le Progrès du mardi 12 juillet 2016
ROYAUME-UNI - CONSÉQUENCES POLITIQUES DU RÉFÉRENDUM
Une femme chef du pays et du "Brexit"
Theresa May doit devenir demain la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni et la deuxième femme à diriger le pays après Margaret Thatcher. Avec un défi : négocier la sortie de l'UE.
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ouveau rebondissement au Royaume-Uni où la vie politique est en pleines turbulences depuis le Brexit. À la surprise générale, la ministre de l'Intérieur Theresa May s'installera dès demain au 10, Dowing Street pour diriger le pays. Son unique rivale, Andrea Leadsom, a décidé de se retirer de la course.
Leadsom se range derrière May
"Nous aurons un nouveau ministre dans ce bâtiment derrière moi mercredi soir", a déclaré David Cameron hier depuis le perron de sa résidence officielle. Le Premier ministre conservateur, démissionnaire depuis le 24 juin, doit présenter sa lettre de départ à la reine Elisabeth II ce même mercredi après les questions au Parlement. À la souveraine, il recommandera Theresa May comme successeur.
Ce passage témoin représente une accélération dans le calendrier britannique. Initialement, David Cameron - auteur du référendum européen qui a précipité sa chute - souhaitait rester au pouvoir jusqu'au congrès de son parti en octobre. Le renoncement inattendu, le 30 juin, de Boris Johnson - chef de file des "Brexiters", donc logique favori pour prendre la tête du gouvernement - a bousculé une première fois la campagne des Tories, chargés de se choisir un nouveau chef pour succéder à David Cameron.
"Bexit signifie Brexit"
Depuis l'élimination par les députés britanniques du ministre de la Justice Michael Gove - autre artisan du Brexit - ne restaient en lice plus que deux candidates : Theresa May (199 voix) et Andrea Leadsom (84). Elles devaient être départagées cet été par un vote des 15 000 adhérents conservateurs. Mais le retrait hier de la finaliste "pro-Brexit" Leadsom, quatre jours seulement après sa désignation a court-circuité la campagne et accéléré l'arrivée de Teresa May. "Elle est idéalement placée pour mettre en oeuvre le Brexit de la meilleure manière possible pour les Britanniques et elle a promis qu'elle le ferait a déclaré la secrétaire d'État à l'Énergie en se rangeant derrière sa concurrente.
C'est donc à Theresa May, qui avait fait une timide campagne pour le maintien, que revient le cadeau empoisonné du "Brexit" après que tous les partisans du "Leave" ("quitter") ont jeté l'éponge. "Il n'y aura pas de tentative pour rester au sein de l'UE", a-t-elle prévenu hier matin, avant même l'annonce de sa nomination probable. "Brexit signifie Brexit et nous en ferons un succès", a par la suite souligné celle que l'on présente déjà comme la nouvelle "Dame de fer" après Margaret Thatcher (au pouvoir de 1979 à 1990). "Plus tôt nous résoudrons cette situation compliquée, pour le dire de manière diplomatique, le mieux ce sera", lui a répondu depuis Bruxelles le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. La passation de pouvoir au 10 Downing Street devrait satisfaire le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et plusieurs dirigeants de l'UE (dont François Hollande), soucieux de voir Londres activer rapidement l'article 50 du Traité de Lisbonne pour officialiser sa demande de sortie de l'UE.
Mais le Royaume-Uni n'en a pas fini avec la crise politique. Le parti travailliste, pourtant en pleine guerre des chefs, appelle à de nouvelles législatives après celles de mai 2015 qui avait permis la réélection qui avait permis la réélection triomphale de Cameron.
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