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ALLEMAGNE - SUCCÈS POPULISTES

Cinglant revers pour Merkel aux élections régionales

Avec 19 % des voix, la CDU d'Angela Merkel n'est arrivée que 3e derrière les populistes de l'Afd (22 %) et des sociaux-démocrates du SPD (30 %) dans le länder du Mecklembourg-Poméranie occidentale, où la chancelière est pourtant élue.

n an après la décision d'Angela Merkel d'ouvrir l'Allemagne aux réfugiés, le parti populiste anti-migrants AfD a remporté un succès électoral important dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale, une région de l'ex-RDA communiste. Si ce sont bien les sociaux-démocrates du SPD qui sont arrivés en tête avec 30 % des voix, selon des résultats préliminaires, les populistes peuvent se targuer d'avoir doublé la CDU de Merkel, dans son fief, avec 22 % des suffrages contre 19 % pour le parti de la chancelière. Une sacrée claque à seulement un an des législatives.

"Le début de la fin"

"La cerise sur le gâteau, c'est qu'on laisse la CDU derrière nous, et peut-être  même est-ce le début de la fin pour la chancelière Merkel", a lancé Leif-Erik Holm, chef de file du parti populiste dans cette région.

Trois ans après sa création, l'AfD renforce ainsi sa position sur la scène nationale, le parti étant désormais représenté dans 9 des 16 Länder avec ses succès électoraux dans trois régions au printemps, dont son record de 24 % en Saxe-Anhalt. Le scrutin de dimanche, avec celui de Berlin le 18 septembre, fait figure de répétition générale à un an des législatives.

Erwin Sellering, chef du gouvernement régional sortant qui devra former une coalition, a admis se "faire de gros soucis à cause de l'AfD".

Une politique migratoire au coeur de la campagne

Les populistes font ainsi une entrée fracassante au Parlement régional pour leur première participation à un scrutin dans ce Land. Le parti avait fait campagne sur le chaos provoqué selon lui, par la décision il y a un an jour pour jour de la chancelière d'ouvrir grand les portes de l'Allemagne aux réfugiés.

La problématique de l'intégration du million de demandeurs d'asile arrivés l'an dernier à monopolisé la campagne électorale. Même si seulement quelques milliers de réfugiés sont installés dans le Mecklembourg, selon un sondage de la chaîne ZDF, un électeur sur deux a jugé ce thème crucial.

En difficulté - seulement 44 % lui font confiance pour un quatrième mandat -, la chancelière a fait campagne sur le terrain pour convaincre les 1,3 million d'électeurs du Mecklembourg, où se trouve sa propre circonscription électorale, de ne pas voter populiste. Mais dans la presse, on s'était déjà fait une raison. "Désormais l'Allemagne a ce qui n'avait jamais existé depuis la fin de la guerre (en 1945) : un parti d'extrême droite", regrettait hier matin le quotidien Die Welt. Les néo-nazis du NPD, dont le Mecklembourg était le bastion, n'ont pour leur part pas réussi à se maintenir au Parlement régional, la percée de l'AfD les privant d'atteindre la barre nécessaire des 5 %.