Franceinfo - le jeudi 11 janvier 2018
Les Etats-Unis placent cinq Etats mexicains au même niveau que des pays en guerre
La ville balnéaire d'Acapulco connaît aujourd'hui l'un des taux de meurtre le plus élevé du pays, en raison d'une guerre des gangs.
La violence des bandes de narco-trafiquants au Mexique et la criminalité constatée dans le pays ont conduit le département d'Etat américain à recommander aux touristes (en anglais) "de ne pas se rendre" du tout dans cinq Etats mexicains : Colima, Michoacan, Sinaloa, Tamaulipas et Guerrero. Cette mise en garde, de catégorie 4, est normalement réservée aux zones de guerre comme la Syrie, l'Afghanistan et l'Irak.
Cette mise en garde illustre notamment la déchéance de l'autrefois très chic station balnéaire d'Acapulco. Jadis fréquentée par le gratin d'Hollywood, dont Frank Sinatra et Rita Hayworth, cette ville de l'Etat de Guerrero se distingue aujourd'hui par l'un des taux de meurtre le plus élevé du pays en raison notamment d'une guerre des gangs survenue ces dernières années.
Le pays est gangréné par la violence et le trafic de drogue
Avec 23 101 homicides enregistrés à la fin du mois de novembre, l'année 2017 a été la plus violente des vingt dernières années au Mexique, selon des chiffres officiels publiés à la fin de l'année. La violence s'est considérablement accrue au Mexique, depuis le lancement par le président Felipe Calderon (2006-2012) de sa guerre contre le narcotrafic à l'aide de l'armée.
Le département d'Etat américain a publié une mise en garde à l'attention des touristes, leur demandant de ne pas voyager dans cinq Etats mexicains, en raison de la criminalitée. (US DEPARTMENT OF STATE)
L'offensive militaire de l'Etat mexicain a permis l'arrestation de plusieurs chefs de cartels de drogue, mais elle a également abouti à fragmenter les groupes criminels et ainsi multiplier les violences dans le pays, estiment les experts. Par ailleurs, "ni la police fédérale, ni les militaires ne veulent travailler avec les polices des Etats et les polices municipales", explique l'analyste Mike Vigil, ancien responsable des opérations internationales au sein de l'agence anti-drogue américaine.
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