le Progrès du mardi 2 juin 2015
POLITIQUE - En attendant les résultats définitifs des élections de dimanche. Italie : carton jaune pour Matteo Renzi. Le chef du gouvernement italien sort affaibli des municipales et régionales partielles. Deux scrutins marqués par la progression du vote contestataire et une baisse sensible de la participation.
En un an, le capital confiance de Matteo Renzi a fondu comme une glace italienne au soleil. A l'issue des régionales et municipales partielles de dimanche - la première échéance électorale majeure depuis les Européennes de mai 2014 -, le Parti démocrate (PD, centre-gauche) du chef du gouvernement reste en tête mais avec seulement 23,7 % des suffrages, selon les projections de la télévision publique. Un score loin des 40,1 % enregistrés il y a un an. Le scrutin a également été marqué par une faible participation : de 48 % à 57 % selon les régions, soit une moyenne de 10 points en dessous de celle enregistrée lors des scrutins similaires il y a cinq ans.
Le prix du pouvoir et des réformes
Les personnalités et les enjeux locaux ont souvent été déterminants dans ces élections partielles qui concernaient sept régions et quelque 750 communes. Mais Matteo Renzi, arrivé au pouvoir il y a un an et demi sur un programme de réformes tous azimuts, souffre aussi des divisions internes au sein de son parti : des "frondeurs" n'ont pas digéré sa récente réforme électorale ou ses opinions libérales en économie.
La droite éclate
L'affaiblissement de Renzi n'a pas profité à la droite, éclatée en deux blocs. Silivio Berlusconi, 78 ans, est en fin de règne. Forza Italia, sa formation, recueillerait seulement 10,7 % des voix et se fait devancer par la Ligue du Nord (droite populiste, anti-européenne et xénophobe) de Matteo Salvini (12,5 %). La Ligue confirme son emprise sur la Vénétie.
"L'autre Matteo" (en opposition à Matteo Renzi) assure que son parti ne cherche pas seulement à rejeter les migrants à la mer et détruire les camps roms, mais propose aussi des alternatives sur l'agriculture, les retraites, l'économie.
Le vote pour protester mais après ?
La surprise est venue du score (18,4 %) réalisé par le Mouvement 5 étoiles (M5S). En perte de vitesse depuis son triomphe (25 %) aux législatives de 2013, la formation contestataire de l'ex-comique Beppe Grillo reste tout de même le deuxième parti du pays. Le M5S recueille même le plus grand nombre de voix en Ligurie (région de Gênes), en Campanie (Naples) et dans les Pouilles (Bari). Reste à savoir comme Beppe Grillo fera fructifier ce nouveau score alors qu'il n'a encore jamais réussi à peser sur la vie politique en raison de son refus systématique de tout compromis.
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