le Progrès du mardi 25 avril 2017
Éric Olsen, le patron de LafargeHolcim, quittera ses fonctions de 15 juillet, après une enquête interne sur d'éventuelles transactions avec des groupes armés en Syrie.
La pression était trop forte, Éric Olsen, le patron de LafargeHolcim, quittera ses fonctions le 15 juillet à la suite d'une enquête interne sur d'éventuelles transactions avec des groupes armés en Syrie. Il sera provisoirement remplacé par l'actuel président du conseil, Beat Hess, le temps qu'un successeur lui soit trouvé.
"Ma décision est guidée par la conviction qu'elle contribuera à apaiser les fortes tensions apparues autour de la question de la Syrie", a déclaré Eric Olsen.
Plusieurs plaintes contre Lafarge
Sa démission a été acceptée par le conseil d'administration du cimentier suisse qui à néanmoins "conclu qu'Éric Olsen n'était ni responsable ni pouvant être considéré comme informé des actes répréhensibles identifiés dans le cadre de cette enquête".
Le géant de matériaux de construction, visé en France par une enquête préliminaire ouverte en octobre, a également effectué une enquête interne. Au terme de celle-ci, le groupe a reconnu que des mesures "inacceptables" avaient été prises pour permettre à un site de continuer à fonctionner dans ce pays déchiré par la guerre civile. Des erreurs de jugement "significatives", contrevenant au code de conduite de l'entreprise, ont été commises, a admis LafargeHolcim, qui a clos son enquête sans apporter davantage de commentaires.
Le groupe fait actuellement l'objet de plusieurs plaintes concernant des arrangements en 2013 et en 2014 avec des groupes armés pour maintenir en activité une cimenterie située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep. Achetée en 2007 par le Français Lafarge, cette cimenterie avait été remise en service en 2010 après trois années de travaux, estimés à environ 680 millions de dollars, ce qui en faisait le plus gros investissement étranger dans le pays en dehors du secteur pétrolier.
D'après une enquête du quotidien Le Monde publiée en juin dernier, Lafarge avait missionné un intermédiaire pour obtenir de Daech des laissez-passer pour ses employés aux check points. Le journal avait également évoqué un droit de passage aux camions d'approvisionner l'usine mais aussi l'intervention d'intermédiaires et de négociants visant à vendre au cimentier du pétrole raffiné par Daech. L'organisation djihadiste avait fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014.
Début mars, LafargeHolcim avait reconnu qu'une filiale locale avait remis des fonds à des parties tierces afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de groupes armés.
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