la tribune du mardi 28 octobre 2014
ISRAEL - Jérusalem-est sur le point de s'embraser. Colonisation accélérée, violences exacerbées... Tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle escalade des violences, qui ont déjà atteint un niveau sans précédent depuis la seconde "guerre des pierres" en l'an 2000. De jour comme de nuit, policiers israéliens et manifestants palestiniens s'affrontent à coups de pierres, de cocktails Molotov, de grenades lacrymogènes, de tirs de balles en caoutchouc dans les quartiers arabes de la ville annexés par Israël.
Le dernier drame en date s'est produit la semaine dernière lorsqu'un bébé israélien et une jeune femme ont été tués par un Palestinien, qui a percuté volontairement un arrêt de tramway avec sa voiture, avant d'être abattu.
Mais cette période de très haute tension a commencé bien avant, en juin, lorsqu'un jeune palestinien a été brûlé vif par des extrémistes de droite israéliens qui voulaient venger l'enlèvement puis le meurtre de trois Israéliens en Cisjordanie. La vague de colère ne s'est jamais apaisée depuis. Au contraire, l'opération lancée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza durant l'été, qui a provoqué la mort de plus de 2100 Palestiniens a alimenté une vague de colère.
Mais la répression n'explique pas tout. Le rêve de l'Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-est comme capitale est plus éloigné que jamais. Toutes les négociations sont gelées. Benjamin Netanyahou, pour bien marquer son hostilité à toute division de la ville, a multiplié les faits accomplis. Il a ainsi annoncé hier un projet de construction de plus d'un millier de logements dans deux quartiers israéliens érigés dans la partie arabe de Jérusalem. Une décision dénoncée au sein même de son propre gouvernement par plusieurs ministres qui redoutent un isolement d'Israël dans le monde qui pourrait favoriser la reconnaissance d'un Etat palestinien en Europe notamment.
Pour les 300 000 Palestiniens de Jérusalem, ce genre d'opération relève de la provocation, alors qu'eux-mêmes n'obtiennent des permis de construire qu'au compte-gouttes si bien que les prix immobiliers ont flambé dans les quartiers arabes surpeuplés. Pour couronner le tout, le conflit menace constamment de dégénérer en guerre de religions.
Les Palestiniens accusent systématiquement Israël de vouloir s'emparer dans la vieille ville de l'Esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'Islam pour y rebâtir le Temple juif détruit en l'an 70 par les Romains. Cette campagne orchestrée par les islamistes à propos du moindre incident attise toutes les passions en faisant le jeu des extrémistes des deux bords partisans de la politique du pire. Pascal Sadarnac
Esplanade des Moquées
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