 1642 à octobre 1643, qui s'emparent de Bristol, du Yorkshire (à l'exception de Hull) et de la Cornouaille. 23 octobre : Victoire de Charles Ier à Edgehill, dans le Warwickshire. La première révolution anglaise (appelée English Civil War par les historiens britanniques), dont les épisodes se déroulèrent entre 1642 et 1649, aboutit à la mise en jugement du roi Charles Ier d'Angleterre puis à sa décapitation le 30 janvier 1649 à Whitehall près de Westminster. Révolution modèle, la révolution anglaise ne s'est cependant pas faite sans heurts : de 1642 à 1660, les îles Britanniques ont été soumises à un déferlement de violence, ponctué d'idées utopiques où le sectarisme le disputa à l'inspiration, où la générosité sociale des Niveleurs se heurta à la défense de la propriété.
En ce sens, il y a donc bien deux révolutions, la radicale et la modérée: l'une accouche d'une république, transmuée en dictature par Cromwell ; l'autre, sans feu ni sang, pose les jalons d'un régime modéré. En tout, deux révolutions sans égales et sans suite dans une histoire insulaire plus réformiste que révolutionnaire depuis maintenant trois siècles. La guerre civile s'est déclarée moins de 40 ans après la mort de la populaire reine Élisabeth Ière d'Angleterre en 1603. Régnant, Charles Ier désire réaliser le rêve de son père Jacques Stuart : unifier l'Angleterre, l'Écosse et l'Irlande dans un même royaume. Les Parliamentarians se méfiaient de ces intentions parce qu'elles étaient dangereuses pour les traditions anglaises. De fait, Charles Ier en appelait au droit divin quand venait le temps de justifier ses décisions, ce qui mène à des désaccords avec le Parlement de l'Angleterre, puis à la guerre civile.
Oliver Cromwell (Huntingdon, 25 avril 1599 – Londres, 3 septembre 1658) est un militaire anglais qui a régné sur l'Angleterre, sous le titre de Lord Protecteur, pendant les années 1640 jusqu'à sa mort en 1658. Né dans une famille d'origine galloise, Oliver Cromwell est éduqué par Thomas Beard, un puritain particulièrement intolérant à l'égard des catholiques. Après avoir étudié le droit à l'université de Cambridge, il retourne dans sa ville natale pour gérer la fortune colossale de son père. Il entre en politique en devenant membre du Parlement de 1628 à 1629. Il accuse le roi Charles Ier et l'Eglise protestante de soutenir les catholiques.
Lorsque la guerre civile éclate, il crée en 1643, avec la fortune familiale, une armée, au service du Parlement, qu'il nomme les 'Ironside' (les 'Côtes de fer'). Promu lieutenant-général, il remporte la bataille de Marston-Moor et de Naseby où il bat les troupes royalistes. En 1648, il approuve la purge du Parlement et souhaite que le Roi soit condamné. Celui-ci est exécuté et la République est proclamée. Il s'empare de l'Irlande à Drogheda et de l'Ecosse à Dunbar puis à Worcester. Il se fait nommer Lord Protecteur de la République et instaure un véritable dictature. Oliver Cromwell gouverne l'Angleterre d'une main de fer de 1653 à 1658, date de sa mort.
► 1642 - 3 Juillet Mort de Marie de Médicis à Cologne.
► 1642 - 12 septembre Exécution de Cinq-Mars pour complot contre Richelieu. Favori du roi Louis XIII, Cinq-Mars, pour avoir comploté contre le cardinal de Richelieu et avoir poussé Monsieur, frère du roi (Gaston d'Orléans), à s'allier à l'Espagne, a été condamné à mort. En ce 12 septembre, il monte sur l'échafaud dans un habit couleur de noisette que couvre une dentelle d'or. Tandis qu'un jésuite lui coupe les cheveux, il se taille lui-même la moustache.
Comme lors de son arrestation il a répondu au cardinal “Je me rends parce que je veux mourir, mais je ne suis pas vaincu”, avec morgue il demande au bourreau “Suis-je bien ?” ; le bourreau acquiesce. Alors, posant la tête sur le billot, ce jeune homme de vingt-deux ans lui ordonne : “Frappe !” Au moment de l'exécution le roi, à Paris, rêveur, demande : “Je voudrais bien voir la grimace que Monsieur le Grand doit faire à cette heure”.
► 1642 - 1er décembre Édit excluant Gaston d'Orléans de toute éventuelle régence.
► 1642 - 4 décembre Entrée des armées françaises à Barcelone.
► 1642 - 4 décembre Mort de Richelieu. Depuis le Languedoc, où il est tombé malade, c'est dans une litière que l'on ramène vers Paris le cardinal. Il a fallu à son passage abattre les portes trop étroites, les maisons qui interdisaient le passage de la litière du ministre. En dépit des saignées, des lavements, du crottin de cheval qu'on lui a fait boire dans du vin blanc, sa pleurésie n'est pas conjurée. A son confesseur, qui le somme de pardonner à ses ennemis, le cardinal rétorque : “Je n'en ai jamais eu d'autres que ceux de l'État”.
Dans les instants qui suivent sa mort, que l'on vient d'annoncer au roi Louis XIII, le Gascon Troisville murmure : “Si l'âme de Richelieu va au Ciel, par ma foi, sire, c'est que le diable se sera fait dévaliser en chemin !” Quant à lui, le pape Urbain VIII fera cette étrange remarque : “S'il y a un Dieu, il va payer ! Mais vraiment, s'il n'y a pas de Dieu, le fameux homme !” Son despotisme, qui lui a suscité de son vivant tant et de si puissants ennemis, a cependant triomphé de la résistance des grands et a définitivement unifié la France sous l'autorité de la monarchie.
Son génie a valu à la France une grande extension territoriale et a imposé à l'étranger le respect du nom français. - Mazarin est choisi par Louis XIII pour lui succéder à la tête du gouvernement. Jules Mazarin, (1602 - 1661), mieux connu sous le nom de Cardinal Mazarin fut un habile diplomate et homme politique, d'abord au service de la Papauté, puis des Rois de France. Il succéda à Richelieu.
► 1642 - 9 septembre Les armées françaises s'emparent de Perpignan.
► 1642 François Mansart dessine Le château de Maisons-Laffite. François Mansart (Paris, 1598-1666) est un architecte français. Il est considéré comme le principal précurseur de l'architecture classique en France. Il est issu d'une famille modeste et bénéficie d'un apprentissage précoce auprès de son beau-frère, sculpteur et architecte. Puis travaille avec son oncle à Toulouse. À 25 ans, il réalise ses premiers travaux remarqués, sur la façade de l'église des Feuillants à Paris notamment, ce qui lui vaudra le "brevet d'architecte du Roi pour le service de ses bâtiments".
► 1642 Rembrandt peint 'La ronde de nuit'. Après "la Leçon d'anatomie du Dr. Tulp" (1632), Rembrandt réalise un nouveau portrait de groupe, cette fois en dépeignant la garde nationale. La technique du clair-obscur y est une fois de plus utilisée, accentuant les personnages importants et donnant un effet de mouvement à la scène. La pénombre y est telle que l'action semble se dérouler de nuit alors qu'elle est initialement diurne. Parfaitement représentative du style baroque de l'époque, cette toile sera considérée comme l'une des oeuvres majeures du peintre.
► 1642 à 1727 - naissance et mort de Isaac Newton. Savant et philosophe anglais. La pérennité de sa découverte majeure, la gravitation universelle, est à l'image de sa vie : longue, infatigable, efficace. Isaac Newton, faible enfant nouveau-né, faisait pourtant dire à son entourage qu'il était condamné. Mais dès l'adolescence et jusqu'à 85 ans, il s'appliquera à faire de sa vie un défi permanent, tant physique qu'intellectuel, à cette malédiction native.
Ce physicien anglais est connu pour sa théorie de la gravitation illustrée par "l'histoire de la pomme" : "tous les corps s'attirent avec une force proportionnelle à leur masse respective et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare". Mais il travailla dans d'autres domaines comme l'astronomie, en perfectionnant le télescope à réflexion, et en optique avec sa théorie selon laquelle la lumière blanche est produite par l'addition de lumières colorées. Son oeuvre maîtresse, 'Principes mathématiques de la philosophie naturelle' est publiée en 1687.
► 1642 à 1708 - naissance et mort de Seki Kowa. Mathématicien japonais. Alors que le Japon était coupé de l'Occident depuis quelques décennies, il établit un certain nombre de résultats de première importance, qui sont découverts à peu près simultanément par ses contemporains européens, notamment Gottfried Leibniz. Les deux savants introduisent ainsi les prémisses de la théorie des déterminants. Seki obtient des résultats plus forts que ceux de Leibniz puisqu'il donne une formule valable pour des déterminants de taille 3 et 4.
Il a l'idée de la notion plus générale de déterminant, mais formule une règle des signes incorrecte pour leur calcul. Seki effectue également des calculs de rectification du cercle ; on lui doit une valeur de pi exacte jusqu'à la dixième décimale. On attribue traditionnellement à Seki de nombreux résultats. Cependant, son école ayant une certaine tradition de secret, il est difficile d'identifier le découvreur exact de chaque résultat.
► 1642 mort de Galilée.
► 1642 invention de la machine à additionner (La Pascaline) par Blaise Pascal. La Pascaline est une des premières calculatrices mécaniques. Elle a été inventée par Blaise Pascal. Elle ne pouvait effectuer que des additions. Les soustractions sont obtenues par une technique de complément à 9 pour les effectuer grâce à des additions. La complémentation utilise un système de double affichage qui permet de sélectionner un nombre ou son complément à 9. La Pascaline était destiné à résoudre des problèmes d'arithmétique commerciale. Plusieurs versions sont fabriquées et au moins cinquante exemplaires construits. Sa commercialisation fut à l'époque un échec à cause de son prix de 100 livres.
► 1643 - 13 mai Louis XIII a institué un conseil de régence présidé par Anne d'Autriche.
► 1643 - 14 mai Mort de Louis XIII. Trente-trois ans, jour pour jour, après l'assassinat de son père Henri IV, Louis XIII meurt à l'âge de quarante-deux ans d'une entérite tuberculeuse aggravée par de mauvais traitements. A son fils de cinq ans, il demande : “Comment vous appelez-vous mon fils ?” “Louis XIV, mon papa”. “Pas encore, mon enfant, pas encore. Mais priez Dieu que ce soit bientôt”.
