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LE FRAGILE ESPOIR D'UNE TRÊVE DANS L'ENFER D'ALEP

Les diplomates s'activent pour tenter de relancer le processus de paix en Syrie. La trêve a été rompue il y a une dizaine de jours à Alep. Depuis, l'armée de Barchar al-Assad poursuit ses raids sanglants. Washington demande à Moscou de faire pression sur son allié syrien pour qu'il cesse ses attaques sur les quartiers rebelles où vivent encore près de 200 000 habitants.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, la guerre civile en Syrie a causé la mort de 859 civils dont 143 enfants en avril. La Russie et le régime syrien affirment que les raids à Alep visent les forces djihadistes du Front Al Nosra, qui n'ont pas signé l'accord de cessez-le-feu. Les États-Unis estiment que l'offensive de l'armée de Barchar al-Assad constitue une violation de la trêve car elle frappe avant tout des civils. Hier, Moscou semblait toutefois prêt à négocier une suspension des bombardements et un calme précaire régnait à Alep.

La stratégie du régime de Bachar al-Assad vise à pousser à l'exode les habitants des quartiers rebelles d'Alep. L'armée prépare une offensive avec l'appui de la Russie pour reprendre le contrôle de la totalité de la deuxième ville du pays, transformée en champ de ruines. Les États-Unis accusent le régime syrien d'empêcher toute aide humanitaire.

Hier, à l'occasion de la Pâque orthodoxe, le pape François a exprimé sa "profonde tristesse" et exhorté toutes les parties à respecter le cessez-le-feu à Alep et dans le reste de la Syrie. La fin de la trêve menace la reprise des négociations de paix qui est prévue à partir du 10 mai à Genève. Cette conférence risque de se heurter aux divergences sur la question de la transition politique en Syrie, au moment où le régime regagne du terrain face aux rebelles et au groupe État islamique grâce à l'appui décisif de la Russie L.C.