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ESPACE - MISSION EXOMARS 2016

L'Europe fait son retour sur Mars

Treize ans après le semi-échec de Mars Express, la mission lancée par l'Agence spatiale européenne va rechercher des traces de vie actuelle ou passée sur Mars. L'Europe prévoit de poser un robot explorateur en 2020.

ancée le 14 mars, la mission européenne ExoMars 2016 approche de son objectif final. Treize ans après le semi-échec de la mission Mars Express, l'Agence spatiale européenne (ESA) est de retour sur la planète rouge avec l'aide de la Russie. ExoMars va chercher à répondre à une question toujours sans réponse : y-a-t-il de la vie sur Mars ou y en a-t-il eu autrefois ?

Le module principal de la mission, le Trace Gas Orbiter (TGO), doit entrer dans l'orbite martienne mercredi. Il sera chargé d'analyser les gaz qui composent l'atmosphère de Mars à partir de fin 2017, après un an de manoeuvres et de réglage de son orbite circulaire.

Du gaz biologique ou volcanique ?

On sait depuis longtemps que l'atmosphère martienne contient du dioxyde de carbone, mais ExoMars 2016 va s'efforcer de détecter la présence d'autres gaz plus rares. Les scientifiques s'intéressent au méthane, repéré sur Mars à plusieurs reprises et qui soulève beaucoup de questions. La mission cherchera à déterminer s'il est d'origine biologique ou le résultat d'une activité volcanique.

Avec cette mission ambitieuse, l'Europe se lance un autre défi de taille : réussir enfin à poser un engin explorateur sur Mars. En même temps que la mise sur orbite du module analyseur de gaz, ExoMars 2016 va déposer sur le sol caillouteux martien un petit atterrisseur de 600 kilos baptisé Schiaparelli. Il devrait se séparer aujourd'hui du module principal, avant une descente dans l'atmosphère martienne, également prévue mercredi.

Schiaparelli ne prendra pas de photo des paysages de Mars, mais il effectuera un petit nombre de mesures sur la vitesse du vent, l'humidité, la pression, la température et pour la première fois sur les champs électriques à la surface de Mars.

Le rôle essentiel de Schiaparelli sera de préparer la deuxième phase de la mission européenne. Dans quatre ans, ExoMars 2020 déposera à la surface de Mars un robot de 310 kilos équipé d'une foreuse capable de creuser jusqu'à 2 mètres de profondeur. Les échantillons prélevés seront analysés sur place avec l'espoir de trouver des traces de molécules organiques qui auraient pu se trouver sur Mars il y a environ 3,9 milliards d'années.

Depuis 1976, les États-Unis ont envoyé plusieurs engins sur la planète rouge mais l'Europe n'a tenté qu'une seule fois de s'y poser. C'était en 2003 avec Beagle 2 dans le cadre de la mission Mars Express.

Le coût global pour l'Europe les deux missions ExoMars 2016 et 2020 est estimé à 1,5 milliard d'euros, mais l'Agence spatiale européenne (ESA) prévoit de demander une rallonge de 300 millions d'euros. Luc Chaillot