40 - De 1122 (Expédition de Louis VII) à 1159 (Première Guerre de Cent Ans)
► 1122 Expédition de Louis VII contre le comte d'Auvergne. Le comté d'Auvergne est l'une des plus ancienne seigneuries de France, puisqu'elle a déjà été érigée à la fin de la période romaine. Durant l'ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché.
► 1122 à 1204 - naissance et mort de Éléonore d'Aquitaine ou Aliénor est la fille et héritière de Guillaume X, dernier duc d'Aquitaine. Elle deviendra duchesse à la mort de son père en 1137, la même année elle épousa à l'âge de 15 ans le futur roi de France Louis VII auquel elle apporta le duché d'Aquitaine (qui resta cependant distinct du domaine royal malgré les attentes des conseillers du roi qui, comme Suger, avaient envisagé une assimilation rapide de cette principauté au royaume).
Elle va accompagner son époux à la deuxième croisade (1147-1149) et fit scandale en raison de son infidélité présumée (avec son propre oncle Raimond de Poitiers, prince d'Antioche), c'est ce qui aurait poussé Louis VII à ne pas mener une expédition contre Édesse (ville du Sud de l'Anatolie en Turquie) qui aurait soulagé la principauté d'Antioche, ce fut lourd de conséquences puisqu'il aurait pu ainsi lever le principal danger qui pesait sur la Terre sainte et qu'il ne le fit pas). Louis demanda le divorce et l'obtint.
Aliénor se remaria avec Henri II d'Angleterre, alors comte d'Anjou et duc de Normandie. (Il deviendra roi d'Angleterre en 1154 sous le nom d'Henri II). Le domaine d'Aquitaine passait donc sous la domination des Plantagenêt, Aliénor, dont il semble qu'elle fut peu attachée à son mari continua d'administrer le duché (elle maintenait une cour brillante à Poitiers). Lorsque leurs fils se soulevèrent contre leur père (tantôt Richard coeur de Lion, tantôt Jean Sans Terre) elle prit parti pour eux. Henri II la fit emprisonner dans divers châteaux anglais, en particulier à Salisbury.
Elle n'en sortit que lorsque Richard devint roi (en 1189), son fils lui confia le gouvernement lorsqu'il partit pour la troisième croisade (1190). Elle joua aussi un rôle prédominant dans l'avènement de Jean Sans Terre en 1199 (malgré les droits éventuels d'Arthur de Bretagne, fils de son fils aîné). Elle dirigea ensuite la résistance royale contre la rébellion des grands feudataires du duché, que soutenait Philippe Auguste. Malgré son âge, elle déploya une remarquable énergie dans les derniers soubresauts de l'indépendance aquitaine, qui disparut peu après sa mort (elle mourut en l'abbaye de Fontevrault où se trouve encore son tombeau), grâce à l'habileté de Philippe Auguste qui exploita les erreurs politiques de Jean Sans Terre.
► 1122 - 23 septembre : Le concordat de Worms, signé entre Henri V et le pape Calixte II, met fin à la Querelle des Investitures entre Église et États au profit de la papauté. L'empereur renonce à l'investiture spirituelle par la crosse et l'anneau et respecte la libre élection des évêques et abbés. Il obtient la présidence de ces élections et de donner ensuite une investiture par le sceptre par laquelle il remet les biens et les fonctions politiques au nouvel évêque, suivie d'un serment de fidélité. Le concordat de Worms est l'accord qui suspendit la Querelle des Investitures en 1122 et marquant ainsi la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel.
L'empereur du Saint-Empire romain Henri V et le Pape Calixte II convinrent des éléments suivants: les évêques seraient élus par leurs chanoines, mais l'empereur aurait le droit d'exercer une influence discrète sur l'élection en y assistant. L'évêque, une fois élu, recevrait l'investiture spirituelle du Pape sous la forme de la crosse et de l'anneau, et l'investiture temporelle de l'empereur sous la forme d'un sceptre. De fait, ce concordat ne satisfit aucune des deux parties et ne suffît pas à effacer les tensions entre elles; plusieurs empereurs furent ainsi excommuniés par la suite.
► 1122 Pierre le Vénérable devint abbé de Cluny. Pierre le Vénérable, Pierre de Montboissier dit Pierre le Vénérable était un abbé de Cluny dès 1122, né en 1092 et mort en 1157. Lors de son séjour en Espagne, il fait traduire le Coran de l'arabe en latin, afin de pouvoir le réfuter par des arguments écrits, et non par la Croisade, qu'il a condamnée. Il réforme l'abbaye de Cluny, en proie à des difficultés financières. Il réforme le domaine seigneurial pour assurer le train de vie des moines (Dispositio rei familiaris). Les inventaires qui sont constitués (Constitutio expense cluniaci) constitue une précieuse source pour les historiens, avec des données sur les rendements, les semences, les techniques agricoles... A noter le rôle essentiel d'Henri de Blois, évêque de Winchester, dans cet ouvrage.
► 1123 Ier concile du Latran. Le Ier concile du Latran se déroule du 18 mars 1123 au 11 avril de la même année, sur une convocation du pape Calixte II, à la basilique Saint-Jean de Latran. Considéré comme le neuvième concile oecuménique par l'Église catholique, c'est le premier concile général tenu en Occident. Pandolphe, dans sa biographie de Calixte II, mentionne 997 participants, chiffre qui paraît nettement exagéré : on estime ce nombre plutôt à 200 ou 300. Concile du Latran, en 1123, le Ier concile du Latran se tient dans la basilique du même nom, à Rome, siège épiscopal jusqu'au départ des papes pour Avignon. Lors de ce concile présidé par Calixte II, le concordat de Worms – qui met fin à la querelle des Investitures –est confirmé et vingt-deux canons, dont l'interdiction de la simonie, sont promulgués.
La simonie est, pour les chrétiens, l'achat et la vente de biens spirituels, tout particulièrement d'une charge ecclésiastique. Elle doit son nom à un personnage des Actes des Apôtres, Simon le Magicien qui voulut acheter à saint Pierre son pouvoir de faire des miracles (Actes, VIII.9-21), ce qui lui valut la condamnation de l'apôtre : "Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent !".
Simonie. Acte désignant la vente ou le trafic des biens ou des charges du clergé. Le mot "simonie" dérive de celui de Simon le Magicien qui tenta de corrompre l'apôtre Pierre. Le Latran est un site de Rome, appartenant aujourd'hui à l'État de la Cité du Vatican. L'Archibasilique Saint-Jean-de-Latran (San Giovanni in Laterano) qui se trouve à Rome sur la place du même nom, est une église cathédrale, siège de l'évêché de Rome, dont l'évêque n'est autre que le pape. Elle est la propriété du Saint-Siège et bénéficie à ce titre du privilège d'exterritorialité. Elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde.
