le Progrès du mardi 30 août 2016
ESPACE - PARMI EUX FIGURAIT UN JEUNE EXOBIOLOGISTE FRANÇAIS
Les voyageurs virtuels sur Mars de retour sur terre
Ils sont sortis dimanche du dôme dans lequel ils étaient rentrés en août 2015. Pour la Nasa, partenaire de l'expérience, il s'agissait d'étudier l'aspect psychologique d'un voyage spatial de plusieurs mois à destination de Mars notamment.
Retour sur Terre pour les six volontaires, parmi lesquels un jeune chercheur français, de la misison Hi-Seas : après une année d'isolement sur un plateau volcanique de l'île d'Hawaï, ils ont retrouvé avant-hier l'air libre... et le goût des fruits frais.
Depuis le 28 août 2015, toute l'équipe vivait recluse dans un dôme d'environ 11 mètres de diamètre, perché à 2 400 m d'altitude sur les contreforts du volcan Mauna Loa. Un paysage de désolation propice à leur mission : reproduire les conditions de confinement d'un voyage spatial de plusieurs mois. Pour la Nasa, partenaire de cette expérience conduite par l'université d'Hawaï, il s'agissait notamment d'étudier la cohésion et l'évolution psychologique du petit groupe, en vue de l'envoi d'une mission sur Mars.
Mixe et internationale, l'équipe comprenait un pilote, un architecte, une journaliste-médecin et une scientifique, tous Américains, ainsi qu'une physicienne allemande et un exobiologiste français, Cyprien Verseux.
Sorties en scaphandre
Dans le dôme, chacun disposait d'un petit espace privé. Les douches étaient limités à une par semaine, et les repas à des aliments déshydratés. Il était possible aux six volontaires d'effectuer deux sorties par semaine, mais engoncés dans une lourde combinaison spatiale. La communication avec l'extérieur était limitée : pas de téléphone, pas d'Internet, et des emails soumis à un délai de transmission de 20 minutes - comme pour une véritable communication entre la Terre et la planète rouge. C'est ainsi que Cyprien Verseux s'était tenu informé, en décalé, des attentats de Paris en novembre dernier.
De l'extraction d'eau à partir du sol volcanique à la culture de plantes hors-sol, chaque membre de l'équipe travaillait sur un projet. Mais leur principal défi aura été de tromper l'ennui: les astronautes virtuels ont donc appris le russe, le ukulélé ou la salsa.
Cyprien Verseux confirme : c'est la monotonie qui lui a le plus pesé. "Le fait d'être toujours au même endroit, avec les mêmes personnes, un paysage qui ne change pas avec le temps", a-t-il confié hier. Enthousiaste, le jeune chercheur français ne s'en dit pas moins prêt à rempiler, pour une nouvelle simulation voire un véritable voyage spatiale.
En l'état actuel des technologies, un voyage vers Mars prendrait entre six mois et deux ans. La Nasa espère pouvoir monter une expédition vers la planète rouge à l'horizon 2030. Mais deux sociétés privées, Mars One et SpaceX, veulent aller plus vite en établissant une colonie martienne dans une petite dizaine d'années. Avec tous les risques que cela comporte : Mars One ne prévoit d'ailleurs pas de voyage retour pour ses volontaires... Jean-Michel Lahire (avec AFP)
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