Ce prince, d'une santé précaire, d'un caractère taciturne et d'un esprit irrésolu, eut le bon esprit, on pourrait dire le mérite de résister à toutes les intrigues, à toutes les cabales qui eurent pour but de le détacher de son premier ministre dont il appréciait la grande valeur et qu'il voyait faire passer en toutes choses, avant tout, l'intérêt de la France. Si le règne de Louis XIII a été en grande partie rempli par des guerres (dont les conséquences ont été heureuses pour le pays), il a vu aussi s'accomplir dans le domaine économique des actes importants. La marine, par exemple, reçut un grand développement et favorisa la création de plusieurs de ces colonies. La Guerre de Trente ans qui durait encore à la mort de Louis XIII, touchait cependant à sa fin.
► 1643 Régence d'Anne d'Autriche. - Le fils de Louis XIII (Louis XIV) n'étant âgé que de cinq ans, le Parlement nomme régente sa mère Anne d'Autriche: elle garde pour premier ministre Mazarin. - Cette même année, quelques mois seulement après la mort de Louis XIII, le duc d'Enghien (qui sera plus tard le grand Condé), âgé seulement de vingt et un ans, inflige aux Espagnols, à Rocroi, une défaite dans laquelle ils perdent presque complètement l'infanterie qui formait le fond de leur armée.
Grand Condé, Louis II de Bourbon-Condé (Paris, 8 septembre 1621–Fontainebleau, 11 novembre 1686), prince de Condé (dit le Grand Condé), duc de Bourbon, duc d'Enghien, duc de Montmorency, duc de Châteauroux, duc de Bellegarde, duc de Fronsac, premier prince du sang, etc. était un prince du sang et général français au temps de la guerre de Trente Ans et de la Fronde. Les trois premiers fils d'Henri de Bourbon et de Charlotte Marguerite de Montmorency, étant morts en bas âge, Louis reçut le titre de "duc d'Enghien". Il fit de solides études chez les Jésuites, à Bourges et à l'âge de 17 ans, gouverna la Bourgogne pour son père.
► 1643 - LOUIS XIV, le Grand (1643-1715)
► 1643 Louis XIV. En mourant, Richelieu recommanda Mazarin à Louis XIII celui-ci mouru l'année suivante. Son successeur, son fils ainé Louis n'ayant que 5 ans il mit Mazarin dans le conseil de régence. Anne d'Autriche et Mazarin assurèrent donc la régence. Guerre de Trente-ans: Mazarin poursuit la guerre contre la maison d'Autriche. Condé (Louis II de Bourbon, prince de Condé dit le Grand Condé 1621-1686) écrasa les Espagnols à Rocroi en 1643, ce qui porta un coup terrible à l'Espagne dont l'infanterie était considérée comme la meilleure d'Europe, puis sa victoire à Lens en 1648 ouvrit la route des Pays Bas espagnols.
Pendant ce temps Turenne (Henri de la Tour d'Auvergne vicomte de Turenne) remporte les victoires de Nörtlinden, Trêves, Zusmarshausen, s'empare de Munich et s'avance sur Vienne, et les Suèdois envahirent la Bohème et la Bavière. L'empereur Philippe IV d'Espagne dut se résoudre à la paix et signer le traité de Westphalie en 1648 qui mit fin à la guerre de trente ans. Louis XIV à alors 10 ans. Sur le plan intérieur, la situation est difficile, l'augmentation des impôts, réduction des rentes, difficultés de subsistance rendait Mazarin après Richelieu très impopulaire. Profitant de la jeunesse du roi, ce fut d'abord la Fronde parlementaire, les parlements s'érrigeaient en organes politiques.
La cour dut se déplacer à Saint-Germain-en-Laye (5 janvier 1649) Louis XIV qui n'a que 11 ans gardera toute sa vie un très mauvais souvenir de cette fuite nocturne. Puis ce fut la Fronde des princes comprenant notamment Condé, le cardinal de Reitz, la Rochefoucauld, le duc et la duchesse de Longueville et Turenne (parce qu'il est amoureux de la duchesse de Longueville) et Gaston d'Orléans l'éternel comploteur. Après quelques temps, Turenne revint dans le droit chemin et livra bataille contre Condé dans Paris. Le résultat fut incertain mais Condé exaspéra tellement les Parisiens qu'ils le chassèrent. Pour manoeuvrer, Anne d'Autriche dut demander à plusieurs reprises à Mazarin de s'exiler.
Elle montra beaucoup d'adresse et de capacité politique le 21 octobre 1652 elle rentrait à Paris avec le jeune roi et en février 1653, Mazarin revenait. L'Espagne malgré le traité de Westphalie continua à harceler la France. Les troupes françaises emportent une victoire décisive, la bataille des dunes (1658) qui conduit au traité des Pyrénées en 1659. Ce traité donne à la France définitivement le Roussillon, la Cerdagne, l'Artois et de nombreuses places en Flandres. Il prévoit également le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse (Marie-Thérèse d'Autriche). Ce mariage à lieu en 1660. L'année suivante Mazarin meurt. En 1661 commence le règne personnel de Louis XIV qui durera 54 ans.
Il commence par supprimer la fonction de premier ministre. Nicolas Fouquet surintendant des finances depuis 1653, qui avait réussit à redresser les finances de la France est dénoncé par Colbert qui briguait sa place, est emprisonné. Il s'était constitué une fortune personnelle et l'étalait, construction du château de Vaux le Vicomte. Le roi s'entoure de ministres, Colbert aux finances, Tellier et Louvois à la guerre, Lionne à la politique extérieure. Les parlements sont réduits à des chambres d'enregistrement et les nobles au rang de courtisans surtout après la construction du château de Versailles en 1682. En Europe, c'est la décadence de l'Espagne (Habsbourg branche espagnole) et des Habsbourg d'Autriche, Vienne est assiègée par les Turcs.
En France, Louis XIV est au zénith, la situation financière est redressée, les armées puissantes et bien commandées (Condé, Turenne). La France de Louis XIV est le pays le plus puissant d'Europe. La politique française d'agrandissement du royaume entraîne d'abord la guerre de dévolution contre l'Espagne (1667-1668) et permet la conquête de places fortes dont Lille. La guerre de Hollande (1672-1678) prend sa source dans les mesures de rétorsion qu'avait prises la Hollande contre la politique protectionniste de Colbert. Au cours de cette guerre les Hollandais prirent la décision héroïque de rompre les digues innondant de vastes étendues qui arrètèrent les envahisseurs, il permet par le traité de Nimègue de récupérer la totalité de la Franche-Comté et de l'Artois mais a vu naître une coalition contre la France.
Au cours du siège de Maastrich, Vauban, sous les yeux de Louis XIV, applique sa technique d'attaque des places fortes. Louis XIV lui demande alors de fortifier les places fortes françaises. En 1678, Vauban est nommé commissaire général des fortifications. En 1683, Vauban permettra la prise de Luxembourg par une magnifique manoeuvre militaire. Il est nommé Lieutenant général en 1688. Louis XIV décide unilatéralement l'annexion de territoires dont Strasbourg en 1681, en réaction une coalition se forme Ligue de Augsbourg (1688-1697) qu'il sera difficile à Louis XIV de contenir. A la paix de Ryswick, Louis XIV ne pourra conserver que Strasbourg.
La guerre de succession d'Espagne (1701-1714) dans laquelle Louis XIV s'engagea avec réticence mais son petit fils étant pressenti pour succèder à Charles II d'Espagne il y fut bien forcé. La France connut plusieurs défaites notamment celle de Malplaquet en 1709 où Villars (Claude Louis Hector, duc de Villars) en infériorité numérique devant Marlborough put se replier en bon ordre, les Anglais qui subirent de lourdes pertes, 20 000 hommes, renoncent à poursuivre. Villars avait été nommé Maréchal de France par sa troupe, ce qui fut confirmé par Louis XIV en 1702, la victoire de Denain remporté par Villars en 1712 lui permis de signer la paix de Rastadt.
Philippe, petit fils de Louis XIV, duc d'Anjou (futur Philippe V d'Espagne) devenait roi d'une Espagne réduite à la péninsule et ses colonies. La France sortait de toutes ces guerres ruinée. Sur le plan religieux l'église catholique fut sous la coupe du roi, les Jansenistes (doctrine qui cherchait à introduire dans la religion catholique certains conceptes du protestantisme) furent persécutés ainsi que les protestants (révocation de l'Édit de Nantes en 1685).
Dans le domaine culturel, Louis XIV fut un mécène des lettres et des arts. Il accordera sa protection à de nombreux artistes (Molière, Boileau, Racine, Lully), construction du château de Versailles. Louis XIV verra mourrir ses enfants, ses petits enfants à l'exception de Philippe V d'Espagne roi d'Espagne. C'est son arrière petit fils qui lui succèdera à sa mort en 1715. Il eut plusieurs favorites Mademoiselle de La Vallière, Madame de Montespan dont il eut plusieurs enfants qu'il fit légitimer. Après la mort de la reine en 1683, il se remarie secrètement avec Madame de Maintenon.
► 1643 Le style Louis XIV se caractérise par le triomphe du classicisme. Comme en peinture et en sculpture, arts auxquels il impose sa marque en créant l'Académie, le Roi-Soleil entend qu'il y ait un style décoratif qui porte l'empreinte de son règne. Le style Louis XIV se distingue par la recherche du grandiose jusqu'à l'emphase, par la symétrie parfaite des motifs, par l'emploi dans l'ameublement du bois doré, des marqueteries de cuivre, d'étain et d'écaille (dans lesquelles excelle André Charles Boulle, qui en recouvre commodes – meubles apparus vers 1690 et dont il est peut-être l'inventeur –, armoires, cabinets et bureaux), par l'application de bronzes ciselés et dorés, par une profusion de trophées antiques disposés comme un butin de guerre.
Tous les détails de l'ornementation concourent à donner une impression de richesse : cornes d'abondance généreusement ouvertes, lourdes guirlandes de fruits et de fleurs, puissants rinceaux, acanthes fortes et nourries. Et au centre de cette iconographie puissante, le motif royal, le soleil, se retrouve sur l'or des boiseries, des linteaux, des encadrements de glaces – lesquelles deviennent un important élément de décor –, sur les bronzes des horloges et du mobilier de Versailles à Marly.
Tandis que le cabinet se fait encore plus luxueux (incrustations de lapis-lazuli, d'obsidienne et d'autres gemmes, cariatides et incrustations dues à Boulle, ou revêtement de laque de Coromandel), le meuble d'apparat par excellence est le lit (les cérémonies du petit et du grand lever étant des moments très importants du protocole versaillais) : il est recouvert de soieries brodées, qui étoffent également le ciel de lit, lequel n'est plus soutenu par des colonnes, mais est fixé au plafond ou au mur. Les "tables de milieu" sont supportées par des piétements sculptés, les "piédestals en gaines" de Boulle portent bustes, flambeaux ou vases de Chine. Le cérémonial de la cour impose toute une gamme des sièges, du fauteuil à bras d'accotoir terminés en crosse à la chaise à dos sans bras ou au simple "carreau", en passant par le fameux tabouret, la plupart du temps en X, qui fait la fierté ou le dépit des dames titrées suivant qu'elles y ont droit ou non.
