le Progrès du jeudi 8 septembre 2016
ASIE - TENSIONS. UNE ÎLE CHINOISE SECRÈTE EN MER DE CHINE ?
Les Philippines ont dénoncé hier un plan de construction secret par Pékin d'une île en mer de Chine méridionale, ravivant ainsi les tensions régionales.
Manille assure avoir la preuve, photos à l'appui, que deux bateaux chinois ont approché le récif de Scarborgough, revendiqué par les Philippines, pour y préparer la construction d'une île artificielle. "Leur présence est le prélude à des activités de construction sur le récif", a accusé le porte-parole du ministère de la Défense philippin, Arsenio Andolong.
Un sujet d'autant plus délicat que ce fameux récif a une importance stratégique pour les États-Unis : la Chine pourrait dès lors disposer d'installations à seulement 230 kilomètres de l'île Philippine de Luzon, où les forces américaines opèrent sur une base régulière.
La Chine dément
Le gouvernement philippin a choisi de porter ces accusations juste avant une discussion entre les dirigeants de l'association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean) et le Premier ministre chinois Li Keqiang, lors de ce sommet annuel organisé au Laos.
La Chine dément toute construction sur ce récif, dont elle a pris le contrôle en 2012 après un conflit avec la marine philippine. Le scandale autour de ce récif symbolique vient rappeler à quel point la politique agressive de Pékin en mer de Chine empoisonne les sommets régionaux, et jusqu'au récent G20 organisé en Chine.
La militarisation croissante par Pékin de récifs transformés en îles artificielles et une récente décision d'arbitrage rendue à la Haye déniant à la Chine tous droits historiques sur la région ont contribué à aviver les tensions.
Pékin considère comme relevant de sa souveraineté la quasi-totalité de la mer de Chine du sud, objet de prétentions territoriales concurrentes des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei, tous membres de l'Asean "un lieu de paix", selon les Chinois.
Mais l'organisation régionale peine à trouver une ligne unie face à Pékin sur ce dossier, certains membres redoutant de déplaire au grand voisin chinois.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a, quant à lui, osé exprimer sa "grande inquiétude" face aux agissements de la Chine, qu'il a enjointe de respecter la décision de la Haye. Il participera aujourd'hui aux discussions à Vientiane, où se tiendra le sommet de l'Asie orientale, qui inclut les grandes puissances du Pacifique (États-Unis, Chine, Japon, Corée du Sud, Australie, Russie). Tension en vue.
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