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ITALIE - ÉLECTIONS : DES DAMES 5 ÉTOILES

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi est en mauvaise posture, après la victoire des deux candidates du M5S à Rome et à Turin.

irginia Raggi à Rome, Chiara Appendino à Turin... Les jeunes candidates du Mouvement populiste cinq étoiles ont raflé la mise aux municipales italiennes de ce dimanche, infligeant un puissant revers au chef du gouvernement italien Matteo Renzi. "C'est certainement une défaite pour nous. Avoir perdu Rome et Turin brûle, c'est douloureux", a déclaré Matteo Orfini, président du Parti démocrate (PD), la formation de centre-gauche de Matteo Renzi. Le Président du Conseil est en revanche apparu tout sourire hier après-midi : "Plutôt qu'un camouflet au gouvernement, les résultats expriment la soif de changement dans les territoires concernés", à insisté Renzi.

Une avocate à Rome, une économiste à Turin

Pour autant, la défaite de son parti n'est pas anodine, quand le territoire en question est la capitale du pays et que le candidat soutenu par Matteo Renzi a été écrasé par Virginia Raggi, une avocate de 37 ans. Née à Rome, elle est entrée en politique il y a cinq ans, séduite par le discours radical du M5S.

Élue au conseil municipal en 2013, cette spécialiste de la propriété intellectuelle s'est vitre fait remarquer pour son éloquence et son opiniâtreté. Sa victoire était attendue, mais l'écart de 35 points entre les deux candidats a surpris. Le M5S a également créé la surprise en détrônant le maire sortant de Turin (nord-ouest), Piero Fassino, 67 ans, vieux cacique du PD, balayé par une autre jeune femme, Chiara Appendino, 31 ans. Issue de la grande bourgeoisie turinoise, cette jeune brune aux yeux bleus de 31 ans a mené une campagne de proximité et de simplicité, mais aussi bénéficié de l'appel de plusieurs partis d'opposition très à droite à faire barrage au candidat du gouvernement. Diplômée en économie internationale et management de la prestigieuse université milanaise Brocconi, elle parle anglais, français et allemand, et raconte sur son site internet qu'elle aime "lire, voyager, la montage davantage que la mer et jouer au football".

                                 Virginia Raggi                                             Chiara Appendino

"Les contenus et les programmes ne comptent plus : gagne qui est nouveau, pour le simple fait de ne pas appartenir au vieil establishment politique", analyse le politologue Giovanni Orsina dans La Repubblica.

La déconfiture du PD à Rome et à Turin est de très mauvaise augure, à trois mois du référendum constitutionnel sur lequel Matteo Renzi a chois de jouer son avenir politique.

Il a promis de démissionner en cas d'échec début octobre, ralliant d'un coup tous ses ennemis dans un "Tous contre Renzi", efficace à Rome, où la classe politique a été discréditée par de nombreuses affaires, et à Turin, où le maire sortant n'avait pourtant pas démérité. Dans cette tourmente, le PD, loin de s'effondrer, remporte néanmoins quelques succès, dans les configurations droite-gauche plus classiques comme à Milan.