► 1124 L'empereur d'Allemagne, Henri V du Saint-Empire, poussé par Henri Ier d'Angleterre, envahit la Champagne. Louis VI se met à la tête des milices communales, porteur de l'oriflamme de Saint-Denis et marche à la rencontre des Allemands, qui ne jugent pas prudent de l'attendre. C'est au cours de cette campagne que devint général pour les Français, le cri de guerre: Montjoie-Saint-Denis. Henri V du Saint-Empire, (1081-1125), roi des Romains 1106 à 1111 puis empereur du Saint-Empire romain germanique de 1111 à 1125.
Il épouse en 1114 Mathilde (1103-1167) fille de Henri Ier Beauclerc et de Mathilde d'Écosse. Fils du précédent empereur Henri IV, il contraignit ce dernier à abdiquer en sa faveur, bénéficiant pour ce faire de l'appui du pape Pascal II. Il entra ensuite en conflit avec ce dernier et fit élire contre lui l'antipape Sylvestre IV. Durant son règne, il dut signer le concordat de Worms (1122), mettant fin à la querelle des Investitures, avec le pape Calixte II.
► 1124 - Prise du Vexin par Henri Ier d'Angleterre. Le Vexin est une région du nord-ouest de la France dont l'origine remonte au découpage des premiers temps du royaume de France. En réalité, le Vexin est plus une entité géographique et naturelle que politique et historique.
► 1124 - Février : La flotte vénitienne fait le blocus de Tyr par mer pendant que l'armée franque assiège à nouveau la ville. La ville manque vite d'eau potable. Les Tyriens, n'attendant rien des Égyptiens, leurs protecteurs habituels, se tournent vers Balak d'Alep, alors en train d'assiéger la forteresse de Manbij, où l'un de ses vassaux est entré en rébellion. Tyr est une ville du sud Liban.
► 1124 - 7 juillet : Tyr se rend aux Francs. Sa population est épargnée.
► 1125 à 1180 - naissance et mort de Bernard de Ventadour, grand poète troubadour. Il est l'un des plus célèbres troubadours. Il se démarque d'autres auteurs par l'expression de sentiments plus personnels de façon simple et imagée plutôt que par un travail formel sur la technique poétique ce qui lui valut d'être pleinement reconnu seulement à partir de l'époque romantique.
► 1126 Nouvelle expédition du roi de France contre le comte de Clermont.
► 1126 à 1198 - naissance et mort de Averroès, à la fois un philosophe, un théologien islamique, un juriste, un mathématicien et un médecin berbère du XIIe siècle. Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisent aux autorités musulmanes de l'époque qui l'exilent comme hérétique et ordonnent que ses livres soient brûlés. Il demeura profondément méconnu jusqu'au XIIIe siècle où son importance fut cependant minimisée. Ce n'est qu'actuellement que les historiens de la philosophie reconnaissent son importance.
Averroès est devenu célèbre notamment au travers de sa conception des vérités métaphysiques. Pour lui, elles pouvaient en effet s'exprimer de deux manières différentes et pas forcément contradictoires : par la philosophie (Aristote, néoplatoniciens) et par la religion. Cette façon de présenter deux catégories de vérités fut perçue de manière hostile par les religieux à l'esprit étroit. Son influence posthume en Islam fut quasi nulle, et c'est à des juifs et des chrétiens qu'on doit la conservation et la traduction de ses oeuvres. Son oeuvre majeure est le 'Tahafut Al-Tahafut' (L'Incohérence de l'Incohérence). Ses commentaires des oeuvres d'Aristote figurent parmi les plus fidèles ; ils furent traduits en latin et en hébreu et eurent une grande influence sur la pensée chrétienne et philosophique dans l'Europe médiévale.
► 1129 - 13 janvier Concile de Troyes sur la création de l'ordre des Chevaliers du Temple. Le Concile de Troyes est un concile de l'Église catholique, qui s'est ouvert à Troyes le 13 janvier 1129, afin de reconnaître officiellement l'Ordre du Temple. A l'automne 1127, Hugues de Payns voulut faire connaître son ordre, qui traversait une crise de croissance, et qu'il souhaitait étendre vers l'Occident. Il partit pour Rome avec cinq compagnons (dont Geoffroy de St-Omer) afin de solliciter du pape Honorius II une reconnaissance officielle.
Celui-ci accepta et convoqua un concile à Troyes. Y étaient présents : le cardinal Matthieu d'Albano (représentant du Pape); l' archevêque de Reims et celui de Sens ; dix évêques; huit abbés cisterciens de Vézelay, Cîteaux, Clairvaux (il s'agit de saint Bernard), Pontigny, Troisfontaines et Molesmes ; et quelques laïcs tels que Thibaut II, le comte de Champagne, André de Baudemont, le sénéchal de Champagne, le comte de Nevers et un croisé de 1095.
► 1129 Mariage de Mathilde, fille de Henri Ier d'Angleterre, avec Geoffroy V d'Anjou, comte d'Anjou. Geoffroy V d'Anjou, Geoffroy Plantagenêt dit le Bel ou Plantagenêt (1113 – 7 septembre 1151, Le Mans), fut comte d'Anjou et du Maine (1129-1151), et plus tard comte de Mortain (1141–1151) et duc de Normandie (1144-1150). Il est surnommé Plantagenêt à cause du brin de genêt qu'il avait l'habitude de porter à son chapeau. Il était le fils de Foulque V († 1143), comte d'Anjou et roi de Jérusalem, et d'Erembourge du Maine († 1126), héritière du Maine.
Il devint le fondateur de la dynastie Plantagenêt des rois anglais par son fils Henri II d'Angleterre. Plantagenêt, surnom d'une dynastie princière dont le premier membre fut Geoffroy V, comte d'Anjou et du Maine (1128-1151) et dont les successeurs régnèrent sur le royaume d'Angleterre de 1154 à 1399. Henri II Plantagenêt (Henri II d'Angleterre) (1151-1189) est peut-être le plus important représentant de cette famille. Fils de Geoffroy, il réussit en l'espace d'une dizaine d'années, à concentrer entre ses mains de nombreux territoires : en 1154, il domine le royaume d'Angleterre, le duché de Normandie, le comté d'Anjou, le comté du Maine le comté de Poitou et le duché d'Aquitaine. Quelques historiens appellent l'ensemble "l'empire Plantagenêt".
