la tribune du mercredi 25 février 2015
TERRORISME - Une Française enlevée au Yémen. L'ambassade de France fermée depuis début février. La jeune femme, qui travaille pour une société de conseil, a été enlevée hier matin avec son accompagnatrice à Sanaa, la capitale du Yémen, actuellement sous le contrôle de miliciens chiites.
Les autorités françaises sont mobilisées depuis hier afin d'obtenir la libération d'Isabelle Prime, une Française de 30 ans enlevée hier à Sanaa au Yémen. Cette ressortissante travail pour une société de conseil américaine en contrat avec le Social Welfare Fund qui développe un projet financé par la Banque Mondiale, organisation financière internationale dont le siège est à Washington.
La jeune femme aurait été interceptée par des des hommes armés avec son accompagnatrice yéménite alors qu'elles se trouvaient dans un taxi dans le centre de Sanaa. Elles ont été conduites vers une destination inconnues. "Tous nos services sont mobilisés pour localiser et obtenir la libération rapide de notre compatriote", assurait hier le ministère français des Affaires étrangères.
Début février, la France et d'autres pays occidentaux ont fermé leurs ambassades au Yémen alors que la capitale est contrôlée par les miliciens chiites Houthis. Paris avait alors conseillé à sa centaine de ressortissants de quitter le pays "dans les meilleurs délais". Une recommandation renouvelée hier. La France n'a plus aucune représentation diplomatique dans ce pays depuis que le Maroc, à qui elle avait confié ses "intérêts", a aussi quitté le Yémen.
Coup d'Etat des Houthis
Le pays est en proie à une grave crise politique depuis le 20 janvier, date à laquelle les Houthis se sont emparés des bâtiments du pouvoir à Sanaa obligeant le Premier ministre Khaled Bahah et le président Rabbo Mansour Hadi à démissionner. Assigné à résidence par les milices, le chef de l'Etat démissionnaire est parvenu samedi à fuir vers Aden, principale ville du sud du pays qui échappe au contrôle des Houthis.
Estimant qu'il reste le président légitime, Hadi, appuyé par l'Occident et les Nations unies, entend assumer ses fonctions. Au risque d'accentuer les divisions du pays, il a qualifié de "nulles et non avenues" toutes les mesures prises par les Houthis depuis leur entrée dans Sanaa le 21 septembre. Les Etats-Unis ont d'ores et déjà rejeté la création par les Houthis d'un "Conseil présidentiel" pour remplacer Hadi, qui était un allié de premier plan de Washington dans la lutte contre al-Qaida, cible d'attaque de drones américains au Yémen.
Hadi exhorte par ailleurs la communauté internationale à "rejeter le coup d'Etat" de cette milice tout en appelant à la poursuite du processus politique et du dialogue national à Aden ou dans la province de Thaëz, jusqu'à ce que Sanaa redevienne "une capitale sûre".
Les Houthis s'opposent au projet d'organisation du Yémen en Etat fédéral (avec un découpage en six régions) qui les priverait d'un accès à la mer. Les forces politiques étaient proches d'un accord, selon l'émissaire spécial des Nations unies mais la fuite de Hadi a suspendu les discussions et modifié la donne politique.
Sanaa
A découvrir aussi
- la tribune du jeudi 22 janvier 2015
- la tribune du vendredi 23 janvier 2015
- la tribune du dimanche 25 janvier 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres