le Progrès du mardi 29 septembre 2015
PROCHE-ORIENT - Syrie : Poutine devient incontournable. A l'Assemblée générale de l'ONU, la recherche d'un front uni contre les djihadistes. Le président russe, qui soutient depuis le début le régime syrien, est en passe de parvenir à souder les Occidentaux et les pays de la région contre Daech. La France reste la plus virulente anti-Assad. Une solution pour tenter de résoudre le conflit syrien est-elle en train de se dessiner à New York ? L'assemblée générale de l'ONU a offert en tout cas hier les premiers signes d'un déblocage de la situation qui, en quatre ans, a causé la mort de 240 000 Syriens et provoqué l'exil de plusieurs millions d'autres vers les pays limitrophes et l'Europe.
Vladimir Poutine
Vladimir Poutine, incontournable maître du jeu depuis son arrivée à New York, a bien rencontré Barack Obama pour une face-à-face presque historique - pas de rencontre officielle depuis plus de deux ans, notamment en raison de la crise ukrainienne -, mais un consensus sur les modalités d'intervention semble encore loin.
"Coalition" et groupe de contact
Poutine souhaite cette création pour lutter contre l'extension djihadiste de l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Cette coalition serait "semblable à celle contre Hitler" au cours de la Seconde Guerre mondiale et les pays arabes "y joueraient un rôle clé". Les Etats-Unis, qui ne veulent pas d'un "retour de la guerre froide", se disent "prêts" à collaborer à cette force. "Les Etats-Unis sont prêts à travailler avec tous les pays, y compris la Russie et l'Iran (soutiens du régime de Bachar al-Assad), pour résoudre le conflit", a lancé M. Obama.
Barack Obama
Un groupe de contact doit réunir début octobre les principaux acteurs du conflit : les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Egypte, et l'Iran. Le président iranien, Hassan Rouhani, a affirmé que son pays "était préparé à collaborer à l'éradication du terrorisme et accompagner le chemin vers la démocratie". Après l'échec de deux conférences de Genève sur la Syrie, ce sommet de l'Onu semble annoncer le retour d'une diplomatie "active" face à la menace djihadiste au Levant. Reste désormais à définir les contours d'une prochaine intervention, qui devra se révéler plus efficace que les bombardements effectués depuis un an par plusieurs pays.
La France et le problème Assad
Alors que son armée s'est déployée ces dernières semaines en Syrie pour soutenir le régime alaouite, le président russe a affirmé que "refuser de coopérer avec Assad serait une erreur". Les Etats-Unis, s'ils disent toujours considérer le président syrien comme "un tyran", restent toutefois évasifs sur le sort du dirigeant dans le cas où une transition politique se dessinerait.
François Hollande, lui, reste muré dans son opposition à Assad. "Nul ne peut imaginer une solution politique avec le président syrien", a souligné hier soir le président français. "On ne peut pas faire travailler ensemble victimes et bourreau. Assad est à l'origine du problème, il ne peut faire partie de la solution". François Hollande est le dernier à camper sur cette ligne dure. Qui reste purement politique, car sur le plan militaire, il frappe désormais Daech, soulageant de fait les troupes du régime. Xavier Frère (avec AFP)
François Hollande
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