► 1130 Couronnement à Palerme du premier roi normand de Sicile, Roger II qui régnera jusqu'en 1154. Roger II de Sicile, roi de Sicile de 1113 à 1154. Son père était Roger Ier, comte de Sicile, dernier fils du fameux aventurier normand Tancrède de Hauteville et sa mère Adélaïde de Montferrat. Il conquiert la principauté de Salerne, puis les Pouilles, mais, beau-frère de l'anti-pape Anaclet, il devient l'ennemi du pape Innocent II, qui appelle contre lui l'empereur Lothaire III. Vaincu, il fait la paix avec le Saint-Siège, dont il se reconnaît le vassal. Il s'empare ensuite de Corfou et de la Tunisie, réserve de mercenaires. Il marie sa fille Constance à Henri VI du Saint-Empire, empereur d'Allemagne, dont le fils Frédéric II du Saint-Empire se proclamera roi de Sicile.
► 1131 Mort de Philippe, fils aîné de Louis VI.
► 1131 - 25 octobre Sacre du futur Louis VII à Reims par le pape Innocent II. Louis VII de France, dit Louis le Jeune, né en 1120, mort en 1180 à Paris, roi des Francs de 1137 à 1180, sixième de la dynastie des Capétiens directs.
► 1131 construction de Cathédrale Notre-Dame de Noyon. La cathédrale Notre-Dame de Noyon, construite sur le site d'une église incendiée en 1131, est chronologiquement la première cathédrale construite en France, avant les cathédrales de Laon et Paris. Elle constitue un bel exemple de transition architecturale entre le Roman et le Gothique.
► 1132 Construction de la basilique de Saint-Denis, un des plus anciens monuments de style "gothique" (1132-1144). Pose de la première pierre du chevet de style gothique de la basilique de Saint-Denis par l'abbé de Saint-Denis Suger. Dans la première moitié du XIIe siècle, l'abbé Suger, conseiller de Louis VI le Gros et de Louis VII le Jeune, détruisit l'église carolingienne et fit édifier une église gothique.
Avec lui, l'abbaye devint encore plus importante; elle abrita les regalia (instruments du sacre), devint nécropole royale et plus seulement dynastique. Depuis Hugues Capet, elle est considérée comme la principale nécropole de la monarchie française. La basilique Saint-Denis est une église de style gothique située à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis (93). Elle a le statut de cathédrale depuis 1966. Depuis Hugues Capet, elle abrite les tombeaux des rois de France sauf celui de Philippe Ier (inhumé au monastère de Saint-Benoît-sur-Loire).
► 1135 A la mort de Henri Ier d'Angleterre, Étienne, comte de Blois, petit-fils par sa mère de Guillaume le Conquérant, s'empare de la couronne au détriment de Mathilde, femme de Geoffroy V d'Anjou. Début du règne d'Étienne de Blois, roi d'Angleterre (fin en 1154). Henri Ier d'Angleterre meurt sans laisser de fils. Son neveu Étienne de Blois parvient à se faire couronner. Mais sa faiblesse et les concessions dont il avait payé l'appuis du clergé et des barons multiplie les révoltes, aggravés par les interventions écossaise.
Ses réactions d'une violence excessive permettent à Mathilde, fille d'Henri Ier Beauclerc et épouse de Geoffroy V d'Anjou, spoliée du trône d'Angleterre, d'intervenir et de se faire reconnaître comme reine. Mais un nouveau retour de fortune ramène Étienne sur le trône. Mathilde se maintient en Normandie. Étienne de Blois (1096 - 25 octobre 1154), sire d'Eye, comte de Boulogne et de Mortain, roi d'Angleterre de 1135 à 1154. Il abdiqua peu avant sa mort en faveur de son cousin issu de germain Henri II Plantagenêt.
► 1135 contruction de la Cathédrale Saint-Étienne de Sens. La cathédrale Saint-Étienne de Sens, est considérée comme la première des cathédrales gothiques. Vers 1135, l'archevêque Henri Sanglier décide de remplacer la cathédrale du Xe siècle, par un édifice grandiose et digne de l'importante métropole sénonaise. Au moment où s'élèvent partout des constructions romanes, Henri Sanglier appelle un architecte novateur qui va proposer une conception révolutionnaire du voûtement, la croisée d'ogives. Naît alors une cathédrale ample, d'un volume simple et continu, constituée d'un vaisseau central et de deux collatéraux. Le chantier ne s'achève à la façade occidentale qu'à la fin du XIIe siècle. Entre 1490 et 1517, on entreprend la construction, dans un gothique flamboyant, d'un grand transept dont les travaux sont confiés à un important maître d'oeuvre parisien, Martin Chambiges.
► 1135 à 1183 - naissance et mort de Chrétien de Troyes, écrivain français du Moyen Âge. On connaît très peu de choses sur lui. On suppose qu'il est né à Troyes, qu'il est issu de la bourgeoisie et qu'il a effectué des études classiques, il aurait notamment appris le grec. Il est à peu près certain qu'il a vécu à la cour de Marie de Champagne. Il est considéré comme un des premiers auteurs de romans de chevalerie où mythe et folklore s'unissent admirablement pour former des récits de quête.
Il est l'initiateur de la littérature courtoise en France : 'Érec et Énide', 'Cligès', 'Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette', 'Yvain ou le Chevalier au lion', 'Perceval ou Le Conte du Graal'. Arthur, héros de nombreuses légendes médiévales, est le fils adultérin du roi Uter Pendragon et de la reine Ygerne. Chef militaire des Bretons (Britons), il lutta contre l'envahisseurs saxon vers l'an 500. Devenu légendaire, il représente le roi idéal venu rétablir dans leur puissance les Bretons divisés. Chantée par les bardes gallois puis par divers auteurs de chroniques (Nennius, Geoffrey de Monmouth), sa geste fut développée en France par Wace puis par Chrétien de Troyes qui en fit un portrait moins avantageux que celui de la légende.
Le cycle romanesque qui s'achève avec le célèbre roman 'La Mort le roi Artu' (1215/1235) a largement contribué à diffuser l'image traditionnelle du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Arthur est le fils du roi Uter Pendragon et de la duchesse Ygerne de Cornouailles. Sa mère avait été mariée une première fois à Gorlois, duc de Cornouailles et vassal d'Uter. Mais un soir, grâce à Merlin, Uter prend l'apparence du duc et partage la couche d'Ygerne. Pendant cette même nuit le duc meurt dans une escarmouche hors de son château. Uter épouse alors Ygerne.
► 1135 Geoffroy de Monmouth, évêque de Saint Asaph au Pays de Galles, écrit son 'Histoire des Bretons' (Historia regum Britanniae) source de la légende arthurienne. Geoffroy de Monmouth (Monmouth, vers 1100 - Saint Asaph, 1155), est un évêque et historien gallois, qui a écrit en langue latine. Familier du monastère de Glastonbury. Il est l'auteur de la 'Vita Merlini', 'des Prophetiae Merlini' et 'de Historia regum Britanniae' (1135) qui est l'un des premiers ouvrags de l'histoire britannique et sera la source de la légende arthurienne.
