Franceinfo - le mercredi 1er avril 2020 - mis à jour le 02.04.2020
Coronavirus : "déconfinement" progressif, médicaments, masques... Ce qu'il faut retenir des réponses d'Edouard Philippe devant les députés
Le Premier ministre et le ministre de la Santé Olivier Véran ont été auditionnés mercredi pendant plus de trois heures par une mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de Covid-19
Le Premier ministre Edouard Philippe répond aux questions des députés de la mission d'information sur le coronavirus, le 1er avril 2020, à l'Assemblée nationale. (THOMAS SAMSON / AFP)
Lui, dans une salle de l'Assemblée nationale. Eux, en visioconférence. Pendant plus de trois heures, mercredi 1er avril, Edouard Philippe a répondu, par caméras interposées, aux questions des députés de la mission d'information sur l'épidémie de coronavirus. "Je préfère dire les choses clairement : nous ne savons pas tout", a dit d'entrée de jeu le Premier ministre. Avant d'aborder plus longuement la sortie du confinement et les stocks de matériel médical notamment. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de ces échanges.
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Sur la fin du confinement : "probable" qu'elle ne se fasse pas "en une fois et pour tout le monde"
A Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, qui l'interrogeait sur l'avenir, Edouard Philippe a répondu qu'il était "probable" que le "déconfinement" en France ne se fasse pas "en une fois et pour tout le monde", mais sans doute par régions, voire par classes d'âge. Le chef du gouvernement a répété être en train "d'examiner des scénarios en fonction des hypothèses". "La discussion sur le déconfinement devra avoir lieu. Elle devra prendre en compte les impératifs de santé." Avant de conclure ainsi : "Nous espérons pouvoir présenter une stratégie de déconfinement dans la semaine, les jours qui viennent pour pouvoir donner une perspective à nos concitoyens."
Sur les stocks de médicaments : la France a "de quoi tenir durablement"
Edouard Philippe a affirmé que la France avait "de quoi tenir durablement" en termes de stocks de médicaments, bien qu'il faille assurer une gestion "de très court terme", notamment pour les produits de réanimation. "Nous pouvons tenir, nous avons de quoi tenir durablement". "Mais comme personne ne sait combien de temps le pic ou le plateau" de l'épidémie "va durer, nous savons que nous devons faire attention à la gestion de la ressource. Et nous savons que nous devons augmenter nos capacités de production au niveau national et international", a-t-il ajouté.
"C'est aujourd'hui le sujet sur lequel la concentration est la plus vive et auquel nous attachons le plus d'importance dans les décisions qui sont prises", a insisté l'ancien maire du Havre, constatant que "pour certaines de ces molécules" nécessaires pour les services de réanimation, "la demande mondiale a augmenté en quelques semaines de l'ordre de 2 000%".
Selon le Premier ministre, "là où on avait l'habitude de disposer de stocks de moyen terme voire de long terme, on se retrouve parfois c'est vrai à gérer des stocks de très court terme, ce qui induit un stress supplémentaire pour les équipes soignantes et ce qui oblige à une gestion très fine de la circulation des molécules".
Sur le port des masques : "Il y a risque de pénurie globale"
Sur la question du port des masques, dont la distribution est destinée en priorité aux soignants, le chef du gouvernement a défendu la position du gouvernement. "On nous a beaucoup critiqués sur ces éléments, mais je me permets de citer le docteur Mike Ryan, qui est directeur exécutif de l'OMS pour les programmes d'urgence. Le 30 mars, c'est-à-dire finalement il y a deux jours, il dit qu'il n'y a pas de preuve que le port du masque dans la population apporterait un bénéfice. Ce serait même plutôt le contraire, à cause d'une mauvaise utilisation". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le directeur exécutif pour les programmes d'urgence, a-t-il rappelé.
Sur les stocks en tant que tel, Edouard Philippe a rappelé avoir "entamé cette crise sanitaire, effectivement, avec plus d'une centaine de millions de masques en réserve. On peut toujours, là aussi, discuter sans doute des choix qui ont conduit à diminuer le nombre de masques en réserve. Nous avions des masques chirurgicaux, mais pas de masques FFP2 parce que, entre-temps, la doctrine avait changé. Quand je dis 'entre-temps', c'est au début des années 2010, entre 2011 et 2013." Avant d'ajouter : "Nous devons donc augmenter les capacités nationales de production, chercher des masques à l'étranger, et avons réquisitionné, le 3 mars, la production et les stocks nationaux pour être certains que nous allions conserver ces masques."
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