le Progrès du lundi 26 septembre 2016
HISTOIRE - PROMESSE HARKIS : HOLLANDE RECONNAIT LEUR ABANDON PAR LA FRANCE
Au lendemain des accords d'Évian en 1962 harkis engagés militairement aux côtés des Français en Algérie ont été exilés dans des camps en France. D'autres massacrés par le FLN dans leurs pays.
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es harkis seraient-ils devenus un sujet récurrent de campagne électorale ? La journée d'hommage, hier, a pris des allures de précampagne, à sept mois du scrutin présidentiel. Plusieurs candidats de 2017 s'étaient invités hier à la commémoration traditionnelle aux Invalides, instituée en 2003 sous la présidence de Jacques Chirac. L'ancien Président Nicolas Sarkozy, la présidente du Front National Martine Le Pen, et Jean-François Copé, candidat à la primaire de la droite, assistaient à cet hommage au cours duquel François Hollande a reconnu "les responsabilités" de la France dans le sort réservé aux harkis après la fin de la guerre d'Algérie.
Évoquant une "vérité implacable" et "cruelle", le Président de la République a parlé de combattants "privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d'Algérie et dont l'abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République.
Après les accords d'Évian le 18 mars 1962, 55 000 à 75 000 harkis ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60 000 ont été accueillis en France. La communauté des harkis et de leurs familles est estimée aujourd'hui à environ 500 000 personnes.
Déjà Sarkozy en 2012
En avril 2012, en toute fin de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait lui aussi reconnu la responsabilité de la France dans le sort indigne fait aux harkis après les accords d'Évian mettant fin à la guerre d'Algérie. On était alors à huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle de 2012.
Au même moment, le candidat Hollande en campagne promettait à son tour de rendre justice aux harkis. Une promesse tenue hier, avec les mêmes mots que son discours de 2012 : "Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps de France".
Les hommages de la droite et de l'extrême droite
Droite et gauche, même devoir de mémoire ? Sur les réseaux sociaux, l'opposition a repris ce discours en responsabilité à l'égard des harkis. "L'honneur d'une Nation, c'est regarder avec courage et lucidité les moments difficiles de son histoire", a tweeté hier Nicolas Sarkozy, au lendemain d'un dépôt de gerbe au pied du Mur des disparus, morts sans sépulture en Algérie, et d'une rencontre avec des harkis à Perpignan, en marge de son meeting.
Sur Twitter, Marine Le Pen a illustré en photo sa présence à la cérémonie aux Invalides. Tous les ténors de l'extrême droite lui ont fait chorus. "Vivent les Harkis de France, a tweeté David Rachline, sénateur-maire de Fréjus et directeur de campagne de Marine Le Pen pour 2017. Vive le souvenir de la France en Algérie".
Alain Juppé, l'un des favoris de la primaire de la droite, a célébré cette journée d'hommage à Bordeaux dont il est maire. Auprès d'une famille de harkis en Camargue samedi, François Fillon a plaidé pour que l'on "répare" les injustices. Bruno le Maire a souhaité que soient traitées "avec dignité les questions relatives à l'indemnisation". Nathalie Chifflet (avec AFP)
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