Franceinfo - le mardi 20 août 2019
"Le seul endroit pour faire ça est à Marseille" : Bernard Tapie est soigné pour son cancer grâce à une technique unique en France
L'homme d'affaires Bernard Tapie souhaite mettre en avant l'excellence des soins dont il bénéficie à Marseille, pour combattre son double cancer
Bernard Tapie est actuellement soigné pour son double cancer (œsophage et estomac) à l’institut Paoli-Calmettes de Marseille, avec une technique unique en France. Elle permet de détruire les cellules cancéreuses avec une grande précision. L'homme d'affaires salue l’excellence médicale de la ville, dans laquelle "il y a une concentration de toutes les plus grandes intelligences et compétences".
franceinfo : Pourquoi vous exprimez-vous sur votre maladie et Marseille ?
Bernard Tapie : C'est, même pour moi, une découverte incroyable qu'à Marseille, il existe une concentration de cerveaux très spécialisés dans la science en général et dans la médecine en particulier. J'ai appris ça parce que le traitement qui m'était proposé était un peu particulier. Il fallait des cellules à attaquer. Quelque chose de très précis. Donc, on m'apprend que le seul endroit où il y a un appareil opérationnel pour faire ça se trouve à Marseille. Moi, qui restait silencieusement dans mon coin parce que je fais partie des 400 000 personnes qui souffrent de la même chose, cela a été plus fort que moi, je me suis dit qu'il fallait le faire savoir.
Que voulez-vous faire passer à travers votre témoignage ?
Comme j'ai toujours choisi l'Assistance publique, je fais des séances de chimio au milieu des gens et cela les rassure de voir quelqu'un de connu parmi eux. Ils s'imaginent toujours que l'Assistance publique, ce n'est pas là où on est le mieux soigné, alors qu'au contraire, il y a une concentration de toutes les plus grandes intelligences et compétences. C'est vrai que de temps en temps, on a tendance à subir. Or, le cancer, il ne faut jamais oublier que ce sont vos cellules malades qui combattent vos cellules saines. C'est un combat intérieur. Plus vous mettez de l'acharnement, de la volonté pour vous battre, plus vous donnez de la force à vos cellules saines.
D'où vous vient cette force de combattre ?
Ce sont les hasards de la vie. Je me suis retrouvé confronté à la vérité de l'existence le jour où je me suis retrouvé à l'armée. J'étais convaincu que j'appartenais à la classe inférieure et je ne le prenais pas mal, parce que chez moi, on n'a jamais fait la lutte des classes. À l'armée, tout le monde se retrouve ensemble sans chichi, sans préalable et c'est un moyen formidable pour que ceux qui sont défavorisés se retrouvent physiquement, intellectuellement à être confrontés aux autres. La hiérarchie, elle se refait à ce moment-là. C'est ça qui m'a donné cette envie d'essayer de monter un peu dans l'échelle. C'est pour ça que les malades qui expriment une volonté de combattre ne sont pas toujours ceux qu'on avait l'impression de voir dans la vie très sûrs d'eux, avec du charisme. Les vrais combattants, c'est dans les circonstances exceptionnelles qu'on les voit.
La relaxe prononcée début juillet, dans l'affaire de l'arbitrage controversé qui vous oppose au Crédit lyonnais, vous a-t-elle redonné de la force ?
Combattre une injustice m'a donné de la force. Maintenant, reconnaître qu'on n'avait pas tort m'a redonné de la force aussi. Mais, il ne faut jamais voir son cas personnel pour savoir si cela a de l'importance. Ce que j'ai vu, ce sont des magistrats faire du droit et être félicités unanimement par les chroniqueurs judiciaires. La vraie satisfaction a été de voir que, contrairement aux idées reçues, des magistrats ont eu le courage de regarder jusqu'au bout. C'est un formidable coup d'envoi pour que la justice française redevienne une justice libre, indépendante, qui ne pense qu'au droit et plus aux combines.
L'OM vous fait-il de la peine ?
Oui vraiment, ça me fait de la peine, parce c'est quand même pour Marseille un moyen d'expression et de communication extérieure qui reflète un état d'esprit. C'est ça que les gens n'ont pas compris. C'est l'état d'esprit qui compte. Je ne retrouve plus l'identité. Ce n'est pas les résultats qui déçoivent, c'est que je ne me reconnais pas et que les Marseillais ne se reconnaissent pas. Cela ne correspond pas à l'état d'esprit que les Marseillais veulent voir sur le terrain. Vous pouvez perdre un match, mais perdez-le avec dignité, volonté, courage, qui montre que vous avez mouillé le maillot, sinon cela ne veut rien dire.
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