► 1136 Le célèbre philosophe Pierre Abélard commence à enseigner à l'Université de Paris. Quelques années auparavant (en 1122), ses ouvrages sur la, Trinité avaient été déclarés hérétiques et condamnés par le concile de Soissons.
► 1137 - 25 juillet Mariage de Louis, futur Louis VII, fils aîné de Louis VI avec Aliénor d'Aquitaine, héritière du duché. Par cette union, Louis VII annexe la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, la Marche, l'Angoumois, la Saintonge et le Périgord. Aliénor d'Aquitaine (dite également Éléonore de Guyenne), née en 1122 et morte le 1er avril 1204, à l'abbaye de Fontevraud, près de Saumur, est une femme qui joue un rôle pivot dans l'occident du XIIe siècle : duchesse d'aquitaine, elle épouse successivement le roi de France Louis VII, puis le futur roi d'Angleterre, Henri II d'Angleterre, renversant le rapport des forces en apportant sa dot à l'un puis à l'autre des rois. Elle tient une cour fastueuse dans son domaine aquitain, y jouant un rôle de mécène pour les troubadours.
► 1137 - 1er août Mort de Louis VI à Paris. Son fils Louis VII lui succède.
► 1137 LOUIS VII le Jeune (1137-1180)
► 1137 Louis VII le Jeune. Deuxième fils de Louis VI le Gros, Louis VII a été éduqué par l'abbé Suger. On le marie à Aliénor d'Aquitaine qui apporte en dot notamment la Guyenne, le Poitou, la Gascogne, mais les noces sont écourtées par la mort de Louis VI. Dés le début de son règne Louis est confronté à une grave crise avec le Pape et avec Thibaud de Champagne à propos de la nomination de l'Archevêque de Bourges (1142-1144). Finalement il devra se soumettre par le traité de Vitry.
Pour expier ses fautes et notamment l'incendie de Vitry et de son église dans laquelle périrent de nombreuses victimes, il décide de participer à la seconde croisade en Terre Sainte. Aliénor l'accompagne, Louis va perdre son armée, la croisade est un échec et apparaît un début de mésentente entre les époux. La régence est assurée par Suger. Suger meurt en 1151, et Louis fait annuler son mariage avec Aliénor par le concile de Beaugency en 1152. Aliénor qui reprend sa dot, se remarie avec Henri II de Plantagenêts comte d'Anjou et de Normandie, qui deviendra roi d'Angleterre en 1154 (Henri II d'Angleterre).
Louis s'inquiète de la puissance du roi d'Angleterre qui possède la moitié de la France. C'est le début d'une longue lutte entre Capétiens et Plantagenêts. Il soutient les ennemis des Plantagenêts, Thomas Becket archevêque de Cantorbéry, puis ses fils révoltés mais il ne parviendra pas à entamer la puissance de son voisin. Le traité de Gisors (1180) mettra fin à ces hostilités. Grâce à Suger, Louis a contribué au renforcement de l'autorité du roi sur l'administration. C'est de cette époque que datent les premières ordonnances. Louis VII meurt en 1180
► 1137 Mort de Louis VI et avènement de Louis VII dit le Jeune (fils de Louis VI et d'Alix de Savoie, né en 1119). Tué en quelque sorte par sa gloutonnerie, qui l'a rendu obèse et lui a valu le surnom de “le Gros”, à cinquante-six ans, Louis VI n'en laisse pas moins le royaume pacifié et bien administré. Sur son lit de mort il dit à son fils, qui va devenir Louis VII : “Souvenez-vous, mon fils, que la royauté n'est qu'une charge publique, dont vous rendrez un compte rigoureux à Dieu, qui seul dispose des sceptres et des couronnes”.
► 1137 - 25 décembre Sacre de Louis VII le Jeune à Bourges.
► 1139 Le concile du Latran II met fin au schisme pontifical (Anaclet), condamne l'usure, la simonie et les tournois. Il proclame que "Rome est la tête du monde" et lance un anathème contre les employeurs d'arbalétriers. Le deuxième concile du Latran, tenu du 4 au 11 avril 1139 sous la présidence d'Innocent II, est considéré comme le dixième concile oecuménique par l'Église catholique romaine.
Le concile convoqué au Latran a d'abord pour but de réparer les déchirures crées par le schisme : Innocent II ouvre la réunion en déplorant le trouble causé par Anaclet dans l'Église, et dépose les évêques schismatiques. Ensuite, il s'agit de poursuivre et parachever l'oeuvre du Ier concile du Latran (1129). Dans un même esprit, Innocent II souhaite donner une plus grande solennité aux décrets des synodes qu'il a lui-même tenus auparavant : à Clermont (1130), Reims (1131) et Pise (1135).
► 1139 - 25 juillet Victoire portugaise sur les musulmans. Le comte du Portugal Alphonse Henriques remporte une victoire décisive sur les Maures à Ourique. Fort de cette victoire, il prend le titre d'Alphonse Ier, roi du Portugal et déclare son royaume indépendant de celui de Léon. Le premier souverain du Portugal poursuivra la reconquête chrétienne des terres portugaises vers le Sud. La bataille d'Ourique a eut lieu dans la campagne d'Ourique, actuel Alentejo (au sud du Portugal) le 25 juillet 1139.
Là s'opposèrent les troupes chrétiennes, commandées par Alphonse-Henriques de Portugal et celles de cinq rois Maures qui étaient affaiblis par des dissidences internes. La victoire chrétienne fut telle qu'Alphonse-Henriques s'auto-proclama roi de Portugal sous le nom d'Alphonse Ier de Portugal avec l'appui total de ses troupes. Alphonse Henriques, Alphonse Ier de Portugal, plus connu par son nom de prince Alphonse Henriques, (né en 1109, traditionnellement le 25 juillet, à Guimarães, mort le 6 décembre 1185 à Coimbra) est le fils d'Henri de Bourgogne et de Thérèse de Leon. Il fut le premier roi de Portugal de 1139 à 1185, et le père entre autres de Sanche Ier de Portugal, son successeur au trône.
► 1140 Concile de Sens condamnant les idées d'Abélard. Saint Bernard, (Bernard de Clairvaux, abbé de Clairvaux), qui juge dangereuse l'influence de la pensée d'Abélard, demande au concile de Sens et au pape Innocent II de le condamner pour le scepticisme et le rationalisme de ses écrits et de son enseignement. Le concile de Sens fut tenu en 1140. Il fut l'objet de discussions théologiques sur les positions d'Abélard. Celles-ci furent considérées comme approximatives et condamnées à l'instigation de saint Bernard. Abélard avait déjà été condamné au concile de Soissons en 1121 pour ses vues peu orthodoxes, notamment au sujet de la Trinité.
