le Progrès du dimanche 30 octobre 2016
POLITIQUE - GOUVERNEMENT. L'ESPAGNE SORT ENFIN DE L'IMPASSE
Le Congrès espagnol a, hier soir, mis un terme à dix mois de blocage politique en votant la confiance au conservateur Mariano Rajoy. Le Premier ministre sortant garde finalement le pouvoir en profitant des divisions de ses adversaires : 68 des 85 députés socialistes se sont abstenus, les voix de Ciudadanos et celles de la Coalition Canaries se sont portées sur lui.
Au pouvoir depuis 2011, le président du gouvernement espagnol sortant partait de loin. Il y a dix mois, deux nouveaux partis faisaient leur entrée au Congrès, incarnant l'espoir de milliers de jeunes Espagnols décidés à renouveler la politique : le libéral Ciudadanos et Podemos, de la gauche radicale. La formation de Mariano Rajoy, incarnant pour certains la "vieille politique", enregistrait son pire score depuis 1993.
Dans un camp miné par les affaires de corruption et usé par une dure crise, certains assuraient que sa place était "dans l'opposition". Mais de nouvelles législatives, organisées le 26 juin après plusieurs mois sans nouveau gouvernement ont commencé à inverser la tendance.
Miraculé politique
Lors de ce scrutin, son Parti populaire (PP, droite) est resté en première position et a gagné 14 sièges, obtenant 137 élus sur 350, alors que le Parti socialise (PSOE), concurrencé par Podemos, poursuivait sa descente en enfer, avec le pire résultat de son histoire.
Pedro Sanchez, aux commandes du PSOE, depuis 2014, n'a pas trouvé d'alliés pour former un gouvernement alternatif. Il aura finalement été renversé par les siens, qui craignaient que son veto à Rajoy n'entraîne de nouvelles élections, leur faisant perdre encore des suffrages.
La législature de quatre ans qui l'attend ne sera cependant pars simple. Il devra procéder en 2017 à 5,5 milliards d'économies pour réduire le déficit public de l'Espagne, comme promis à Bruxelles. Une rigueur qui sera contestée à gauche, car si la croissance peut dépasser 3 % en 2016, le taux de chômage restera à 18,9 %. La gauche radicale a déjà promis d'être dans la "rue".
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