le progrès du lundi 7 novembre 2016
ENVIRONNEMENT - LA COP 22 S'OUVRE AUJOURD'HUI À MARRAKECH
Climat : le monde a rendez-vous au Maroc
Un an après l'accord de Paris, l'heure est aux travaux pratiques, avec la COP 22 qui doit traduire concrètement les engagements internationaux contre le réchauffement climatique.
Après les promesses, leur application. La COP 22 s'ouvre aujourd'hui au Maroc. Sa mission : concrétiser l'accord de Paris contre le réchauffement climatique, conclu en décembre dernier, lors de la COP 21.
Il y a presque un an, Laurent Fabius scellait, d'un coup de marteau vert, un texte historique. Pour le première fois, tous les pays de la planète s'engageaient à limiter le réchauffement de la planète à 2°C d'ici la fin du siècle.
Aujourd'hui, l'heure est au travaux pratiques. L'accord est rentré en vigueur vendredi dernier. Une vitesse record (la ratification de l'accord de Kyoto avait pris 8 ans) qui ne doit pas faire oublier que le travail reste immense.
Après le grand-messe des politiques l'an dernier, place à présent aux diplomates pour la mise en musique. De quelle manière chaque pays va-t-il parvenir à l'objectif de réduction de gaz à effet de serre qu'il s'est fixé ? Comment mesurer et présenter de manière transparente les émissions de chaque pays pour s'assurer qu'elles diminuent effectivement ? Voici quelques-unes des questions auxquelles les États vont devoir répondre pendant la COP22.
Urgence climatique
En ayant à l'esprit que l'urgence climatique ne faiblit pas. Au contraire. Sur les neuf derniers mois de 2016, la hausse des températures était de 0,98°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle. La concentration de CO2 - l'un des principaux gaz à effet de serre - a atteint un record, dépassant les 400 parties par million (ppm). Pour avoir une chance d'atteindre la seuil de 2°C, il ne faudrait pas dépasser les 450 ppm... à l'horizon 2100 !
Jeudi, l'ONU a une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme. "Si nous ne commençons pas à prendre des mesures supplémentaires dès maintenant, dès la conférence de Marrakech, nous finirons par pleurer devant une tragédie humaine évitable", déclare Erik Solheim, directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE).
Succès des renouvelables
Depuis Paris, une amorce de transition est en marche. Avec des signaux encourageants, comme des records d'installations d'infrastructures d'énergies renouvelables. "Pour la première fois de l'histoire, le charbon est dépassé par les énergies renouvelables dans le monde en termes de capacité cumulée installée. L'Union européenne et la France doivent intégrer cette nouvelle donne pour accélérer leur transition énergétique à domicile", estime Pierre Cannet, responsable du programme "Énergie et Climat" au WWF France.
Autre bonne nouvelle : l'accord trouvé mi-octobre pour éliminer progressivement les hydrofluorocarbures (HFC), des gaz extrêmement nocifs pour le climat utilisés dans les réfrigérateurs et climatiseurs.
Mais le chemin reste encore long. La somme des engagements actuels pris par les pays met la planète sur une trajectoire de +3°C, voire 3,4° selon l'ONU. Les États ont d'ores et déjà rendez-vous en 2018 pour revoir leurs engagements à la baisse.
Un accord pour les secteur aérien
Les avions sont entrés dans la course pour limiter le réchauffement climatique. Absent de l'accord de Paris, le secteur aérien a conclu un accord le mois dernier pour plafonner ses émissions de gaz à effet de serre.
À partir de 2021, un mécanisme sera mis en place pour parvenir à l'objectif suivant : stabiliser d'ici à 2035 les émissions de dioxyde de carbone (CO2) au niveau observé en 2020. Il ne s'agit pas de réduire les émissions, mais de mettre en place une "compensation carbone" pour les vols.
En clair, les compagnies aériennes rachèteront des crédits carbone à d'autres secteurs pour compenser les méfaits des tonnes de CO2 que les avions libèrent dans le ciel. L'aviation mondiale prend en charge actuellement quelque 10 millions de passagers chaque jour avec environ 100000 vols, en contribuant pour 1,3 % aux émissions de CO2 chaque année et 2 % si l'on prend en compte les vols intérieurs.
■ + 2,8°C
Pour les neuf premiers mois de 2016, la température s'est située 0,98°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle (qui était de 13,88°C). En Antarctique, la température à la surface des terres a retrouvé en 2015 les niveaux records de 2007 à 2011, avec une augmentation de 2,8°C par rapport au début du XXe siècle, date des premiers relevés.
■ 4,4 millions de Km2
Partout dans le monde, le recul des glaciers dans les massifs de type alpin s'est poursuivi en 2015, pour la 36e année de suite. Le Groenland a perdu près de 2 700 milliards de tonnes de glace entre 2003 et 2013. La plus petite étendue des glaces arctiques pour l'été a atteint 4,4 millions de km2 le 16 septembre, juste derrière la record de 2012 (3,39 millions de km2). L'océan Arctique pourrait être libéré des glaces durant l'été d'ici à 2030.
■ + 3,3 mm par an
Le niveau des océans monte graduellement d'environ 3,3 millimètres par an. La hausse est plus rapide en certains points du Pacifique et de l'Océan Indien.
■ Extrêmes climatiques
Selon certains climatologues, le nombre de phénomènes climatiques extrêmes liés au réchauffement (sécheresses, incendies, inondations, ouragans) a doublé depuis 1990.
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