► 1643 Les monarques absolus. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des souverains européens se réclamant de "la philosophie des lumières" s'efforcent de mieux organiser leurs états et d'améliorer le sort de leurs peuples. Louis XIV en France, Charles Ier au Royaume-Uni, Pierre le Grand en Russie, Frédéric II en Prusse et Joseph II en Autriche. En Asie, c'est les Qing (dynastie mandchoue en Chine) et l'ère des Tokugawa au Japon.
► 1643 - 18 mai Anne d'Autriche fait casser le testament du roi. Louis XIV, âgé de cinq ans, se présente au Parlement. A la mort de Louis XIII, Louis XIV a cinq ans et son premier geste est de se rendre au Parlement pour lui demander de casser en lit de justice le testament illégal de son père, ce qui revient à écarter Anne d'Autriche, sa mère, du conseil de régence.
► 1643 - 19 mai Victoire du Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé) sur les Espagnols à Rocroi. Les Espagnols sont surpris tout à coup par l'arrivée des troupes françaises à la sortie d'un défilé, conduites par Louis II d'Enghien. Une charge de cavalerie qu'il mène avec Gassion enfonce l'aile gauche espagnole. De son côté, L'Hospital détruit l'aile droite. Enfin les trois tercios de Fuentès, que l'on croit invincibles, arquebusiers, piquiers et hommes armés d'épée succombent.
15 000 Espagnols sont tués. Louis II d'Enghien, prince de Condé, devient le grand Condé. Cette victoire inaugure le règne de Louis XIV, dont le père Louis XIII est mort le 14 mai précédent. La bataille de Rocroi eut lieu le 19 mai 1643 dans le cadre de la guerre de Trente Ans, opposant les armées du roi de France sous les ordres de Louis de Bourbon, duc d'Enghien (le futur Grand Condé) et celles de l'Espagne commandées par Francisco de Melo. Rocroi est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne.
► 1643 mai : La cabale des Importants, dirigé par Marie de Rohan-Montbazon, duchesse de Chevreuse, tente de remplacer Mazarin par Châteauneuf (Charles de L'Aubespine). Mazarin l'emporte, fait enfermer à Vincennes le duc de Beaufort (septembre) et exiler en province les principaux membres de la cabale, dont Madame de Chevreuse, l'évêque de Beauvais Potier ou Saint-Ibar (novembre). La "cabale des Importants" est le nom donné à un complot organisé en mai 1643 par François de Vendôme, Duc de Beaufort et Marie de Rohan-Montbazon, Duchesse de Chevreuse avec l'aide de nombreux "Grands" de l'époque : Claude de Bourdeille, comte de Montrésor ; Charles de l'Aubespine, marquis de Châteauneuf ; Henri II de Guise, Duc de Guise.
Les comploteurs voulaient dépouiller les partisans de Richelieu, la Maison Condé notamment, de tous leurs biens et privilèges et récupérer leur charge perdu du temps de Richelieu. En effet, l'éminence rouge avait, par exemple, forcé César de Vendôme à abandonner ses terres de Bretagne en 1630. La cabale visait d'une part à éloigner Anne d'Autriche de son nouveau premier ministre, Mazarin, jugé trop hostile à la noblesse et d'autre part, signer une paix séparée avec Philippe IV d'Espagne. Ils avaient pour cela prévu de faire assassiner Mazarin puis de le remplacer par un proche, Augustin Potier, l'évêque de Beauvais. Mazarin eut rapidement vent de la conspiration; Beaufort fut arrêté le 2 septembre et emprisonné au donjon de Vincennes, où il resta cinq ans.
Cabale des Importants (1643). Au lendemain de la mort de Louis XIII, certains nobles bridés sous son règne par la toute-puissance de Richelieu, comptent bien asseoir leur influence auprès du nouveau roi. Il faut pour cela éliminer Mazarin, choisi pour successeur par Richelieu. La cabale rassemble le duc de Beaufort, les Guise, les Vendôme, le duc d'Epernon, les duchesses de Chevreuse et de Montbazon. Ils tentent d'évincer Mazarin au profit de Châteauneuf, ancien garde des Sceaux. En vain. Le Cardinal fait enfermer le duc de Beaufort et contraint les Importants à un exil en province. La plupart d'entre eux participeront activement à la Fronde, quelques années plus tard.
► 1643 - 23 septembre Une rencontre au sommet ; Descartes, de passage en France, rencontre le jeune Blaise Pascal. Il prétendra lui avoir alors suggéré ses célèbres expériences comparées sur le vide en plaine et en montagne.
► 1643 - 24 novembre Turenne est nommé maréchal de France et comman-dant des armées. Turenne, Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, vicomte de Turenne, généralement connu sous le nom Turenne (Sedan, 11 septembre 1611 - Sassbach, 27 juillet 1675), il est nommé maréchal de France en 1660, maréchal général des camps et armées du roi. Né au château de Sedan dans une grande famille aristocratique, il est l'un des meilleurs généraux de Louis XIV. Protestant, il se convertit sous l'influence de Bossuet (et la pression royale !) et accède aux plus hautes dignités : il est fait prince étranger en 1651, maréchal de France et maréchal général. D'abord proche des Frondeurs en 1648, il se rallie à Mazarin et devient le chef des armées royales. Il meurt en 1675, tué par un boulet de canon.
► 1643 René Descartes écrit 'Principes de Philosophie'.
►1643 François Eudes de Mézeray écrit 'Histoire de France' (1643-1651). François-Eudes de Mézeray naquit à Ri, en Normandie, en 1610. Commissaire des guerres et historiographe, il est l'auteur d'une importante Histoire de France en trois volumes et d'une Histoire des Turcs. Il entra à l'Académie française en 1648 et devint, à la mort de Conrart, en 1675, le secrétaire perpétuel de la compagnie. Sa nouvelle fonction fit de lui le nouveau responsable du Dictionnaire, dont il s'était occupé en réalité dès la mort de Vaugelas, en 1650. Il conçut le premier l'idée d'un journal littéraire et scientifique, idée qui fut reprise par les fondateurs du Journal des Savants. Ennemi, comme Patru, de toute étiquette, il mourut à Paris le 10 juillet 1683.
► 1643 Tristan L'Hermite écrit 'Le Page disgracié'. Tristan L'Hermite est le nom de plume de François L'Hermite, sieur du Soliers (1601 - 1655), qui est un poète et dramaturge français. Il était pauvre et maladif, mais servit de page à la court de Henri IV jusqu'à ce qu'il dut s'enfuir de France après une séries de duels. Il revint en France en 1620 et conta ses aventures dans son "Le page discracié" (1645). Son oeuvre comprend aussi des tragédies, parmi lesquelles "La Marianne" (1636), "La mort de Sénèque" (1644), "La mort de Crispe" (1645), "Osman" (1650), et la farce "Le parasite" (1654).
► 1643 Nicolas Poussin peint 'paysage avec Saint Mathieu’
► 1643 à 1737 - naissance et mort de Antonio Stradivari dit Stradivarius. Luthier italien. Il naquit et vécut à Crémone, où il se forma auprès de N. Amati, chez qui il resta jusqu'en 1680, bien qu'il eût commencé à signer ses propres oeuvres quinze ans avant cette date. Son activité s'étendit sur soixante-dix ans environ et sa meilleure période se situe entre 1700 et 1720. Il construisit 1 100 instruments, en majeure partie des violons, dont il reste environ 500 exemplaires.
La perfection atteinte par Stradivarius ne réside pas dans quelque secret qui se serait perdu avec lui (son vernis, en particulier, ne recèle aucun autre pouvoir que les vernis de son époque), mais dans un harmonieux équilibre des divers éléments qui concourent à la qualité du son (dimensions de la caisse, courbure et épaisseur de la table et du fond, grandeur et emplacement des ouïes, etc.).
► 1643 Molière fonde l'Illustre-Théâtre et impose le genre jusqu'alors délaissé et méprisé de la comédie. Jean-Baptiste Poquelin, le futur Molière, fonde avec quelques amis, dont la comédienne Madeleine Béjart, une troupe de théâtre. Installé d'abord à Paris, "L'Illustre-Théâtre" fera faillite en 1645. La troupe ira se rôder en province et, de retour à Paris en 1659, elle triomphera avec "Les Précieuses ridicules". Protégé de Louis XIV, Molière donnera de nombreuses comédies pour la Cour et du public parisien.
► 1643 invention du baromètre par Evangelista Torricelli. Evangelista Torricelli (15 octobre 1608 - 25 octobre 1647) est un physicien et mathématicien italien. Torricelli est connu pour avoir mis en évidence, en 1644, la pression atmosphérique, en étudiant la pompe à eau de Galilée, ce qui lui permis d'inventer le baromètre à tube de mercure qui porte son nom. Une unité de pression, le torr lui fut dédiée. Elle correspond à la pression d'un millimètre de mercure. Mais c'est le pascal qui sera retenu comme unité du système international en hommage à Blaise Pascal qui poursuivit et développa les recherches dans ce domaine (1646-1648). Le baromètre à mercure : la pression atmosphérique est équilibrée par une colonne de mercure surmontée d'un espace clos et vide. Il a été inventé par Evangelista Torricelli en 1643.
► 1643 mort de Claudio Monteverdi.
► 1644 Victoire du Grand Condé sur les Impériaux, à Fribourg. Turenne et d'Enghien sont difficilement victorieux des impériaux de Mercy à Fribourg-en-Brisgau. Fribourg-en-Brisgau est une ville d'Allemagne de 215 000 habitants (2005) (Fribourgeois), située dans le land de Bade-Wurtemberg.
► 1644 à 1912 - Suicide du dernier empereur Ming en Chine. Incapable de contenir la révolte Mandchoue qui gronde en Chine depuis plus de 10 ans, le souverain Tchouang-lie-ti se pend dans la Cité Interdite à Pékin. Les eunuques de la ville impériale ouvrent immédiatement les portes de la Cité aux troupes rebelles Mandchoue qui prennent le pouvoir. La nouvelle dynastie, les Ts'ing, régnera près de 250 ans, jusqu'à la proclamation de la République chinoise en 1911. Chine: Dynastie Qing. La dynastie Qing, 1644-1911 est la dernière dynastie à avoir régné sur la Chine. Elle n'est pas d'origine chinoise mais mandchoue.
Elle succède à la dernière dynastie d'origine chinoise Ming. Elle a été fondée par Aisin Giorio Nurhachi. La classe dirigeante des Qing parlait mandchou, une langue toungouse. Les nobles mandchous étaient appelés "hommes de bannières", par référence aux huit bannières, les armées de la confédération mandchoue. La langue mandchoue est une langue de la famille toungouse des langues altaïques, aujourd'hui presque éteinte (moins de cent locuteurs). Elle a eu une grande importance historique puisqu'elle a été la langue officielle de la dynastie mandchoue (Qing) qui règnait en Chine. Elle est aussi parlée par une population non-mandchoue déplacée par un empereur de la dynastie Qing.
