le Progrès du dimanche 19 mars 2017
DIPLOMATIE - RÉUNION EN ALLEMAGNE. LES ÉTATS-UNIS GÈLENT LE G20
Coupe de froid sur la diplomatie économique, après le refus des États-Unis de condamner le protectionnisme et de défendre l'Accord de Paris sur le climat, à la réunion des ministres des Finances du G20.
Beaucoup doutaient, mais les faits sont là : le président Donald Trump est fidèle au candidat qu'il a été. Il avait prôné le protectionnisme, et contesté la réalité du réchauffement climatique, ces deux positions ont été confirmées par son secrétaire d'État au Trésor dès son premier G20 des ministres des Finances et banquiers centraux.
Mnuchin désinvolte
Contre les 19 autres États de ce club des pays les plus puissants de la planète, les États-Unis ont imposés de ne pas reprendre la formule classique condamnant le protectionnisme. "La formulation historique n'était pas pertinente", a balayé Steven Mnuchin. Il a enfoncé le clou en menaçant de renégocier les accords internationaux sur le commerce, conclus dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Sur le climat, le représentant américain a fait retirer du texte final la mention habituelle de l'Accord de Paris, qui engage les États à réduire leurs émissions de carbone. "Ce n'est pas mon domaine", a expliqué Steven Mnuchin, renvoyant ainsi de manière assez désinvolte la question au G20 des chefs d'État et de gouvernement programmé en juillet à Hambourg.
Le tweet ravageur de Trump
L'Allemagne, hôte du sommet, a prétendu faire bonne figure. "Les Américains n'ont pas été isolés", a certifié le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Mais la volonté américaine de tester la première puissance européenne a été confirmée par un tweet de Donald Trump lui-même. Juste après avoir reçu Angela Merkel à la Maison Blanche, et tweeté sur une "EXCELLENTE rencontre", il a mitraillé : "L'Allemagne doit d'énormes sommes d'argent à l'Otan et les États-Unis doivent être plus payés pour la défense très puissante et très coûteuse qu'ils fournissent à l'Allemagne !".
Les ministres des finances et banquiers centraux des pays du G20 posent pour une photo de groupe à Baden-Baden le 17 mars 2017 (AFP/Thomas Kienzle )
Sapin regrette
Et cela alors qu'Angela Merkel venait de lui promettre publiquement d'augmenter les dépenses militaires allemandes à 2 % de son PIB. Il est vrai que Donald Trump avait aussi affirmé vendredi, lors de leur conférence de presse commune, que le "libre-échange a conduit à beaucoup de mauvaises choses".
De son côté, la France a naturellement déploré le mauvais sort fait à l'Accord de Paris sur le climat. Le ministre des Finances a dit son "regret", mais il a, comme son homologue allemand, semblé préférer parier sur un changement de pied américain d'ici au sommet de juillet. Mais les professions de foi très climato-sceptiques du candidat Trump laissent mal augurer de la position du président. F.B.
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