la tribune du jeudi 26 mars 2015
NIGERIA - Boko Haram : des centaines d'enfants enlevés. Alors que l'élection présidentielle doit se dérouler ce week-end. Le mouvement armé a enlevé des centaines de femmes et d'enfants dans la région de Damasak, alors que l'armée nigériane avait reconquis la ville il y a une dizaine de jours.
Boko Haram a kidnappé plusieurs centaines de personnes dans le nord du Nigeria. Les informations restent encore confuses sur le rapt, mais de nombreux témoignages font état d'un nouvel enlèvement massif dans la région de Damasak, à la frontière du Niger et du Tchad. Alors que l'armée nigériane avait reconquis Damasak il y a une dizaine de jours, des combattants de la secte islamique Boko Haram ont mené un raid sur cette ville et capturé des centaines de femmes et enfants. Les chiffres varient selon les sources : l'agence Reuters évoque 400 personnes, la BBC 500.
Secte musulmane extrémiste muée en mouvement armé affilié à l'organisation Etat islamique, le groupe nigérian Boko Haram a jurer d'empêcher le bon déroulement de la présidentielle qui doit se tenir ce samedi 28 mars. A quelques jours des scrutins (présidentielle et législatives), l'organisation reproduit un nouveau coup d'éclat dramatique, comme il y a quasiment un an. A la mi-avril 2014, Boko Haram avait enlevé de plus de 200 adolescentes, d'un lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno, ce qui lui avait conféré une terrible notoriété mondiale. L'organisation islamiste a ensuite pris de l'ampleur en proclamant en août dernier un "califat" dans les zones sous son contrôle.
Allégeance à l'Etat islamique
Depuis, Boko Haram, qui a fait allégeance à l'EI, a engrangé les conquêtes territoriales dans le Nord-Est. Selon des diplomates, des membres de Boko Haram se seraient entraînés auprès de combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali en 2012-2013. Washington a également affirmé qu'il existe des liens entre les deux organisations. En termes de financement, Boko Haram reçoit le soutien des fidèles dans les mosquées et s'approvisionne aussi en attaquant des banques et des bases militaires.
Début février, la pression militaire de plus en plus forte de Boko Haram sur les frontières camerounaise, nigérienne et tchadienne a entraîné une réaction de l'armée du Tchad, mais aussi du Niger. Boko Haram, repoussé des zones frontalières, a perdu la plupart des localités enlevées ces derniers mois. Mais, à la veille des échéances électorales, il lui reste des armes terriblement efficaces pour terroriser les civils : les attentats-suicide et l'enlèvement massif. Afin de garantir la sécurité du scrutin, le président sortant Jonathan Goodluck a décidé hier de fermer jusqu'à samedi soir les frontières avec le Bénin, le Cameroun, le Tchad et le Niger.
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