► 1644 Le Bernin sculpte 'L'extase de sainte' Thérèse. Le Bernin, Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin (1598 – 1680). Sculpteur, architecte et peintre italien. Son père, Pietro Bernini, lui-même sculpteur maniériste d'origine florentine, présente son fils Gian Lorenzo, dit le Bernin ou Cavaliere Bernini, au cardinal Scipion Borghèse, pour qui il travaille déjà. Très tôt remarqué, il fournit à la villa Borghèse 'Priape et Flore' en 1616 et un groupe décoratif des 'Quatre Saisons' pour Leone Strozzi. Pendant cinq ans, les groupes Borghèse l'occuperont et ses créations affirmeront sa renommée. 'Énée, Anchise et Ascagne' (1619), 'Le Rapt de Proserpine' (1622), 'David' (1624), 'Apollon et Daphné' (1625) dénotent l'influence maniériste et classique de ses débuts.
Mais sa capacité à représenter le mouvement le distingue de Michel Ange, au style moins baroque. S'ensuivent les commandes d'Urbain VIII Barberini, pièces monumentales usant des références de l'Ancien Testament pour asseoir l'Eglise catholique. Il se mesure à nouveau à Michel Ange avec le tombeau du pape en 1627. Le pontificat d'Innocent X est plus austère ; le prince Ludovisi fait construire la 'fontaine des Quatre-Fleuves'. l'Extase de sainte Thérèse (1647-1652), pour Federico Cornaro, illustre au mieux l'emphase baroque et Saint Andrea al Qurinale est son chef d'oeuvre. Il crée la colonnade de la place Saint-Pierre et le tombeau du pape Alexandre VII. Mais ses projets sont refusés à Versailles. Gian Lorenzo Bernini est la figure de proue de l'art baroque en Italie et dans toute l'Europe.
► 1645 - 3 août : Victoire des troupes combinées de Suède, Hesse et France (Turenne, le duc d'Enghien) à la Bataille d'Alerheim, en Saxe sur le général bavarois Mercy qui est tué au combat. Le duc d'Enghien en sort malade, il délire pendant de longs jours et est ramené à Chantilly : on craint pour sa vie et sa raison. Le marquis de Pisani (Léon d'Angennes, fils unique de la marquise de Rambouillet, La Châtre, celui de la cabale des Importants sont tués. 4 000 hommes perdus, morts ou blessés. La bataille d'Alerheim, aussi appelée seconde bataille de Nördlingen (ou Norlingue), épisode de la guerre de Trente Ans, a eu lieu le 3 août 1645 entre les forces du Saint-Empire et la France. Elle est gagnée par les Français.
►1645 Salomon van Ruysdael peint 'paysage fluviale'. Salomon van Ruysdael est un des premiers grands peintres de paysages et de marines hollandais. Ruysdael a laissé une production abondante de tableaux presque toujours signés et souvent datés, et quelques dessins. Il fut en partie influencé par les oeuvres de Van de Velde et de Van Goyen.
► 1645 à 1696 - naissance et mort de Jean de La Bruyère. Écrivain français. Né en 1645, La Bruyère étudie le droit et pratique le barreau pendant quelques années. Pour s'assurer une rente, il s'achète une charge de trésorier à Caen, toujours proche de Paris. En outre, il reçoit la responsabilité d'éduquer le jeune Condé. Sa fréquentation quotidienne des "Grands" donne matière à la rédaction des 'Caractères', dans la veine moraliste. La première édition (1688) cache, derrière une traduction de Théophraste, quelques remarques personnelles qui sont appréciées du public.
Dès lors, en 8 ans, 9 éditions se succèdent, dont une posthume. Il entre à l'Académie française en 1693. L'année suivante il avait déjà livré quelques 1120 portraits et maximes. Les "traits" de caractère de La Bruyère sont le fruit d'un esprit sagace, critique et indépendant. Ses observations, impitoyables envers la nature humaine, conservent une valeur intemporelle, même après sa disparition en 1696.
► 1646 Le Grand Condé s'empare de Dunkerque.
► 1646 à 1716 - naissance et mort de Gottfried Wilhelm von Leibniz. Philosophe et mathématicien allemand. Leibniz est dès son jeune âge un lecteur. Il apprend seul le latin et étudie par goût les philosophes scolastiques et les mathématiques. Comme c'était l'habitude en Allemagne, devenu bachelier il voyage pour se mettre au service de différents maîtres. Installé à Nüremberg, il fréquente des confréries ésotériques qui lui permettent de faire la connaissance d'un politicien influent qui l'incite à travailler sur un projet d'unification du droit allemand.
Il mène dès lors une double carrière, de diplomate et de penseur, vient vivre cinq ans à Paris et rencontre des savants, des philosophes, des courtisans et des théologiens. Sa vie mondaine s'étant ralentie, il rédige plusieurs traités dont le 'Discours de la métaphysique' qui résume les thèses de son système philosophique. Il ne cesse de travailler, accepte de lourdes commandes de la cour, et cumule les charges d'historien, de mathématicien, de penseur. Il déploie une insatiable activité qui se conclue par l'écriture de son dernier ouvrage 'La monadologie'. Leibniz fut le grand esprit encyclopédique de son temps.
► 1646 Le Lorrain peint 'Paysage avec Tobias et un ange’
► 1647 - 13 mars Trêve entre la France et la Bavière. Armistice d'Ulm entre la France, la Suède et la Bavière suite aux succès de Turenne sur le Rhin : l'électeur de Bavière se retire du parti impérial et déclare sa neutralité. La France lui reconnaît la dignité électorale.
► 1647 - 4 juin Défaite française devant Armentières face aux Espagnols. Armentières est une commune française, située dans le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais.
► 1647 - 7 juillet Début de la révolte de Naples contre l'Espagne.
► 1647 - 28 juillet Défaite française devant Landrecies face aux Espagnols. Landrecies est une commune française, située dans le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais.
► 1647 novembre Mazarin envoie des troupes soutenir les insurgés Napoli-tains.
► 1647 Pierre Corneille écrit 'Rodogune’
► 1648 15 janvier, Anne d'Autriche vint au Parlement tenir un lit de justice. Il s'agissait de forcer l'enregistrement d'édits fiscaux. Le lendemain, le Parlement annula le lit de justice. Devant les manoeuvres de Mazarin pour les subjuguer, les Cours rendirent le 13 mai "l'arrêt d'union", réunissant les cours en une seule assemblée, qui se rassembla dans la chambre Saint-Louis du Palais de justice. Les magistrats y rédigèrent une liste de 27 articles, exigeant le renvoi des intendants, la soumission obligatoire des levées d'impôts à l'approbation des cours, ou encore des garanties de libertés individuelles.
La régente céda tout d'abord. Pourtant, le 20 août, après la victoire du Grand Condé à Lens, Mazarin se sentit en position de frapper un grand coup. Le 26 août, il fit arrêter les meneurs de la Chambre Saint-Louis, y compris le vieux président Broussel, qui était très populaire. La nouvelle de l'arrestation enflamma Paris. Le lendemain, les Parisiens édifièrent des barricades. Le chancelier Séguier fut poursuivi par la foule, qui mit le feu à l'hôtel de Luynes où il s'était réfugié. Les milices bourgeoises patrouillèrent près du Palais-Royal (alors appelé Palais-Cardinal, car il appartenait au cardinal Mazarin). Mazarin fut contraint de libérer Broussel. Anne d'Autriche déménagea prudemment avec la Cour, le 12 septembre, au château de Rueil. Le 24, elle dut céder et accepter les articles de la Chambre, ramenés à une quinzaine. Le roi rentra à Paris.
► 1648 - 30 janvier Traité de Münster. Ce traité signé entre la France (sur laquelle règne Louis XIV et dont Anne d'Autriche est la régente), l'Allemagne et la Suède met fin à la guerre de Trente Ans et permet à la France de prendre possession de l'Alsace. Paix séparée hispano-hollandaise signée à Münster. Le roi d'Espagne reconnaît l'indépendance des Provinces-Unies (achèvement de la Guerre de Quatre-Vingts Ans), accepte la fermeture de l'Escaut au trafic (asphyxie d'Anvers) et cède aux états généraux les territoires conquis par Frédéric-Henri de Nassau.
► 1648 13 mai : Sous l'influence de Gondi et de Broussel, le Parlement, le Grand Conseil, la chambre des comptes et la cour des aides se réunissent (arrêt d'union) pour tenter de limiter le pouvoir royal, et adoptent une déclaration contre l'absolutisme.
► 1648 - 17 mai Victoire de Turenne à Zusmarshausen contre les Impériaux. La bataille de Zusmarshausen, qui eut lieu le 17 mai 1648 est l'une des dernières grandes batailles de la guerre de Trente Ans et la dernière en territoire allemand.
► 1648 - 18 juin Évasion du duc de Beaufort (François de Vendôme) qui se lance dans de nouvelles intrigues. François de Vendôme, duc de Beaufort, deuxième fils de César de Vendôme, il est né en janvier 1616 à Paris, il ne s'est jamais marié. Ce fut un des principaux acteurs de la Fronde. En 1643, il fut le chef d'une des principales actions contre Mazarin appelée la Cabale des Importants. Les Parisiens l'avaient surnommé le Roi des Halles. Il commence sa carrière militaire très tôt puisqu'en 1628 il participe à l'expédition de Savoie (il n'a que douze ans).
Il suit l'exemple de son père et conspire contre le cardinal de Richelieu, il doit s'exiler en Angleterre et n'en revient qu'à la mort du cardinal en 1642. Ensuite François continue à conspirer mais cette fois contre Mazarin, la régente Anne d'Autriche le fait arrêter en 1643 et enfermer dans le fort de Vincennes. Cinq ans plus tard, en 1648, il s'en évade, se refugie d'abord au château de Chenonceau puis se cache dans le Vendômois afin d'échapper aux agents de Mazarin. En 1649 c'est un des acteurs principaux des troubles de la Fronde, le peuple de Paris le surnomme le Roi des Halles. Il fait la paix avec la Cour du Roi en 1653 et à partir de là reste fidèle à la cause royale. En 1662 il commande la flotte française et remporte de nombreux succès sur les Turcs en Méditerrannée. C'est en combattant ceux-ci sur l'île de Crête qu'il meurt au siège de Candie en 1669.
