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JAPON - Volcan Ontake : un cas "rare". Le bilan s'alourdit à 53 morts. Deux nouveaux corps ont été découverts hier sur les pentes du volcan japonais Ontake (3 067m, centre du Japon), plus d'une semaine après sa brutale éruption. Le bilan provisoire de la catastrophe s'établit désormais à 53 morts, mais il reste encore 12 personnes dont les autorités sont sans nouvelles.

Cette catastrophe est d'ores et déjà le pire de ce type qu'ait connue le japon depuis la fin de la dernière guerre. Jusqu'à présent, celle qui faisait référence datait de 1991, sur le mont Unzen : 41 personnes avaient trouvé la mort, dont les volcanologues mulhousiens Maurice et Katia Krafft. "Les accidents de ce type sont rares", affirme Guy de Saint-Cyr, un Lyonnais "chasseur de lave depuis 35 ans" comme il se décrit, et qui, régulièrement, emmène des touristes, et même des familles avec des enfants à partir de 8 ans, "voir du rouge", flirter avec le déluge de lave.

"Il n'y a pas eu d'alerte pour Ontake, ce phénomène phréatomagmatique est très difficile à prévoir", trace l'infatigable expert lyonnais âgé de 74 ans. "Comment les marcheurs pouvaient-ils résister à des émulsions de gaz de 400 à 600 degrés, ou à la projection d'énormes blocs ?" L'excursion au mont Ontake, "volcan sacré", doit se faire "au moins une fois dans sa vie pour un Japonais. C'est une sorte de pèlerinage, comme sur le mont Fuji", Guy de Saint-Cyr a détaillé dans un livre "D'un volcan à l'autre", 17 expéditions qui ont souvent senti le soufre. Lui qui a gravi la plupart des 35 à 40 volcans de la planète en activité dit pourtant "ne pas prendre plus de risques qu'un alpiniste". Sur des centaines d'expédition, il avoue avoir "regardé la mort de près". Mais "le jeu en vaut la chandelle", explique-t-il. Xavier Frère