www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 16 juin 2016

 

 

UNION EUROPÉENNE - RÉFÉRENDUM BRITANNIQUE

 

 

BREXIT : L'EUROPE SANS "PLAN B"

 

 

Les Vingt-Sept États membres d'une Union sans la Grande-Bretagne se divisent déjà sur le jour d'après : que faire du partant ? Et comment continuer l'Europe ?

 

 

 

Q

ue fera l'Europe au matin du 24 juin, si un majorité de Britanniques ont décidé la veille de la quitter ? Motus. "Vous ne me ferez jamais dire publiquement que nous avons un plan B", affirmait récemment à Paris un haut responsable européen. Pas question de reproduire l'erreur de Jacques Delors qui avait, lors du référendum français en 2005, affaibli la campagne contre le "non" en reconnaissant qu'il existait bien un "plan B".

 

 

 

Que faire des "déserteurs" ?

 

Et pourtant, tous y travaillent, et chaque jour davantage, sous la pression des sondages donnant le "leave" en tête... Un vieux routier de l'Europe, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble, l'a reconnu le premier : "Nous nous préparons à tous les scénarios possibles pour contenir les dangers". Le problème est que, naturellement, les Vingt-Sept États qui resteraient dans l'Union ne sont d'accord sur rien.

 

 

Et d'abord pas sur le sort à réserver au partant. Pour le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, pas de doute : "Le Royaume-Uni devra accepter d'être considéré comme un État tiers, que l'on ne caressera pas dans le sens du poil". Et d'ajouter, dans cet entretien au Monde, un mot qui a choqué : "Les "déserteurs" ne seront pas accueillis à bras ouverts". La France et l'Allemagne partagent largement ce point de vue. Mais pas la plupart des pays du Nord de l'Europe, comme les Pays-Bas, la Suède ou le Danemark, qui entretiennent historiquement des liens très étroits, commerciaux et culturels, avec la Grande-Bretagne. Ils plaideraient plutôt pour un statut spécial, comparable à ceux de la Norvège ou de la Suisse.

 

 

1456234290-31.jpg

 

Tous ne sont pas d'accord, non plus, sur ce que devrait devenir la nouvelle Europe à Vingt-Sept. François Hollande plaide depuis un an en faveur d'une plus forte intégration de la zone euro : un budget propre, un ministre des Finances attitré, voire des emprunts communs... Le projet, affirme le président, serait proposé par l'Allemagne, avec d'autres avancées sur la défense et la sécurité. L'ennui est que le gouvernement allemand ne donne gère l'impression d'être intéressé. Wolfgang Schaüble a même déclaré au Spiegel, sans précaution oratoire : demander plus d'intégration au lendemain d'un Brexit "serait maladroit. Beaucoup se demandent à juste titre si les politiques n'ont une fois de plus rien compris". Jean-Claude Juncker confirme cette réticence quand il propose, dans une tribune cosignée avec l'actuel président de l'Union, le Néerlandais Mark Rutte, de donner la priorité à ... l'approfondissement du marché unique !

 

 

Alors quel plan B après un Brexit ? Le grand débat du jours d'après serait une nouvelle source de querelles. Elles éclateraient dès le Conseil européen des 28 et 29 juin à Bruxelles, auquel assisterait également le "déserteur" britannique David Cameron... Confusion garantie. À Londres, Francis Brochet

 



17/06/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres