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PREHISTOIRE - La grotte Chauvet enrichit le patrimoine mondial. Les peintures rupestres du site ardéchois sont deux fois plus anciennes que celles de Lascaux.

Les plus anciennes peintures du monde (36 000 ans)
Un pur moment d'émotion aux origines de l'art !

Découverte en 1994 par 3 spéléologues : E. Brunel, J.M. Chauvet et C. Hillaire, la grotte Chauvet est l'un des plus grands chefs d'oeuvres de l'art préhistorique. La grotte étant fermée pour des raisons de conservation, l'exposition vous dévoilera les secrets de la grotte et vous fera revivre sa découverte en exclusivité.

Entrez dans la Préhistoire : le film exceptionnel de la grotte Chauvet et une vidéo sur le bestiaire de l'art pariétal, les vestiges préhistoriques des Gorges de l'Ardèche et la vie des hommes de Cro-Magnon : les premiers artistes de l'humanité.

Ce classement consacre "la maîtrise de l'utilisation des couleurs, l'association de la peinture et de la gravure, la précision des représentations anatomiques et la capacité à donner une impression des volumes et des mouvements".

Les peintures les plus anciennes au monde valent bien un adoubement le l'Unesco. La grotte ornée du Pont-d'Arc, dite "grotte Chauvet", a été officiellement inscrite sur la liste du patrimoine mondial ce dimanche 22 juin.

Lors de sa 38e session organisée à Doha, au Qatar, les 21 pays membres du comité du patrimoine mondial n'ont pas hésité longtemps. Pour eux, cette cavité, située à Vallon-Pont-d'Arc, dans l'Ardèche méridionale, mérite bien le prestigieux sceau de l'"UNESCO".

Elle devient ainsi le deuxième bien classé au patrimoine mondial en Rhône-Alpes, après le Vieux Lyon en 1988. En France, il s'agit du 39e site à bénéficier de ce label prestigieux.

Juste au-dessus du Pont-d'Arc, qui enjambe la rivière Ardèche, la grotte abrite 1 000 dessins, dont 425 figures animales. Les peintures les plus anciennes connues à ce jour dans le monde datent de 36 000 ans. "Jusqu'à sa découverte, les préhistoriens et experts avaient désigné Lascaux (18 000 ans) comme l'apogée artistique de l'art pariétal préhistorique. La grotte ardéchoise et ses peintures deux fois plus anciennes ont totalement révolutionné nos conceptions de l'art à cette période", souligne le syndicat mixte chargé du dossier Unesco.

Dans ce contexte, le classement au patrimoine mondial pouvait apparaître comme une évidence. Le préhistorien Jean Clottes l'avait tout de suite pressenti quand il a expertisé la cavité, le 29 décembre 1994, quelques jours après la découverte par trois spéléologues : "Dans mon rapport envoyé le 2 janvier 1995 au ministère de la Culture, j'avais déjà indiqué que la grotte était digne de figurer au patrimoine mondial". Mais, à l'image du sentier qui permet d'accéder à la cavité ornée, un chemin tortueux a été nécessaire pour y parvenir. Ce n'est que vingt ans plus tard que cette immense cathédrale, presque à la dimension d'un terrain de football, bénéficie, enfin, d'une reconnaissance internationale.

Pascal Terrasse, député PS de l'Ardèche et président du syndicat mixte, est toujours resté confiant. Selon l'élu, cette inscription était "le destin" de ce "trésor unique", là où "le premier acte culturel de l'humanité à pris forme".

L'ambassadeur de France auprès de l'Unesco, Philippe Laliot, s'est aussi réjoui de cette "bonne nouvelle" : "Ce bien culturel participe au rayonnement de la France dans le monde". Ce que confirme Hervé Saulignac, président PS du conseil général de l'Ardèche et vice-président de la région : "Désormais, la grotte Chauvet ne nous appartient plus. Elle est entrée au Panthéon du patrimoine universel".

Depuis que les chefs-d'oeuvre de la cavité ornée ont été découverts, ils n'ont jamais été accessibles au public. Afin de les préserver, l'Etat, propriétaire, a installé une porte blindée et des caméras de surveillance à l'entrée de a grotte afin que celle-ci puisse être conservée dans son état initial. "On a l'impression que les peintures ont été réalisées la veille", confient ceux qui ont pu s'enfoncer dans les 800 mètres de galerie.

