La tribune du jeudi 2 avril 2015
NIGERIA - Buhari, l'ex-putschiste devenu président. Le nouveau chef de l'Etat succède à Goodluck Jonathan. L'ancien putschiste Muhammadu Buhari, qui a revendiqué une large victoire à la présidentielle au Nigeria, aime se présenter en "converti à la démocratie", et il a promis à ses compatriotes de les débarrasser d'un des pires maux de la première puissance économique d'Afrique : la corruption. L'ancien général, candidat de l'opposition (APC), a été reconnu mardi victorieux du scrutin de ce week-end, avec 53,95 % des voix face au chef d'Etat sortant Goodluck Johnathan (Parti démocratique populaire, PDP), crédité de 44,96 %. Agé de 72 ans, ce Peul joue la carte de la fermeté face aux atrocités des islamistes de Boko Haram.
Mais ses adversaires le renvoient à son passé et à la rigidité de son caractère : le général Buhari est l'auteur d'un coup d'Etat qui a déposé le président Shehu Shagari le 31 décembre 1983 - un dirigeant jugé très largement incompétent, mais élu. A la tête d'une junte jusqu'en août 1985, Buhari imprime sa marque : il lutte contre la corruption et entreprend une remise au pas de la société baptisée "guerre contre l'indiscipline". Ses adversaires se souviennent surtout d'une chape de plomb imposée par le régime militaire, certains évoquant un Etat policier. Selon un analyste politique nigérian, "il est compétent et efficace, mais il a un côté rigide et intransigeant et il pense que le pays doit être débarrassé de ses maux, la corruption en premier lieu".
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