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L'AIR DU TEMPS

la Tribune du vendredi 27 février 2015

 

 

 

UKRAINE - Crimée : de plus en plus russe. Un an après la prise du Parlement de Sébastopol. Un an jour pour jour après l'occupation par un commando pro-russe du Parlement de la Crimée, l'ancienne péninsule ukrainienne continue de soutenir les autorités russes malgré une économie sinistrée.

 

 

 

Malgré une économie sinistrée, des pénuries et un inflation galopante, la Crimée se sent bien en Russie. "Je suis très content que nous ayons rejoint la Russie, c'était notre rêve depuis longtemps", s'exclame Gaina Tolmatcheva, infirmière. "Il y a des mécontents" à cause des salaires plombés par l'inflation, mais "le principal, c'est qu'il n'y a pas la guerre".

 

 

 

Un commando pro-russe s'était emparé le 27 février 2014 du parlement de Crimée et avait convoqué à la hâte les députés pour qu'ils votent en faveur d'un gouvernement favorable à Moscou et pour l'organisation d'un référendum sur le rattachement à la Russie. Ce vote, en mars 2014, a provoqué de très fortes tensions avec Kiev et aussi avec les Occidentaux, qui ont imposé des sanctions sans précédent à la Russie.

 

 

 

Ces sanctions qui s'appliquent aussi à la Crimée devenue russe, isolent écono-miquement la péninsule, et ont provoqué le départ de presque toutes les entreprises occidentales qui s'y étaient installées.

 

 

 

 

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Des habitants isolés

 

Pour compenser, Moscou a promis d'investir des milliards de roubles dans la région et pour tenter de la désenclaver, en construisant notamment un pont qui la reliera physiquement à sa nouvelle mère patrie.

 

 

 

Mais un an après le référendum au cours duquel ils ont voté massivement pour le rattachement à Moscou, les habitants de la péninsule restent isolés : ils sont coupés de l'Ukraine par une frontière et ne peuvent se rendre en Russie qu'en ferry, si la météo n'est pas trop capricieuse. Ils subissent également des coupures d'électricité et d'eau, des services qui leur étaient jusque-là fournis par Kiev.

 

 

 

 

"Un désastre total"

 

Avec des pénuries de biens de première nécessité et de médicaments comme l'insuline, sans oublier l'inflation qui fait presque doubler le prix des produits alimentaires, la vie en Crimée est "différente de la vie normale d'une personne ordinaire", a concédé le gouverneur de la péninsule, Sergueï Axionov, dans une interview à la télévision russe.

 

 

 

Le salaire d'un habitant de la péninsule dépasse rarement les 10 000 roubles, soit 142€, comme c'est le cas par exemple pour les musiciens de l'orchestre philharmonique de Crimée, révèle son ancien chef d'orchestre, Igor Kazdan. "C'est un désastre total", souffle le chef d'orchestre. "On croirait que la Russie n'a pas encore pris le contrôle" de la Crimée, ajoute-t-il, appelant le président Vladimir Poutine à mettre fin au règne de l'élite corrompue.

 

 

 

Le 18 mars 2014, Vladimir Poutine a signé le traité sur le rattachement de la Crimée une "annexion" que Kiev dénonce et ne reconnaîtra jamais. Depuis, selon Andreï Kristo, militant local de droits de l'Homme, "il règne une atmosphère de peur en Crimée". "Presque chaque jour", l'activiste reçoit des appels paniqués concernant les arrestations, des raids policier, des expulsions de Crimée. Et, souligne-t-il, certains habitants sont détenus pour "extrémisme" pour avoir seulement exprimé des sentiments pro-ukrainiens.

 

 

 



28/02/2015
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