le Progrès du lundi 11 juillet 2016
AFRIQUE - PLUS DE 150 MORTS. SOUDAN DU SUD : LE SPECTRE D'UNE NOUVELLE GUERRE CIVILE
Juba, la capitale sud-soudanaise, est en proie à de nouveaux combats entre les forces fidèles au président Salva Kiir et celles de son rival, le vice-président Riek Machar.
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a guerre menace à nouveau. Moins d'un an après l'accord de paix et de partage du pouvoir entre le président Salva Kiir et son rival, l'ex-chef rebelle et actuel vice-président Riek Machar, le Soudan du Sud est menacé d'un nouveau conflit sanglant. Un conflit politique compliqué par des hostilités entre ethnies et des luttes au niveau local.
L'union nationale a volé en éclats et des affrontements ont lieu depuis plusieurs jours à Juba, la capitale. Hier, des tirs de mortiers, de lance-grenades et d'armes lourdes ont été échangés entre les soldats loyalistes de Kiir et les ex-rebelles de Machar dans plusieurs quartiers de la capitale. La compagnie aérienne Kenya Airways a suspendu tous ses vols à destination de Juba, évoquant une "situation sécuritaire incertaine".
Fuite des civils
Des hélicoptères de combat et des chars auraient été utilisés par les forces contre une base militaire de Riek Machar, selon un porte-parole de ce dernier. Les habitants de Juba restent terrés chez eux, mais d'autres fuient ces nouveaux combats, deux jours après de premiers affrontements ayant fait plus de 150 morts. Des tirs ont même été échangés près du camp de l'ONU, situé près des bases où sont stationnés les soldats des deux parties.
Hier, des habitants de la zone se sont réfugiés dans l'enceinte de ce camp où vivent quelque 28000 déplacés. Selon des travailleurs humanitaires, des tirs ont aussi été échangés hier à l'intérieur du camps, blessant plusieurs civils. Des civils, des familles avec des enfants, se sont également dirigés vers une autre base de l'ONU proche de l'aéroport.
L'inquiétude de Ban Ki-Moon
Depuis 2013, les combats entre les forces pro-Kiir et pro-Machar ont déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts. La guerre civile particulièrement sanglante a provoqué une grave crise humanitaire, forçant près de trois millions d'habitants à fuir leurs foyers. Cinq millions de personnes, soit plus d'un tiers de la population, dépendent d'une aide alimentaire d'urgence. le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a fait par cette semaine de son "inquiétude" face à une situation qui "illustre encore une fois le manque d'engagement réel des parties dans le processus de paix".
Salva Kiir Riek Machar
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