► 1648 - 2 juillet Déclaration de la Chambre Saint-Louis. Devant le Parlement réuni, on donne lecture d'un texte voulu par le roi Louis XIV. Les membres du Parlement sont étonnés par les vingt-sept articles dont le contenu peut passer pour être révolutionnaire. Les impôts sont diminués. Les intendants sont rappelés. L'habeas corpus est établi à l'exemple de l'Angleterre. La chambre Saint-Louis a été créée en juin 1648 par l'arrêt d'Union. Elle se voulait quasiment l'équivalent du Parlement d'Angleterre.
La Chambre Saint-Louis, en fait le Parlement de Paris aurait eu un droit de veto sur les nouveaux impôts et les créations des offices royaux. Elle interdisait la monarchie absolue. Le 26 août Mazarin fait arrêter les trois "leaders" du parlement, Blancmesnil, Charton et Broussel. Les Parisiens ripostent par la journée des barricades. Le 9 juillet, le surintendant des finances Particelli d'Emery est sacrifié pour calmer la capitale. Le gouvernement recule mais entend bien venir à bout de la Fronde parlementaire.
► 1648 - 13 juillet Abolitions des intendants. A la suite de la déclaration de la Chambre Saint-Louis, Mazarin révoque par une déclaration royale la plupart des intendants du royaume.
► 1648 - 20 août Victoire du Grand Condé sur les Espagnols à Lens. Les Autrichiens et les Espagnols conduits par l'archiduc Léopold ont, après leur victoire à Courtrai, commencé le siège de Lens. A cette nouvelle, le Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé), auquel Mazarin a confié la défense du nord du royaume, arrive devant la ville à marche forcée, et défait en une heure les armées ennemies.
Il leur prend des centaines d'étendards et cent vingt canons. Un Te Deum est chanté à Notre-Dame de Paris le 26 août pour célébrer cette victoire. La bataille de Lens est la dernière des batailles de la guerre de Trente Ans, une victoire française sur les troupes espagnoles de Flandre, après la prise de Lens par l'archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg le 17 août 1648. La rencontre a lieu dans une plaine à l'ouest de Lens, entre Grenay et Liévin, le 20 août 1648.
► 1648 - 26 août Mazarin ordonne l'arrestation du conseiller Pierre Broussel. Alors qu'un Te Deum est chanté à Notre-Dame de Paris pour marquer la victoire de Lens, on arrête à son domicile, sur l'ordre d'Anne d'Autriche, l'un des plus anciens conseillers de la grande chambre du Parlement, Pierre Broussel. La régente n'admet pas les vingt-sept articles élaborés en commun par les trois cours souveraines que sont la Cour des comptes, la Cour des aides et le Grand Conseil, qui ont proclamé, entre autres, un droit de regard sur les finances de l'État et la liberté des personnes et des biens. Ils portent atteinte à l'absolutisme royal.
Cette arrogance relève presque de la lèse-majesté. Le Te Deum ne suffit pas à ce que l'arrestation de Broussel passe inaperçue. A Paul de Gondi de Retz, coadjuteur de l'archevêque de Paris qui vient conseiller à la régente d'élargir Broussel, celle-ci rétorque : “Je l'étranglerais plutôt de mes propres mains”. Pierre Broussel, un des plus anciens conseiller de la Grande Chambre, est à l'origine d'un manifeste élaboré par les trois cours souveraines que sont la Cour des Comptes, la Cour des Aides et le Grand Conseil, qui proclame un droit de regard sur les finances de l'état et réclame la liberté des personnes et des biens. Dans la nuit, des barricades se dressent à Paris. La libération de Broussel et celle d'autres conseillers, le 29, ne changent plus rien : la Fronde, qui est d'abord parlementaire, a commencé.
► 1648 Insurrection à Paris, causée par l'arrestation, sur l'ordre de Mazarin, de deux conseillers au Parlement qui combattaient son autorité au sein de cette assemblée. C'est la Journée des Barricades par laquelle commencèrent les troubles de la Fronde, dite Fronde parlementaire ou Vieille Fronde. La Fronde (1648–1652/1653) fut la dernière guerre menée contre le roi de France par les Grands du royaume. Elle se divise en deux parties : la Fronde parlementaire ou "vieille Fronde" qui la commence ; la Fronde des princes, qui la continue, l'amplifie et lui succède avant d'être vaincue, victime de son mode de fonctionnement : complots, alliances, revirements. La Cour dut relâcher les parlementaires.
La Fronde naquit tout d'abord d'un mécontentement général. Celui-ci prenait sa source dans la crise économique et l'augmentation de la pression fiscale, pour faire face aux dépenses de la guerre de Trente Ans. Sa cause la plus directe doit pourtant être cherchée dans les moyens utilisés par la monarchie pour lever l'impôt. L'avènement de la régence avait fait espérer un allègement des taxes, il n'en fut rien : le cardinal Mazarin pensait que la France pouvait supporter la guerre, et ne desserra pas l'étreinte. Le surintendant des finances, Particelli d'Émery, élargit l'assiette de nombreux impôts.
Ainsi, il força Paris, qui en était exemptée, à payer la taille. Il créa de nouveaux offices pendant que de son côté, Mazarin se disposait à faire du chantage au renouvellement de la paulette (droit annuel assurant l'hérédité des offices). La Fronde (1648-1652). Le cardinal de Mazarin, à la tête du gouvernement durant la minorité du roi Louis XIV, se rend fort impopulaire par ses mesures financières. Le parlement de Paris, hostile, se regroupe derrière Gondi (cardinal de Retz) et Broussel pour tenter de limiter le pouvoir royal. Cette première Fronde parlementaire (1648-1649) provoque la journée insurrectionnelle des Barricades à Paris et la fuite de la cour à Saint-Germain ; elle s'achève par l'arrestation de ses principaux protagonistes et la signature de la paix de Rueil.
Le second soulèvement contre l'autorité de Mazarin, la Fronde des Princes, débute lorsque Condé (emprisonné puis libéré par Mazarin sous la pression de l'aristocratie) et ses amis d'un jour – le prince de Conti, la duchesse de Longueville, La Rochefoucauld, Turenne – tentent de s'allier secrètement à l'Espagne pour engager le combat contre les armées du roi (bataille de Bléneau). Mais les dissensions entre les seigneurs de la Fronde (notamment le ralliement de Turenne à la cause royale) font échouer la rébellion, qui se solde par un renforcement du pouvoir de Mazarin et de la royauté.
► 1648 - 28 août Libération de Pierre Broussel.
► 1648 - 12 septembre La cour quitte Paris pour le château de Rueil.
► 1648 - 22 octobre La cour revient à Paris.
► 1648 - 24 octobre : Paix de Westphalie. Deux traités sont signés à Münster (catholiques) et à Osnabrück (protestants). La France gagne Pignerol, Metz, Toul, Verdun et l'Alsace sauf Strasbourg et Mulhouse. L'empereur lui abandonne les Trois-Évêchés, occupés depuis 1552. La France devient, principalement aux dépens des Habsbourg d'Autriche, la principale puissance en Europe. La Suède conserve les conquêtes de Gustave-Adolphe, la Livonie, l'Ingrie, la Carélie, la (Poméranie occidentale, l'archevêché de Brême et l'évêché de Verden, les villes de Szczecin, Wismar et les îles de Rügen et Poe). Le Brandebourg s'agrandit (Magdebourg, Poméranie orientale, évêché de Minden).
Les Provinces-Unies et la Suisse deviennent indépendantes. Le duc de Wurtemberg et l'électeur de Trèves retrouvent leurs terres. Le fils de Frédéric V, Charles-Louis, récupère le Bas-Palatinat et la dignité d'électeur. L'Allemagne, grande perdante, est épuisée par la guerre. Le pouvoir impérial est affaibli (la Diète devient perpétuelle, les princes et les États ont la possibilité de conclure des alliances entre eux et avec des souverains étrangers, mais jamais contre l'Empereur), et le pays est divisé en 350 états souverains, dont 8, puis 9 sont électeurs (le droit de vote à la Diète du Saint-Empire est reconnu à la France et à la Suède). Il lui faudra plus d'un siècle pour se relever.
Sur le plan religieux, les diplomates reviennent aux principes de la paix d'Augsbourg de 1555 : évangéliques et catholiques doivent délibérer à part pour certaines questions. Une seule Église est maintenue dans chaque État. Le calvinisme est reconnu comme troisième confession et les sécularisations effectuées avant 1624 sont confirmées. Les traités de Westphalie conclurent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-Vingts ans le 24 octobre 1648. Catholiques et protestants ayant refusé de se rencontrer, les négociations se tinrent à partir de décembre 1644 à Münster pour les premiers et à partir de 1645 à Osnabrück pour les seconds. Cette solution avait été proposée par la Suède et préférée à l'alternative française qui suggérait Hambourg et Cologne.
Les pourparlers de Münster opposaient les Provinces-Unies (les Pays-Bas) à l'Espagne et la France au Saint Empire romain germanique. Ceux d'Osnabrück, la Suède à l'Empire. Les principaux bénéficiaires furent la Suède, les Pays-Bas et la France. Côté français, la diplomatie initiée par Mazarin fut décisive. Les décisions allaient remodeler l'Europe pour de longues années. Les grandes lignes en étaient : * attribution à la France des Trois-Évêchés, Metz, Toul et Verdun, de l'Alsace, excepté Strasbourg et Mulhouse, de Brisach (Allemagne) et de Pignerol, ville du Piémont. * indépendance des Provinces-Unies (Pays-Bas). * annexion par la Suède de la Poméranie occidentale et d'autres territoires lui donnant le contrôle des bouches de l'Oder, de l'Elbe et de la Weser. * annexion par le Brandebourg de la Poméranie orientale. * attribution du Haut-Palatinat à la Bavière. * reconnaissance de l'indépendance des Cantons suisses.
L'Empire se trouva morcelé en 350 petits États, sonnant le glas de la puissance des Habsbourg. Les traités reconnaissaient les trois confessions, catholique, luthérienne et calviniste dans le Saint-Empire, les princes conservant le droit d'imposer leur religion à leurs sujets. Les contestations les plus virulentes vinrent du Saint-Siège, qui perdait là une grande partie de son influence sur la politique européenne, et de l'Espagne qui poursuivit la lutte contre la France jusqu'au traité des Pyrénées en 1659. La Poméranie est une région côtière au sud de la mer Baltique, située en Allemagne (Pommern) et en Pologne (Pomorze) entre et sur les rives des fleuves Vistule et Oder atteignant la rivière Reknitz à l'ouest.
► 1648 Paul Scarron écrit 'Virgile travesti'. Paul Scarron, né le 4 juillet 1610 à Paris, mort le 6 octobre 1660 à Paris, écrivain français.
► 1648 Jacques-Bénigne Bossuet écrit 'Méditation sur la brièveté de la vie'.
