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PROCHE-ORIENT - Israël, Palestine, l'inquiétante spirale. Une femme enceinte et sa fille tuées à Gaza dans un raid israélien. Les mises en garde se multiplient contre l'imminence d'une troisième intifada au Proche-Orient, du nom des soulèvements populaires palestiniens contre Israël de 1987 et 2000 qui ont fait des milliers de morts. Sur le terrain, aucun répit n'est constaté dans les violences entre Palestiniens et Israéliens qui ont fait une trentaine de morts (23 Palestiniens et 4 Israéliens) depuis le début de ce nouveau cycle d'agressions mutuelles qui a éclaté le 1er octobre.

Après la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupés par Israël, la bande de Gaza, théâtre d'une guerre en 2014, est entrée à son tour, vendredi, dans la spirale avec son lot quotidien de tués. Hier, c'est une femme enceinte de 30 ans et sa fille de deux ans qui y ont été tuées par un raid israélien. Les deux victimes palestiniennes ont péri dans l'explosion de leur maison alors que la cible était, selon l'armée israélienne, "deux ateliers de fabrication d'armes du Hamas", le mouvement islamiste au pouvoir dans ce petit territoire enclavé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée.

L'armée israélienne dit avoir agi en représailles au tir d'une roquette interceptée samedi soir par le système antimissiles "Dôme de fer" dans le sud d'Israël. En Cisjordanie occupée, l'Etat hébreu affirme par ailleurs avoir déjoué le premier attentat à la bombe depuis le début des violences. Hier, les circonstances de l'explosion, qui aurait été provoquée par une automobiliste palestinienne près de la colonie israélienne de Maalé Adoumim, demeuraient toutefois très confuses. L'auteure présumée de l'attentat-suicide a été grièvement blessée.

Le cessez-le-feu en péril

Ces morts à répétition mettent à l'épreuve du cessez-le-feu, observé depuis août 2014. Israël fait face à une "vague de terrorisme", estime Benjamin Netanyahou. Quelque 1600 gardes frontières réservistes doivent être mobilisés en renfort à Jérusalem. Reste à savoir quelles seront la réaction du Hamas et celle des autres organisations combattantes présentes à Gaza, dont le Djihad islamique (deuxième force islamique palestinienne). "Nous prévenons l'occupant qu'il ne doit pas poursuivre ses actes insensés", a prévenu le Hamas sans préciser ce qu'il fera en cas de nouveau raid. Son chef Ismaïl Haniyeh a déjà dit que Gaza prendrait sa part dans "l'intifada" en cours selon lui.

Mais en coulisses, les dirigeants palestiniens veillent à ce que la confrontation avec les Israéliens en reste aux jets de pierres et sans fusils. Les experts estiment qu'ils ont encore plus à perdre, alors qu'ils ont obtenu le statut d'Etat observateur à l'Onu et qu'ils se réclament d'une entité appelée "Etat de Palestine".

Sur le plan politique, c'est toujours le même dialogue de sourds entre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou : chacun rejetant sur l'autre la responsabilité des violences. Tandis que Washington et Paris disent leur inquiétude.