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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 9 février 2017

 

 

 

SORTIE DE L'EUROPE - UN BREXIT, ET COMBIEN DE DIVISIONS ?

 

 

Le Brexit, qui a franchi hier une nouvelle étape au parlement britannique, menace l'unité du Royaume-Uni comme celle de l'Union européenne.

 

 

C'est fait : la Chambre des communes britannique a autorisé hier Theresa May à notifier à l'Union européenne la volonté de son pays de divorcer. Après un vote à la Chambre des Lords, début mars, la Première ministre pourra actionner l'article 50 du traité de l'Union, et permettre l'ouverture des négociations.

 

 

Le vote d'hier n'a certes pas surpris la sénatrice Fabienne Keller (LR, Bas-Rhin), de retour de deux jours à Londres avec le "groupe de suivi" du Brexit : "Le pays reste très divisé. Mais il y avait chez tous nos interlocuteurs, y compris les partisans du "remain" (rester), un profond respect de la voix du peuple". Une majorité de Britanniques a décidé le Brexit le 23 juin, Brexit il y aura.

 

 

Mais le chemin est encore long jusqu'au contre de divorce, que le négociateur européen Michel Barnier voudrait boucler à l'automne 2018. Et ce chemin s'annonce semé de divisions pour les deux protagonistes, le Royaume-Uni comme l'Europe.

 

 

Pour l'instant, le Parti conservateur fait bloc derrière son nouveau leader, Theresa May. Plutôt hésitante avant le référendum, elle a depuis choisi la ligne d'un Brexit "hard" (dur). Le Parti travailliste est en revanche sur le point d'éclater sur la personnalité controversée de son leader Jeremy Corbyn.

 

 

 

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Vote symbolique en Écosse

 

Surtout, l'Écosse continue de préférer l'Union européenne à l'union britannique : son parlement a symboliquement voté mardi contre le Brexit. En Irlande du Nord, où le Brexit avait également été minoritaire le 23 juin, des élections prévues le 2 mars menacent d'attiser le ressentiment - pire : de réveiller l'antagonisme entre "unionistes" (avec l'Angleterre) et séparatistes.

 

 

"Le plus dur, pour Michel Barnier, sera de maintenir la cohésion des 27", s'inquiète Fabienne Keller. Car chacun des pays de l'Union envisage le contrat de divorce selon ses intérêts nationaux. Les Britanniques, très pragmatiques, sauront jouer de ces divergences : "Ils vont demander une négociation secteur par secteur, pour mieux mettre en évidence ces divergences", poursuit la sénatrice alsacienne.

 

 

Conscients du danger, les 27 avaient décidé de préparer ensemble un plan de relance de l'Union, en clair de se tourner vers l'avenir pour mieux solder le passé. Mais à quelques semaines du sommet de Rome, qui devait marquer cette relance à l'occasion du 60e anniversaire du traité fondateur de la Communauté européenne, le projet apparaît encore très léger. Comme si la peur de divisions supplémentaires jugulait toute audace... Francis Brochet

 



10/02/2017
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