► 1648 Nicolas Poussin peint 'Paysage avec les cendres de Phocion’
► 1649 5-6 janvier La cour s'enfuit à Saint-Germain, Grand Condé assiège Paris. Pendant la Fronde qui menace la personne du roi, la régente Anne d'Autriche et Mazarin fuient avec Louis XIV, âgé de onze ans, vers Saint-Germain, dans la nuit du 5 au 6, épreuve et humiliation qu'il n'oubliera jamais. Fuite de la régente à Saint-Germain, suivie d'un accord conclu à Rueil avec le Parlement, et par suite duquel la Cour rentre à Paris. Entre temps le Grand Condé, mis à la tète des troupes royales, avait établi un blocus autour de Paris et il en était résulté quelques engagements sans importance entre ses soldats et la population.
Les exigences du Grand Condé, qui cherchait à s'imposer à la régente, déterminent Mazarin à le faire enfermer en compagnie de son frère, le prince de Conti (Armand de Bourbon-Conti) et de son beau-frère, le duc de Longueville (Henri II d'Orléans). Armand de Bourbon, prince de Conti, né à Paris le 11 octobre 1629 et mort au château de la Grange-des-Prés près de Pézenas le 21 février 1666, était le plus jeune des trois enfants et le deuxième fils d'Henri II de Bourbon, prince de Condé ; il était le frère de Louis II de Bourbon-Condé, prince de Condé, dit le "Grand Condé", et d'Anne Geneviève de Bourbon-Condé, duchesse de Longueville. Baptisé le 23 décembre 1630 en l'église Saint-Sulpice, Armand de Bourbon-Conti a pour parrain le cardinal de Richelieu et pour marraine la duchesse de Montmorency.
Le titre de prince de Conti est établi en sa faveur en 1629. Henri II d'Orléans (aussi appelé Henri II de Valois-Longueville), de la maison Orléans-Longueville, (6 avril 1595– 11 mai 1663), prince de France, pair de France, duc de Longueville, d'Estouteville et de Coulommiers, prince et souverain de Neuchâtel et de Valangin, prince de Châtellaillon, comte de Dunois, gouverneur de Picardie puis de Normandie. Descendant des Hochberg, fils d'Henri Ier d'Orléans-Longueville et de Catherine de Gonzague, il ne connut pas son père qui mourut à Amiens deux jours après sa naissance. Le roi Henri IV de France fut son parrain.
►1649 - 12 janvier Les frondeurs s'emparent de l'Arsenal et la Bastille contrôlant ainsi la capitale.
► 1649 - 11 mars Paix de Rueil scellant la réconciliation entre la cour et le Parlement. Après le siège de Paris par Condé, la reine Anne d'Autriche, régente du royaume, signe la paix de Rueil qui, sur la base de concessions réciproques, met fin à la Fronde parlementaire. La paix de Rueil, du 11 mars 1649, est un compromis qui met fin à la Fronde parlementaire qui depuis 1644 oppose le parlement de Paris à la royauté. Les négociations sont menées avec brio par le président du parlement de Paris, Mathieu Molé. Le parlement obtient, entre autre, l'amnistie pour les parlementaires, la suppression des intendants et l'interdiction pour le roi de créer de nouveaux offices.
En échange, le parlement annule l'arrêté d'expulsion de Mazarin pris en janvier et promet de ne plus tenir d'assemblée "pour quelques causes et quelques prétextes et occasions que ce soit". Le parlement s'engage ainsi à renoncer à s'imposer comme un contre-pouvoir indépendant. Anne d'Autriche et Mazarin n'attendent qu'une occasion plus favorable pour revenir sur ses concessions très importantes.
► 1649 - 1er avril Paix de Saint-Germain entre Mazarin et les Frondeurs.
► 1649 - 18 août Retour de la cour à Paris.
► 1649 Madame de Scudéry écrit 'Artamène ou Le Grand Cyrus'. Madeleine de Scudéry (°1607-1701), "Sapho" était son surnom selon la mode du temps, est un auteur du XVIIe siècle proche du courant de la Préciosité, dont elle animait un des salons les plus célèbres. Étant restée célibataire, on la désigne le plus souvent par Mademoiselle de Scudéry.
► 1649 René Descartes écrit 'Traité des passions de l'âme’
► 1650 - 18 janvier Arrestation des princes de Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé), de Conti (Armand de Bourbon-Conti) et du duc de Longueville (Henri II d'Orléans), début de la fronde des princes. La Fronde des Princes qui se dresse contre Louis XIV, Anne d'Autriche et Mazarin, vient de commencer. Le prince de Condé, son frère Conti et son beau-frère Longueville sont arrêtés. Leurs partisans soulèvent les provinces. La guerre civile se rallume.
► 1650 - 5 février Entrée de la cour à Rouen.
► 1650 - 5 septembre L'armée royale bat les troupes de la fronde.
► 1650 - 1er octobre Paix de Bordeaux entre la cour et les princes. Mazarin conclut la paix Paix de Bordeaux à Bourg-sur-Gironde avec les Bordelais. Déclaration du Roi au Parlement de Bordeaux portant amnistie générale de ce qui a été fait depuis les dernières déclarations (du 26 décembre 1649). La princesse de Condé, les ducs de Bouillon et de La Rochefoucauld sont amnistiés. L'approche des vendanges a mis les Bordelais dans l'obligation de traiter. Pourtant, à cette date, on devrait avoir passé les vendanges ou alors s'agit-il d'opérations subséquentes.
► 1650 - 15 décembre Victoire de l'armée royale contre Turenne à Sommepy Sommepy-Tahure est une commune française, située dans le département de la Marne et la région Champagne-Ardenne.
► 1650 Diego Vélasquez peint 'vue au jardin de la villa Médicis’
► 1650 Le Parlement anglais abolit l'usage du français dans les tribunaux.
► 1650 mort de René Descartes.
► 1651 - 7 février Devant l'union des Frondes, Mazarin s'enfuit et libéra les princes. Mazarin se réfugie auprès de l'Archevêque de Cologne.
► 1651 Afin d'enrayer les progrès de la Fronde dans les provinces, Mazarin fait remettre le Grand Condé et ses compagnons en liberté; il se retire à Cologne, d'où il revient avec une petite armée levée à ses frais pour lutter contre la Fronde et dont il donne le commandement à Turenne, rentré dans le devoir.
► 1651 - 7 septembre Louis XIV est officiellement reconnu majeur.
► 1651 - 29 décembre Le Parlement met à prix la tête de Mazarin.
► 1651 Paul Scarron écrit 'Le Roman Comique’
► 1651 à 1715 - naissance et mort de François de Salignac de la Motte Fénelon. Prélat et écrivain français. Ordonné prêtre en 1675, François Fénelon fut recommandé par Bossuet à Louis XIV. Il servit de médiateur en Saintonge et en Poitou entre les protestants et les catholiques, et réprouva l'emploi de la force. Sa prudence et sa diplomatie l'aidèrent dans son entreprise de pacification des fanatismes. Suite à ce succès, Louis XIV le nomma précepteur de son petit-fils, le duc de Bourgogne pour lequel il écrivit le 'Dialogue des morts', les 'Fables' et 'Les aventures de Télémaque'.
Mais Fénelon fut disgracié, parce que converti au quiétisme, ce qui lui valut l'inimitié de son ancien protecteur, Bossuet. En outre, 'Télémaque' qui venait de paraître déplut au roi. Retourné dans son diocèse, il reprit ses activités de pasteur. Personnalité séduisante et changeante, homme nerveux, sentimental et lettré, Fénelon influença fortement le jeune Jean-Jacques Rousseau. Le quiétisme est une doctrine mystique consistant en un itinéraire spirituel de "cheminement vers Dieu" et visant à la perfection chrétienne, consistant en un état de quiétude passive et confiante de l'âme.
Cet itinéraire passe par un état continuel de quiétude et d'union avec Dieu aboutissant à une sorte d'indifférence mystique qui va jusqu'à négliger les pratiques et les liturgies communes de la religion traditionnelle. Opposé à toute forme de spiritualisme, le quiétisme apparaît comme une réaction au jansénisme par la recherche d'un Dieu plus accessible que celui des hôtes de Port-Royal, qui ne parviennent à la communion divine que par une ascèse rigoureuse.
Cette doctrine qui prend naissance en Italie vers la fin du XVIIe siècle, prêchée par un théologien espagnol, Miguel de Molinos (1628-1696), est condamnée par le pape Innocent XI dans la bulle Coelestis Pastor (1687). Quiétisme. Doctrine qui apparaît au XVIIe siècle en réaction contre la rigueur janséniste. Elle prône le "pur amour" de Dieu, allant jusqu'au désintérêt pour son propre sort, voire le salut de son âme. Le quiétisme, exposé par l'Espagnol Molinos, et condamné par la papauté, trouve un écho en France en la personne de Madame Guyon, puis de Fénelon. Une polémique naît alors entre ce dernier et Bossuet, qui désapprouve vivement la passivité induite par la doctrine mystique.
► 1651 Thomas Hobbes publie 'le Leviathan'. Thomas Hobbes publie son ouvrage majeur : "le Léviathan". Il définit la société comme résultant d'un accord entre les hommes pour dominer les passions de chacun. Les hommes, naturellement nuisibles les uns pour les autres, se seraient associés afin de limiter le pouvoir du libre-arbitre. A ce propos, l'expression de Hobbes : "l'homme est un loup pour l'homme" est restée célèbre. Jean-Jacques Rousseau s'attaquera à cette vision tout en conservant et repensant cette idée de contrat social. Thomas Hobbes (5 avril 1588 à Westport, Angleterre – 4 décembre 1679 à Hardwick, Angleterre) est un philosophe matérialiste-nominaliste anglais, considéré comme l'un des plus importants philosophes politiques.
► 1652 Le Grand Condé remporte le succès de Bléneau, mais est ensuite battu par Turenne (troupe royale) à Gien. - Bataille du faubourg Saint-Antoine, entre les troupes royales commandées par Turenne, et les Espagnols de Condé: ce dernier allait succomber lorsque Mademoiselle, fille de Gaston d'Orléans, lui ouvrit les portes de Paris et fit, pour dégager ses troupes, tirer le canon de la Bastille contre celles de la couronne. - Grand Condé rejoint les Espagnols dans les Pays-Bas.
La Cour qui s'était entre temps retirée à Poitiers, rentre à Paris. Mademoiselle, Anne Marie Louise d'Orléans, née en 1627, morte en 1693, petite fille du roi Henri IV, cousine germaine de Louis XIV, elle est la fille de Gaston d'Orléans et de Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier. Anne Marie Louise de Bourbon-Orléans - l'Histoire la désigne sous le vocable de la Grande Mademoiselle - est Petite-fille de France, duchesse de Montpensier, de Saint-Fargeau et de Châtellerault, Dauphine d'Auvergne.
► 1652 - 28 janvier Mazarin rejoint la cour à Poitiers.
