le Progrès du jeudi 6 octobre 2016
DÉPENSES PUBLIQUES - 10 MILLIONS PAR AN
Moins de privilèges pour les anciens Présidents
Un décret publié hier au "Journal officiel" restreint le personnel mis à disposition des retraités de l'Élysée cinq ans après la fin de leur mandat. Pour Giscard d'Estaing, Chirac et Sarkozy, la mesure sera effective dans 5 ans.
Lorsque les caisses de l'État sont vides, tous les moyens sont bons pour tenter de la renflouer. Y compris en obligeant les anciens présidents de la République à se serrer la ceinture. Un décret publié hier au Journal officiel instaure ainsi une dégressivité des avantages matériels qui leur sont accordés pour leur retraite de l'Élysée.
Combien ça coûte ?
Appartement meublé et voiture de fonction, sept collaborateurs permanents, deux policiers pour leur protection, même nombre de chauffeurs et de personnels de service...
Un rapport demandé fin 2013 par François Hollande chiffre à 10,3 millions d'euros les dépenses annuelles engagées pour les trois anciens chefs de l'État : Valéry Giscard d'Estaing (1974-81), Jacques Chirac (1995-2007) et Nicolas Sarkozy (2007-2012). L'essentiel (6,8 millions) est consacré à leur protection.
L'évaluation globale est légèrement supérieure aux 9,6 millions calculés par le député PS René Dosière. Selon ce spécialiste des dépenses de l'État, elles ne comprennent ni le traitement mensuel des ex-chefs de l'État (6 000 euros), ni la rémunération mensuelle de membre du Conseil constitutionnel (12 000 euros) perçue par Valérie Giscard d'Estaing, le seul siégeant encore dans cette juridiction.
Que prévoit la réforme ?
Le décret prévoit que "pendant les cinq années qui suivent la cessation de leurs fonctions, il est mis à disposition des anciens présidents de la République, sept collaborateurs permanents ainsi que deux agents de service, appartenant à la fonction publique et rémunérés par l'État sur contrat". Le nombre des collaborateurs permanents est ensuite ramené de sept à trois, celui des agents de service de deux à un.
Pour les trois anciens présidents, ce délai de cinq année "court à compter de la date d'entrée en vigueur du présent décret". Pour François Hollande et ses successeurs, il commencera à courir dès la cessation de leurs fonctions.
Rien à voir avec la présidentielle
Hier, René Dosière s'est "réjoui" du geste de François Hollande "en faveur de la République exemplaire". "Ça n'a rien à voir avec l'élection présidentielle, a cru bon de justifier Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. Ça reste dans la même veine que les réductions des dépenses de l'Élysée".
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