le Progrès du lundi 10 juillet 2017
L'Irak a déclaré hier la victoire à Mossoul contre Daech, à l'issue d'une bataille de près de neuf mois. Le plus grand revers de l'organisation djihadiste depuis son offensive il y a trois ans mais la guerre n'est pas finie.
Une "victoire majeure", s'est félicité le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi. Uniforme militaire sur les épaules, le chef de gouvernement s'est rendu dès hier à Mossoul, pour annoncer la libération de la ville tenue depuis trois ans par Daech. La cité avait une dimension symbolique pour le groupe djihadiste : en juillet 2014, son chef Abou Bakr al-Baghdadi y avait proclamé, lors de son unique apparition publique, le "rétablissement" du califat.
Une offensive lancée le 17 octobre
Les combats ne semblaient toutefois pas entièrement terminés dans la grande cité du nord irakien et des coups de feu et des frappes aériennes étaient encore audibles à l'heure où le bureau du Premier ministre a publié son annonce.
La reconquête de Mossoul, dont Daech avait fait son principal bastion dans le pays, est la plus importante victoire de l'Irak depuis que le groupe extrémiste sunnite s'est emparé en 2014 de vastes portions de son territoire. Elle intervient au terme d'une offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, soutenue par la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
Carte de Mossoul établie par le_carabinier (@LCarabinier sur Twitter) début décembre 2015. Elle montre l'ampleur de la tâche par rapport aux autres villes ...
Plus d'un million de civils déplacés
Les troupes de Bagdad avaient capturé en janvier l'est de Mossoul, puis attaqué l'ouest en février. Les combats se sont ensuite intensifiés mesure que l'étau se resserrait sur les djihadistes dans la vieille ville.
Les près de neuf mois de campagne militaire ont entraîné une crise humanitaire majeure, marque par la fuite de près d'un million de civils selon l'ONU. 700 000 sont toujours déplacés. Les habitants piégés dans la ville ont, eux, vécu dans des conditions terribles.
Parmi eux Fatima, qui vient de revoir le ciel après quatre mois passés en sous-sol, sans "presque aucune nourriture ni eau". Quand son groupe s'est mis en marche, son frère a été touché par une balle de sniper djihadiste, raconte-t-elle. Plus loin, une mère de famille portant une tunique noire et un voile bleu ciel, supplie un soldat de l'écouter. Le visage défiguré par le chagrin, elle explique qu'elle vient juste de perdre son fils de 7 ans dans un bombardement au moment de leur fuite. "Je n'ai rien pu faire", crie-t-elle.
La reprise de la cité ne marque as pour autant la fin de la guerre : Daech contrôle toujours quelques zones en Irak, notamment les villes de Tal Afar et Hwaija, et des territoires dans l'est et le centre de la Syrie, où sont fief Raqqa est assiégé.
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