La tribune du dimanche 22 mars 2015
TURQUIE - Le chef rebelle kurde Ocalan veut déposer les armes après des décennies de conflit. Le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan a réitéré hier, à l'occasion du Nouvel an kurde, sa volonté de mettre un terme au conflit meurtrier engagé en 1984 par son mouvement contre le gouvernement turc, à moins de trois mois des élections législatives.
"Nous devons répondre à l'appel de l'Histoire"
Dans un message lu devant plus de 200 000 personnes réunies dans la "capitale" du sud-est turc Diyarbakir, le fondateur du Parti des travailleurs des Kurdistan (PKK) a appelé son mouvement à tenir rapidement un congrès pour mettre fin à sa lutte armée, qui a fait quelque 40 000morts. "Nous devons répondre à l'appel de l'Histoire et organiser un congrès pour que la lutte armée menée depuis presque quarante ans par le PKK contre la république de Turquie prenne fin", a estimé M. Ocalan. "Notre combat [...] est arrivé à un point où il ne peut plus se poursuivre par les mêmes moyens. L'Histoire et notre peuple exigent une solution démocratique et la paix", a-t-il poursuivi, prônant l'adoption en Turquie d'une "nouvelle Constitution démocratique qui prenne en compte la liberté et l'égalité des citoyens".
Le chef rebelle n'a pas décrété la fin immédiate des hostilités mais le pouvoir islamo-conservateur d'Ankara a semblé s'en satisfaire. "Ce message est positif à tous points de vue", s'est réjoui le vice-Premier ministre Bülent Arinç. Ankara a engagé à l'automne 2012 des négociations directes, visa ses services de renseignement,, avec le chef du PKK, qui purge une peine de réclusion à perpétuité sur l'île-prison d'Imrali, en mer de Marmara (nord-ouest.
ESPAGNE - Premier test pour les partis anti-austérité. L'élection andalouse qui secoue l'Europe. Les partis anti-européens vont-ils mettre fin à trente ans de bipartisme en Espagne ? L'élection régionale anticipée en Andalousie, plus grande région autonome du pays et fief des socialistes du PSOE depuis 1982, apparaît comme un tournant pour toutes les formations, à huit mois du vote national en novembre.
Podemos et Ciudadanos en première ligne
Le Parti populaire de droite, au pouvoir depuis 2011 à Madrid, mesurera l'ampleur de la contestation et la capacité de remobilisation de sa base, décontenancée par les affaires de corruption. Podemos, le parti anti-austérité qui dope les audiences à la télévision et fait le plein à ses meetings, peut troubler le jeu pour la première fois.
Mais il subit la concurrence d'un autre mouvement venu du champ citoyen, Ciudadanos. Ce parti dirigé par des cadres, des intellectuels, de jeunes médecins et dirigeants de start-up tente de réinventer le centre porté disparu par l'affrontement sans merci et les alternances entre "populaires" et "socialistes". Ces derniers semblent en mesure d'arriver en tête mais sans majorité, et son en conflit avec leur traditionnel allié Izquierda unida, alliance d'écologistes et d'ex-communistes en net déclin.
A qui Ciudadanos et Podemos prendont-ils le plus de voix ? L'un ou l'autre peut-il s'allier avec les socialistes dans le cadre d'une coalition en Andalousie qui servirait de modèle pour l'élection nationale ? Comme en Grèce avec Syriza, l'onde choc de ce vote venu du fond de l'Espagne scruté de près par toute l'Europe, pourrait être ressentie jusqu'à Bruxelles et Francfort.
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