► 1652 - 2 juillet Grand Condé entre à Paris grâce à l'intervention de la duchesse de Montpensier, dit Mademoiselle, qui fait tirer contre l'armée royale.
► 1652 - 4 juillet Massacre de l'Hôtel de ville par Grand Condé.
► 1652 - 18 août Mazarin part de nouveau en exil.
► 1652 - 16 septembre Prise de Dunkerque par les Espagnols.
► 1652 - 21 octobre Retour du roi et de la cour à Paris, amnistie des fondeurs sauf le Grand Condé. Condé a pris la fuite quelques jours plus tôt. Après des années troublées par la Fronde, le roi et sa cour peuvent enfin rentrer dans Paris. Des années plus tard, le roi ne pourra oublier “… ces agitations terribles avant et après ma majorité, une guerre étrangère où les troubles domestiques firent perdre à la France mille et mille avantages, un prince de mon sang et d'un très grand nom à la tête de mes ennemis”.
► 1652 - 19 décembre Arrestation du cardinal de Retz, il joua un rôle important dans les troubles de la fronde. Cardinal de Retz, Jean-François Paul de Gondi, plus connu sous le nom du cardinal de Retz (Montmirail, 20 septembre 1613–Paris, 24 août 1679), homme d'État et mémorialiste français. Né Jean François-Paul de Gondi, ce jeune homme de bonne famille est appelé à succéder à son oncle, archevêque de Paris : il fait de brillantes études théologiques, tout en cultivant son penchant pour les histoires de conspirateurs et de héros qui le fascinent bien plus que les saints hommes. Il s'engage sur une voie différente de celle que ses pères avaient tracée pour lui, et participe à différents complots : il conspire contre Richelieu aux côtés du comte de Soissons en 1636, se place au premier rang des frondeurs contre Mazarin en 1648, et s'allie à la reine contre le Grand Condé en 1650.
Nommé entre-temps coadjuteur de l'archevêque de Paris en 1643, il est nommé cardinal au début des années 1650, mais le retour de Mazarin sonne le glas de ses belles années. Il est désavoué et emprisonné, s'évade en Espagne, puis en Italie et en Flandres avant d'accepter de démissionner du siège d'archevêque - qui lui revenait en droit depuis la mort de son oncle - contre l'abbaye de Saint-Denis et l'autorisation de revenir en France. Reclus dans son château de Commercy, il prend part aux conclaves en 1662, 1665, 1668, 1670 puis se consacre à l'écriture de ses Mémoires, qui forment un témoignage historique important malgré les dérapages enjoliveurs de leur auteur.
► 1652 Les Hollandais fondent la colonie du Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud. Le Cap est la cité-mère d'Afrique du Sud et la capitale provinciale du Cap-Occidental.
► 1652 Cyrano de Bergerac écrit 'Les États et Empires du Soleil'. Savinien de Cyrano de Bergerac (Paris, 6 mars 1619 - Sannois, 28 juillet 1655) est un écrivain français contemporain de Boileau et Molière, poète et libre penseur, Il signe ses écrits de noms plus ou moins imaginaires qu'il rattache au sien. C'est de 1638 que daterait l'ajout de Bergerac, du nom d'une terre qu'aurait possédée sa famille. Il inspira Edmond Rostand pour créer le personnage principal de sa pièce de théâtre 'Cyrano de Bergerac'.
► 1652 Paul Pellisson écrit 'Histoire de l'Académie française'. Paul Pellisson, Conseiller du roi en ses conseils, maître des requêtes ordinaires de son hôtel, historiographe du roi en 1668. Ami de Mademoiselle de Scudéry ; confident de Fouquet, sa fidélité dans la disgrâce du surintendant lui valut d'être pendant plus de quatre ans enfermé à la Bastille (1661-1666), sa captivité fut pleine d'incidents ; il apprivoisa une araignée aux sons d'une musique qui était un moyen de communication avec l'extérieur. Quatre années après son élargissement, il abjura le protestantisme, le 8 octobre 1670, entra dans les ordres et devint abbé de Gimont et prieur de Saint-Orens, d'Auch.
► 1653 Fin de la Fronde. - Retour à Paris de Mazarin, qui en était parti dans la crainte de voir Grand Condé s'emparer de la capitale. Le cardinal de Retz qui avait été un des fauteurs de la rébellion est emprisonné. - Exil à Blois de Mademoiselle et de Gaston d'Orléans.
► 1653 - 3 février Mazarin est de retour à Paris, marquant la fin de la Fronde.
► 1653 - 7 février Nicolas Fouquet et Abel Servien sont nommés surintendant des finances. Nicolas Fouquet ou Foucquet (Paris, 27 janvier 1615–Pignerol, 3 avril 1680), un homme d'État français. Tout-puissant surintendant des finances de Louis XIV, protecteur des écrivains et des artistes, il est disgracié en 1661 par le jeune monarque et jeté en prison, où il meurt dans des circonstances mystérieuses.
Abel Servien (Grenoble 1593–Meudon 1659), marquis de Sablé et de Boisdauphin, homme d'État et diplomate français. Il fut secrétaire d'État à la Guerre (1630–1636) et surintendant des finances (1653–1659) sous les ministérats successifs du cardinal de Richelieu et du cardinal Mazarin. Il participa à la négociation des traités de Westphalie. En 1634, il avait été élu à l'Académie française, au fauteuil n°27.
► 1653 - 31 mai Le pape condamne le jansénisme. (Bulle Augustinus)
► 1653 - 8 juillet Turenne remporte la victoire sur le Grand Condé à Rethel.
► 1653 - 3 août Seconde capitulation de Bordeaux.
►1653 Parution posthume de la traduction par Vaugelas de 'Quinte-Curce'. Vaugelas, Claude Favre, baron de Pérouges, seigneur de Vaugelas, habituellement appelé Vaugelas, né le 6 janvier 1585 à Meximieux (Ain), mort le 26 février 1650 à Paris, est un grammairien et académicien français. Fils d'Antoine Favre, président du Sénat de Savoie, à Chambéry et baron de Pérouges, il naquit au Clos Vaugelas, paroisse de Meximieux, en Bresse qui, à l'époque, faisait partie des États de Savoie.
Parlant le français, l'italien et l'espagnol, il travailla comme interprète à la cour du roi de France Louis XIII. En 1624, à la mort de son père, il devint baron de Pérouges. Outre ses travaux au sein de l'Académie française, Vaugelas participa également à ceux de l'Académie Florimontane à Annecy. Son principal ouvrage, publié en 1647 s'intitule 'Remarques sur la langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire'. Vaugelas cherche à y définir et à codifier le bon usage du français, en s'inspirant de la langue parlée à la cour du roi, dans la lignée de Malherbe.
► 1654 - 27 mars Le Parlement condamne à mort le prince de Condé (le Grand Condé, Louis II de Bourbon-Condé).
► 1654 - 7 juin Louis XIV est sacré à Reims. Louis XIV a un peu plus de quinze ans, lorsqu'il entre dans la basilique de Reims. Il est fait roi dans une France que la Fronde vient d'ébranler. Pour éviter au roi de traverser des campagnes ruinées et peu sûres, Mazarin a fait porter à Reims la chasse, le coffre qui contient les reliques du saint devant lequel, traditionnellement, le roi se recueille à l'abbaye de Coberny.
► 1654 août Évasion du cardinal de Retz qui se réfugie à Rome.
► 1654 - 25 août Défaite du prince de Grand Condé face aux armées royales à Arras.
► 1654 - 3 novembre Traité entre la France et Cromwell (Angleterre) scellant leur alliance contre l'Espagne.
► 1654 Madame de Scudéry écrit 'Clélie’
► 1655 Début de la Première Guerre du Nord (fin en 1660). Invasion de la Pologne par les Suédois qui s'emparent de Varsovie et de Cracovie. Jean II Casimir Vasa se réfugie en Silésie. Charles X Gustave de Suède assiège Czestochowa mais échoue devant le monastère des Paulins (réputé miraculeux, cet évènement alimente la propagande de la Contre-Réforme). Une partie des magnats, parmi lesquels Jean Sobieski, futur roi), se prononcent pour l'élection au trône de Pologne de Charles X Gustave. Mais excédée par les brutalités des troupes suédoises, la population polonaise organise la résistance.
La Première Guerre du Nord est le nom que prit la phase terminale de la guerre de succession entre la Suède et la Pologne entre 1655 et 1660. Elle eut comme prétexte que le roi de Pologne Jean II Casimir Vasa refusait de reconnaître le roi de Suède Charles X. La vrai raison est la volonté suédoise d'agrandir son territoire. Charles X envahit la Pologne et celle-ci fut soutenu par l'Autriche, la Russie et le Danemark. Cette guerre se termina lorsque le roi polonais renonça définitivement à ses prétentions sur le trone de Suède. Le Danemark lui céda Skane (Traité de Roskilde). La Silésie est une région située pour l'essentiel au sud-ouest de la Pologne, une partie se trouvant au-delà de la frontière avec la République tchèque.
► 1655 - 20 mars Louis XIV fait enregistrer des édits financiers par lit de justice.
► 1656 - 22 avril Création de l'hôpital général à Paris. Une déclaration organise l'institution des hôpitaux généraux, à l'origine du grand "renfermement des pauvres" et des vagabonds. Hôpital général, la Fronde engendra une crise économique et un développement de la pauvreté lors du règne de Louis XIV. Le 27 avril 1656, le pouvoir royal créait l'hôpital général qui avait pour objectif de dispenser des soins aux pauvres, aux filles-mères... mais aussi servir de lieu d'"enfermement" pour les mendiants.
Il permet de regrouper différents établissements parisiens créés sous Henri IV (Hôpital de la Charité et Hôpital Saint-Louis), sous Louis XIII (Hôpital de la Pitié, Hôpîtal des Convalescents, Hôpital Laënnec) et au début du règne de Louis XIV (Hôpital du Saint-Nom de Jésus-Christ). En 1670, il intégrera la Maison de Couche de Paris qui devient l'Hôpital des Enfants-Trouvés. A côté de l'Hôpital Général existe de nombreux établissements relevant de l'Hôtel-Dieu de Paris.
► 1656 - 24 mars Dispersion des solitaires à Port-Royal, miracle de la Sainte-Épine. Miracle dit "de la Sainte-Épine", un événement intervint qui bouleversa Pascal : la guérison miraculeuse de sa nièce, Marguerite Périer, dans la chapelle de Port-Royal de Paris. La jeune fille était atteinte d'une fistule lacrymale qui la défigurait et faisait pourrir l'os de son nez ; alors que les médecins désespéraient de la sauver et songeaient à lui appliquer le fer rouge, elle fut guérie au contact d'une relique de la couronne d'épines du Christ.