► 1140 à 1215 - naissance et mort de Bertrand de Born, troubadour périgourdin. Il écrivit des sirventès (genre poétique provençal, traitant de l'actualité, notamment politique, de façon satirique).
► 1140 Décret de Gratien. Le Décret de Gratien, la papauté n'avait jamais compilé les documents élaborés par l'Église en un millénaire. Vers 1140, Gratien, moine et professeur à Bologne entre 1139 et 1148, rassemble tous les documents qu'il peut trouver, les trie et les classe: c'est le Décret de Gratien, dont le vrai titre est Concordance des canons discordants. Cette mise en ordre du passé de l'Église n'est pas une oeuvre de commande. C'est sur ce socle que va se construire tout le droit canon.
► 1142 Louis VII incendie l'église de Vitry-sur-Marne (1300†) en représailles contre le pape et le comte de Champagne (Thibaut II de Champagne) s'opposant à la révocation d'un évêque. Louis VII le Jeune se brouille avec le Saint-Siège au sujet du titulaire de l'archevêché de Bourges. Le protégé du pape s'étant réfugié auprès de Thibaut II de Champagne, Louis envahit la Champagne (incendie de l'église de Vitry) mais l'évacue après l'intervention du pape. Thibaut II de Champagne, Thibaud de Blois ou Thibaut IV le Grand, né en 1093, mort le 10 janvier 1151, comte de Blois, de Chartres, de Meaux, de Châteaudun et de Sancerre, seigneur d'Amboise (1102-1151), comte de Troyes et de Champagne (Thibaut II 1125-1151), fils aîné d'Étienne-Henri, comte de Blois, Chartres, Châteaudun, Sancerre et Meaux, seigneur d'Amboise, et d'Adèle d'Angleterre, fille de Guillaume le Conquérant, il hérite en 1102 des domaines de son père, qui se fait tuer à la Bataille de Rama, en Terre-Sainte. En 1125, son oncle Hugues Ier de Champagne se fait templier et lui lègue, le comté de Troyes, ainsi que le titre de comte de Champagne que ce dernier s'était créé, bien que ne possédant pas la totalité de la province.
► 1142 mort de Pierre Abélard.
► 1144 - 19 janvier : Geoffroy V d'Anjou prend Rouen.
► 1144 - 20 janvier : Geoffroy V d'Anjou, comte d'Anjou et du Maine est intrônisé duc de Normandie à Rouen.
► 1144 - 11 juin : Consécration du chevet et du choeur de la basilique de Saint-Denis devant le roi de France Louis VII et la reine Aliénor : première voûte gothique de vastes dimensions. Début de l'art gothique.
► 1144 à 1450 - Art gothique. L'architecture gothique est née en Île-de-France dans la deuxième moitié du XIIe siècle, elle se répand rapidement au nord de la Loire et s'impose en Europe jusqu'au milieu du XVIe siècle, où se développe l'architecture classique, sous l'influence de la Renaissance italienne. L'architecture gothique est essentiellement religieuse. Son identité très forte est autant philosophique que technique et elle représente probablement de ces deux points de vue, l'un des plus grands achèvements artistiques du Moyen Âge. Ce nouveau style, d'abord appelé art français sera imité dans toute l'Europe.
Au XVIe siècle les Italiens utiliseront le mot "gothique" pour désigner l'architecture imitant cet art français du Moyen Âge. Au XIIe siècle, les architectes découvrent une technique révolutionnaire, la clef de voûte. Elle permet de diviser la poussée et de répartir le poids de la voûte le long des arcs et des piliers. Au lieu de la voûte ronde romane, ces nouvelles églises que l'on appelle gothiques, adoptent la clé de voûte et la voûte brisée en ogive. A l'extérieur de la nef des arcs boutants étaient l'édifice. Il est alors possible d'élever la voûte de plus en plus haut mais aussi de multiplier les fenêtres: les églises deviennent de vrais pièges à lumière. Gothique.
L'art gothique commence au milieu du XIIe siècle et se prolonge jusqu'au milieu du XVIe siècle. L'église gothique est plus grande et plus haute, percée de plus hautes baies. En peinture, le style gothique est caractérisé par l'assouplissement du dessin, d'élégance aristocratique, de vivacité naturaliste. En sculpture, le langage des gestes et des vêtements s'assouplit. Le réel prend le pas sur les canons idéaux. Le Gothique Classique correspond à la phase de maturation et d'équilibre des formes (fin XIIe-1230 environ). On construit alors toutes les plus grandes cathédrales : Reims, Bourges, Amiens,... Le rythme et la décoration se simplifient. En réalité, on privilégie le colossal au détriment du raffinement; l'élan vertical est de plus en plus prononcé.
L'architecture s'uniformise : on abandonne l'idée de principe de piles alternantes très marqué à Sens. Pour cette période, on commence à connaître le nom des architectes, notamment grâce aux labyrinthes (Reims). Le travail se rationalise. La pierre se standardise. Le monument prototype est Chartres, projet ambitieux avec une élévation à trois niveaux qui a pu être possible grâce au perfectionnement dans le contrebutement. La mise au point des arcs-boutants permet de supprimer les tribunes qui jusqu'alors jouaient ce rôle. Les autres pays d'Europe commencent à s'intéresser à cette nouvelle forme architecturale (Canterbury, Salisbury,...).
La cathédrale de Laon qui servit probablement de modèle à d'autres aura 3 niveaux de tribunes. Histoire des cathédrales en France, jusqu'à la fin du XIIe siècle, les cathédrales n'avaient pas les dimensions que nous leur connaissons aujourd'hui ; beaucoup d'églises abbatiales étaient beaucoup plus grandes. Jusqu'à cette époque, le morcellement féodal constituait un obstacle à la constitution civile des populations; l'influence des évêques était limitée par ces grands établissements religieux du XIe siècle. Propriétaires puissants, jouissant de privilèges étendus, seigneurs féodaux protégés par les papes, tenant en main l'éducation de la jeunesse et participant à toutes les décisions politiques, les abbés attiraient tout à eux : richesse et pouvoir, intelligence et activité.
