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UKRAINE – La crainte d’une escalade militaire dans la région de Donestsk. Depuis vendredi, Kiev dénonce l’entrée dans l’est séparatiste pro-russe de chars et pièces d’artillerie russes. Les Occidentaux mettent en garde Moscou. La convergence de matériels militaires lourds vers Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, faisait craindre hier la reprise d’une guerre totale dans ce bastion séparatiste pro-russe en épit des mises en garde occidentales adressées à la Russie.

Près de Chakhtarsk, à proximité du site où le Boeing de la Malaysia Airlines a été détruit, six chars et deux blindés ont été aperçus faisant route vers Donetsk, épicentre depuis des mois des affrontements entre l’armée ukrainienne et les rebelles.

Des colonnes de camions, sans plaque d’immatriculation, ont aussi été observées quasiment dans le centre de Donetsk et dans ses environs. De nombreux véhicules tractaient des canons et l’un d’eux, sans bâche, laissait voir des caisses de munitions empilées.

Sur le terrain, les combats continuent. Selon les autorités régionales ukrainiennes, quatre personnes, trois civils et un soldat ukrainien, ont été tuées et sept autres blessées hier matin dans des tirs d’artillerie contre Avdiivka, une ville sous contrôle gouvernemental toute proche de la ligne séparant loyalistes et séparatistes. Des tirs et combats ont aussi été signalés ces dernières heures dans plusieurs autres endroits, notamment dans la région de Lougansk, autre bastion rebelle.

Ville de Donetsk

Des mises en gardes

Jugeant « très inquiétante » la présence de camions transportant des pièces d’artillerie et de quelques chars signalés près des villes rebelles de l’Est, la chef de la diplomatie européenne Frederica Mogherini a demandé dimanche soir à Moscou de « retirer d’Ukraine toutes troupes, armes et équipements sous son contrôle » et d’empêcher l’arrivée de nouveaux renforts en Ukraine.

La Maison Blanche a de son côté mis en garde, hier, contre toute tentative des rebelles de s’emparer de davantage de territoire, estimant que cela constituerait une « flagrante violation » des accords de cessez-le-feu dans le conflit qui a fait plus de 4 000 morts en sept mois. La situation sur le terrain s’est brusquement dégradée après la tenue le 2 novembre d’élections séparatistes qui ont contribué à saper le processus de paix engagé en septembre par Kiev et les séparatistes avec la participation de Moscou et l’OSCE.