le Progrès du jeudi 7 avril 2016
CHANSON - SEIZIÈME ALBUM. LE RETOUR D'ENFER DE RENAUD
Tintintin ! Le Phénix renaît de ses cendres, s'extirpe de "ses brumes anisées". À 63 ans, le chanteur Renaud sort demain son seizième album studio. Un miracle. Un disque sans titre pour un artiste sans filtre. Treize chansons émouvantes, d'une veine artistique retrouvée, entre plongées introspectives et drames publics.
Vous êtes sortis de votre silence après les attentats à Paris puis à Bruxelles...
"Une barbarie universelle frappe le Moyen-Orient, le coeur de l'Europe, Bruxelles, Paris. Demain, Lyon ? Strasbourg ? C'est l'hécatombe, ces Guernica. J'ai envie de hurler, de pleurer, de défoncer les murs de l'indifférence".
Pensez-vous que vos positions engagées ont encore du poids ?
"Je ne sais pas, je m'en fous un peu. J'essaie de ne pas calculer si j'ai du poids ou pas. Je sais que j'apporte du bonheur avec mes chansonnettes, mes écrits, c'est déjà pas mal dans ce monde de malheurs".
Pourquoi les artistes l'ouvrent moins qu'avant ?
"Ils sont peu tièdes aujourd'hui, un peu insignifiants. Il y en a quelques-uns que j'aime bien encore : Manu Chao, Zebda, Tryo, Grand Corps Malade. Mais les Cabrel, les Souchon, les Dutronc, les Polnareff, les Christophe, se cantonnent à la poésie. Pour moi, la fonction première d'un artiste est de s'engager, c'est dans son ADN. Il a une fonction sociale. Avant, le troubadour allai chanter ses chansons impertinente à la cour des rois, aujourd'hui, il se pavane à la télévision".
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