Lorsque les populations urbaines, instruites, enrichies, laissèrent paraître les premiers symptômes d'émancipation, s'érigèrent en communes, il y eut une réaction contre la féodalité monastique et séculière dont les évêques, appuyés par la monarchie, profitèrent avec autant de promptitude que d'intelligence. Ils comprirent que le moment était venu de reconquérir le pouvoir et l'influence que leur consentait l'Église, pouvoir concentré dans les établissements religieux. Ce que les abbayes purent faire pendant le XIe siècle, les évêques n'en auraient pas eu le pouvoir. Mais, au XIIe siècle, l'épiscopat entreprit de reconstruire ses cathédrales ; il trouva dans les populations un concours si énergique qu'il pu vérifier la justesse de ses prévisions, comprendre que son temps était venu, et que l'activité développée par les établissements religieux, dont il avait d'ailleurs profité, allait lui venir en aide.
Il est difficile aujourd'hui de donner une idée de l'empressement avec lequel les populations urbaines se mirent à élever des cathédrales. La foi avait certes son importance, mais il s'y joignait un instinct très juste d'unité et de constitution civile. Où voyons-nous les grandes cathédrales s'élever à la fin du XIIIe siècle ? A Noyon, Soissons, Laon, Reims, Amiens, Saint-Denis, villes qui toutes avaient, les premières, donné le signal de l'affranchissement des communes; dans la ville-capitale de l'Île-de-France, centre du pouvoir monarchique, Paris; à Rouen, centre de la plus belle province conquise par Philippe Auguste; à Liège, capitale de la principauté de Liège. Mais, du point de vue architectural, c'est de celle de Senlis, l'archétype du genre, que toutes s'inspirent.
► 1144 - 24 décembre Prise et massacre d'Édesse par Zengui, Émir de Mossoul. Comté d'Édesse, c'est l'États latins d'Orient le plus avancé dans le monde islamique. Il s'étend de part et d'autre du cours supérieur de l'Euphrate et sur les régions de Marach, Mélitène, du Commagène du Chabakhtan et de l'Osrohène. La capitale est Édesse. Zengui, Imad ed-Din Zengi (également appelé Zangi ou Zengui) (1087-1146) était le fis de Aq Sunqur al-Hajib, Alep sou le Shah Malik I. Il devint l'atabeg de Mossoul en 1127 et d'Alep en 1128, unifiant les deux villes sous son règne personnel. Il fonda la dynastie Zengide.
► 1145 - 1er décembre Bulle "Quantum Predecessores" d'Eugène III appelant à la seconde croisade.
► 1146 - 31 mars Saint Bernard (Bernard de Clairvaux) prêche la deuxième croisade à Vézelay. Assemblée de Vézelay (1146). Au cours de cette assemblée de Pâques, à laquelle assistent le roi Louis VII, Aliénor d'Aquitaine et les grands vassaux du royaume, saint Bernard de Clairvaux prêche la deuxième croisade. Vézelay est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
► 1147 Le moine Arnaud de Brescia qui avait été le disciple d'Abélard, philosophe et théologien français, ennemi du pouvoir temporel des papes, tente de le renverser et d'établir à Rome le gouvernement républicain. Arnaud de Brescia, réformateur supplicié à Rome, en 1155, à cause de la part qu'il avait prise aux soulèvements du peuple pour se donner un gouvernement indépendant de la papauté.
► 1147 - 16 février Assemblée des grands à Étampes. Lors de cette assemblée, on confie à l'abbé Suger la régence du royaume pour toute la durée de l'absence de Louis VII qui part en croisade. Suger, homme d'église et homme d'état français né en 1081, mort à Saint-Denis en 1151. Fils de serf, il a le privilège d'être l'ami de Louis VI durant leur enfance; ce qui lui permettra de devenir moine à l'abbaye de Saint-Denis, puis abbé de Saint-Denis de 1122 à 1151.
Ayant toute la confiance de Louis VI, il jouera un rôle proche de celui, aujourd'hui, d'un premier ministre. Chargé de missions diplomatiques à l'étranger, conseiller, notamment pour les opérations militaires et même entremetteur puisqu'il sera à l'origine du mariage de Louis VII, fils du roi et futur roi lui-même, avec Aliénor d'Aquitaine (1137). Il sera régent de la France de 1147 à 1149 lors du départ de Louis VII pour la deuxième croisade.
► 1147 Deuxième croisade, prêchée par saint-Bernard à Vézelay. Les troupes partent sous le commandement de Louis VII et de Conrad III de Hohenstaufen, empereur d'Allemagne. L'expédition fut malheureuse. Les croisés assiégèrent inutilement Damas (1148) et la discorde s'étant mise entre les deux princes qui les commandaient, Conrad III regagna ses États. La deuxième croisade, de 1147 à 1149, entreprise sous le pontificat d'Eugène III, et prêchée par Saint Bernard (Bernard de Clairvaux), eut pour chefs Louis VII de France, et Conrad, empereur d'Allemagne (1147).
Ces deux princes n'éprouvèrent que des revers. Ils étaient cependant sur le point de prendre Damas (1148), lorsque la discorde se mit entre les seigneurs de leurs armées, et les contraignit à revenir en Europe. Deuxième croisade (1147-1149). Prêchée par saint Bernard de Clairvaux à l'instigation du pape Eugène III, la deuxième croisade vise à la reconquête d'Édesse. Elle est menée par le roi de France Louis VII et l'empereur Conrad III de Hohenstaufen. Leur mésentente conduit la croisade à l'échec. Le roi rentre en France en 1149. Conrad III de Hohenstaufen, né en 1093, décédé en 1152, empereur romain germanique de 1138 à 1152. Fils de Frédéric Ier de Hohenstaufen, duc de Souabe et d'Agnès de Germanie. Il épouse Gertrude de Soultzbach (?-1146) et eurent deux enfants.
► 1147 - 4 octobre Arrivée des armées croisées françaises à Constantinople.
► 1148 - 6 janvier Défaite des armées croisées françaises à Pisidie. Pisidie, région ancienne de l'Asie Mineure.
► 1149 Louis VII lève le siège de Damas marquant la fin de la seconde croisade. Damas est la capitale de la Syrie.
► 1149 Retour en France, presque sans armée, et sans gloire, de Louis VII. Pendant son absence, le gouvernement avait été exercé par le moine Suger, abbé de Saint-Denis, qui avait été aussi le premier ministre de Louis VI et mérita par sa sagesse d'être appelé par le peuple, le Père de la patrie.
► 1150 à 1220 - naissance et mort de Blondel de Nesles, chevalier ou ménestrel picard, est l'un des premiers trouvères courtois. Il compose une vingtaine de chansons savamment versifiées entre 1175 et 1200-1210.
