le Progrès du dimanche 26 mars 2017
ÉCONOMIE - STARTUPS. LA CHINE, GÉANT DU NUMÉRIQUE
Champion des nouvelles technologies, la Chine est devenu aujourd'hui un marché aussi stratégique que les États-Unis.
Avec ses 688 millions d'internautes et ses leaders comme Baidu, Alibaba ou Huawei, la Chine est maintenant un champion des nouvelles technologies. "Ça peut surprendre, mais la Chine est devenue un marché aussi stratégique que les États-Unis", lance Cécile Brosset, la patronne du Hub de la Banque publique d'investissement. Son métier, c'est de faire grandir des startups françaises. Et pour elle, la voie du succès passe forcément par la Chine. Elle assène : "C'est de la Chine que viendra la prochaine grande vague d'innovation. Là-bas, ça va encore plus vite qu'en Californie..."
Sûre de son fait, elle vient d'emmener, entre le 6 et le 17 mars, une délégation de cinq startups françaises se frotter à l'effervescent extrême-orientale : rencontre avec des entrepreneurs, des officiels, visites d'incubateurs... Ludovic Debusschere, le patron de la start-up grenobloise Apix Analytics, a fait partie de la tournée. Hong Kong, Shangaï, Shenzhen, Pékin... la capitale chinoise, il la connaît bien. Mais elle l'étonne à chaque fois : "Je suis toujours surpris par le dynamisme, la vitesse à laquelle les choses changent. Par exemple, les rues de Pékin sont remplies d'une multitude de bicyclettes en libre-service qu'on ne voyait pas il y a quelques mois".
Du bon usage du protectionnisme
Bien sûr, il rêve de s'y faire une place au soleil. Mais entre la suspicion des autorités et les différences de culture, c'est loin d'être facile. Même leur internet a tout pour déconcerter un Occidental. La faute à la censure politique, évidemment. Là-bas, il n'y pas Google, il y a Baidu. Il n'y a pas non plus Facebook, il y a WeChat. Ni YouTube, mais Youku. C'est peut-être le seul grand pays du monde où les multi-nationales américaines n'ont pas fait leur nid. Et les fleurons locaux - Alibaba, Huawei, baidu ou Tencent - sont désormais aussi puissants que ceux de la Silicon Valley.
Alexandre Crazover, cofondateur de Datawords, fin connaisseur de la Chine, décrypte : "Ils ont été très protectionnistes. Du coup, des acteurs locaux de sont développés sans concurrence. Il faut reconnaître que cette approche a été efficace. L'Europe pourrait s'en inspirer et mieux protéger ses pépites".
Un immense marché très courtisé
Aujourd'hui, l'Empire du milieu s'ouvre peu à peu aux investisseurs étrangers. L'ex-usine low cost du monde veut accélérer la montée en gamme de son économie. Et c'est maintenant l'Amérique qui vient faire la cour à la Chine. Un marché de 688 millions d'internautes, ça fait saliver...
Tout le monde veut s'asseoir au banquet chinois. Cécile Brosset aussi, qui y retournera en mai avec ses jeunes pousses. "Il faut y revenir souvent, ça permet de se faire un réseau et surtout de se faire une piqûre de choc sur la vitesse à laquelle ils innovent". Ryad Beanidji
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