la tribune du lundi 23 février 2015
UKRAINE - Poutine entretient la confusion à l'Est. Un an après Maïdan, le pays s'est enfoncé dans la guerre civile. Malgré le récent accord de Minsk 2, la situation en Ukraine demeure confuse. Sur le terrain, des échanges de tirs ont toujours eu lieu.
Le 22 février 2014, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, soutenu par le Kremlin, fuyait le pays. Un an après, l'Ukraine reste ravagée par une guerre civile qui a fait 5000 morts. Un homme est accusé de tous les maux : Vladimir Poutine. Le maître du Kremlin soutient les séparatistes pro-russes de l'est du pays.
Marioupol, prochaine cible des séparatistes ?
Kiev et les rebelles ont annoncé hier la signature d'un accord portant sur le retrait des armes lourdes. Mais dans le même temps, les autorités ukrainienne ont essuyé 12 attaques rebelles dans la nuit de samedi à dimanche. Et annonçaient le renforcement des troupes séparatistes près de Marioupol, ce qui faisait craindre d'une possible offensive contre cette importante ville portuaire.
Washington menace
Cette confusion a provoqué la colère de John Kerry. hier, le secrétaire d'Etat américain a haussé le ton : "Des sanctions très graves peuvent être prises, qui auraient un impact très négatif sur l'économie russe".
L'Opinion russe soutient Poutine
En face, Vladimir Poutine poursuit son numéro : il évite la rupture totale avec la communauté internationale et flatte le patriotisme de son peuple galvanisé par le rattachement de la Crimée. Samedi un rassemblement "anti Maïdam" a réuni plusieurs milliers de personnes à Moscou.
Faut-il armer l'Ukraine ?
Kiev a beau avoir le soutien des Occidentaux, l'équilibre des forces reste largement en sa défaveur. Faut-il dans ces conditions fournir des armes à l'Ukraine, au risque de rendre le conflit plus intense ? "Aucune décision n'a été prise par le président à ce stade", a lancé John Kerry.
Craintes des Européens de l'Est
Depuis un an, cette crise et les démonstrations de puissance du voisin russe inquiètent particulièrement la Pologne et les pays baltes. Hier, les présidents allemands, polonais, lituanien et slovaque, ainsi que le président du Conseil européen, Donald Tusk, participaient à Kiev à une "marche de dignité" pour exprimer leur solidarité avec ce pays et marquer le premier anniversaire de Maïdan. Pas sûr que cela inquiète beaucoup les combattants pro-russes du Donbass.
Attentat dans un défilé
Hier, une marche patriotique pro-Kiev à Kharkiv, une ville l'est de l'Ukraine, située à quelque 200 km de la zone de combats, a été ensanglantée. Un engin artisanal, rempli de pièces de métal et dissimulé dans la neige, a explosé au passage du défilé. Au moins deux personnes sont mortes - un policier et un militant pro-européen - et une dizaine ont été blessées. La police a aussitôt parlé d'un "attentat terroriste".
Kharkiv
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