la Tribune du mercredi 3 septembre 2004
UKRAINE – La Russie hausse le ton. En cinq mois, le conflit a déjà fait fuir un demi-million de personnes. Entre l’Otan et la Russie, la tension monte. Alors que se multiplient les mises en garde concernant l’éclatement d’un conflit à grande échelle en Europe, le secrétaire-adjoint du Conseil de sécurité russe a annoncé hier un « ajustement » d’ici à la fin de l’année de la doctrine militaire russe pour prendre en compte l’apparition de nouvelles « menaces ».
Mikhaïl Popov a cité les printemps arabes, le conflit en Syrie ainsi que la situation en Ukraine alors que les Occidentaux accusent depuis une semaine la Russie d’y avoir déployé des troupes dans l’Est et menacent de riposter avec de nouvelles sanctions. « Tous les faits témoignent de la volonté des autorités des Etats-Unis et de l’Otan de poursuivre leur politique de détérioration des relations avec la Russie », a dénoncé M. Popov.
Ces propos font écho aux projets de l’Alliance atlantique d’adopter lors de son sommet de demain et vendredi au Royaume-Uni un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP), en réponse à l’attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace directe par certains membres (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie). Il devrait se matérialiser par un renforcement de la présence de l’Otan près des frontières russes.
Dans ce contexte, le président américain Barack Obama se rend aujourd’hui en Estonie, ex-république soviétique balte, avec un objectif : mettre Vladimir Poutine en garde contre la tentation de s’en prendre à un pays de l’Alliance atlantique, aussi petit soit-il.
« Prendre Kiev en deux semaines »
Par ailleurs, une mini-crise diplomatique a éclaté hier, entre la Commission européenne et Vladimir Poutine. Dans un article publié lundi par le quotidien italien La Répubblica, le président Barroso rapportait que M. Poutine n’avait pas voulu répondre à ses questions sur les soldats russes présents en Ukraine et s’est montré menaçant : « Si je le veux, en deux semaines je prends Kiev ».
« Mensonges » a répondu Moscou, se disant « prêts à rendre public le contenu (de l’entretien téléphonique) pour lever tout malentendu ». Kiev et les Occidentaux accusent Moscou depuis le début du conflit, qui a fait près de 2 600 morts en près de cinq mois et a forcé plus d’un demi-million d’Ukrainiens à fuir leur foyer, de soutenir les séparatistes de l’est de l’Ukraine en leur fournissant armes et combattants.
Sur le terrain, l’armée ukrainienne a déploré 15 morts en 24 heures dans les combats qui faisaient rage dans le sud-est de la région de Donetsk, près des localités de Kimsomolské, Vassykivka et Rozdolné « où l’on observe des combattants rebelles et des troupes régulières de l’armée russe ».
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