► 1150 Chanson de Guillaume. L'étrange et superbe Chanson de Guillaume, récit poignant de la grande bataille de Larchamp ou d'Aliscans, est, avec la Chanson de Roland, la plus ancienne chanson de geste. A partir de ce noyau initial, d'autres poèmes ont bientôt chanté les nombreuses aventures de Guillaume d'Orange (Guillaume de Gellone), "le marquis au court nez", ses combats, ses révoltes, ses amours, mais aussi les aventures de ses aïeux, en remontant à son arrière-grand-père Garin de Monglane, celles de ses oncles, celles de son neveu Vivien, celles de son beau-frère, le bon géant Rainouart.
Ainsi s'est formé un ensemble considérable de vingt-quatre chansons de geste, certaines fort longues. Guillaume d'Orange, Guillaume de Gellone, dit Guillaume au Court Nez, aussi connu sous le nom de Guillaume d'Orange (v.742 - †812). Il est le petit-fils de Charles Martel par sa mère, Hadeloge (Aude), et donc cousin de Charlemagne. Son père serait un certain comte Théodoric (Thierry), comte d'Autun et descendant des Mérovingiens. Il eut les titres de comte de Toulouse et marquis de Septimanie.
Ayant retrouvé son ancien ami d'enfance saint Benoît à l'abbaye Saint-Sauveur d'Aniane, il décide de fonder en 804 l'abbaye bénédictine de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert. C'est dans cette abbaye qu'en 806 il s'y retire à la tête d'une migration de moines. Il meurt le 28 mai 812. Il est canonisé en 1066 et devient alors connu sous le nom de Saint Guilhem. Il entre également dans la légende comme le héros d'un cycle épique sous le nom de Guillaume d'Orange.
► 1150 Charroi de Nîmes (chansons de gestes) inspiré d'une chanson de geste de Guillaume d'Orange (Guillaume de Gellone). Le Charroi de Nîmes, comme toute chanson de geste, est un texte épique et légendaire qui sert à édifier dames et damoiselles et à conforter les vertus chevaleresques des seigneurs et chevaliers. Il est aussi un témoignage précieux et une invitation à réfléchir sur toute société et sur tous contextes internationaux qu'ils soient médiévaux ou de notre temps.
► 1150 Traduction latine du Canon d'Avicenne (1150-1180). Avicenne était un philosophe, médecin et mystique Persan et musulman. D'origine iranienne, il naquit en 980 à Afshéna, près de Boukhara, et mourut à Hamadan en 1037.
► 1150 vers - Développement de la tradition de l'amour courtois (fin'amor). La fin'amor - c'est là que s'épanouit son chant lyrique, en partie influencé par l'ambiance cathare - se veut sublimation du désir, inachèvement de la conquête, idéalisation de l'amour charnel. L'amor, c'est l'éros supérieur qui transcende et élève l'âme. Il suppose chasteté. "E d'amor mou castitaz" ("d'amour vient chasteté"), chante le Toulousain Guilhem Montanhagol, auquel la Dame inspire une véritable exaltation mystique. Ce "jeu subtil avec le désir contrarié" (Pierre Bec) s'appuie sur les leys d'amor, lois d'amour parfaitement codifiées qui reposent sur la joie (extase, allégresse, bonheur, jouissance), la cortezia (qui consiste à courtiser, honorer, se montrer gracieux) et la mezura (mesure, longue patience, ce qui purifie le désir).
La courtoisie, c'est d'abord une nouvelle attitude envers les femmes : davantage de respect. Le chevalier courtois accorde une grande place à l'amour, la "fine amor". Cet amour exige du chevalier un dévouement total aux désirs de sa dame: il doit la mériter par son obéissance, sa fidélité et par les prouesses qu'il accomplit pour elle. La courtoisie, c'est est aussi un mode de vie : chevaliers et dames ont du goût pour les riches vêtements (tissus, broderies, fourrures, bijoux...); ils aiment les fêtes où se manifeste la largesse de celui qui les offre. Le chevalier courtois recherche à la fois la gloire personnelle et l'amour de sa dame. Il doit pour cela faire preuve de certaines qualités: le courage : le chevalier doit être "preux" et vaillant. la fidélité à sa parole : il doit être loyal. la générosité, envers son adversaire, envers ceux qui ont besoin de son aide.
(De plus, il doit faire preuve de largesse : il n'a pas à épargner !) la maîtrise de soi : il ne doit pas se laisser conduire par la haine ou la colère. Il doit aussi se montrer courtois au sens moderne du mot, c'est-à-dire qu'il doit respecter des règles de vie en société, de politesse. Il doit chercher l'aventure, ce qui en fait souvent un chevalier errant. S'il a toutes ces qualités, le chevalier est un chevalier parfait... mais les chevaliers ne correspondaient pas tous, loin de là, à cet idéal et les romans nous présentent aussi des chevaliers félons !
► 1150 vers - Débuts de la grammaire (vers la grammaire modiste ou spéculative: une sorte de grammaire générale qui cherche à étudier le langage en général, ses raisons et ses causes, et qui écarte les spécificités de chaque langue dans la catégorie des 'accidents'): analyse des modes de construction et de signification. Grands auteurs: Guillaume de Conches et Pierre Hélie.
► 1150 Le chevalier du XIIème siècle, époque où écrit 'Chrétien de Troyes', vit dans la société féodale. Il est lié par serment à son seigneur: le suzerain doit protéger son vassal et lui donner les moyens de vivre. De son côté, le vassal doit aide -en particulier à la guerre- et conseil à son seigneur. D'où l'importance de la fidélité à la parole donnée : le chevalier félon, celui qui ne respecte pas son serment, trouble l'ordre de la société. Les liens personnels entre le chevalier et son seigneur sont très importants: les chevaliers vont rendre visite à leur suzerain, participer à des fêtes.
Le seigneur s'occupe de l'éducation du fils de son vassal, entre sept et dix-huit ans environ. Le jeune garçon est alors page, puis écuyer (celui qui porte l'écu). Le chevalier est avant tout un homme de guerre. La force physique, le savoir-faire dans la bataille sont de la plus grande importance. Son cheval et ses armes, qui coûtent fort cher, lui sont remis par son seigneur lors de la cérémonie de l'adoubement. Ensuite, la guerre et les tournois pourront être source de profit: il est par exemple courant de demander une rançon pour libérer un chevalier ennemi capturé.
Les loisirs du chevalier sont souvent en rapport avec ses activités guerrières: il aime la chasse - qui prend des formes variées: chasse avec des oiseaux de proie, traque au sanglier... Cette activité, souvent violente et pratiquée en groupe, lui fournit une viande qu'il apprécie, mais lui donne aussi l'occasion de se maintenir en bonne condition physique. Les tournois, qui sont des combats simulés, lui permettent d'établir aux yeux des autres chevaliers, et aussi aux yeux des dames, sa bravoure et sa valeur. Ils développent aussi l'habileté et la force physique nécessaires à la guerre. Dans la grande salle du château, il peut écouter les chansons des jongleurs, les regarder faire des acrobaties, présenter des animaux savants; un lettré, souvent un clerc, lui lit quelques livres. Ces récits - chansons de gestes ou romans- racontent souvent les hauts faits de chevaliers du passé.
