le Progrès du dimanche 2 juillet 2017
Cela a fait trois mois, hier, que le Venezuela est en proie à une vague de manifestations hostiles au président Maduro dans ce pays quasiment à l'arrêt, les violences ont fait plus de 80 morts.
L'Observatoire de la conflictualité sociale (OVCS) a comptabilisé 2 700 manifestations depuis le 1er avril. Routes bloquées, classe suspendues et pillages compliquent la vie des Vénézuéliens, déjà confrontés aux pénuries, à une inflation vertigineuse et à la criminalité.
Ricardo Rivas est dévasté. Sa boucherie a été saccagée dans la nuit du 16 mai. "Ils ont absolument tout pris", raconte cet homme de 29 ans. Des hommes armés ont détruit le travail de plusieurs années, emportant la viande, les couteaux, les machines... Ne restent que les frigidaires. "J'ai été tenté de fermer et partir, mais je suis de ceux qui pensent qu'il faut rester et lutter", dit le commerçant, qui a mis en vente sa camionnette et licencié la moitié de ses employés pour s'en sortir. L'OCVS a ainsi recensé 157 pillages en avril et mai.
Jean Carlo Ponce ruse pour esquiver les routes coupées, mais quand la foule manifeste, ce chauffeur de taxi sait que les clients sont plus rares. Lors des mobilisations, jusqu'à 30 stations de métro ferment, mais les taxis n'en profitent pas, leur tarif étant inabordable pour beaucoup de Vénézuéliens, alors que l'inflation atteindra 720 % fin 2017 selon le FMI.
Si la situation reste ainsi jusqu'à fin 2017, le PIB chutera de 9 %, plus que les -4,3 % initialement prévus, selon Asdrubal Oliveros, directeur du cabinet Ecoanalitica.
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