Afin de faire partager la magie et la connaissance de ce site exceptionnel au plus grand nombre, un espace de restitution va ouvrir en avril 2015, au-dessus de Vallon-Pont-d'Arc. Le joyau de l'humanité pourra alors briller de tout sont éclat. A doha, Robin Charbonnier

Le 18 décembre 1994, Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Eliette Brunel découvrent la grotte Chauvet. Moins d'un mois plus tard, l'Etat prend un arrêté de non-ouverture au public pour ne pas reproduire les erreurs de Lascaux, et le 13 octobre 1995, le site est classé monument historique. L'Etat en devient propriétaire, aux dépens des résidents Henri Helly, Sully Ollier et Pierre Peschier, expropriés pour cause d'utilité publique, et qui contestent la somme proposée par l'Etat.

En 1997, le tribunal de Privas leur accorde la somme de 33 000 francs. Ils obtiendront, après appel et cassation, 87,5 millions de francs (13,34 millions d'euros) en mars 2001, mais l'Etat parviendra à son tour à faire casser le jugement. La cour d'appel de Lyon leur accordera finalement en mai 2007, la somme de 780 000 euros. La Cour européenne de justice ne changera rien.

La saga ne s'arrête pas là car le trio de spéléologues s'estime aussi lésé. Un protocole d'accord, en juillet 2000, attribue trois millions de francs aux spéléologues, somme versée. Mais ils estiment évincés du chantier de la réplique de la grotte qui doit ouvrir en avril 2015 près de Vallon-Pont-d'Arc.

Le syndicat mixte chargé du chantier a été condamné, en juillet 2013, pour avoir déposé le nom "espace de restitution de la grotte Chauvet" : le tribunal correctionnel de Paris a ordonné la restitution aux découvreurs de la marque "grotte Chauvet".

La réplique a été rebaptisée depuis "caverne du Pont-d'Arc". Mais "s'il y a du business qui se fait sur la grotte, il n'y a pas de raison qu'on ne soit pas associé", plaide le trio exigeant un intéressement de 3 % proportionnel aux entrées.

La grotte Chauvet est le 39e site français à entrer dans le patrimoine mondial de l'Unesco. Y figurent déjà entre autres les monuments romains et romans d'Arles, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, le canal du Midi, la basilique de Vézelay, le château et le parc de Versailles, les cathédrales de Bourges, Chartres, Amiens...

Le centre ancien de Lyon est inscrit depuis 1988. Dans le Jura, les salines de Salins-les-Bains et la Grande Saline royale d'Arc-et-Senans figurent au patrimoine mondial depuis 1982.

Les Chemins de St-Jacques-de-Compostelle (et dans ce cadre la cathédrale du Puy et l'Hôtel-dieu du Puy en Haute-Loire) sont aussi classés. Depuis juillet 2008, les fortifications majeures réalisées par Vauban font également partie du patrimoine mondial : parmi elles, la citadelle de Besançon (Doubs), le fort de Briançon (Hautes-Alpes).

Egalement classé, la place Stanislas à Nancy, le centre historique d'Avignon avec le Palais de Papes, la "Grande Ile" de Strasbourg... Et de nombreux candidats se pressent au portillon ! Dans la Loire, la ville instruit le dossier e l'Unité d'habitation Le Corbusier de Firminy.

Pour la Côte-d'Or, quelque 1 000 climats (terroirs viticoles) de Bourgogne sont dans la course. Situés sur un mince ruban courant de Dijon à Santenay, au sud de Beaune, ils constituent un site culturel unique modelé par 2000 ans d'histoire. Le dossier bourguignon a été déposé cette année par le gouvernement français.

Des experts de l'Unesco examineront cette candidature dans les prochaines semaines, et une inscription des climat au patrimoine de l'Unesco est espérée à l'été 2015. Plus de 60 000 personnes supportent ce projet. La cérémonie viticole du biou à Arbois (Jura) a également demandé son classement et attend une réponse pour septembre. La chapelle St-Michel-d'Aiguilhe (Haute-Loire) instruit un dossier pour être inscrite dans ce cadre. A Metz, demande a été faite de classer le quartier impérial de la gare.

  Chapelle St-Michel-d'Aiguilhe (Haute-Loire)