le Progrès du jeudi 10 décembre 2015
CONSOMMATION - Cadeaux. Jouets : un Noël comme les autres malgré les attentats. Après un mois de novembre très morose, les achats de Noël on repris. Les commerçants espèrent se rattraper en décembre. Ils ont retiré des rayons les répliques d'armes trop réalistes, mais les pistolets bariolés qui tirent des fléchettes en mousse restent très populaires.
Noël, c'est sacré. La course aux cadeaux a repris dans les magasins après des semaines de consommation en berne à la suite des attentats. En novembre, une partie des Français a déserté les grands magasins et les galeries marchandes à la fois par crainte d'un attentat et par manque d'envie de consommer. La chute de fréquentation a atteint 30 à 50 % selon les villes. Même les sites internet n'ont pas été épargnés le mois dernier. 301 € C'est le budget annuel moyen par enfant de 0 à 11 ans pour les dépenses en jouets en France.
Jeux vidéo, la mauvaise réputation
Les jeux vidéo sont les cadeaux les plus désirés (et les plus offerts) pour le Noël des adolescents français. Or, après les attentats, la question de la banalisation de la violence induite par les jeux de tir ou de guerre est revenue sur la table, posée par Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains.
Evoquant le retrait des armes factices des magasins de jouets pour enfants, il a estimé qu'il serait préférable de se pencher sur "les jeux vidéo d'une violence inouïe". Plusieurs enseignes ont retiré des vitrines (mais par forcément des rayons) les jeux les plus violents, et des campagnes de publicité ont été suspendues, comme celle de Rainbow Six Siege et du dernier Call of Duty, deux jeux de guerre.
Pour Franck Fontaine, président de la Fédération française des jeux vidéo (FFJV), il s'agit d'un faux procès. "Le sang, on le voit partout à la télé, c'est hypocrite. Le jeu ne rend pas violent". Quoi qu'en dise Alain Bauer, criminologue, qui assurait récemment que les terroristes s'entraînaient à tirer sur leurs consoles avant de passer à l'acte. "Ce n'est pas parce qu'on joue à Call of qu'on devient djihadiste, c'est n'importe quoi", assure Franck Fontaine. "Si vous jouez à Fifa (jeu de football, NDLR), vous n'allez pas remplacer Ribéry pour autant..."
Selon le président de la FFJV, le vrai problème du jeu vidéo est le système Pegi, cette classification d'âge minimum pour jouer : - 12 ans, -16, - 18... "Le système Pegi n'est pas du tout respecté. Je ne trouve pas normal qu'un ado puisse acheter un jeu interdit aux moins de 18 ans. Or, aujourd'hui, c'est ce qu'il se passe. Dans les compétitions sur Call of Duty, la moyenne d'âge est de 15 ans. C'est ça le vrai débat..." A. Ch.
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