► 1152 - 21 mars Louis VII fait casser son mariage avec Aliénor d'Aquitaine par le concile de Beaugency. Annulation du mariage entre Louis VII et Aliénor d'Aquitaine. Le divorce est prononcé par le concile de Beaugency. Il sera la cause des guerres qui éclatent peu après entre la France et l'Angleterre dont Aliénor épouse le roi.
► 1152 Divorce (prononcé par le concile de Beaugency) de Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine; celle-ci porta la même année sa main et son immense dot à Henri Plantagenêt (Déjà comte du Maine, de l'Anjou et de Touraine, et duc de Normandie depuis 1149, il devint roi d'Angleterre, sous le nom de Henri II d'Angleterre, en 1154 et possédait en France un territoire égal à 22 de nos actuels départements). Ce divorce fut la deuxième des causes des guerres qui éclatèrent plus tard entre la France et l'Angleterre.
Louis avait déjà indisposé les Anglais en recueillant Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, adversaire déclaré du roi Henri Ier (et qui mourut peu après, assassiné en Angleterre). Enfin Louis VII avait soutenu certaines prétentions des fils de Henri Ier contre leur père. Il était résulté de ce mécontentement quelques conflits armés entre Anglais et Français; les traités de Montmirail en 1169 et de Montlouis en 1174 les firent cesser.
► 1152 - 18 mai Aliénor d'Aquitaine épouse Henri Plantagenêt (futur Henri II d'Angleterre), duc de Normandie et comte d'Anjou, qui deviendra roi d'Angleterre. Elle apporte, en dot, la province de Guyenne, actuelle Aquitaine, accroissant considérablement les provinces de l'empire des Plantagenêts. Les vues de la monarchie française sur cette province, et le refus du roi d'Angleterre de considérer le roi de France comme son suzerain seront, entre autres, à l'origine de la première guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre. Henri II d'Angleterre (5 mars 1133 – 6 juillet 1189), comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie, roi d'Angleterre (1154–1189), dit parfois Henri Court-manteau (Curtmantle) à cause du vêtement court et pratique qu'il affectionnait.
Il est le premier roi de la dynastie des Plantagenêt. La Guyenne est une région aux contours variables selon les époques, située dans le sud-ouest de la France. Son nom provient d'une évolution populaire du mot Aquitaine qui est passé par le stade "Aguiaine" aux XIIe et XIIIe siècles, le "A" initial disparaissant peu à peu. Guyenne est la forme du nom Aquitaine qui fut de loin la plus usitée par les populations locales du XIIIe siècle au XVIIIe siècle. Aquitaine apparaissait comme un terme plus archaïsant et plus cultivé quand Guyenne était le nom courant de la province. Cette ancienne province du sud-ouest de la France avait pour capitale Bordeaux et se confond avec l'Aquitaine en tant que région au nord nord-est de la Gascogne.
► 1155 - 10 juin Trêve de dix ans dans le royaume. Louis VII a déchu, en 1152, son vassal Henri II d'Angleterre de tous ses fiefs français, parce que celui-ci a osé se marier sans en demander l'autorisation au roi. La chose est d'autant plus grave qu'Henri II épouse Aliénor d'Aquitaine que Louis VII a répudiée et qu'elle apporte pour son mariage la dot qu'elle a reprise. Sans moyen pour imposer que sa sentence soit exécutée, Louis VII proclame la paix du roi. Ce geste constitue la première ordonnance capétienne qui renoue avec la période carolingienne. Dès l'année suivante, Henri II fera allégeance au roi de France pour ses fiefs français.
► 1155 à 1210 - naissance et mort de Raimbaut de Vaqueiras, poète provençal. Raimbaut de Vaqueiras est né en 1180 ou 1155, il habitait en Italie où il était un des premiers troubadours. Il aimait chanter à propos de l'amour et dans beaucoup de langues différentes, souvent ses chansons avaient plus d'une langue.
► 1155 à 1220 - naissance et mort de Guiot de Provins, poète lyrique et satirique.
► 1155 Wace écrit Roman de Brut. Robert Wace (ou Robert de Gacé), né vers 1115 sur l'île de Jersey, est considéré comme un poète "français" ou plus précisément normand. Il est également chanoine de Bayeux et meurt vers 1175 en Angleterre.
► 1158 Traité de Gisors entre Henri II d'Angleterre et Louis VII.
► 1159 En juin, Henri II d'Angleterre s'empare de Cahors et Rodez, mais échoue devant Toulouse où s'est enfermé Louis VII, venu au secours du comte Raymond V.
► 1159 Rivalité entre les Capétiens et les Plantagenêt (1159-1299)
► 1159 Première Guerre de Cent Ans. Première Guerre de Cent Ans, en 1159, les armées d'Henri II d'Angleterre entrent dans Périgueux. Le roi d'Angleterre avait décidé d'agrandir encore ses possessions dans le Sud-Ouest en annexant le comté de Toulouse qui comprenait, entre autres, le Quercy. C'est l'origine de la première Guerre de Cent Ans qui se déroula de 1159 à 1299. À partir de 1170, Aliénor d'Aquitaine, pourtant toujours épouse d'Henri II, lui dispute territoires et légitimité au trône en soulevant contre lui ses propres fils. Cette guerre est aussi la lente reconquête capétienne de son royaume. En effet, le pouvoir royal est encore peu étendu sur le tout le territoire de France et la faiblesse de Louis VII n'arrange rien, bien au contraire. Mais par la suite, la France a la chance de connaître trois souverains exceptionnels servis par une non moins exceptionnelle longévité.
► 1159 Jean de Salisbury écrit Polycraticus. Jean de Salisbury (1115-1180) : philosophe scolastique et élève d'Abélard. Il fut évêque de Chartres, secrétaire et ami de Thomas Becket dont il écrivit la vie. Il est aussi l'auteur d'un traité de logique (Metalogicus). Dans son 'Polycraticus' (1159), le corps est l'image métaphorique de la société, dont le roi ou le pape est la tête, et dont artisans et paysans sont les pieds. Jean n'est ni un mystique, ni un théologien; pour lui, le but des études et d'abord l'acquisition d'une sagesse humaine qui doit permettre l'exercice des vertus et la recherche de l'amour de Dieu.
A découvrir aussi
- 1 - Chronologie des temps
- 22. 50 - Fondation de Cologne - à 59
- 45 - De 1300 (Formation des grands états d'Europe) à 1337
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres