www.l-air-du-temps-de-chantal.com

SYRIE - Les djihadistes exécutent un journaliste. La vidéo postée sur youtube a été authentifiée par le FBI. Le reporter américain aurait été décapité en représailles aux frappes aériennes contre le groupe extrémiste sunnite décidées par Barak Obama en Irak. Quelle sera la riposte ?

Le journaliste, James Foley, 40 ans, était un reporter expérimenté qui avait couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie pour couvrir la rébellion contre le régime de Bachar al Assad pour le site d'informations américain GlobalPost, l'Agence France-Presse et d'autres médias.

Il avait été enlevé près d'Alep le 22 novembre 2012 par des hommes armés. Il avait notamment partagé sa captivité avec les journalistes français Didier François et Nicolas Hénin, libérés en avril 2014. Mais contrairement à la France, Britanniques et Américains ne négocient pas avec les preneurs d'otages.

La vidéo

Mardi soir, une vidéo intitulée "Un message à l'Amérique" a été mise en ligne brièvement sur Youtube par l'Etat islamique (EI) en Irak et au Levant, un groupe de djihadistes extrémistes. D'une durée de moins de cinq minutes, elle est tournée dans une zone désertique et montre un homme masqué, habillé en noir, qui s'exprime en anglais avec un accent britannique. Il s'adresse à Barack Obama en lui disant que les bombardements américains en Irak ont scellé le sort du journaliste, rasé et habillé en orange comme un prisonnier de Guantanamo.

Au moment où il s'attaque à sa victime, l'image devient tout à coup noire. Puis revient pour montrer un cadavre décapité. Cette vidéo, authentifiée par le FBI hier soir, montre aussi un autre journaliste américain identifié comme Steven Sotloff, qu'elle menace également de tuer si le président américain ne met pas fin aux frappes aériennes.

Les djihadistes

Né sous un autre nom en 2004 en Irak comme la branche irakienne d'Al-Qaïda, l'Etat islamique (EI) en Irak et au Levant est un groupe djihadistes extrémistes. Cette organisation a ensuite coupé les liens avec Al-Qaïda après son engagement militaire en Syrie en 2013 et s'est taillée une réputation de groupe sanguinaire commettant exécutions, viols et persécutions.

Les réactions

Le bourreau du journaliste est certainement Britannique, ce qui inquiète Londres. "L'une des raisons pour lesquelles ce qui se passe en Syrie et en Irak représente une menace directe à notre propre sécurité nationale est la présence d'un nombre significatif de nos concitoyens dans ces pays" a fait savoir hier le chef de la diplomatie anglaise, Phlip Hammond, tandis que le Premier ministre, David Cameron, interrompait ses vacances pour présider des réunions d'urgence. Mais c'est, bien sûr, la rédaction de Barack Obama qui était la plus attendue.

Directement interpellé par le bourreau, il a pris la parole hier soir pour dénoncer ce qui est décrit par un ancien responsable de la CIA comme la "première attaque terroriste" de l'EI contre les Etats-Unis. Il a jugé que l'EI  n'avait "pas sa place au XXIe siècle" et assuré qu'il "ne parle au nom d'aucune religion. Aucune religion ne dit de massacrer des innocents". Il a appelé à une mobilisation pour éviter que ce "cancer" ne se répande. La lutte, à l'instar du soutien au prochain gouvernement irakien continue...

"Nous devons faire face..."

"Nous devons faire face, non pas à un mouvement terroriste comme Al-Qaïda, mais à un quasi-Etat terroriste, l'Etat islamique. Nous ne pouvons plus nous en tenir au traditionnel débat, intervention ou non-intervention..." François Hollande a annoncé hier qu'il proposerait "prochainement" une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'EI "qui dispose de financements importants et d'armes très sophistiquées". Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a souhaité lui que tous les pays de la région moyen orientale, y compris l'Iran, ainsi que les 5 permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, agissent en commun contre l'EI.