le Progrès du jeudi 6 avril 2017
Durant sa campagne, Donald Trump a décoché envers la Chine de nombreuses menaces comme celle d'imposer "45% de taxes" sur les produits made in China.
Mais le temps des gesticulations est passé. Les deux leaders autoritaires mais pragmatiques ont l'un et l'autre besoin de résultats : l'Américain après ses déboires avec le Congrès, Xi Jinping à six mois du crucial XIXe Congrès du parti qui doit lui donner enfin une majorité pour réformer les institutions.
Une fois le rendez-vous pris, Pékin a commencé à redouter une foucade du n°1 américain, voire un échec. La semaine passée, Xi Jinping annonçait qu'il passerait la nuit du sommet en ville à Miami plutôt que dans la luxueuse résidence de Trump. Et puis hier, alors que Xi était en route via une étape en Finlande, le sourire est revenu : Rex Tillerson, chef de la diplomatie américaine, a fait savoir que Trump aussi est en quête d'accords.
Taïwan et la Corée du Nord, deux écueils redoutables
Pendant huit ans sous Obama, Chine et États-Unis ont négocié sur tous les sujets : les fruits sont mûrs si les deux hommes sont disposés à les cueillir. Trump et Xi pourraient s'engager sur des projets communs pour désamorcer la guerre au Nigeria ou contre la famine au Sud Soudan. Trump rendrait aussi un fier service à Xi, qui ne lui coûterait rien, en envoyant une représentant au "sommet des routes de la soie" en mai à Pékin, qui veut vendre aux nations un projet "low cost" de routes, aéroports et ponts.
Pour apaiser la tension en mer de Chine du Sud, Trump pourrait stopper les patrouilles de l'US Navy à condition que Xi s'engage à arrêter les constructions chinoises d'îles artificielles dans cette zone contestée. Les leaders pourraient aussi décider de protéger les investissements mutuels : les firmes américaines créeraient bien plus d'emplis en Chine, et celles-ci en retour, déverseraient des dizaines de milliards de dollars en construction de trains à grande vitesse sur le sol américain.
Sur deux dossier, Taïwan et la Corée du Nord, l'accord apparaît bien moins probable. Sur le dossier nord-coréen au moins, le sentiment d'urgence est là : un nouveau test de vecteur nucléaire a eu lieu hier.
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