Ce miracle dit "de la Sainte-Épine", bientôt reconnu comme tel par les autorités ecclésiastiques, fut considéré par Pascal et par tout Port-Royal comme un signe de Dieu en faveur du monastère injustement persécuté. Pascal médita à cette occasion sur le rôle des miracles dans la religion chrétienne, et eut à ce moment l'idée de rédiger une apologie du christianisme dont il ne reste que des brouillons préparatoires, les Pensées.
► 1656 - 27 juillet Spinoza est excommunié. S'intéressant aux philosophies de Descartes et Hobbes et fréquentant des Chrétiens, le jeune Baruch de Spinoza s'attire les foudres des fanatiques juifs. Les rabbins d'Amsterdam décident de l'excommunier. Libre penseur ne se souciant guère des traditions, Spinoza poursuivra sa route et développera seul son système philosophique panthéiste, à côté de son travail alimentaire : le polissage du verre. Toutefois, il subit également une tentative de meurtre et ne pourra jamais diffuser librement son savoir. Son oeuvre majeure, "l'Ethique", ne sera publiée qu'après sa mort sans mention de son nom et il faudra attendre un siècle pour qu'un apaisement religieux permette de lire ses oeuvres.
► 1656 Abbé de Pure écrit 'La Précieuse ou les mystères des ruelles'. Abbé de Pure, de son vrai nom Michel de Pure. Né en 1620 (Lyon, Rhône), mort en 1680 (Paris) à l'âge de 60 ans. Sa première oeuvre a été publiée en 1656 (il avait 36 ans). Il a été et s'est occupé de : Aumonier, clergé, Histographe du Roi, pensionné.
► 1656 Jean Chapelain écrit 'La Pucelle’
► 1656 Blaise Pascal écrit 'Les Provinciales’
► 1656 Diego Vélasquez peint 'Les Ménines'. Velazquez peint son chef-d'oeuvre, "Les Ménines". Par un jeu de perspectives et de reflet, le tableau donne le sentiment au spectateur d'en être le sujet. En effet, Velazquez est représenté le pinceau à la main devant son pupitre. Il regarde dans la direction du spectateur, tandis qu'un miroir au "fond" du tableau suggère que les sujets du peintre sont le roi et la reine. Le tableau doit son titre à la présence de l'infante Marguerite et deux ménines, c'est-à-dire ses demoiselles d'honneur.
Les Ménines, connue également sous le nom 'La famille de Philippe IV', est l'une des peintures les plus célèbres de Diego Vélasquez. Achevée en 1656, elle représente l'infante Marguerite, fille de Philippe IV d'Espagne, Marianne d'Autriche et leurs dames d'honneur. Au fond de la pièce apparaît le couple royal dans le reflet d'un miroir (on pensera au miroir convexe se trouvant sur le mur du fond dans le tableau 'Les époux Arnolfini' de Jan van Eyck). À la gauche du tableau, Vélasquez s'est représenté peignant. Tout le mystère de ce tableau réside dans la présence du peintre et du reflet des monarques.*
►1656 invention du balancier d'horloge (pendule) par Christiaan Huygens Christiaan Huygens (14 avril 1629, La Haye – 8 juillet 1695) était un mathématicien, un astronome et un physicien néerlandais. Il est généralement associé à la révolution scientifique. Huygens contribua beaucoup dans de divers domaines. Les premières publications de Huygens considérèrent des problèmes de dénombrement, d'intégration ainsi que la carrification du cercle. Il écrivit en 1654 'De circuli magnitudi inventa' grace auquel il établit sa réputation de mathématicien. Bientot Huygens s'intéressa au meulage et polissage des lentilles et à la construction de télescopes.
La définition plus fine obetnue grace à une de ses propres lentilles lui permit de découvrir un satellite de Saturne et de fournir la première description précise des anneaux de Saturne. La nécessité de disposer d'une mesure exacte du temps pour l'observation du ciel l'amena à appliquer les lois du pendule composé pour régler les mouvements des horloges et des montres. Huygens inveta en 1656 la première horloge à balance, ce qui augmenta considérablement la précison en mesure du temps. Ses nombreuses découvertes scientifiques lui valurent une large reconnaissance et les honneurs parmi les scientifiques du XVIIe siècle.
► 1657 - 23 mars Traité de Paris scellant l'alliance franco-anglaise contre l'Espagne. Traité accordant la remise par la France des places maritimes de Flandres entre les mains des Anglais. Par ce traité, Mazarin promettait à Cromwell, en échange de son appui militaire, de remettre à l'Angleterre la ville de Dunkerque, une fois celle-ci prise aux Espagnols. En attendant, les Anglais pourraient occuper Mardyck ou Gravelines. Ce faisant, Mazarin n'hésitait pas à placer des villes catholiques sous la domination d'une puissance protestante. Belle occasion pour Retz de clouer Mazarin de vitupérer, sans sotte honte, contre cette politique machiavélique.
► 1657 Abbé d'Aubignac écrit 'Pratique du théâtre'. François Hédelin, abbé d'Aubignac (Paris, 4 août 1604 - Nemours, 25 juillet 1676), est un dramaturge et théoricien français du théâtre. Fils d'avocat et petit fils d'Ambroise Paré par sa mère, François Hédelin est d'abord destiné au barreau, mais il se tourne rapidement vers une carrière ecclésiastique en devenant le précepteur du neveu de Richelieu. Il obtient alors l'abbaye d'Aubignac et celle de Mainac.
► 1657 Guez de Balzac écrit 'Entretiens’
► 1657 Nicolas Boileau écrit 'Les Satires' (réd.)
► 1657 Johannes Vermeer peint 'Une jeune fille assoupie'. Une jeune fille assoupie est un tableau de Johannes Vermeer peint vers 1657. Le thème pourrait être la désillusion amoureuse: la position de la jeune femme se rapproche en effet des sculptures attiques funéraires (IVe siècle av. J.-C.) et des miniatures gothiques. Entre la rêverie amoureuse et l'alcoolisme, impossible de trancher : Johannes Vermeer joue avant tout avec l'ombre et la lumière dans un espace clos pour créer une atmosphère dans laquelle chacun trouve ce qu'il veut.
► 1658 - 14 juin Turenne remporte la bataille des Dunes sur Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé) et les Espagnols. Près de Dunkerque, les Français commandés par Turenne remportent une victoire décisive sur les Espagnols menés par le prince de Condé (le Grand Condé, Louis II de Bourbon-Condé) et don Juan d'Autriche. La bataille des Dunes le 23 mai 1658, est une victoire des armées française et anglaise (alliées depuis peu), commandées par le vicomte de Turenne, sur l'armée espagnole des Flandres commandée par prince de Condé et Don Juan d'Autriche.
► 1658 - 15 juin Les Anglais arrache Dunkerque aux Espagnols.
► 1658 La troupe de Molière s'installe à Paris.
►1658 - 24 octobre Représentation de Molière devant le roi et la cour au Louvre.
► 1658 Antoine Furetière écrit 'Histoire des derniers troubles arrivé au royaume d'éloquence'. Antoine Furetière, né le 28 décembre 1619 à Paris, mort le 14 mai 1688 à Paris, est un lexicographe et membre de l'Académie française. Né dans une famille de la petite bourgeoisie parisienne, Antoine Furetière se destina de prime abord à faire carrière dans le droit, tout en s'intéressant vivement à l'histoire antique et aux langues orientales.
Il fut reçu au barreau de Paris en 1645 et s'acheta une charge de procureur fiscal auprès de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, ce qui le conduisit rapidement à vouloir entrer dans les ordres. Il deviendra d'ailleurs, en 1662, abbé de Chalivoy, dans le diocèse de Bourges (actuelle commune de Chalivoy-Milon, Cher) et prieur de Pruines (actuel Aveyron). Parallèlement, il commença à s'intéresser à la littérature, publiant divers romans, fables et poésies, ce qui lui valut l'attention de l'Académie française.
► 1659 Saint-Louis (au Sénégal) est fondée. Saint-Louis est la deuxième ville du Sénégal. Elle est souvent appelé "Saint-Louis du Sénégal". Elle fut fondée en 1659, dans une île du fleuve Sénégal, longue de 2 kilomètres et large de 300 m, par des marins de Dieppe (Normandie) et fut baptisée ainsi en l'honneur du roi de France Saint Louis et aussi, au travers du saint roi son ancêtre et homonyme, le souverain régnant Louis XIV. Elle fut la première ville fondée par les Européens en Afrique occidentale et devint la capitale politique de la colonie française et de l'Afrique occidentale française, jusqu'en 1902, puis capitale du Sénégal et de la Mauritanie. Elle resta un comptoir de commerce français important jusqu'en 1957.
► 1659 - 1er octobre Mémoire de Colbert dénonçant les malversations de Fouquet. Depuis plusieurs années il dénonçait les pratiques de Nicolas Fouquet, le surintendant des finances, il parvient à obtenir sa disgrâce. Fouquet est arrêté à Nantes le 15 septembre 1661 et Colbert lui succède à la tête de l'administration des finances d'abord en tant qu'intendant des finances puis comme contrôleur général.
► 1659 - 7 novembre Traité des Pyrénées négocié par Mazarin et Luis de Haro, et qui met fin aux hostilités entre la France et l'Espagne. Il porte que Louis XIV épousera la fille de Philippe IV d'Espagne, Marie-Thérèse, et renoncera à tous ses droits sur la couronne d'Espagne, moyennant le versement par cette puissance d'une dot de 500 000 écus d'or à Marie-Thérèse; Mazarin n'ignorait pas que l'Espagne devant être pour longtemps hors d'état de verser cette dot, Louis XIV conservait ipso facto ses droits éventuels à la succession de Charles II d'Espagne. Le Grand Condé sollicite sa rentrée en grâce et est remis en possession de son commandement.
Le traité des Pyrénées est une paix conclue entre le royaume d'Espagne et celui de France à l'issue d'une partie de la guerre de Trente Ans : la guerre franco-espagnole commencé en 1635, et qui s'est continuée pendant la Fronde. Il est signé le 7 novembre 1659 sur l'île des Faisans, sur le fleuve Bidassoa qui marque la frontière entre les deux royaumes dans les Pyrénées-Atlantiques. Philippe IV d'Espagne y est représenté par don Luis de Haro et Louis XIV de France par Hugues de Lionne.
► 1659 Présentation des 'Précieuses ridicules' par Molière et sa troupe. La comédie de Molière est représentée pour la première fois sur la scène du théâtre du Petit-Bourbon à Paris.
► 1659 invention de la pompe à air par Robert Boyle. La pompe à air, mise au point en 1659 par Robert Boyle, est un instrument qui permet de créer le "vide" (baisse de pression) dans une cloche en verre. Robert Boyle est un physicien et chimiste irlandais (1627-1691). Robert Boyle naquit dans une famille riche et noble. Deux passions régirent sa vie : le christianisme et la science expérimentale.
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