le Progrès du lundi 22 août 2016
SANTÉ - MÉDICAMENT. DÉPAKINE : UN SCANDALE À VENIR
Sept ans après le Mediator, l'affaire de la Dépakine ? Cet antiépileptique pourrait devenir le nouveau scandale sanitaire à retardement... En cause, les risques élevés pour la santé du foetus, connus depuis les années 1980, mais dont les patientes n'ont été que récemment informées.
"C'est un scandale sanitaire énorme qui pourrait avoir fait entre 50 000 et 70 000 victimes sur 50 ans de prescription", estime Marine Martin, présidente de l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac). Une étude précise doit être prochainement publiée. Le valproate (Dépakine, commercialisée par Sanofi depuis 1967 et génériques) sert à soigner les épileptiques qui ne répondent pas aux autres traitements ou les troubles bipolaires.
Des décennies de silence
Toutefois, les risques sont élevés : environ 10 % de malformations congénitales lorsque ce médicament a été pris pendant la grossesse et quelque 40 % de risques d'autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche. Mais il a fallu attendre 2006 pour que la notice le déconseille aux femmes enceintes. Pire, selon des informations obtenues par Le Canard Enchaîné, 10 000 femmes enceintes se sont encore vues prescrire du valproate entre 2007 et 2014.
Pourquoi un tel délai ? Dans un rapport publié en février, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) fustigeait "le manque de réactivité" de Sanofi et de l'agence du médicament, ANSM. L'Apesac n'hésite pas à dénoncer "la complicité" de l'État et du laboratoire français. L'association demande désormais une prise en charge et une indemnisation des victimes. Le ministère de la Santé a pour sa part annoncé un plan d'action début septembre.
A découvrir aussi
- le Progrès du mardi 5 mai 2015
- le Progrès du mardi 26 janvier 2016
- le Progrès du mercredi 16 mars 2016
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres